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L'année 2020 vue par ZSK

lundi 18 janvier 2021
ZSK

"On est tous le boomer de quelqu'un d'autre."

2020 ! Putain de 2020 !! Il y aurait tant de choses à dire sur cette année déjà maudite devant l'éternel, qui aura marqué pas mal de monde sur le plan personnel et au-delà. Les confinements successifs, l'isolation et la solitude engendrés ont pourtant pu encourager un certain refuge dans la musique. Pour se défouler ou se morfondre, chacun sa vision et sa méthode, mais de par son panel large d'émotions, le Metal est bel et bien une musique qui a pu accompagner ces heures sinistres. L'isolement forcé quasi-mondial a aussi pu conduire à une hausse de créativité parmi les musiciens, Internet aidant malgré tout les groupes à rester vivants à distance, mais on en verra probablement les fruits très bientôt, bien que bon nombre de groupes plus indépendants ont déjà fait étalage de compositions plus ou moins conceptuelles sur les sujets chers à 2020. Malgré tout, la « culture » en général a pris un sacré coup derrière la nuque, des cinémas aux salles de spectacle en passant par les champs de festivals qui sont restés désespérément vides cet été, au grand dam d'une bonne majorité de la communauté Metal. Mais la musique en studio est restée et a tenté de nous bercer et de nous faire garder le moral depuis mars, avec la Sainte Trinité de l'audiovisuel moderne que sont Netflix, Prime Video et Disney+ (sans compter les jeux vidéo pour les plus geek d'entre nous). De ce côté, 2020 a continué de tourner, quand bien même les contraintes covidiennes ont pu entraîner des retards dans certaines sorties. Et le confinement ayant encouragé à creuser plus que d'habitude, les découvertes se sont multipliées. Voilà donc mon bilan d'une année pauvre sur le plan personnel, mais forcément riche sur le plan des écoutes musicales. On s'accroche, on fait un dernier regard sur 2020 d'un point de vue strictement musical, et après promis on en parlera plus... sauf si des cultes appartiendront à l'histoire dans une année qui a proposé malgré tout quelques belles sorties. Quelques légers rayons de lumière dans cette dépression permanente...

 

Top Albums (International)

Beltez - A Grey Chill And A Whisper (Avantgarde Music)
Porteur d’un Black-Metal désenchanté mais personnel, qui s’était déjà fait remarquer par les experts avec Exiled, Punished… Rejected, Beltez a cette année crevé l’écran avec A Grey Chill And A Whisper. Porté par un concept intéressant autour d’une nouvelle originale, le groupe allemand a livré un irrésistible album de Black-Metal au souffle froid et apocalyptique, mais possédé et accrocheur. Avec de purs moments de grâce et un aspect totalement complet, c’est pour moi l’album de l’année !

…And Oceans - Cosmic World Mother (Season of Mist)
Le grand retour de la formation finlandaise qui était attendu sous une forme particulière : celle d’un retour aux sources du Black sympho qu’il pratiquait à la fin des 90’s. Et il n’y pas eu de déception. Mieux encore, …And Oceans a su dépoussiérer le style sans renier une certaine tradition. Du grand « Black à claviers », qui regorge de mélodies très inspirées, de moments fabuleux et épiques, et de morceaux de premier choix. Un album fantastique et un retour divin !

Vredehammer - Viperous (Indie Recordings)
Groupe original s’il en est, avec un apparat de Black-Metal norvégien traditionnel, mais une quasi-curiosité à l’arrivée. Troisième album pour Vredehammer qui confirme ici les dispositions de son « Black technique » et les amène à un niveau insoupçonné. Catalogue de compositions tranchantes, complexes et furibondes, Viperous est une des grandes réussites de l’année. Une sacrée singularité dans le Metal extrême norvégien, qui prouve que l’on peut encore repousser quelques codes.

Blaze Of Perdition - The Harrowing Of Hearts (Metal Blade Records)
Après le drame qui l’a ébranlé et les deux albums retentissants qui ont suivi, Blaze Of Perdition poursuit son évolution. Et prend ici une direction vers quelque chose de plus « gothique », à l’instar de Tribulation et consorts. Mais les Polonais ont su trouver un équilibre entre ces aspirations et leur Black/Death intense habituel. Résultat, The Harrowing Of Hearts est un album tout simplement formidable et complet, entre noirceur et efficacité polonaise, et raffinement gothique classieux.

