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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Neurosis

Enemy of the Sun

LabelNeurot Recordings/Alternative Tentacles Records
stylePost Metal
formatAlbum
paysUSA
sortiejanvier 1992
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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« Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement. » Maxime de la Rochefoucauld

Un an … Une petite année seulement sépare la sortie de Souls At Zero, chef d’œuvre intemporel posant les bases de ce que sera le style Neurosis, et ce second album « new age », Enemy of the Sun. Quand on pense que désormais le groupe laisse un intervalle d’au moins trois ans entre chaque sortie … Pourtant il s’en est passé des choses en si peu de temps, à commencer par l’arrivée de Dave Edwardson au poste de bassiste (et accessoirement chœurs), place qu’il occupe d’ailleurs toujours aujourd’hui. L’enregistrement de l’opus est cette fois confié à Billy Anderson au Razor’s Edge Studio de San Francisco tandis que le mixage est partagé entre ce dernier et le groupe. Ceci ne sera pas le seul élément à être divisé en deux puisque la sortie de l’album est placée sous la houlette bien entendu de Neurot Recordings, associé cette fois à Alternative Tentacles Records. La suite des évolutions est purement musicale et c’est-ce que nous allons désormais aborder.

« The dawn of birth gives way to men. »

Enemy of the Sun est à la fois la suite logique de Souls At Zero et en même temps une nouvelle facette de la musique du quintet. Une suite logique pour les pièces alambiquées et la mise à l’épreuve de tous nos sens, une nouvelle facette pour l’accent mis sur les ambiances et l’utilisation massive de samples et autres percussions tribales que l’on retrouvera dès lors couramment chez Neurosis. La formation américaine impose ici une vision shamanique de sa musique, le tout porté par un concept et des textes qui feront définitivement taire tous les éventuels détracteurs de l’authenticité et de la sincérité du groupe.

« All that was alive and spontaneous. »

Du planant Lost et ses samples radiophoniques en guise d’ouverture au traumatisant et inquiétant The Time of the Beasts en passant par le sombre et aliénant titre éponyme, Neurosis montre ici tout l’étendu de son génie et prouve si ce n’était pas déjà qu’il possède un feeling unique et incomparable à n’importe quelle autre entité musicale. Et que dire de Raze the Stray, probablement un des meilleurs titres du groupe regorgeant d’excellents riffs, introduit et conclut par une voix féminine du plus bel effet.

« Your rebirth demands a part of you dead. »

Hormis les samples et les rythmiques tribales, nous retrouverons également violon, flûte et piano pour un melting pot d’influences et de sensations. Un véritable chaos organisé, strident, suicidaire et malsain. Nous sommes réellement en face d’un monolithe, puissant et impénétrable, riche et intimidant.
Un mot enfin sur la dernière piste de l’album, morceau instrumental de vingt six minutes lors duquel se succéderont percussions tribales, didgeridoo et éléments indus & atmosphériques. Certains pourront se poser la question de l’intérêt d’un morceau d’une telle durée pour un contenu si linéaire ? Tout simplement car Cleanse instaure magistralement une ambiance finale représentant parfaitement l’album dans sa totalité : envoûtant et inquiétant à la fois.

« The longing in your heart for transcendence. Something greater than that which we’ve become. »

Il s’agit pour beaucoup du meilleur album des américains à l’heure actuelle même si personnellement je le place juste après Souls At Zero. Un grand album donc, pour un groupe encore plus grand. Steve Von Till affirmait lors d’une interview datant d’il y a quelques années avoir véritablement trouvé l’état de transe avec la musique de Neurosis. Comment en douter à l’écoute d’un tel album ? Le soleil leur est peut-être hostile, leur ascension vers les étoiles n’en est pas compromise pour autant …

« Harvest their return. Carry my soul to the sun. »

1. Lost
2. Raze the Stray
3. Burning Flesh in Year of Pig
4. Cold Ascending
5. Lexicon
6. Enemy of the Sun
7. The Time of the Beasts
8. Cleanse
9. Takeahnase (Demo Version)
10. Cleanse II (Live at Oberhausen)

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