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mardi 2 février 2016

SALE FREUX

Dunkel

S.

Sale Freux est un projet de Black Metal français créé et incarné par son seul membre, Dunkel. Actif depuis plusieurs années, l'individu a sorti quatre albums, dont "l'Exil" et "Crèvecoeur", baignant dans une nostalgie exacerbée et une poésie noire qui en fait l'un de mes projets favoris de la scène Hexagonale. Très prochainement, un nouvel opus sera dévoilé, "Adieu, vat !", qui s'inscrit dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs. L'occasion était donc toute trouvée pour partir à la rencontre de Dunkel...

 

S. : Ton projet, et surtout au travers des derniers albums, respire une telle mélancolie et amertume qu’on ne peut la justifier uniquement à travers la démarche musicale. Il semblerait que ça aille plus loin derrière. Quelle est cette source pour pondre des hymnes aussi déchirants que « Un saule », « Octobre » ou « Idylle » ?

Dunkel : Ressentir l’émotion. Quelle qu’elle soit, ressentir longtemps cette putain d’émotion, la vivre, la subir, la chialer, la maudire, l’adorer, ne plus pouvoir se passer d’elle. La ressentir en soi de sorte à presque la palper. La chopper dans un coin et l’ausculter. La disséquer. Savoir ce qu’elle est, pourquoi elle est, comment elle est. La comprendre. La dominer. Utiliser son essence. La matérialiser. En faire ce que tu en veux. Un morceau de musique dans mon cas. Cette émotion, dans mon cas c’est sûrement celle du manque affectueux. Ce trouble dont tu finis par en ressentir physiquement la chaleur dans les tripes. Tu l’apprivoises et au fil du temps elle devient nécessaire, elle devient ton alliée. Ta seule amie. Elle est très proche d’un sentiment de misanthropie qui a grandi en moi depuis l’adolescence, depuis que je pense par moi-même quoi, mais avec quelque chose de plus intime, de plus érotique. Une émotion qui évolue de manière mystique, magique, parfaitement adaptable à une œuvre occulte de Black Metal. Pour créer, dans ma vie au quotidien j’ai toute l’inspiration à portée des sens. En ce qui concerne la construction d’un morceau, dès que je trouve un riff qui me parle j’ai rapidement en tête un schéma de chanson qui se dessine. Le tout est d’arriver à broder autour, d’y apporter ce que bon te semble et d’y harmoniser un texte et un chant, le tout de la manière la plus dramatique qui soit. Ne pas hésiter à tomber dans l’abus du tragique. C’est ça qui touche le plus. C’est ça qui en fait des œuvres (peut-être des hymnes si tu le dis) et non plus simplement des morceaux de musique. La vraie musique est intemporelle et ne périme pas. C’est essentiel lorsqu’on en fait, comme moi, son testament.

 

S. : Parfois qualifiée de too much par certains détracteurs, admirée par d’autres, ta voix est sans conteste ta marque de fabrique. Son timbre fait penser à celle d’un corbeau, ce qui ne serait pas étonnant à tel point cet animal est indissociable de ton projet (depuis la création du nom jusqu’à certains titres, en passant par l’artwork). Est-ce volontaire d’approcher le croassement pour la partie vocale ?

Dunkel : En ce qui concerne ces croassements ponctuels placés de temps en temps dans certains morceaux (exemple : « Freux follet »), oui, c’est volontaire. Oui, c’est devenu une marque de fabrique. Je pense que l’auditeur l’aura facilement compris. Je m’impose la conception de parties musicales pour pouvoir les accueillir. Mais pour ce qui est du chant dans son intégralité, il m’est naturel. Davantage travaillé que par le passé mais ce timbre de voix dont tu parles n’est pas vraiment voulu. L’air de mes chansons guide l’intonation de ma voix, comme l’air des saisons oriente l’envol du corbeau.

