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L'édito #4 | Mars 2015

lundi 23 mars 2015
Willow

Chers amis, bonjour ! Si je suis là aujourd'hui, c'est avant toute chose pour vous annoncer une nouvelle choc, sensationelle, donc accrochez vous bien à vos fauteuils, ça va décoiffer, comme disent les jeunes. Figurez vous, en effet, que, contrairement à ce que laissent supposer mes airs de molosse enragé, je porte une attention très particulière aux concepts. Je vous avait prévenu, le mec de Metalliquement Vôtre qui prête attention aux concepts, on aura tout vu. Mais au-delà de ça, vous ne vous en rendez pas compte car vous êtes idiots, mais vous aussi, vous en êtes là. Ah, ça, ça vous en bouche un coin, pas vrai ? Et le pire dans cette histoire, c'est que je ne vais pas vous expliquer pourquoi aujourd'hui. J'aime vous faire languir.

Quand on parle de concept, voire de conceptualisation de l'art, notre pensée va souvent associer l'idée à ce que l'on appelle communément l'art conceptuel, ce qui sémantiquement n'est pas plus surprenant que ça. J'ai le plus grand respect pour cette forme d'art extrême : une abstraction à l'état brut, de l'écoute, un regard, de l'imaginaire, une idée qui germe, un développement, puis soudainement une explosion, comme une résolution d'enquête, toutes nos heures de réflexion se retrouvent entassées sur ce même genre de canapé que l'on retrouve à la fin de tous les épisodes d'Hercule Poirot, discutent, et complètent alors l'oeuvre avec une véritable partie de nous-mêmes. Avouez que sur le papier c'est plutôt séduisant, non ? N'avez-vous donc j'amais rêvé de faire vous-même partie d'une oeuvre, de la personnaliser, de faire en sorte qu'elle devienne vôtre (ne répondez pas non, ça tuerait mon délire) ? C'est là tout le challenge de l'art conceptuel, de vous rendre acteur de votre expérience, de vous sortir de votre passivité de simple spectateur ou de simple auditeur, pour vous faire devenir artiste au sens le plus commun du terme. Dès lors, le flou qui entoure l'oeuvre se remplit de vos crayons et de votre histoire, et vous voilà un être accompli. Rien que ça. Mais pourtant oui, force est d'admettre que ce genre d'élucubrations convient plus volontiers aux palucheurs de cerveaux dans mon genre qu'à la plus grande majorité de personnes appréciant l'art de manière générale. C'est pourquoi le concept-album, autre manière d'exploiter les concepts, est là. Le concept-album agirait différemment, serait une mise à nu, qui progressivement s'étofferait de mille accessoires plus ou moins grandiloquents et farfelus selon les contextes, et autant dire que l'on en reparlera plus longuement une prochaine fois. Teasing, toussa toussa. 

L'art conceptuel est loin d'être si affreux qu'il n'y paraît, et partage au moins une caractéristique avec la musique Metal : une vision extrême de l'art, hélas peu souvent appréciée dans l'ensemble de sa beauté et de son potentiel. Ouvrez vos écoutilles messieurs-dames, prenez donc le temps de vous approprier cette oeuvre à la façade abrupte qui vous fait face, vous en sortirez certainement aussi grandis que fiers d'avoir recréé cette objet que vous avez sous les yeux. Si toutefois vous choisissez de vous moquer encore des concepts et de n'écouter que du Debauchery, repassez nous voir d'ici quelques semaines, histoire que l'on mette les choses au point, vous et moi.Je m'en retourne écouter truc-machin,un groupe turc dont les textes sont entièrementaxés sur le conflit franco-syrienblablabla...