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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Katatonia

Discouraged ones

LabelAvantgarde music
styleDoom
formatAlbum
paysSuède
sortieavril 1998
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Après deux albums et quelques mini-cds dans un style doom/death, Katatonia vire brutalement avec Discouraged ones : premier élément laissant présager ce virage, d’ordre visuel, le logo a changé pour un plus lisible et le pentagramme a disparu. Pour ce qui est de la musique, les vocaux auparavant death à part sur quelques morceaux ont à présent laissé leur place à des vocaux 100% clairs, assurés par Jonas Renkse. Ce changement si soudain de style, s’il peut en rebuter certains, n’est vraiment pas un mal, car même étant fan du Katatonia des débuts, il faut admettre que cet album est réussi et est selon moi leur meilleur et de loin.

Tout est là, des guitares et un chant mettant en place une atmosphère dépressive : par la présence de mélodies plutôt lentes et mélancoliques premièrement, puis par la tristesse du chant clair de Jonas ; La lecture des paroles ne fera que vous enfoncer un peu plus dans cette atmosphère, traitant tour à tour d’amour, d’errance et de désespoir. Sur cet album, rien n’est à jeter, pas un seul morceau ni même une seule seconde, on reste captivé du début à la fin, la plupart des morceaux étant des hits en puissance tels « I break », »Dead house » ou « Cold ways ». Katatonia fait même un clin d’œil au passé sur « Relention » où il reprend le riff principal du désormais classique « Murder » du précédent album, comme pour mieux faire avaler aux plus réticents ce changement de style qui leur serait resté en travers de la gorge.

Que ceux qui craignaient l’ennui du fait d’une linéarité et d’une mollesse (crainte née d’a priori sur le genre) soient rassurés, Katatonia n’entre dans aucune de ces deux catégories : La musique change régulièrement de rythmes, alternant couplets assez lents et mélancoliques avec des refrains entraînants, ces derniers faisant figures de tentatives d’échapper au désespoir créé lors des couplets, lutte apparemment sans succès, la mélancolie ne tardant jamais à nous rattraper, et nous faisant par la même occasion comprendre que Nous sommes les Discouraged ones. Ce schéma se retrouve d’ailleurs dans l’organisation des morceaux, les cinq premiers symbolisant la lutte contre le désespoir, puis « Gone » s’impose comme le constat d’une fatalité, étant le morceau le plus lent et le plus triste de l’album.

Une fois cette fatalité acceptée, il ne nous reste plus qu’à passer à la seconde moitié de l’album, un peu plus sereine et lumineuse, comme si l’annonce de notre issue inévitable nous avait rassuré. L’album poursuit donc encore quelques morceaux avant de s’achever sur deux chefs-d’œuvres séparés par une instrumentale : »Saw you drown », morceau ultime de l’album apparaissant comme une rechute, puis l’instrumentale et « Disctrust », calmes, comme si la fin de l’album et le retour à la réalité s’accompagnaient d’une élévation à un état spirituel supérieur.

Katatonia marque donc un très gros point et réussit le challenge difficile du changement de style avec cette petite perle qu’est Discouraged ones, qui est à ce jour sans nul doute leur meilleur album.


1. I break
2. Stalemate
3. Deadhouse
4. Relention
5. Cold ways
6. Gone
7. Last resort
8. Nerve
9. Saw you drown
10. Instrumental
11. Distrust

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