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jeudi 11 décembre 2014

In Flames + Gojira + Sonic Syndicate

Zénith - Paris

U-Zine

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Triste mine que celui du Zénith en cette fluette soirée d’octobre. Bien loin d’atteindre des cimes en matière de pré-ventes vendues, le concert de ce soir n’aura malheureusement pas connu bousculades et embrassades des foules pour le retour des Suédois de Göteborg en contrée parisienne. Annulation prématurée de Volbeat ayant préféré croiser le fer à la Scène Bastille, subite baisse du pouvoir d’achat devant le prix des places affichées ou encore une toute première partie pas franchement en odeur de sainteté, tout portait à croire que cette – pourtant – bien belle affiche alimenterait de biens mauvaises ondes.
Avec pour simple apparat un rideau noir tendu sur le haut du pavé attestant d’un manque cruel de manifestation de l’auditoire métal, autant dire que les groupes présents ce soir avait la lourde tâche de ne pas décevoir et de réveiller par la même occasion un public attablé devant ses convives.

Stupéfaction à l’approche de Sonic Syndicate. Malgré un son souffreteux tant sur le fond que sur la forme, le public massé dans la petite cour intérieure semble se donner à fond sur les sermons des deux chanteurs réunis autour de leur troupe. Groupe cliché et pré-chauffage de bureau, les autres Suédois de l’affiche, entre jeux de scènes improbables et sauts de cabri, affiche un dynamisme sans précédent malgré un son chaotique et des changements de structures restés dans l’avion. Bon point pour le spectacle visuel truffé de lumière (comblant un manque latent de fraîcheur de composition) et dommage pour le pauvre auditeur étouffant sous le joug des titres " Aftermath" et " Jack of Diamonds".

Heureusement, nous en aurons eu pour notre argent avec Gojira, totalement en rodage à l’aube de la sortie de The Way of All The Flesh et revenu de son périple d’Arras, ayant laissé apparemment des séquelles. Rythmes intrusifs avec , ambiance magnifiquement développé et toujours cette sarabande endiablé menée de front par les frères Duplantier. Alors que Mario s’amuse littéralement sur les titres du dernier album, ce dernier finit par nous lâcher son habituel solo de rentrée des classes. Joe apporte quant à lui son lot de riffs graduels tout en s’adressant au public de manière avisé et affirmé. Un « Paris » lancé après le titre " The Heaviest Matter of The Universe ", une basse grimpante, quelques tours du nouveau « Vacuity » et une sauce rapidement montée à l’approche d'un " Backbone toujours bien indélicat. Set court et introspectif et sans mettre les bouchées doubles, Gojira s’est employé à nous gratifier d’un set efficace et assourdissant, nous donnant rendez-vous implicitement lors de leur prochain passage en tête d’affiche.

Tout le contraire d’un In Flames concerné comme jamais par son show et livrant bataille sur le terrain de la postérité et du renouveau avec son dernier A Sense of Purpose, largement mis à l’honneur au gré de leur set. Débutant sur la très calme « The Chosen Pessimist » à la rencontre d’un rock progressiste en version petit bras, nous pensions déchanter alors que le groupe se cachait derrière son habituel rideau blanc. Et autant vous dire que la bande ne s’est pas contentée d’ombres chinoises et de facéties ce soir-là et à bien finit par retrouver sa forme d’antan. Sur la voix d’Anders d’abord (étrange ?), surélevé comme il se doit sur « The Mirror’s Truth », « March to The Store » ou relevée à la rencontre des sempiternels « Cloud Connected », « Trigger » and Co. Les puristes auraient pu reprocher l’absence quasi-impartiale d’anciens titres tirés de Colony (malgré un « Moonshield » de haute facture), de Clayman (malgré un retour de bille furibond de « Pinball Map ») ou des tous premiers efforts du groupe, mais In Flames se sent désormais plus à l’aise dans ses nouvelles pénates et enchaîne avec dextérité ses titres plus ou moins récents (« Alias » ; « Reroute To Remain » ; « The Quiet Place » ; « Vacuum » …). Carré, propre, ingénieux en référence à l’utilisation de techniques visuelles particulièrement salvatrices, In Flames tire pleinement son public vers la scène, en piochant dans une discographie n’ayant échappé à personne. Passez outre une infime partie de concert molle et complètement ratée à l’image d’un « My Sweet Shadow » dénué de ressort et de pyrotechnie, In Flames s’en sort une fois de plus avec les honneurs et les maestria d’un public pleinement acquis à sa cause. Toujours dans l’urgence et armé d’un set riche et extrêmement dense, le groupe n’est jamais tombé dans l’excès, récompensant toujours le spectateur même dans une salle clairsemée et difficile à échauffer.