
Mozhell Open Air 2025
Insming - Moselle

"On est tous le boomer de quelqu'un d'autre."
De par leur côté exceptionnel et leur situation géographique, les festivals d’été demandent une certaine organisation et aussi un certain budget. Il n’est donc pas donné à tout le monde de faire des centaines de kilomètres, à travers la France voire même l’Europe, une voire plusieurs fois dans l’été pour assister à ces grand-messes de la musique (metal ou autres d’ailleurs). Certes, les grands festivals consistent presque en une forme de pèlerinage, ou tout simplement donnent l’occasion de voir le maximum de groupes possibles en un minimum de temps – dont certains qu’on ne pourrait voir en salle par ailleurs – et méritent bien quelques sacrifices, y compris renoncer au confort et à la pleine santé pendant 3 jours sous le cagnard de juillet-août. Donc, quand on est dans certaines régions « éloignées » de tous ces rassemblements, il faut savoir à quoi s’en tenir. Le Grand Est, même s’il n’est relativement pas trop éloigné des festivals allemands voire du Graspop en Belgique, est un peu orphelin de ces évènements, et pousser jusqu’à Clisson ou Carhaix demande donc une certaine logistique. Alors pourquoi pas contenter tout le monde et commencer à faire émerger quelque chose dans la région… ?
C’est ainsi qu’à débuté le Mozhell Open Air, il y a un an, au cœur de la Moselle comme l’indique son subtil nom. Et alors que situé dans la région même, je suis à 60-70 km de l’axe Metz-Nancy, 90 km du Luxembourg et 100 km de Strasbourg soit les lieux habituels des concerts de la région, voilà qu’on me propose un festival metal émergent à… 10 km de chez moi, dans le petit village d’Insming. Bon, j’ai déjà eu mieux vu que j’ai eu le droit au « festival » bisannuel de l’association Kronenbus, réunissant les amateurs de vieilles Volkswagen et qui a pris l’habitude d’accompagner son rassemblement avec des concerts sympathiques (V8 Wankers, Bukowski, Deficiency, Bad Tripes, Black Bomb A…)… dans mon propre village. Mais maintenant, voilà tout autre chose, un « vrai » festival de metal a à peine 10 minutes de la maison, certes pas sur 4 jours et avec 160 groupes mais quand même. Dont j’avoue… avoir honteusement zappé la première édition en 2024, faute d’une affiche intéressante pour mes goûts (Lofofora, Rise of the Northstar, Black Bomb A et l’émergent Landmvrks avaient été têtes d’affiche) et laissé le temps d’avoir les premiers retours sur ce nouveau festival. Qui furent bon donc cette fois-ci je n’avais vraiment aucune excuse, d’autant que l’affiche est bien montée en gamme avec de premiers noms à renommée internationale… plus besoin de faire des centaines de kilomètres et calculer le budget péage, le metal arrive sérieusement dans l’enfer mosellan.
Ce sont donc 20 groupes qui seront cette fois conviés, dont pour la première fois (déjà) trois groupes outre-Atlantique, et de vrais vétérans : Pro-Pain, Fear Factory et Soulfly, excusez du peu. Et avec une dernière tête d’affiche certes française mais dont l’aura a dépassé les frontières, à savoir Carpenter Brut, le festival assume pour le reste une affiche 100% française. Car l’organisation veut aussi promouvoir les groupes nationaux et même locaux, en invitant quelques noms émergents et aussi, à l’instar de l’an dernier, en organisant un tremplin vote du public + choix des bénévoles. Voilà pour le line-up, annonçant un contenu prometteur. Mais qu’en est-il du contenant ? Avec quelques éléments de décorum, le Mozhell Open Air s’est installé sur le terrain de foot de la commune d’Insming (600 habitants), réorganisé et même méconnaissable pour l’occasion, et garant d’un terrain stable. Les nombreux bénévoles en t-shirt vert, tous très sympathiques et professionnels, assurent l’accueil avec une organisation simple et efficace, un parking à proximité ultra directe (même pas 5 minutes à pied), et l’entrée est d’une fluidité exemplaire ; pour un festival qui n’a certes pas les capacités d’un Hellfest loin s’en faut (il semblerait qu’on était aux alentours de 4000 entrées vendues) mais qui garde ainsi un côté humain, apprécié de tous et même des habitués à des festivals de plus grande ampleur. L’espace alloué, partiellement entouré de stands d’artisanat et de merch, restera donc bien aéré, permettant d’assister aux concerts ou de flâner un peu sans étouffer.