Biesy - Transsatanizm (Godz Ov War Productions)
La grande curiosité de l’année, pour un projet parti d’un Black/Death polonais classique pour arriver à… cette chose, un Black-Metal ultra expérimental qui surprend dès qu’on aperçoit sa pochette, le look de son front(wo)man et qu’on lance l’album sur les beats électro de "IHS". Mais Transsatanizm, porté en outre par des vocaux déglingués hallucinants, regorge aussi de compositions particulièrement efficaces et de morceaux qui tuent. Une bizarrerie qui a fonctionné à merveille.

Light Field Reverie - Another World (Avantgarde Music)
Après le somptueux album d’Ison et juste après le dernier Draconian, Heike Langhans s’évade de nouveau dans les étoiles avec ce projet tenu par des membres de Sojourner. Au programme, une musique qui œuvre également dans des eaux Gothic/Doom mais avec une forte emphase atmosphérique, électronique et surtout cosmico-futuriste. Le résultat est un voyage cotonneux totalement gracieux, onirique et planant. Une magnifique œuvre, prenante et résolument stellaire.

Thy Catafalque - Naiv (Season of Mist)
On connaît tous les qualités du projet hongrois depuis de nombreuses années maintenant. Mais sans surprendre vraiment et tout en faisait évoluer son style avant-gardiste inimitable avec plus de touches jazzy depuis Geometria, Thy Catafalque a sorti avec Naiv son meilleur album depuis Rengeteg. Encore une fois, c’est une œuvre assez fabuleuse, entre des compositions Metal légèrement crues et des aspirations folk/electro très envoûtantes. Toujours indispensable.

Finntroll - Vredesvävd (Century Media Records)
Après 7 ans d’absence discographique et alors que le Folk-Metal ne fait plus vraiment parler de lui, Finntroll est revenu à point nommé, histoire de remoraliser tout le monde avec un album ultra festif. Non seulement il s’agit du meilleur album des trolls depuis des lustres mais il se permet aussi d’effectuer un quasi-retour aux sources, vers un certain Jaktens Tid. Des compos enjouées, des moments entraînants, des tubes, sans en faire des tonnes, Finntroll fait et se fait plaisir !

Panzerfaust - The Suns Of Perdition - Chapter II : Render Unto Eden (Eisenwald)
Le renouveau du Black-Metal orthodoxe se situerait-il au Canada ? Avec la deuxième partie de sa tétralogie, Panzerfaust donne une partie de la réponse. Un groupe qui a le potentiel pour être la sensation du genre, en allant un peu au-delà du clonage de Mgła qui commence à avoir bon dos. Entre des compositions noires et des mélodies entraînantes, surplombées de voix hallucinés, Panzerfaust commence à marquer son monde et montrer sa patte. On attend la suite !

Beneath The Massacre - Fearmonger (Century Media Records) [vu par GazaG]
8 ans après son dernier opus, le plus cossu des groupes techniques québécois a enfin signé son retour. Et il a fait très mal avec un Fearmonger bien dur et sans concessions. Du genre retors qui file mal au crâne aux profanes, Beneath The Massacre a accouché d’un album ultra efficace qui aligne les compos complexes, écrasantes et punchy par paquet de douze. De l’excellent Death technique avec une touche moderne (plutôt que réellement « Deathcore ») assumée, qui déboite méchamment.

En deuxième division :

Thanatos - Violent Death Rituals (Death Metal)
Tau Cross - Messengers Of Deception (Post-Punk/Metal-Indus)
Odem - Timeless Past Beyond (Death Metal)
Napalm Death - Throes Of Joy In The Jaws Of Defeatism (Deathgrind)
Disbelief - The Ground Collapses (Death/Sludge Metal)
Abigor - Totschläger (A Saintslayer’s Songbook) (Black Metal)
Khors - Where The Word Acquires Eternity (Pagan/Black Metal atmo) [vu par Matthias]
Rannoch - Reflections Upon Darkness (Death Metal progressif)
Dark Tranquillity - Moment (Mélodeath)
Night Crowned - Impius Viam (Black/Death Metal mélodique)

