
10 groupes à ne pas rater au Brutal Assault 2025
mardi 3 juin 2025
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
C'est l'une des plus belles affiches de festival metal cet été sur le Vieux Continent. Au cœur de la Bohème, la forteresse de Jaromer accueille comme chaque mois d'août le Brutal Assault, et ce sera, une fois de plus pour une partie de l'équipe d'Horns Up, un plaisir d'y participer. On vous dresse ci-dessous une petite liste des concerts auxquels on a le plus hâte d'assister lors de cette édition 2025 !
Remettons-nous d'ailleurs pour le plaisir le report vidéo réalisé il y a deux ans par DiSab, Michaël et Sleap, disponible sur notre chaine Youtube.
Asphyx | Grave | Orange Goblin | Defeated Sanity | Blood Fire Death | Furia | Graphic Nature | Frayle | Slow Crush | The Kovenant
Asphyx - Vendredi 8 août
Pingouin : Les vétérans néerlandais n'ont pas sous leur nom un petit macaron "special set" ou "first time in BA" comme d'autres entrées de cette liste. Mais Martin Van Drunen et consorts forment toujours l'un des tous meilleurs groupes de death metal, et si cela fait longtemps qu'ils n'ont pas sorti un album mémorable (pas grand chose à retenir depuis Deathhammer, en 2012...), Asphyx a quand même sous la main l'une des plus belles discographies death qui soient.
A la fois maîtres d'un death metal académique et irréprochable techniquement, les Bataves explorent aussi depuis plus de trente ans un registre doom qui rend leur musique si particulière : chaque composition d'Asphyx est crasseuse, et en même temps totalement lisible. Chacun des dix albums du groupe est étouffant, et en même temps entraînant. Je reviens régulièrement vers le tout début de la carrière du groupe (The Rack et Last One on Earth sont des monuments intouchables), mais l'ensemble de leur carrière vaut le détour.
Certes Asphyx tourne en permanence ou presque, mais à titre personnel ça fait déjà quelques années que je n'ai pas profité d'un de leurs concerts. Intercalés sur l'affiche entre Vektor et At the Gates, les Néerlandais avaient été mémorables, alors vous êtes prévenus : rendez-vous au premier rang pour ne pas rater une mesure du set des Bataves, de « Vermin » à « Last One on Earth ».
Grave - Vendredi 8 août
Pingouin : Autre monument death old-school notable sur cette affiche 2025, les suédois de Grave sont attendus à Jaromer pour nous ramener tout droit dans une époque dorée, lors de laquelle le death suédois a connu sa grosse explosion : Ola Lindgren nous fera l'honneur de jouer pour notre plus grand plaisir les trois premiers albums du groupe. A commencer donc par le cultissime Into the Grave (1991), jusqu'à Soulless (1994), monument oublié du death à la suédoise.
Ce special set me permet personnellement de redécouvrir You'll Never See, le deuxième album du groupe, sorti en 1993. L'album ne connaît pas la postérité au même titre que son prédécesseur culte, mais il fait quand même partie des moments les plus marquants du genre, où Grave pousse à fond chaque cliché du genre ; des riffs percutants et alignés par des roulements de grosse caisse ronflante jusqu'aux solis de guitare hargneux qui parsèment l'album, les suédois ont façonné un paysage sonore apocalyptique et inoubliable.
Furia - Jeudi 7 août
Raton : Le black metal de Furia est opaque, hermétique même. Nourri par les scènes expérimentales, le mystère propre au genre et un goût pour l'avant-gardisme, Furia a également une appétence pour le groove macabre, un amour pour le rock'n'roll ténébreux après avoir écouté le Panzerfaust de Darkthrone jusqu'à la folie. Des caractéristiques souvent partagées avec le reste de la foisonnante scène polonaise (Bieszy, Odraza, Massemord...).
C'est aussi une musique qui sait prendre son temps, construite l'attente, jouer avec les constructions classiques. C'est pour ça que voir le groupe en live est plus que conseillé. Fort d'une discographie dense et exigeante, Furia a les moyens de livrer des prestations fascinantes et hypnotiques.
Après les grands succès de Nocel en 2014 et Księżyc milczy luty en 2016, Furia a sorti l'expérimental et conceptuel w Śnialni en 2021 puis Huta Luna en 2023 qui s'aventure davantage dans l'ambient. Des albums singuliers qu'il me tarde de voir interprété en Tchéquie.
Orange Goblin - Mercredi 6 août
Pingouin : C'est l'une des nouvelles pas rigolotes de l'année mais c'est comme ça : dernière ligne droite cette année pour le quatuor anglais, qui raccrochera les crampons dans 6 mois après une dernière tournée et une dernière flopée d'apparitions en festival. Il y a de fortes chances pour que notre lectorat se rende d'ici quelques jours à Clisson, où vous seriez bien avisé-es d'aller faire un saut par la Valley pour y voir une dernière fois Orange Goblin y mettre le feu. Quant à nous, on ira les voir ce mois d'août sous le soleil tchèque.
La réputation d'Orange Goblin tient autant à une discographie longue et impeccable qu'à sa capacité à retourner n'importe quelle scène avec un stoner metal lourd et psychédélique, à la qualité rarement égalée. Aucune excuse donc pour les louper, car après il sera trop tard. Comme l'annonçait le titre de clôture de leur dernier album (Science, not Fiction, 2024) : « End of Transmission », et à toute dans l'hyperespace.
