Articles Retour

Rubrique nécro #19 : Sanguisugabogg, Vile Apparition, Hooded Menace, Mors Principium Est...

mardi 28 octobre 2025
Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

C'est long trois mois à attendre entre chaque Rubrique Necro... Mais pour nous faire pardonner de cette périodicité, on vous concocte toujours un condensé de ce qui se fait de mieux, ou de ce qui nous a le plus déçu, dans la scène death metal au sens large. En ce mois d'octobre 2025, la sélection se révèle particulièrement savoureuse avec du doom-death, du mélodeath, du brutal et du tech, rien que ça. Bonne lecture à toutes et à tous !

Groupes évoqués : Hooded MenaceImpureza Vile Apparition | Sanguisugabogg | Blinfolded And Led To The Woods | PanzerchristMors Principium EstProscription | Desolate MiseryBinah 

 

Hooded Menace – Lacrymose Monuments of Obscuration
Doom-death gothique 80s – Finlande (Season of Mist)

Malice : Le fait que ce soit un chroniqueur franchement peu habitué à cette rubrique qui vous parle du dernier album de Hooded Menace en dit en réalité long sur Lacrymose Monuments of Obscuration. Si le doom-death est un style qui a mes faveurs, c'est souvent quand il est mâtiné d'éléments très mélodiques (Swallow the Sun en est l'exemple type), et Hooded Menace, avec sa musique poisseuse et particulièrement... menaçante, ne m'avait jamais vraiment accroché même si j'en ai toujours reconnu la sidérante qualité. Et si je ne sais franchement pas trop quelle mouche a piqué les Finlandais sur ce nouvel album, je ne vais pas m'en plaindre.

Dès la ligne de guitare de « Pale Masquerade », j'aurais pu avoir la sensation d'avoir lancé le nouvel album de Paradise Lost, si je ne m'étais pas déjà poncé Ascension ces dernières semaines. Lacrymose Monuments of Obscuration donne plutôt l'impression d'un cimetière dansant sous la lumière d'une lune en forme de boule à paillettes que de sortir d'une crypte puante (« Lugubrious Dance » porte bien son nom, et je vous défie de ne pas remuer la tête sur ce passage central qui donne presque envie de se prendre pour l'un des zombies de « Thriller »). L'ambiance eighties est omniprésente, du riff final de « Pale Masquerade » qui ressemble à du Van Halen vitesse x0,5 à cette... reprise de Duran Duran qui ne parvient même pas à faire tache. Il faudra attendre les violons sinistres de « Portrait Without a Face » (qui reste truffé de sonorités bien post-punk) et le final bien plus massif pour que Hooded Menace renoue un peu avec ses origines, mais vous ne m'entendrez pas me plaindre : Lacrymose Monuments of Obscuration sera dans mon top annuel, à défaut d'être dans celui des puristes. 

 

 

Impureza – Alcázares
Brutal death flamenco – France (Season of Mist)

Storyteller : Les teintes bleutées de la pochette de Alcázares, le nouvel album de Impureza, nous prêtent presque à y voir quelque référence au heavy metal, surtout si on y rajoute les fantômes et autres vortex présents sur cet artwork. Pourtant on parle bien de death metal ici, et la frange brutale du genre. Le groupe français est connu pour ses textes en espagnol et ses accointances avec la musique traditionnelle ibère et son instrument fétiche : la guitare flamenco. Sans en abuser et en coller à tous les niveaux, le quartet sait faire résonner une ambiance qui apporte une vraie touche au genre. Que ce soient dans les introductions des morceaux (comme « Pestilencia ») ou celle de l’album (« Verdiales »), on se laisse porter jusqu’à l’explosion de leur death plutôt brutal.

Il faut prévenir que Impureza n’est pas un groupe de tendres. On a du blast en bonne quantité et même un batteur qui se lâche sur la folle introduction de « Covadonga ». Les riffs de ce nouvel album sont intenses comme sur le dernier morceau « Santa Inquisicion », sans se perdre dans des considérations complexes, l’ensemble fonctionne à merveille, un côté heavy, parfois poussé par des effets d’ambiance et des mélanges de guitares. Onze titres, trois interludes / intro, pas de bullshit, c’est une recette très efficace pour Alcázares avec des petites perles comme « Castigos Eclesiasticos », avec des passages basse / guitare acoustique, des variations de chant clair et des riffs particulièrement lourds. On a compris à quel point Impureza a su tirer le meilleur de son profil particulier et de son concept sans créer une indigestion ou des morceaux où le côté hispanisant serait artificiel. Alors ce n’est pas le death metal de tout le monde mais on ne saurait passer à côté.