Et les barragistes… Borgne, Depravity, Katatonia [vu par Varulven], Lascaille’s Shroud, Mekong Delta, Mitochondrial Sun, Nawaharjan, Ov Shadows, Ovid’s Withering, Paysage D’Hiver, Static-X

 

Top Albums (Français)

Regarde Les Hommes Tomber - Ascension (Season of Mist) [vu par Dolorès]
« RLHT s’est clairement surpassé, et amène sa musique à un autre niveau », « Entre la messe noire et l’introspection, Ascension est aussi d’une efficacité à toute épreuve », « Monstre de Black-Metal terreux mais atmosphérique à sa manière, Ascension impressionne dès les premières écoutes », « Ascension est, déjà, le meilleur album de Regarde Les Hommes Tomber mais aura aussi marqué l’année de par sa qualité et son application ». [Mon avis complet dans l’article de la rédaction]

Ixion - L’Adieu Aux Étoiles (Finisterian Dead End)
Quatrième album pour la formation de Doom/Death autrefois dans le catalogue d’Avantgarde Music. Et si Enfant De La Nuit était déjà magnifique, tandis que Return explorait un style plus cotonneux, L’Adieu Aux Étoiles sera l’album le plus complet, le plus riche et surtout le plus stellaire d’Ixion à ce jour. Un joli et envoûtant voyage dans le cosmos, au son d’un Doom/Death raffiné, accompagné d’habituels growls et de chant clair shoegazant. Toujours du bel œuvre dans le domaine spatial !

Temnein - Tales : Of Humanity And Greed (Autoproduction)
Les Lorrains de Temnein ont ici entamé une rétro-évolution sur plusieurs aspects. Retourné dans l’autoproduction, le groupe a aussi tempéré ses aspirations progressives pour revenir à un Mélodeath plus traditionnel. Et le résultat fait mouche, dans l’esprit de certains de ses compères français ayant un fort goût pour le Mélodeath 90’s. Porté par plusieurs concepts, Tales : Of Humanity And Greed est un splendide album du genre, avec tout ce qu’il faut de belles mélodies.

Exocrine - Maelstrom (Unique Leader Records)
Si leur side-project Empyreal Vault m’avait plus botté l’an passé, Exocrine a fini par me conquérir également avec son excellent quatrième album. Molten Giant était déjà cossu, mais avec Maelstrom Exocrine se surpasse, poussant encore le cran de la variété et de la modernité. Un Death mi-technique mi-brutal particulièrement efficace et dévastateur, qui s’inscrit parfaitement dans le catalogue d’Unique Leader. Un groupe frenchy qui pourrait vraiment percer dans cette scène !

Aesmah - Walking Off The Horizon (Apostasy Records) [vu par Michaël]
On l’a vu, Temnein a bien su se placer dans la scène française de Mélodeath 90’s. Peu avant lui, c’est Aesmah qui a fait une entrée convaincante dans le domaine. Avec la même recette, un Mélodeath traditionnel qui met bien en avant son touché mélodique et garde un aspect extrême. Album assez long et avec des compositions fouillées, Walking Off The Horizon convaincra tout amateur de la scène, et se place déjà comme un des noms à suivre en termes de Mélodeath efficace et raffiné.

Deuxième division nationale :

Mobius - Kala (Metal Ethnique)
Monolithe - Okta Khora (Doom Metal)
Bliss Of Flesh - Tyrant (Death/Black Metal)
Vous Autres - Sel De Pierre (Post-Sludge/Black Metal)
Nocturn - Like A Seed Of Dust (Black Metal symphonique)

 

EPs, minis, splits & compilations

Bring Me The Horizon - Post Human : Survival Horror
Après avoir affirmé son virage Pop Metal (That’s The Spirit) puis après l’avoir fait carrément prendre un tournant expérimental (Amo), BMTH a rétropédalé en ressortant clairement ses couilles avec cet EP/mini-album (?) ultra couillu, qui surprend en bien dès que "Dear Diary," est lancé. Toujours popisant certes, mais en remettant d’évidentes pièces Metalcore dans la machine. BMTH trouve ici un certain équilibre, avec de l’inspiration, et c’est une configuration qui fonctionne vraiment bien.

