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mercredi 4 février 2015

Cannibal Corpse + Devildriver + The Black Dahlia Murder + Hour of Penance

Bataclan - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Ce dimanche 24 février, le Bataclan accueillait le gratin du death metal. Des italiens d’Hour of Penance en passant par les excentriques The Black Dahlia MurderGarance Productions nous a également permis de voir dans une même soirée Devildriver et Cannibal Corpse, rien que ça !

Une soirée placée sous le signe de l’amour, la légèreté et le thé à la menthe.

Hour of Penance :

Michaël :

Il est 18h20, je rentre dans la salle après avoir lutté dans les transports alors que Hour of Penance est sur scène. Le groupe est relativement immobile sur scène, tout comme la foule. Quelques riffs plus efficaces et quelques mouvements se dessinent dans une fosse très clairsemée. Dans les concerts du Bataclan, la première étape lors de l’entrée est toujours le bar. Forcément, les premières parties en pâtissent.

Je me garderai donc de donner un avis construit sur la première partie compte tenu du peu de temps dont j’ai disposé pour apprécier la performance. En tout cas, le son n’était pas particulièrement mauvais.

The Black Dahlia Murder :

Michaël :

Il y a des groupes qui sont bons sur CDs et mauvais en live. D’autres le contraire. Et certains excèlent dans les deux. Les natifs du Michigan font partie de cette dernère catégorie. J’avais hâte de voir le groupe sur scène après les départs successifs de Shannon à la batterie et de Bart à la basse, deux membres plus qu’importants.

Le groupe arrive sur scène avec Max Lavelle à la basse et Alan Cassidy derrière les futs. Et l’ouverture sur A Shrine to Madness ne laisse présager aucun changement. Le son est toujours massif, la double pédale toujours aussi tranchante et la présence scénique ne change pas tellement non plus. Au contraire, j’ai trouvé Max un peu plus mobile que Bart.

Le groupe redouble d’intensité devant un public parisien tantôt déchainé tantôt calme avec ses « tubes » à savoir Statutory ApeMiasma et What a Horrible Night to Have a Curse tout en ne négligeant pas le dernier album. Et c’est à ce moment là qu’on se rend compte que le public est venu en majorité pour les groupes suivants. Personne ou plutôt – soyons précis, peu de personnes ne semblaient connaître les titres du groupe, et encore moins les anciens. Et il fallait bien un Trevor, maître d’orchestre, pour que la foule lève le poing en l’air.

Heureusement, quelques irréductibles gaulois, comme moi, s’évertuent à beugler comme des animaux sur les douces paroles des américains (« They dance by night and drink the blood of the child’s broken neck»).

Le groupe balaye sa discographie (surtout post-Miasma) avec un enchainement What a Horrible Night to Have a Curse, Necropolis, Everything Went Black qui fait très très mal.

Et que dire du final en apothéose sur I Will Return ? Généralement, lorsque je préfère un titre dans un album, le groupe ne la joue jamais (Dial 595 Escape pour Soundtrack to Your Escape (In Flames) ou Rizzo de Chimaira pour ne citer qu’elles). TBDM me fait mentir en jouant ce titre ravageur pour clôturer ces sets depuis la sortie de Deflorate. Double dose de plaisir du coup.

Ce titre a tout, absolument tout. Une entrée grandiose avec un rythme relativement lent pour se chauffer la nuque. Des riffs très rapides enchainant double croche sur a la corde de Mi et des envolées mélodiques, un solo (vidéo ci-dessous) sorti de nulle part et des lignes de voix absolument catchys. Bref, une tuerie sans nom. La foule ne s’y trompera pas avec du mouvement des cris et des poings en l’air.

Une fin de concert comme on les aime, même si on a senti tout au long de la prestation des américains que le public n’était pas venu pour les voir.

Pour faire court, ce n’est pas la meilleure prestation du groupe que j’ai eu l’occasion de voir, mais très aussi certainement par un public que je n’ai pas trouvé particulièrement réceptif. On regrettera également l’absence d’un Deathmask Divine ou d’un Elder Misanthropy. Mais pour un show si court, on ne peut pas satisfaire tout le monde.

Caacrinolas :

N’étant que très peu familier du groupe, j’ai suivi ça de loin, pour être franc la seule fois où j’avais vu le groupe avant ce soir là c’était lors du…Hellfest 2006 soit une blinde.

Mais n’en déplaise à certains dans le style ça se défend plus que bien, c’est peut être même l’un des seuls groupes du style qui réussi l’exploit de m’intéresser plus de 3 morceaux.

Et sans trop me tromper je peux affirmer que l’une des principales forces du groupe réside dans son frontman Trevor, tant il est évident qu’il tire son groupe vers le haut, un mec aussi énergique et communicatif on en redemande.

En définitive pas un groupe que je rechercherais forcément à revoir en live en tête d’affiche, mais qui pour le coup m’a fait passer un bon moment.

Setlist :
A Shrine to Madness
Moonlight Equilibrium
Statutory Ape
Miasma
Of Stirring Seas of Salted Blood
What a Horrible Night to Have a Curse
Necropolis
Everything Went Black
I Will Return
.

Devildriver :

Michaël :

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu Devildriver en live. Enfin, depuis le Hellfest. Mais vu la claque prise à l’époque, il était difficile d’attendre tout ce temps avant de bouger comme un demeuré sur ce Groove métal aussi enivrant.

Comme à l’accoutumée le groupe commence par le titre End of the Line. Massif, violent, dynamisé par un John Boecklin toujours aussi impressionnant (sur le fond comme la forme). Alors que je suis solidement ancré dans le pit photo, je me fais arracher le dos à de multiples reprises par des slammeurs qui viennent par légions. Je me doute donc que l’ambiance dans le pit est au rendez-vous.