 

Vile Apparition – Malignity
Brutal death – Australie (Dark Descent / Me Saco un Ojo)

Sleap : Depuis la fin de l’âge d’or du brutal death, à savoir les années 2000, les vrais bons groupes du genre se comptent sur les doigts d’une main. Ce nouvel album de Vile Apparition fait donc office de miracle dans une scène plus saturée que jamais par le death sombre et pesant à la Incantation. Le combo australien pratique en effet un worship de Suffocation plus vrai que nature. Rarement un album ne se sera autant rapproché de la période 90’s des patrons new-yorkais. Un brutal death au riffing fouillé et aux structures parfaitement équilibrées. Entre groove implacable, comme sur le ternaire « Castrated Gods », et passages plus véloces et techniques sans jamais tomber dans le démonstratif. La production puissante et ample ne sonne pas plastique pour autant, avec notamment un son de basse claquant absolument exquis tout au long de l’album.

Mis à part l’interlude acoustique « Pulverised Dreams » que n’auraient pas renié les Impureza ci-dessus, les 34 minutes de ce Malignity sont un véritable tour de force. Les nombreux leads et soli à la Terrance Hobbs (« White Room Torture » ; « Broken Minds » ; « Castrated Gods »…) n’ont d’égaux que les innombrables breaks en palm-mute qui jalonnent les différentes compos. Certains sont garnis de pinch harmonics hyper bien placés comme sur « Bloodletting », « Canvas of Corpses » ou « Emulsifying Fleshpress » (clin d’œil évident à « Thrones of Blood » de qui vous savez), d’autres se font totalement écrasants comme la quasi-slam part d’« Essence of Malignity ». Affublé d’un artwork qui fleure bon les Pär Olofsson, Tony Koehl et autres Jon Zig, ce Malignity est une vraie lettre d’amour au brutal death américain de la grande époque. Une parfaite alchimie entre des musiciens par ailleurs déjà confirmés dans la scène australienne actuelle (Contaminated, Gutless, etc.).

 

Sanguisugabogg – Hideous Aftermath
Death metal – USA (Century Media)

Pingouin : Jusqu'à présent Sanguisugabogg faisait partie de ces groupes incontournables dans le death metal, non pas forcément pour leur discographie éclatante (un super EP en 2020 et 2 LPs pas exceptionnels depuis), mais surtout pour leur shock-value et leur attitude provocatrice sur scène et sur Internet. La tendance pourrait changer avec ce troisième full-length, sorti le 10 octobre dernier chez Century Media.

Hideous Aftermath fait d'ores et déjà figure de l'album le plus mature et le plus abouti du groupe de l'Ohio, connu jusqu'à présent pour son death metal mal dégrossi où les breaks dégoulinent de stupidité. Le son est ici infiniment plus propre que sur Tortured Whole et Homicidal Ecstasy, chaque riff est lisible et c'est un plaisir. Le travail sur la texture du son se fait d'ailleurs sentir, probablement en partie grâce au rôle de Kurt Ballou à la production. Le quatuor développe une esthétique quasi industrielle, comme sur « Repulsive Demise », et c'est une agréable surprise.

Sanguisugabogg approfondit d'un côté le versant technique et méchant du death metal, en témoigne ce super feat avec Defeated Sanity (« Abhorrent Contraception »), et d'un autre son versant le plus abrasif, fait de dissonances et de résonances malsaines. La participation de Dylan Walker (Full of Hell) sur « Paid in Flesh » en est le parfait exemple. La présence de gros noms dans la (longue) liste de featurings donne par ailleurs une idée de la place qu'est en train de se tailler Sangui dans le metal extrême américain : Todd Jones (Nails), PeelingFlesh), Travis Ryan (Cattle Decapitation), Defeated Sanity, Dylan Walker (Full of Hell).