Serpent Column - Endless Detainment
Une des découvertes de l’année 2019 pour ma part, et le projet américain a enchaîné en 2020 en commençant par cet EP. Et son mix entre Black-Metal chaotique et Mathcore détonne toujours autant. Déglingué mais toujours jouissif et contrôlé, Serpent Column fait montre de son savoir-faire pendant 22 minutes et n’a pas perdu l’intensité et l’efficacité qui avaient fait le sel de Mirror In Darkness. Cependant, il est dommage d’ensuite constater que… (*)

Vessel Of Iniquity - The Key
Seule sortie de l’an pour le projet infernal de S.P. White après une année 2019 faste, outre une compilation de courtes démos et un EP de Crown Of Ascension. The Key est constitué de deux longs morceaux plutôt dronesques, avec d’étranges plages vocales incessantes, mais qui laisse la place à des assauts chaotiques toujours impressionnants, dans la lignée de l’album Star Of The Morning. Dès qu’il pointe le bout de son nez, Vessel Of Iniquity convoque toujours les Enfers…

Moondweller / Thanatonaut
Vous prendriez bien un petit ticket pour un voyage spatial ? Pur Black-Metal astral au programme avec ce beau split. Entre le russe Moondweller, par ailleurs chanteur de Lumnos, qui nous délivre un Black plutôt atmo et épique très léché ; et le polonais Thanatonaut, auteur de l’excellent Interstellar fin 2019, qui ici poursuit son travail sur base d’un Black-ambiant plus noir à la Darkspace. Une belle collusion entre deux facettes possibles du genre « stellaire ».

Eisbrecher - Shicksalsmelodien
Pas un « nouvel album » pour les Allemands, mais un disque de reprises. Qui brasse assez large entre choses un peu kitsch en apparence (Die Toten Hosen, Falco, Die Ärzte) et Metal/Hard-Rock affirmé (Powerwolf, Warlock, Megaherz), mais qui au final est une réussite inattendue. Des reprises qui passent hyper bien dans le style mi-décalé mi-sérieux d’Eisbrecher, et qui au bout donnent un disque particulièrement tubesque et efficace. C’est aussi bien voire mieux que certains de leurs albums !

 

Découvertes, révélations, espoirs & curiosités

Nawabs Of Destruction
Un groupe du Bangladesh, c’est pas banal, et il a les moyens de percer. Dans un style de Death-Metal très touffu, ultra-moderne, technique et progressif, Nawabs Of Destruction s’est fait remarquer avec son premier album Rising Vengeance. Avec du talent et de l’inspiration, le duo de Dhaka a déjà les moyens de rivaliser avec de grands noms grâce à un premier opus très enthousiasmant, complet et réussi dans le fond comme dans la forme. Il faudra continuer à bien regarder vers l’Extrême-Orient !

Black Magnet [vu par S.A.D.E.]
Ce jeune one-man band américain qui a sorti son premier album - certes très court - Hallucination Scene cette année est une véritable révélation en matière de Metal-Indus. Old-school dans l’esprit et faisant le pont entre Godflesh et la scène américaine (le vieux Ministry en tête), Black Magnet a tout compris aux arcanes du style tout en se permettant de légèrement les remettre au goût du jour, avec une forme déjà irréprochable. Un projet redoutable qui pourrait faire mal dans le futur !

Isle Of The Cross
Directement un 1er album de 62 minutes, Excelsis, pour ce one-man band (accompagné de contributeurs quand même) californien. Et un sacré melting-pot Metal prog, sympho, avant-garde, et extrême, pas très éloigné des débuts de Lascaille’s Shroud. Encore bancal par moments, ce premier opus devra être confirmé mais il y a déjà une base très riche. Pour tout amateur de progueries qui penchent vers un Metal rugueux (à la Opeth quoi), Isle Of The Cross est une découverte à faire.

Mytra
Existant depuis 1996, le groupe hongrois Mytra s’est vraiment fait remarquer cette année avec son deuxième album Logos. Et il a crevé l’écran dans un style que l’on ne voit plus trop : le Cyber-Metal. Qui va chercher loin vu qu’entre des compos flirtant avec le Mélodeath, s’entrelacent un chant féminin et des growls rauques… avec bien sûr tout un attirail de sonorités électroniques et futuristes. Il faut aimer, mais la réussite est au rendez-vous, de même que les tubes. Très cool !

