
Non.
En mai 2024, sortait adieu la fête, une suite de 10 tubes de coldwave teintée de punk, entre Indochine, Syndrome 81 et Oi Boys, plongés dans une aura de désillusion totale sur le dancefloor. Si l'album a été la bande-son karaoké de 2024 pour beaucoup d'entre nous, le clou a pourtant été enfoncé avec l'EP suivant partir un jour, sorti seulement quelques mois après et déjà tentant un peu plus d'expérimentations et d'influences extérieures sans pour autant perdre de sa saveur.
C'est donc dans cette lignée que s'inscrit il n'y a pas d'ailleurs. Les morceaux qu'on avait déjà pu découvrir en live, comme le morceau éponyme littéralement écrit pour être scandé (mission immédiatement réussie en live), le montrent bien : la face du projet est plus sombre cette fois. On peut bien sûr encore se déhancher et chanter à tue-tête (plutôt en première partie d'album) mais dans un esprit qui prêterait presque à s'inquiéter un peu, cette fois, car la lumière se fait plus rare. Plus lointaine, la voix est moins accessible, dans l'intention et dans le mix. Indéniablement, on perd alors un peu de complicité avec la tête pensante du projet, car la compréhension des paroles se fait plus difficile, mais on gagne en intensité en explorant une facette un peu plus chaotique.
On retrouve quand même l'esprit absurde de Trait d'Union dans cet album, avec notamment le fait que le titre « Il n'y a pas d'ailleurs partie 2 » se trouve en réalité, juste avant le titre « Il n'y a pas d'ailleurs » (qui est une reprise de Mylène Farmer). Le projet a quand même ce charme unique dans sa direction artistique, identifiable dans le son bien évidemment, les titres, les paroles mais aussi à travers des visuels toujours très précis dans les tableaux qu'ils dépeignent. Tout cela contribue à l'image désenchantée, nocturne et urbaine de Trait d'Union. Le choix d'inviter Matthias Jungbluth de Fange sur le dernier titre « Crever stérile » n'est pas non plus anodin, les deux styles musicaux ainsi que les deux personnalités se mariant à merveille sur les dernières scansions qui ferment l'album.
J'aurai toujours une affection particulière pour le premier album de Trait d'Union pour tout un tas de raisons personnelles, mais il faut avouer que il n'y a pas d'ailleurs est une très belle sortie pour clore 2025 sur une note tout sauf joyeuse (n'oubliez pas qu'on a déjà dit adieu à la fête !). C'est vrai que l'ambiance un peu plus feutrée et maussade enlève peut-être l'un des éléments qui avait pu attirer les curieux(ses) sur les premiers pas du groupe, ce fort contraste entre une musique ultra entêtante et ce qui y est raconté. Le contraste est moins présent dorénavant, mais la bulle de Trait d'Union n'est pas percée pour autant et il est sûr que l'album trouvera son public tant la sincérité qu'il transpire est palpable.
1. oiseau du nuit
2. ni muet ni menteur
3. rêver d’envol
4. hélas
5. il n’y a pas d’ailleurs part. 2
6. il n’y a pas d’ailleurs (Mylène Farmer cover)
7. lendemain défaite
8. exil chagrin
9. crever stérile (feat. Matthias Jungbluth)