Horns Up étant avant bien d’autres choses un site gatekeeper niveau bouffe, je me dois de commenter l’offre… bien qu’habitant à 10 minutes du festival, j’ai préféré bien me caler au repas de midi avant d’arriver sur Insming. Mais le choix était intéressant et relativement varié, avec une offre très connotée « Est du Grand Est » notamment sur le stand de tartes flambées qui aura eu son petit succès, de même que l’Alsabigoudène avec son mix entre galettes bretonnes et garniture alsacienne… mais vous pouviez aussi et bien entendu opter pour un chili végétarien ou des américains goûtus. Côté bar, même s’il semblait petit pour un festival « métale », il n’y aura jamais eu de queue extravagante grâce tout simplement à une excellente organisation des bénévoles, aidés aussi par le système cashless qui a immédiatement été mis en place et devient une référence que le Mozhell a adopté sans hésiter. Pour sa deuxième édition – et c’était déjà le cas pour la première de toute manière – le festival mosellan bénéficie d’une organisation aux petits oignons et on ne peut que féliciter la quasi-perfection de l’ensemble, à son niveau qui ne demande qu’à grandir.
On est metal ou on ne l'est pas...
Côté concerts, l’organisation sera aussi simple, efficace et carrée : deux scènes, une locale et une « main stage » qui visuellement a de la gueule dès qu’on arrive sur site, un créneau d’une heure en alternance sur les deux scènes (les groupes jouant en moyenne 50 minutes laissant un peu de calme à l’occasion), aucun retard, et bim on envoie. Sans vouloir leur taper dessus, c’est le jour et la nuit entre le chaos du dernier Fensch Viking Fest. C’est surtout la foutue pluie qui aura perturbé le festival lors du dimanche, avec une bonne drache qui a coupé net la sono de la Slash Stage et écourté le set du groupe Olden World Limit, laissant la team du son (qui a fait un sacré taf tout le week-end avec un son propre, puissant et pas agressif pour tout le monde) réparer le bouzin en un temps record. Il aura fallu tout de même éviter de finir fin trempé pendant une grosse heure et c’est ainsi que je dois m’excuser de n’avoir rien vu de Pogo Car Crash Control, m’étant réfugié sous les tonnelles avec mon entourage… Et puis tant qu’à faire, parlons maintenant musique.
Forcément, et ça a souvent été le cas des festivals du Grand Est par le passé (Rock Your Brain Fest et Léz’arts Scéniques avant lui, l’éphémère Rock In Hell à Colmar…), la programmation aura brassé large entre les groupes passés par ici pendant leurs tournées et le tremplin, ce qui donne un ensemble assez éclectique, sur deux scènes et sans chevauchements, qui peut en perturber certains. Du metal alternatif de Soulwasher – jeune groupe fier d’ouvrir le festival et qui a joué du Linkin Park et du Landmvrks au-delà de ses propres compositions pour se mettre le public dans la poche – et des marseillais de Blooming Discord, on passe par le dark blues du « bayou du Bitcherland » de Drekhund et du… frenchcore du milieu des années 2000 de Olden World Limit ; pour en arriver à du metal plutôt extrême. C’est ainsi qu’on aura eu le droit au death metal moderne de Inward, bien mis en valeur par un chanteur très volubile et efficace à la fois en growls et en screams, avec des compos à la fois mélodiques et percutantes ; et à l’autre bout de l’échiquier le death metal plus rigoriste, presque primitif bien que groovy, de Massive Self Killing, l’étonnant groupe local qui malgré un style très old school s’est fait un nom dans la région, étant à l’occasion co-organisateur d’un autre mini-festival annuel qu’est le Bambi Metal Fest (qui a vu passer Death Decline, Catalyst, Mortuary, Mercyless, Chabtan… dans un petit village de Moselle, encore). Eh oui, la Moselle Est est une terre de metal, le Mozhell Open Air le prouve et va encore plus loin. Bien plus loin.