Khôra
Projet comportant notamment L.E. Måløy de Dødheimsgard (…bien qu’il ne soit déjà plus de la partie) et plein d’invités autour de l’Ukrainien Oleg I., Khôra fut un nouveau venu avec son premier album Timaeus. Et bien qu’international, Khôra reprend pour lui une certaine idée du Metal avant-gardiste le plus extrême et barré venant de Norvège, donc d’inspiration Dødheimsgard justement. Un projet à suivre pour les amateurs, d’autant qu’un deuxième album est déjà prévu sous peu.

 

Vieilleries découvertes en 2020

Draconian - Turning Season Within (2008)
A force que j’écume les projets de Heike Langhans, il fallait bien que je me mette sérieusement à Draconian. J’ai donc remonté la disco et c’est malgré tout cet album avec Lisa Johansson qui a retenu mon attention, notamment grâce à son trio d’entrée phénoménal, mais ça reste globalement pour moi le meilleur album de la formation. Etant un grand amateur de Doom/Death mélodique, j’étais honteusement passé à côté d’un groupe qui a pourtant du influencer pas mal de mes favoris…

Harm’s Way - Posthuman (2018) [vu dans le bilan décennal]
Deux ans en arrière, on a vu pire comme « vieillerie » mais dans le genre découverte en retard et inattendue pour ma part, Harm’s Way se pose. Loin d’être intéressé par toute la scène HxC dopée au crossfit, ce Posthuman m’a pourtant conquis de par ses touches de Metal extrême, sa production ultra puissante, et son panel entre grosse lourdeur des familles et énergie à toute épreuve. Pas de quoi me faire aller à la salle, mais pour faire quelques mouvements furtifs, ça se pose bien.

 

Déceptions, coups de gueule & gros sel

Enslaved - Utgard [vu par Circé]
Même s’il ne surprenait plus depuis quelques années, Enslaved continuait de maintenir son excellent niveau et sa classe (surtout In Times, déjà moins E). Ici, patatras. Les Norvégiens semblent vouloir brasser dans un peu tout ce qui fait le sel de leur discographie, du Viking/Black à leurs aspirations Prog’, mais sans panache et même avec quelques ratés. Ça devait arriver un jour ou l’autre mais en près de 30 ans de carrière, Enslaved sort ici un album assez faible, peu inspiré et dispensable.

Serpent Column - Kathodos
(*) …le projet a clairement régressé sur cet album complet, de manière assez incompréhensible. Sur Endless Detainment, Serpent Column avait tout, de la puissance à l’accroche. Ici, tout bascule, le son devient moins tapageur, les compos traînantes, le chant essoufflé. Kathodos en devient un disque très linéaire et plat, trop long bien que conclu par un long morceau ambiant. Je ne sais pas si ce relatif minimalisme était voulu ici, mais après les stuffs précédents, c’est vraiment très décevant.

Hate Forest - Hour Of The Centaur
Même si Windswept commence à peu relever le niveau, on sait que Roman Saenko n’a plus le mojo depuis quelques années. Ce retour inattendu de Hate Forest pouvait donc faire peur. Et Hour Of The Centaur n’y arrive pas. On est à des années-lumière d’un manifeste comme Purity. Le chant glaireux ne convainc plus, les compos sont répétitives au possible, on ne ressent plus aucune noirceur, guère que du Drudkh en plus méchant. Pourquoi ce retour franchement inutile et surtout très facile ?

Carach Angren - Franckensteina Strataemontanus
Dance And Laugh Amongst The Rotten montrait des signes de faiblesse, mais je ne pensais pas qu’on en arriverait là. A ce qu’un des vrais pontes du Black Sympho des années 2010 perde toute verve et inspiration pour en arriver à cet espèce d’Horror Metal assez kitsch et vain, même ridicule par moments. Poussif, pas accrocheur pour un sou, souvent raté dans le fond comme dans la forme (jusqu’au chant de Seregor), Franckensteina Strataemontanus est proche de la catastrophe. Triste.