Avec Hideous Aftermath, Sanguisugabogg enjambe avec facilité les limites jusqu'alors grossières de sa discographie, sans faire de concessions sur la brutalité de ses riffs ou de ses thèmes, et ça suffit pour en faire à mon avis l'un des albums de metal majeurs de l'automne 2025.

 

Blindfolded And Led To The Woods – The Hardest Thing About Being A God Is That No One Believes Me
Tech death brutal – Nouvelle-Zélande (Prosthetic Records)

Storyteller : Pas facile à dire ce nom… et l’histoire qu’il raconte n’est pas bien jojo non plus. Mais le groupe, qui vient de Nouvelle-Zélande, a su marquer les esprits des fans de death technique avec une touche originale avec leur précédent album, Rejecting Obliteration en 2023. Cette fois-ci, ils reviennent avec The Hardest Thing About Being God Is That No One Believes Me (je ne l’écrirai qu’une seule fois). Rien que le titre flaire la folie. Et quand on regarde les dix titres de l’album, on voit des morceaux autour des huit minutes qui enchaînent avec d’autres qui font moins de deux minutes. Et ce ne sont pas des intros ou des enchaînements. De toutes les façons, au bout de quelques minutes, vous aurez compris que vous venez de vous faire embarquer dans un trip qui va vous balancer contre les murs de tous les côtés. BALTTW ce n’est pas le groupe le plus stable du monde. Des changements de rythme, des cassures de structures, du blast, des variations de chant, vous en aurez à foison.

Suivre le groupe tient parfois de l’exploit mais c’est exactement ce qui fait le plus de cet album. Les huit minutes de « Arrows Of Blinding Light » se posent dès l’entrée pour rythmer le reste. Alors, ça shredde pas mal, comme sur « Black Orchids », ça joue bien sur l’intro du titre éponyme avec de débouler sur une chanson dont le chant laisse couler l’agressivité. En écoutant « Totem », on comprend que la composition est passée par toutes les étapes du death, et elles sont agrégées dans ces morceaux. Je ne vous dis pas que vous le digérerez en une fois mais cet album est une pépite très très brute que je ne peux que recommander aux plus ouverts d’esprit d’entre vous, et je sais que vous êtes nombreux.

 

Panzerchrist – Maleficium - Part 2
Death/black metal – Danemark (Emanzipation Productions)

ZSK : Il y a deux ans, on attendait déjà pas franchement le retour de Panzerchrist. On ne s’attendait pas non plus à ce qu’il… sorte maintenant son troisième album en trois ans ! Et on s’attendait encore moins à un nouveau chamboulement du line-up… vu que Michael Enevoldsen, qui avait pourtant refondé le groupe de zéro en 2023, n’est plus de l’escouade… ! Après le départ du Panzergeneral, c’est donc le plus haut gradé, Frederik O'Carroll (revenu en 2023 après un passage entre 2002 et 2006), qui semble reprendre le commandement…

Pour revenir définitivement à du Panzerchrist historique ? Pas vraiment, tout du moins au premier abord. Déjà, thématiquement, Maleficium – Part 2 (qui suit donc Maleficium – Part 1 sorti l’année dernière, dont on avait pas parlé tout simplement parce qu’il était un peu chiant par rapport au bon retour sur Last of A Kind), ne parle pas de panzers mais… de sorcières, avec des thèmes attendus jusque dans les noms de morceaux (« Witchfinder General », « On Walpurgis Night »). Mais si Last of A Kind et Maleficium – Part 1 n’avaient de Panzerchrist que le nom sur la pochette, cela va un peu évoluer pour cette Part 2 un peu plus réjouissante.

C’est bien simple, le trio bien brutasse d’entrée (« Witchfinder General », « Harm Bidder », « Catalyst of Chaos ») remet au goût du jour le Panzerchrist bien offensif et blastant, avec des tirs de riffs en batterie. Le bon vieux Panzer danois est donc de retour ? Quand même pas, car la suite de l’album sera plus contrastée, malgré un encore bien frontal « Suffer My Fury ». Les développements d’ambiance et le côté blackisant ne sont pas toujours heureux, à l’image des longuets « Hex Maleficium Pex » et « On Walpurgis Night », pas aidés par le chant de Sonja certes efficace mais toujours aussi monocorde. Mais bien qu’hétérogène, Maleficium – Part 2 égale le satisfaisant Last of A Kind et on y retrouve (enfin) un Panzerchrist un peu plus guerrier qui fait plaisir, à l’image du guest inattendu à la fin de « Catalyst of Chaos »…