La Slash Stage
Et la variété de la programmation sera l’occasion à la fois de faire des bonnes découvertes, de voir des confirmations et de changer un peu de ce qu’on voit d’habitude. Pour la bonne découverte, on s’attardera sur Syderals : le groupe de Metz n’existe que depuis 2024 mais est composé de membres ayant fait leurs armes dans d’anciens groupes locaux, et a signé deux mois auparavant un premier EP. Si j’avais juste écouté un seul extrait, préférant toujours faire mes pleines découvertes avec ce que j’ai devant moi, j’ai été soufflé par leur death progressif très bien fichu et notamment les excellents growls bien rauques du chanteur, contrebalançant les vocaux clairs dominants que j’avais entendus sur « Cold Steel ». C’est donc pour moi l’outsider du week-end et ça sera à suivre de près. Juste après lors du samedi, pour changer un peu donc, c’est Psykup qui prendra place sur la Main Stage. Si j’ai toujours suivi d’assez loin leur carrière, je m’attendais à un truc assez foufou qui ferait bouger tout le monde, et j’ai été un peu déçu car certains éléments (le chant clair – malgré tout très bon de Matthieu Romarin – et la basse des couplets, les instrumentations singulières…) ont fini par me lasser.
On se rabat donc sur les confirmations du dimanche, avec notamment Bad Tripes qui est certes un groupe dont le style et le visuel sont du genre à diviser – metal moderne inclassable entre shock rock, ambiance cabaret dandy Tim Burton et paroles « vulgaires » – mais qui est toujours aussi efficace sur scène et surtout rigolo grâce aux vannes de Hikiko. Et l’autre confirmation, on ne peut plus locale aussi, sera Deficiency, dont le thrash mélodique est toujours aussi fédérateur avec les inévitables « Another Fail to Come », « The Introspection of the Omnipotent » et autre « The Experiment ». Et tant pis si le groupe a du subir une interruption suite à une rupture sans préavis de la backline de la Main Stage, là aussi vite réparée. La classe mosellane, en toutes circonstances.
La Main Stage
Si la programmation offerte par le Mozhell s’est montrée variée, elle aura tout de même tourné pour un quart de l’affiche autour d’un style très en vogue en ce moment, en particulier chez les plus « jeunes » : le metalcore. Mais là aussi, on se sera retrouvé d’un bout à l’autre de l’échiquier du sous-genre ! C’est ainsi que Mekaora, qui a ouvert la journée du dimanche, aura proposé un metalcore plutôt orienté mélodeath (avec un guitariste arborant un t-shirt Arcania, synonyme de bon goût), avec malgré tout force breakdowns et un hurleur très en voix, balançant d’ailleurs des paroles en français pour la touche personnelle, l’ensemble avec bonne humeur et efficacité. Et pour clôturer la série de passages sur la Slash Stage le dimanche, autre ambiance avec les Colmariens de Six Grammes Eight qui eux auront délivré un beatdown très méchant et bagarre, avec un public au répondant qui vous fera expliquer aux débutants ce que sont le two-step et le KDS. Mais le plus gros du versant metalcore du week-end se sera produit la veille. Avec déjà, en ouverture de la main stage, ma grosse découverte du festival que sera Kamizol-K : c’est qu’en un premier morceau de deux minutes trente, les Lyonnais auront soufflé leur petit monde grâce à un metal hardcore ultra punchy où tout y passe : duo hurleur/hurleuse explosif, gros rythmes bien bagarreurs, mosh parts ultra lourdes (le public aura été chauffé à blanc dès le début de l’après-midi !), menus passages plus thrashy, gang vocals fédérateurs… tout ça n’invente pas la poudre mais l’efficacité est folle, et c’est bien un style qui fait plaisir en Live en faisant bouger tout le monde. Une bonne petite tuerie et j’empoche leur dernier album, Diary, au merch dès l’excellent set fini.