Anaal Nathrakh - Endarkenment
A chaque nouvelle sortie on y croit, et à chaque fois on fait le même constat : Anaal Nathrakh ne montre rien et ne sert plus à rien depuis belle lurette, quasiment 10 ans même. Pourquoi une énième fois refaire toujours la même chose ? Sans aucune inspiration et toujours avec des nouveautés parcimonieuses qui achèvent de ridiculiser le truc ? Anaal Nathrakh ou le naufrage permanent d’un groupe qui a tout cassé à une époque mais nous a complètement désensibilisé ensuite…

Ont aussi plus ou moins déçu... Amiensus, Aversio Humanitatis, Azarath, Centinex, Forgotten Tomb, Secrets Of The Moon

 

Sélection hors Metal

Dreamstate Logic - Era3.I
Découvert au hasard de suggestions youtube, Dreamstate Logic est un artiste américain donnant dans un Space-Ambient électro, forcément très planant et onirique, mais malgré tout accrocheur et vraiment gracieux sur certaines sorties. Parmi toutes les stuffs qu’il a sorti officiellement sur son bandcamp en 2020 (soit la quasi-totalité de sa discographie actuelle), c’est Era3.I qui a retenu mon attention, avec des morceaux de premier choix et bien sûr une atmosphère très prenante.

Mitochondrial Sun - Mitochondrial Sun
Niklas Sundin a quitté Dark Tranquillity et a désormais pour projet principal Mitochondrial Sun. Qui avant de donner dans une sorte de Black-Metal expérimental sur Sju Pulsarer, avait sorti ce premier album éponyme, se plaçant dans un registre Ambient électronique, un brin cinématique mais aussi avec quelques adjonctions avant-gardistes et jazzy (notamment ces violons sur certains morceaux qui peuvent un peu faire penser à du Thy Catafalque… ou du Neolunar). Un effort intéressant et réussi.

Ludwig Göransson - TENET
L’année n’a pas été florissante pour moi en termes de « Pas Metal »… le cinéma non plus et on sait très bien pourquoi… Donc réunissons un peu les deux domaines avec cette OST, signée Ludwig Göransson dont j’avais déjà apprécié le travail pour Black Panther, et dont d’autres ont aussi accroché à la BO de The Mandalorian cette année. C’est du solide, avec quelques moments assez monumentaux, et TENET quant à lui a bien sûr convaincu le die-hard fan d’Inception que je suis.

Choronzon - Walk In The Eternity Where All Your Dissipated Dreams Shock
Ephémère signature de Nocturnal Art à la fin des années 90 et auteur de l’excellent album Era Vulgaris en 2000, le très mystérieux projet américain Choronzon a ensuite poursuivi sa carrière dans un Metal Indus ultra expérimental, souvent très glauque et noisy. Sortant régulièrement des albums estampillés Metal, Choronzon s’autorise aussi des curiosités comme cet album constitué d’une seule piste de 72 minutes d’un Dark Ambient mystique ultra flippant. Pour courageux uniquement…

Remember - A Deep Dive Into The Conflicted And Scared Psyche
Découvert via la compilation Visions And Prophetic Dreams: A Dreampunk Compilation Vol. 1 [merci Maxwell], Remember est un artiste anglais plutôt complet, qui évolue entre Vaporwave, Electro-Ambiant et même quelques touches de Darkstep par moments. Sur cet album un brin thérapeutique, il repousse ses capacités et délivre une musique très prenante, totalement dans un style estampillé « Dreampunk ». A découvrir pour tout amateur d’ambiances de ville futuriste…

Et un dernier mot…
…pour deux EPs : Howl Of Nature de l’Ukrainien Na-Hag, qui évolue entre Electro-Indus et Rythmic Noise avec des aspirations tribales, un beau retour après 7 ans d’absence discographique. Et la nouvelle fournée de Rhys Fulber, Resolve, quatre titres plus ambiants (dont un inspiré de l’atmosphère de… la ville belge de Charleroi, oui oui), mais toujours dans l’esprit plus Techno hérité d’anciens travaux et bien sûr de la facette la plus expérimentale de Front Line Assembly.

 

Attentes pour 2021

Comme à chaque fois que je pose des albums que j’attends ils ne sortent pas, je vais arrêter de porter le mauvais œil et je ne vais rien dire. Voilà.

« Comme d’habitude, ça sera une surprise ou un groupe (re)venu de nulle part qui gagnera ».

Mais bonne année 2021 quand même ! Enfin j’avais dit ne pas vouloir porter le mauvais œil… oups.

 

Récap en playlist(s)

Avec une version "extended" sur Spotify.