Les américains parcourent leur discographie (sans toutefois jouer Pray for Villains que j’affectionne particulièrement) en enchainant les titres plutôt rapidement. Les guitaristes sont guère expressifs et se cantonnent de jouer (proprement) et de bouger par instants. A l’inverse, Chris Towning est particulièrement en jambes, bouge énormément et headbangue tant qu’il peut.

Le trio Not All Who Wander Are lost, I Could Care Less et Horn of Betrayal met K.O. une fosse qui bouge dans tous les sens. Bizarrement, la température reste correcte dans un Bataclan où il est coutume de devoir mettre à la poubelle ses vêtements après un concert. Il faut également dire que la foule n’était pas non plus ultra compacte et il restait également de nombreuses places assises au balcon. Un Bataclan remplit à 90% environ.

La fin du set des américains approchant, je me dirige vers le balcon afin de pouvoir apprécier correctement le final du groupe. Meet The Wretched commence à résonner dans le bataclan et le public, comme le groupe, donnent tout ce qui leur reste avant d’aller sagement picoler au bar. Chris et Jeff prennent même le temps d’inverser leurs instruments, le premier s’essayant avec brio à la 6 cordes.

Le public aura réussi à confondre un Braveheart et un Circle Pit (et à faire sourire Dez), mais puisque, dans la fosse, les choses rentrent toujours dans l’ordre, tout le monde a bien fini par comprendre. Après quelques invectives de Dez demandant aux gens sur le balcon de se lever et de crier car ils ne sont pas à « un putain de concert de Jazz », Devildriver finit de nous marcher sur le râble et quitte la scène sous les applaudissements nourris du public.

Pour faire simple, un concert intense, avec un son plus que bon et un public déchaîné. On viendra seulement à regretter la voix de Dez, souvent essoufflé, que je trouve très faiblarde par moment. On pourrait également regretter le manque de communication, surtout en milieu de set où le groupe a enchainé les titres à une vitesse déconcertante. Pour le reste, c’est un sans faute. Notamment John qui a encore une fois épaté tout le monde.

Un groupe bien meilleur en festival, mais tout de même très solide.

Caacrinolas :

Devildriver en fest c’est toujours l’assurance de passer un bon moment, Devildriver en salle c’est plus ou moins mitigé, ce n’était vraiment pas terrible en 2008 à feu La Loco, c’était carrément excellent en juin dernier a Vauréal.

Le concert des américains ce soir là sera malheureusement à ranger du coté de la première case, non pas que la prestation aura été mauvaise, elle aura juste été sans aucune saveur, les tubes s’enchainant sans véritable relief, à l’ouest rien de nouveau, si ça n’est un Dez Fafara que l’on à connu en meilleure forme.

Visiblement ça ne semble pourtant gêner le public qui s’en donnera à cœur joie, surtout les plus jeunes.

Après peu être est-ce le faite de les voir pour la…pfff bien 8ème fois qui fait que la magie n’opère plus autant qu’avant, mais force est de constater qu’en ce qui me concerne le groupe n’est efficace que dans les grands, très grands espaces.

Setlist :
End of the Line
Cry for Me Sky
Dead to Rights
These Fighting Words
Head on to Heartache
Not All Who Wander Are lost
I Could Care Less
Horn of Betrayal
Hold Back The Day
The Mountain
Clouds Over California
Meet the Wretched

Cannibal Corpse :

Caacrinolas :

J’aurais pu me contenter de copier connement d’un « Cf mon report du Hellfest » mais ça aurait me foutre de la gueule des lecteurs, donc on va essayer d’argumenter un minimum.

Cannibal Corpse, c’est 12 albums, plus de 150 morceaux, 25 ans de carrière, et TOUJOURS LE MÊME PUTAIN DE CONCERT. J’ai beau adorer ce groupe, si sur cd il n'y a quasi rien a redire, en live bordel, c’est toujours la même rengaine, quasi les même morceaux, avec les mêmes gimmicks à chaque instant (« Keep Supporting Death Metal » « This song is for the women who are there » ou encore « When i say i twas the last song, I LIED » bref ça en devient pénible.

Mais encore, si ces sempiternels gimmicks restaient et que la set list changeait un peu j’arriverais à tempérer mes propos, mais même pas… Les seuls changements désormais consiste à incorporer les nouveaux morceaux pour en lourder d’autres qui à mes yeux sont presque parmi ceux qu’il ne faudrait pas changer (« Covered With Sores » pour ne pas la citer).

Fin merde je ne sais pas, à quand un « Monolith », un « Severed Head Stoning » ou un « Raped By The Beast » ? Je veux bien croire que réapprendre tout les morceaux peuvent les saouler mais deux ou trois de temps à autres ça ne ferait pas mal. Et ça m’éviterais de perdre de l’affection pour un groupe qui représente à mes yeux l’un des plus important de ma culture du genre.

Mais bon, je doute que le groupe prenne mes pauvre considérations en compte, et on se donne rdv la prochaine fois pour un show qui finira sans surprise sur un enchainement « Hammer Smashed Face/ Stripped Raped and Strangled ».

Coup de gueule mis à part, Alex Webster est toujours un dieu.

Dieu merci, Paris à nouveau gagné contre Marseille, ça à un peu sauver ma soirée.

Setlist :
Demented Aggression
Sarcophagic Frenzy
Scourge of Iron
Disfigured
Evisceration Plague
The Time to Kill is Now
I Cum Blood
Encased in Concrete
Pit of Zombies
A Skull Full of Maggots
Priests of Sodom
Unleashing the Bloodthirsty
Make Them Suffer
Hammer Smashed Face
Stripped, Raped and Strangled