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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Arrs

Trinité

LabelActive Entertainment
styleMetal Hardcore
formatAlbum
paysFrance
sortiefévrier 2007
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Tout groupe de metal le sait, après un premier album plébiscité largement dans le cœur des auditeurs, il faut savoir/pouvoir ne pas se contenter confortablement de ses acquis, et continue à avancer dans sa musique (sans trop de fébrilité), laisser l’évolution naturelle se faire, interdire la possibilité d’avoir l’impression d’être en face d’un album bis inutile, qui décrédibiliserait par la même occasion le talent entraperçu depuis longtemps.
C’était la principale tâche passionnante de nos parigos de The Arrs sur ce second disque Trinité, qui officie dans un Metal Hardcore surpuissant, réputé sans vergogne pour être d’une efficacité draconienne à chacune de ses prestations live.


La cover, d'aspect moins abstrait que celle du premier CD, est esthétique au niveau des formes, celle-ci représentant un individu avec des ailes (un ange semblerait logique)… allez, play…

Sur la courte intro de moins d‘une minute, le thème de la sainteté est marqué par des espèces de chants liturgiques d’église, ce qui corrobore logiquement.
Le disque a été produit pour la seconde fois consécutive par mister Francis Caste (qui est une référence à ne plus prouver maintenant en France), et le résultat est à la hauteur de nos attentes. Nous avons une mouture encore supérieure à la première de ce point de vue là. Or donc, qu’est ce qui ressort de cette production améliorée ? La basse sur certains morceaux apporte un dynamisme, et un intérêt plus important qu’auparavant encore vis à vis du son studio de The Arrs (particulièrement sur « Ennemis » ou « Redemption »), et globalement, les instru' se distinguent plus les uns des autres, un travail particulièrement abouti, notamment cette batterie non trigglé de Toki favorisant le côté naturel de la frappe.

Derrière tout ça, le chant de Nico n’a pas bougé d’un iota sur le timbre de voix (ce qui nous va tout à fait), celui-ci hurlant de bout en bout, hormis sur un passage du refrain d’ « Originel », morceau ultra accrocheur dans ses mélodies guitares assez claires, et sonnant Killswitch Engage sur les bords. Qui dit Metalcore dit chant clair. Je ne rentrerai pas dans le débat, mais personnellement, j’adhère que moyennement à celui-ci dans les refrains (je trouvais celui de « Aussi loin que le regard des anges » plus adapté à sa chanson respective dans un sens). Il dure qu’un bref instant à chaque fois, je ne prend pas ça comme une vraie déception par conséquent, ce serait chipoter pour pas grand chose.

Mais rassurez-vous, The Arrs ne s’est pas transformé en groupe de metalcore mélodique voir pire, les morceaux bruyants sont en nombre, à commencer par le titre suivant l’intro « Prêcheur-à ceux qui... » (assez classique, et idéal pour démarrer en force l’album), la très thrashy « Ennemis » (qui a déjà prouvé son côté destroyer en live, pour ceux et celles qui suivent The Arrs sur les routes), « Redemption », dont la lourdeur aux guitares sur l’intro, après les riffs de basse, me fait penser à Gojira, « Dissident », ou la très hardcore « Hunted By My Sins », où Ken (de Count to react ) revient hurler son hardcore à la face du monde, une bonne nouvelle vu le côté plus intense encore de ce titre par rapport au morceau similaire, dans l'esprit dirons nous, sur le premier CD où il apparaissait également(cf. « Hommes d’honneur »).

Autre guest sur l’interlude instrumentale, avec Shawter de Dagoba, qui nous plonge dans un monde de rêverie à travers ses riffs, permettant d'emmener The Arrs à nouveau dans une ambiance paisible assez nouvelle et enrichissante.
En contrepartie, « Regrets » et « A l'aube du dernier jour » utilisent des rythmiques plus mélodiques, en s’éloignant plus du mosh part, et participent aux variations d'approche musicale, .

Les paroles elles aussi suivent une progression intéressantes (je ne pourrai pas vous faire néanmoins un détail précis de celles-ci, vu que je n‘ai pas encore les lyrics des chansons sous les yeux hélas). Grosso modo, tandis que les textes sur … est la douleur est la même étaient connotés principalement négatif (la guerre des hommes, la mort), Nico s’est évertué sur Trinité à se servir de celle-ci pour évoluer personnellement (cette idée de sainteté, on est en plein dedans) et avancer vers un état clairement plus positif. Une nouvelle vision que je trouve pertinente.


Au final, j’ai estimé que Trinité méritait une note superieure au premier album. Pourquoi ? Pour ses habituels titres efficaces (punchy et lourd), ainsi que d'autres un peu plus lisses, mais accrocheur au combien grâce à ses mélodies guitares, en conservant l'ossature sonore lourde indispensable. C’est globalement plus propre et calculé au niveau son, ce qui apparaîtra comme un défaut pour certains die hard fan des débuts, pouvant voir en ça une perte de puissance sonore. Je ne prend pas ça tel quel, mais plutôt comme une occasion d'entendre de moins en moins des "The Arrs c’est surtout un groupe de live". Un disque plus riche incontestablement. Nos parisiens en ont encore sous le coude à l‘avenir, sans problème.

1. Intro
2. Prêcheur-à ceux qui...
3. Ennemis
4. Delivrance
5. Sanctuaire
6. Originel
7. Interlude (feat. : Shawter de Dagoba)
8. Regrets
9. Redemption
10. Dissident
11. Hunted By My Sins (feat. : Ken de Count to react)
12. A l'aube du dernier jour

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