Trois heures plus tard, c’est Resolve – lyonnais aussi ! – qui enchaîne avec un metalcore nettement plus moderne. Le groupe n’est pas signé chez Arising Empire pour rien, aux côtés de Landmvrks, et livre un metalcore certes plus classique mais qui a une belle gueule de next big thing. Le groupe existe depuis neuf ans et a déjà tout d’un grand, cartonnant bien entre rythmiques entraînantes (portées par un gros son et les coups de batterie qui font SCHBOOM) et moments plus feutrés (voire même semi-acoustiques !), avec un chant de qualité. Ce n’est pas un style à mettre entre les oreilles des plus puristes mais ce que fait le groupe, il le fait bien et il risque de grandir encore pour se faire un nom. Dans la même veine next big thing, j’ai en revanche été moins convaincu par Novelists, qui a clôturé la journée du samedi. Malgré un excellent et percutant « Coda » d’entrée, et surtout malgré une très belle mise en scène avec un jeu de lights inspiré, je trouve que le groupe maintenant mené par la chanteuse Camille Contreras s’oriente vers un style bien plus pop à la Spiritbox, un peu trop sucré à mon goût. Mais là aussi, il y a de la qualité pour qui aime le metalcore le plus mainstream et nul doute que le trio français Resolve/Novelists/Landmvrks va bientôt faire parler plus sérieusement de lui…
Novelists
Mais pour donner la leçon à tous ces jeunes foufous du metalcore, pour leur montrer le chemin à faire et les porter, quoi de mieux qu’un groupe international qui a bien des années d’expérience… bon, pas de Architects ou Bring Me The Horizon ici, mais un groupe qui sait ce que c’est le « core » vu qu’il est un des représentants du NYHC dans son versant relativement metal, à savoir Pro-Pain. Pour moi, cela aura été la grosse claque du dimanche. Je ne suis absolument pas client de ce genre même en Live et même si j’ai déjà vu Madball deux fois, mais nom de dieu quelle puissance ! Le quatuor sait comment retourner une assistance avec des morceaux qui peuvent paraître redondants mais dont l’intensité intrinsèque vous retourne les tripes continuellement. J’ai bien bougé au rythme des compos hxc, des assauts plus thrash et des vocaux de Gary Meskil ; et je suis quelqu’un qui de base ne bouge pas beaucoup : donc plus je bouge, meilleur le concert est. Et toujours le dimanche sur la Main Stage, quoi de mieux pour bouger que les éternels Soulfly ? Il ne fait nul doute que le groupe a multiplié les JUMPDAFUCK pour un peu aplanir le terrain de foot d’Insming avant la reprise des championnats. Se présentant avec un maillot de l’équipe de France (féminine, dommage qu’elle s’était fait éliminer de l’Euro la veille mais soit), Max Cavalera a su se mettre le public dans la poche. Semblant moins cradingue que dans un passé récent, le Brésilien semble vouloir donner un second souffle à son groupe, et pour cela : au diable les derniers albums décriés, place à du set bien old-school avec du « Prophecy » et autre « Back to the Primitive » ou « Porrada ».
Soulfly
Certes, il n’a plus la voix de ses 20 ans. Il s’amuse toujours avec son bérimbau en interlude, mais malgré tout Soulfly aura rempli sa mission en faisant faire du sport à tout le monde, avec même la chorégraphie « ASSIIIIIS » bien connue des amateurs de tribunes ultra au foot. Et quoi de mieux pour finir qu’un « Eye for An Eye » avec en guest… Dino Cazares. Oui car la veille, Fear Factory était à la même heure au même endroit pour ramener un show à l’américaine en Moselle (ce qui faisait dire à certains « putain, y’a Fear Factory qui est passé en bus dans nos villages… »). Je ne vais pas m’étendre dessus car d’une je n’ai jamais vraiment été un grand amateur de Fear Factory, de deux le groupe tourne actuellement pour jouer Demanufacture en intégralité et ce n’est pas mon album préféré. Mais des « Zero Signal » ou autre « H-K (Hunter-Killer) » font toujours leur effet. Milo Silvestro assure bien au chant et il n’y avait rien à redire pour ce show si ce n’est un son de gratte « indus » un peu… sec ? Quoi qu’il en soit, nous avons eu le droit à un petit bonus avec « Archetype » qui est mon morceau préféré de FF et donc j’ai pu bien gueuler « Opennnnn yourrrrrrrr eeeeeeeyes » et rien que pour ça, merci d’être venus vous perdre au fin fond de la Moselle.