The Kovenant - Jeudi 7 août
Hugo : The Kovenant (ex-Covenant) est un groupe marqué par son époque, surtout connu aujourd’hui pour ses deux premiers disques. Formé (entre autres) par Hellhammer et Nagash (ancien de Dimmu Borgir – également à l’affiche !), il s’agit d’un de ces nombreux groupes de black metal symphonique des années 90, qui se situe toujours à la frontière du mauvais goût sans jamais tomber complètement dedans.
En fait, Nexus Polaris (1998), qui sera interprété en entier pour l’occasion, est un disque assez jouissif, qui évoque pas mal le premier Arcturus dans sa sophisticaiton. C’est théâtral mais pas non plus poussif, bourré jusqu’à la gueule de mélodies et de chœurs féminins, et toujours moins daté que la pochette du disque (pour laquelle j’ai néanmoins une certaine sympathie). Alors ça joue en même temps que Gojira, mais tant pis, la nostalgie l'emportera probablement ce soir-là.
Defeated Sanity - Samedi 9 août
Pingouin : Cela fait 40 ans que le death metal existe, et 40 ans que les allemands se débrouillent plutôt bien dans les arcanes les plus techniques du style. Defeated Sanity fait partie des exemples parfaits pour illustrer cet état de fait, et ce depuis la création du groupe en 93.
Dernier album des berlinois en date, Chronicles of Lunacy (2024) est un petit écrin de brutalité gutturale et de composition frénétique, qui personnellement me donne envie de gifler l'air au-dessus de ma tête en bougeant très très vite la nuque. Ce sera chose faite début août.
Frayle - Mercredi 6 août
Raton : J'avais découvert le groupe américain Frayle (alors duo, maintenant devenu quintet) avec son EP démo prometteur en 2018. Dans une scène doom assez saturée, Frayle apportait quelque chose de plus éthéré, avec un léger soupçon gothique, que ce qu'on pouvait d'habitude entendre dans le milieu. Le chant effacé et aérien de Gwyn Strang assume emprunter autant à Blood Ceremony qu'à Mazzy Star et même Portishead.
Après un premier album un peu en deçà des albums, Frayle a rassuré avec son second-né Skin & Sorrow dont l'identité doomgaze peut faire penser à Holy Fawn et dont les touches gothiques donneront aux fans de Hangman's Chair de quoi bien manger. Des qualités indéniables qui promettent un concert intense, voire cérémoniel, le mercredi à 19h45 sur la scène Octagon.
Blood Fire Death - A Tribute to Quorthon and the Music of Báthory - Jeudi 7 août
Pingouin : C'est peut-être l'annonce qui m'a décidé à prévoir mon voyage au Brutal Assault cet été : un line-up all-star black metal pour interpréter le répertoire de Báthory et rendre hommage à Quorthon, plus de vingt ans après sa mort. Déjà réunis pour la même occasion au Beyond the Gates 2024, Erik de Watain, Ivar Bjornson d'Enslaved, ainsi que Faust (Djevel, ex-Emperor), Blasphemer (ex-Mayhem) et Apollyon (Aura Noir) passent par le Brutal Assault pour faire revivre Bathory, avec des apparitions attendues d'autres grands noms du black metal deuxième vague.
J'appréhende un peu d'assister à un show qui sent le réchauffé, tant rendre hommage à Bathory est une marotte facile à laquelle s'adonne constamment une bonne partie de la scène black metal (et au-delà !). Mais le caractère ambitieux du show et toute l'expérience contenue dans ce line-up me font dire que ce sera fort probablement un moment spécial. Notons que ce Tribute à Quorthon passe aussi cette année par le Hellfest et le Mystic Festival (Roumanie).
Graphic Nature - Vendredi 8 août
Raton : Ce n'est pas la première fois que je vante les mérites de Graphic Nature dans les lignes de Horns Up, avec des chroniques du premier et du deuxième album. Il n'aura fallu aux Anglais que ces deux sorties pour devenir la tête de gondole la plus pertinente du nu-metalcore, ce genre qui vient émuler l'identité du nu-metal en y adjoignant les couleurs du metalcore, et ce, bien devant Alpha Wolf ou Tallah.
Graphic Nature se distingue particulièrement par son art du rythme et du breakdown, avec des petites touches drum and bass pour ajouter au caractère schizophrénique de sa musique. Contrairement aux autres groupes du style, qui ont tendance à se perdre dans les gimmicks, les Anglais ne sacrifient jamais leur cohérence et leur finesse d'exécution. C'est aussi et surtout un groupe dément d'efficacité, qui enchaîne tube sur tube et qui ne laisse aucun doute sur son aisance live. Ce sera 30 minutes de pure énergie, vendredi matin sur la scène principale.
Slow Crush - Jeudi 7 août
Hugo : Je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises : j’ai du mal avec tout ce revival « shoegaze » qu’on voit apparaître depuis quelques années. C’est assez difficile de s’y retrouver, de différencier les groupes entre-eux, la plupart étant par ailleurs davantage influencés par Deftones et les Smashing Pumpkins que par My Bloody Valentine.
À quelques exceptions près, donc, comme avec le combo belge Slow Crush, qui a sorti il y a quelques années un album assez remarqué, Aurora (2018). Le groupe revendique ses influences, et quiconque a déjà écouté un album de Creation Records reconnaitra immédiatement ces textures caractéristiques de guitare et ses vocaux noyés sous les couches de son. Un album beau et bruyant, à l’image du genre, qu’il me tarde de voir interprété en live – aux côtés de nouveaux morceaux, le troisième album du groupe étant prévu pour la fin juillet.