 

Mors Principium Est – Darkness Invicible
Death metal mélodique – Finlande (Reigning Phoenix Music)

Michaël : De 2011 à 2021, Mors Principium Est a été piloté par le guitariste britannique Andy Gillion. Il avait notamment porté le groupe à des hauts (SevenEmbers of a Dying WorldDawn of the 5th Era), mais aussi des bas (...And Death Said Live) avec des compositions riches, bien léchées et résolument mélodiques. A la suite de son limogeage en 2021, dans des conditions assez houleuses, il y avait clairement de quoi s'inquiéter quant à l'avenir du groupe. Bien que conservant Ville Viljanen et Teemu Heinola du line up (presque) originel, on pouvait légitimement se demander si le groupe parviendrait à continuer son magnifique chemin.

La réponse est oui. Et pas un petit oui prononcé du bout des lèvres. Ce Darkness Invincible se révèle être un excellent album, bien aidé par des titres d'une justesse folle tels que « Summoning the Dark », « Beyond the Horizon » ou « Rivers of Avernus ». On retrouve ce cocktail toujours aussi réussi d'un death metal mélodique mélancolique et, accessoiremment, technique. Exit la signature musicale de Andy Gillion, mais la guitare conserve une importance toujours aussi centrale (multiplication de leads, de riffs, de solis) ; Jarkko Kokko et Jori Haukio font leur retour dans la formation, pour notre plus grand plaisir. 

A tous égards, cet album est une réussite. L'occasion pour Mors Principium Est de mettre en lumière que le genre n'est pas mort et, surtout, qu'ils ont toute leur place sur le trône actuel du genre en Finlande. Foncez l'écouter, si ce n'est pas déjà fait.

 

Proscription – Desolate Divine
Death metal – Finlande (Dark Descent Records)

ZSK : Si l’on a regretté le split de Maveth après seulement une compilation de démos et un album, on avait rapidement pu sécher nos larmes avec l’émergence de Proscription, nouvelle formation finlandaise menée par l’américain exilé au pays de Demilich qu’est Christbutcher. Conduit, sorti en 2020, était un bon début de death metal Immolationesque mâtiné du permafrost finlandais. Il aura fallu tout de même attendre cinq ans pour que Christbutcher lui donne une suite, et on frémit encore devant une nouvelle sortie de cet éternel espoir du death metal transatlantique…

Et dès que « Gleam of the Morning Star » se lance, on est pas déçus : Proscription n’est pas revenu pour faire une éloge de la lenteur. Toujours massif comme un Immolation remuant englué dans la tourbe finlandaise, Desolate Divine remet une bonne couche de brutalité dans son death metal terreux mais puissant. Cela va nous donner 44 minutes d’un death metal certes à nouveau très balisé mais terriblement efficace, qui outre Immolation lorgne aussi parfois vers la furie d’un Hate Eternal. Signe d’enfin un album référence pour la galaxie Maveth/Excommunion/Proscription ?

Desolate Divine sera malgré tout un album assez linéaire, qui certes peut se prendre d’une traite bien plongé dans son ambiance bouillonnante, mais qui n’est pas avare en riffs bien rangés qui feront à coup sûr leur effet. Cela manque tout de même d’un hymne fédérateur, sans négliger la qualité des « Entreaty of the Very End » (très brutal), « Behold A Phosphorescent Dawn », « Heave Ho Ye Igneous Leviathan » ou encore « The Great Deceiver », mais on retient surtout les meilleures compos, y compris dans les morceaux plus longs. Presque sans prétention désormais, Proscription fait ce qu’on attend de lui : du death américain produit en Finlande. Et ça décape.

 

Desolate Misery - Desperate Attempt of Desolation
Death metal – Colombie (Autoproduction)

Caacrinolas : Lorsque que l'on parle de death metal et d'Amérique du Sud en même temps on cite bien volontiers le Brésil ou le Chili mais bien plus rarement la Colombie. En dehors des vétérans de Masacre ou des brutes épaisses d'Internal Suffering et Suppuration rares sont les groupes colombiens à s'être élevés au dessus de la masse. Et si les choses changeaient avec la sortie du premier album de Desolate Misery ?