Fear Factory
Mais ironiquement, si le Mozhell a su pour la première fois inviter de grands noms internationaux, la grande tête d’affiche qui va avoir charge de clôturer le festival sera… française. Même si sa renommée a dépassé son pays natal depuis bien longtemps, et s’il est porte-étendard d’un style aux côtés d’un autre projet… français. Je veux bien sûr parler de la synthwave et de Carpenter Brut. Et le « Everybody » des Backstreet Boys passé en sono juste avant le début du show aura en quelque sorte bien donné le ton : ça sera la parfaite boîte de nuit pour metalleux. Avec trois fois rien, une scénographie sobre mais très iconique, Franck qui ne communique que par gestes mais le public sait immédiatement quoi faire, Carpenter Brut aura fait basculer Insming dans une autre dimension, son rétrofutur des années 80. Avec bien sûr le départ sur « Opening Titles » suivi directement des « riffs » de « Straight Outta Hell », le trio (sur scène) retournera bien vite le petit monde devant lui et rendra la fin de soirée magique. Une machine sur scène, tout simplement, où l’on se laisse vite emporter par les délicieux rythmes rétro des morceaux instrumentaux (concours général de air-synthé sur « Disco Zombi Italia », déboitage de tous les muscles du corps sur la suite infernale « Day Stalker » - « Night Prowler »), jusqu’au bout de la nuit. Carpenter Brut ne se présente pas avec ses vocalistes ici, aussi les chants des « The Widow Maker », « Beware the Beast », « Imaginary Fire » et « Leather Terror » seront samplés, mais leur effet entraînant n’en sera pas amoindri. J’ai peut-être le regret de ne pas avoir entendu le banger qu’est « Lipstick Masquerade », et le son était peut-être un peu brutasse au début, mais c’est pour chipoter car ce set de Carpenter Brut fut incroyable et redoutable d’efficacité, un parfait concert de « musique électro » mais avec la puissance et l’accroche nécessaire pour le public du metal. Set qui, bien sûr, se clôturera par l’inévitable reprise de « Maniac », complètement folle avec le public qui reprendra le refrain à l’unisson, pour terminer dans la lisse ce concert mémorable et ce festival aux petits oignons… génial !
Carpenter Brut
Le Mozhell v.2 se termine donc ici, une nouvelle fois de façon fluide car il ne faut que bien peu de temps pour sortir du parking – rien du tout même. Le bilan organisationnel est donc quasi-parfait, pour un festival de « petite à moyenne » envergure il n’y a pour ainsi dire rien à redire, tout a été millimétré pour que tout le monde passe un bon week-end – c’est donc bien ça la rigueur de l’Est ! Le bilan musical, lui, est un peu plus dur à établir ; non pas sur la forme avec un son nickel pour tout le monde et des soucis techniques indépendants de la volonté et des groupes et des ingés son ; mais sur le fond car la variété de l’affiche, à la fois voulue et « subie », fait que tout le monde aura du faire son propre tri. Mais il n’y a aura rien eu à critiquer sur la prestation des formations, c’est juste une question de goûts, ici ce sont surtout les amateurs de metal/core et de metal moderne qui en auront eu à se mettre sous la dent, mais les Deficiency, Fear Factory, Soulfly et bien sûr Carpenter Brut auront su fédérer. Et mention spéciale aux groupes à découvrir – Kamizol-K et Syderals pour ma part – qui continuent à faire grandir la scène française et des festivals comme le Mozhell y contribuent. Et comment doit grandir le Mozhell lui-même alors ? Nul doute que nous aurons bientôt la réponse sachant que l’organisation travaille déjà sur les groupes à faire venir l’an prochain. Est-ce que le festival gardera cette formule sobre mais gagnante, essayera-t-il de passer sur trois jours, la balance entre groupes émergents et confirmés changera-t-elle… les marges de progression sont vastes et surtout la base est bonne. De là à devenir un Motocultor ou un Hellfest de l’Est, c’est soit trop ambitieux soit trop tôt pour le dire, mais un nouveau Sylak par exemple, cela semble être du domaine du possible et ce serait déjà très bien pour le Grand Est. Le metal en Moselle, il est bien là et il continuera à venir et grandir, et on ne peut qu’applaudir le Mozhell pour son œuvre et l’encourager à poursuivre pour que partout, on ait notre festival d’été de musique amplifiée…