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Quorthon, onze ans déjà...

mercredi 3 juin 2015
Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Voilà onze ans aujourd'hui que Thomas Börje Forsberg (plus connu sous le sobriquet de Quorthon), leader de Bathory est décédé des suites d'une crise cardiaque.
C'est à l'âge de 17 ans que le Suédois forme Bathory et publiera pas moins de douze albums. Le Black/Thrash bestial des deux premiers LP (l'éponyme « Bathory » en 1984 - qui pour la petite histoire devait s'intituler Pentagrammaton - et « The Return...... » en 1985) laissera place en 1987 à un « Under the Sign of the Black Mark » plus affirmé et qui bâtira la légende avec des morceaux comme "Enter the Eternal Fire" et "Equimanthorn" avant de prendre une direction plus épique et Viking dès l'année suivante avec « Blood Fire Death ». Début 90, c'est « Hammerheart » puis « Twilight of the Gods » qui définiront un peu plus l'identité musicale de Bathory. Des compositions fleuves, épiques, empreintes de mythologie nordique. L'émission Headbangers Ball de MTV diffusera même le clip du titre "One Rode to Asa Bay" et une interview (disponibles en DVD dans le box set In Memory of Quorthon sorti en 2006 chez Black Mark Production). Bien que la période Thrash Metal bas du front (entre 1994 et 1995) soit moins réjouissante, « Nordland » I et II sont les dernières pierres d'un édifice unique souvent imité mais jamais égalé.
Un héritage riche dont il est difficile de nier l'influence sur l'ensemble de la scène Black Metal et même au-delà.

Retour en juillet 1987 avec une interview parue dans le Hard Rock Magazine et quelques images d'époque.
Hail the Hordes !

Si nombreux demeurent les détracteurs farouches du Black Metal, force est d'admettre que des groupes comme Voïvod, Razor ou Bathory s'obstinent avec bravoure, en dépit des hostilités répétées. En effet, alors que la majorité des kids ne distingue sur leurs albums qu'un lancinant bruit de fond, quelques irréductibles y décèlent une inspiration diabolique, témoin de la vigueur du renouveau métallique. Hard Rock Magazine vous soumet les aspirations du guitariste-chanteur suédois bestial de Bathory, dont le troisième LP, Under the Sign of the Black Mark, vient de paraître.

HR : Dans quel état d'esprit Bathory revient t-il au front ?
Quorthon : Plus déterminé que jamais !
J'ai mis longtemps à composer des riffs très rapides et vraiment originaux, mais cela valait la peine, car il en résulte du pur Thrash Metal, agressif et percutant. Si certains sont persuadés que Bathory se contente de faire du Bruit, qu'ils prennent la peine d'écouter l'album, et ils cesseront d'assimiler le Thrash au manque de pratique musicale !

Et pourquoi de ton côté, ne cesses-tu pas d'assimiler Bathory au concept satanique ?
Le côté satanique de nos textes se conjugue parfaitement avec le Death Metal, et les effets spéciaux que nous présentons sur scène. Quand je vomis du sang, par exemple. Cela ne trouverait pas sa place dans une ambiance différente...

Tu es le seul survivant du line-up de 83, alors présente-nous tes nouveaux compagnons...
Oui, c'est vrai, il me fallait absolument retrouver des musiciens doués pour les sessions d'enregistrement de septembre. J'ai déniché un bassiste excellent, certes, mais dont l'attitude en studio me paraissait bizarre. J'ai fini par apprendre qu'il avait fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.
J'ai bien peur qu'il ne puisse jamais monter sur scène ; il est réellement fou ! Quant au nouveau batteur, c'est tout simplement la révélation de l'année.

Parle-nous de la situation du Thrash en Scandinavie...
Quelle situation ? En Suède, il n'y a absolument rien, ni groupes ni kids ! Lorsque nous présentons un show là-bas, on ne peut guère compter sur plus de deux cents personnes. C'est d'ailleurs la même chose en Finlande, où nos copains de Oz rencontrent le même désert métallique. C'est bien simple, je suis récemment allé aux Pays-Bas, et j'y ai rencontré tant de thrashers que je me suis cru sur une autre planète, le paradis du Speed Metal !

Cela doit poser un sérieux problème pour les tournées...
Actuellement, pour jouer du Thrash, il faut se rendre aux States ou en Allemagne, si bien que nous ne pouvons pas nous permettre une tournée coûteuse en tête d'affiche.
Pour remédier modestement à ce problème, nous préparons une vidéo live qui sera distribuée un peu partout, même au Japon...

Pour conclure, si je te dis "Sex, Drugs and trash metal (sic)" ?
Sex is OK, drugs, i don't use, and good metal is the only way to have fun !

Crachant des flammes dans le Kerrang! Magazine #161 de novembre 1987.


On retrouve ci-dessous le décor de la pochette de Under the Sign of the Black Mark (1987). Une photo prise à l'Opéra royal de Stockholm avec le bodybuilder Leif Ehrnborg quelques secondes avant l'acte II de Carmen.

Je ne résiste pas à l'envie de partager cette critique acerbe parue dans le magazine Hard Force de novembre 1987.

Dans le ​Kerrang! magazine #217 de décembre 1988.

Quorthon dans le magazine RAW #49 de juillet 1990.



En outre, je conseille vivement le Papi Kvlt qui se penche sur la légende suédoise.
 

Thomas Börje Forsberg
17 février 1966 - 3 juin 2004.


Merci à Born666 et Martin Beerwolf de Black Death Nostalgia.