Projet solo d'un dénommé Julian Pabon, ce Desperate Attempt of Desolation a tout de la bonne surprise de cette fin d'année, une sortie en toute discrétion au format digital dans un premier temps, le tout produit par Blackened Mass Productions. Si jusqu'à maintenant nous disposons de peu d'informations sur le groupe en général, les compositions elles sont bien là et s'avèrent rudement efficaces pour un premier méfait.

Comme bien souvent dans ce style de death metal l'ombre d'Incantation mais surtout d'Immolation (période Dawn of Possession) planent amplement sur l'album, mais les titres de ce dernier ne sont pas pour autant dénués de personnalité. Bénéficiant d'une production particulièrement adaptée pour un premier album, Desolate Misery arrive à tirer son épingle du jeu notamment grâce à ce savant mélange alternant passages tantôt mélodiques et laissant place à d'autres bien plus en place avec les influences nommées précédemment. Desolate Misery n'invente certes pas grand chose mais à défaut le fait de manière très convaincante et nul doute que ce brûlot saura parler aux fans de death metal sans concessions ni fioritures.

 

Binah – Ónkos
Death metal – Angleterre (Osmose Productions)

ZSK : Avec ses deux premiers albums, Hallucinating in Resurrecture (2012) et Phobiate (2018), Binah s’était imposé comme un des grands trésors cachés du death old-school européen. Avec notamment Aort de Code dans ses rangs, le groupe britannique amenait à la fois du vent frais et une grande inspiration dans l’univers du death dopé à la HM-2. Si bien qu’après une prometteuse démo (!), Amorte, sortie en 2020, Binah est de nouveau attendu au tournant.

Mais son retour sera assez étonnant. La présentation de Ónkos semble particulière, et je ne sais pas pourquoi mais je sentais bien le groupe prendre un virage à la Chapel of Disease ou Morbus Chron, ou au moins une expérimentation à la Blood Incantation. Sentiment doublé par le fait qu’Ónkos sera constitué… de deux morceaux d’une vingtaine de minutes chacun. Coupons court à ces suppositions : Ónkos sera dans la lignée de Phobiate, avec ce death bien râpeux mais qui laisse place à pas mal d’ambiances. Toutefois…

Binah s’était déjà distingué avec des morceaux assez longs – et réussis – comme le fantastique « The Silent Static » (12 minutes) sur Phobiate. Mais sur une durée encore plus longue, c’est plus chiche. Non pas que Binah ne soit pas inspiré, même s’il ne fait pas plus que sur ses deux premiers albums et continue à pratiquer un death metal remuant. Mais il ne s’adonne pas non plus à de grandes progressions et « Mount Morphine » et « The After Evermath » ne font surtout qu’aligner les compos death, alternant souvent les tempi, sans plus malgré quelques riffs notables. Et avec un format moins immédiat, dur de vraiment adhérer sur la forme à ce death old-school efficace mais finalement classique. C’est un peu décevant par rapport aux deux précédents albums assez mortels, et l’exercice de style d’Ónkos est hélas un peu raté pour Binah. Dommage…

Ónkos sera disponible le 31 octobre.

 

Également dans le radar de la Rubrique Nécro :

  • S'il fait toujours le bingo du viking de manière pas très très intelligente, Unleashed se reprend bien avec Fire Upon Your Lands, qui lorgne un peu vers la période de gloire des 2000's après le death/thrash mal dégrossi de ses précédents albums...

  • On le croyait mort, mais le projet Sallow Moth est toujours vivant et a même signé sur I, Voidhanger Records. Pour un Mossbane Lantern moins prog mais toujours assez expérimental, surtout assez brutal et même slam death (!).

  • Pour les nostalgiques de Children of Bodom et autres formations finlandaises, n'hésitez pas à aller jeter une oreille au nouvel album de Warmen, qui se révèle bien meilleur que nous ne l'imaginions. Les claviers de Janne Wirman sont toujours aussi kitsch, mais quel plaisir de les entendre avec la voix de Petri Lindroos !

  • Envie d'un peu de death metal mélodique old school et baveux ? Les Américains de Amnio ont sorti un très bon album intitulé Psalms of Immortality en septembre dernier. Si l'on passe outre l'affreuse pochette, il y a de quoi se sustenter.