S. : D’ailleurs, pourquoi le corbeau ? Qu’est-ce qu’il représente pour toi ?

Dunkel : Depuis ces années où j’errais dans les campagnes grisonnantes du pays de Montfort sur Meu, et que j’observais l’envol des corneilles noires qui m’accompagnaient, et que j’ai atterri dans le milieu de la fauconnerie à l’âge de 16 ans, les oiseaux me fascinent et me passionnent, à ma manière. L’oiseau symbolise la liberté à mes yeux et putain, je crois bien que c’est ce qui m‘excite le plus dans la vie. J’ai commencé à travailler avec les rapaces et j’ai eu l’occasion d’avoir à mes côtés deux choucas des tours de compagnie puis une corneille noire. Ce qui m’a largement affecté et inspiré dans mes démarches musicales. La compagnie d’un corbeau est bien plus affectueuse et indépendante que celle du traditionnel clebs familial. Bref, le corbeau est un animal chargé de symboles, de légendes, qu’il est très pratique d’en aborder le thème dans le Black Metal, au même titre que le loup, la chouette, etc., mais je laisse ce cliché aux autres. Moi c’est du réel. C’est me réveiller tous les matins, front contre front avec ma corneille.

 

S. : Une question que beaucoup de monde se pose : tu avais promis de te lancer dans une série de concerts. Tu en as fait un seul pour le moment à Paris et depuis il semblerait que tu aies fait volte-face en prétendant ne plus vouloir en faire. Y a-t-il une raison à cela ?

Dunkel : Que voulez-vous, je ne suis pas quelqu’un sur qui on peut compter... Un coup de tête, d’esprit ou de cœur peut-être. Qui sait ? J’ai attrapé un coup de mélancolie de trop sûrement, comme on attrape un rhume. Pour décevoir les gens probablement. Franchement, j’en sais rien moi-même. Toujours est-il que quand j’y pense, ça ne me manque pas. Donc ce fut la bonne décision. Ne surtout pas faire les choses à contrecœur. Le concert à Paris m’a suffi. Je préfère consacrer mon temps à la composition. C’est plus excitant.

 

S. : On dit souvent que Sale Freux est en quelque sorte le petit frère de Peste Noire, en raison de la proximité de vos démarches. Que penses-tu de cette comparaison ? Est-ce que c’est quelque chose qui te flatte ou t’indiffère ?

Dunkel : Ça me flattait. La comparaison est commode mais certes justifiée. Justifiée, en tout cas à l’époque, en ce qui concerne « L’exil ». En tout cas en ce qui concerne le son de « L’exil », la participation et l’investissement de Famine. Sur cet album que l’on a enregistré ensemble avec son matériel, j’ai volontairement choisi un son de guitare bien champêtre (comme les compositions de l’album le suggéraient) à la manière de « Ballade… », qui reste mon album favori (hormis les démos donc) de Peste Noire. Il y a un peu de Famine sur « L’exil », oui. Mais je n’ai jamais cherché à jouer du Peste Noire, je ne sais pas comment Famine compose ni joue de la guitare. Contrairement à moi, c’est un vrai musicien que je n’ai pas envie d’imiter. Je ne sais pas jouer du Peste Noire et n’ai jamais voulu savoir. Ce n’est pas le cas de tout le monde et surtout de certains qui le copient sans gêne. Ensuite, j’aimerais qu’on me dise avec précision quelle est la démarche de Peste Noire, celle de Sale Freux, et qu’on m’affirme ce qu’elles ont de similaires. Que dalle ! Ceux qui pensent vulgairement que nos deux projets sont similaires ne prennent pas le temps d’écouter ni de vraiment s’intéresser, tout simplement, et choisissent par facilité de foutre des groupes dans des paniers. Ça a toujours été comme ça. Ça me dérange pas. Qu’ils continuent. Ça m’indiffère.

 

S. : D’ailleurs, ton troisième album « L’exil » est sorti en 2012 sur La Mesnie Herlequin (ndlr : label de Famine – Peste Noire). Sa notoriété a permis de faire connaître ta musique à un public plus large. Est-ce que tu l’as senti de ton côté ?

Dunkel : Famine et moi-même nous sommes beaucoup investis en ce qui concerne la production de « L’exil ». L’expérience insolite de l’enregistrement que nous avons mise en place fût chargée de sens et a transcendé l’album. Ce fût un authentique travail du début à la fin. Le nom Peste Noire/La Mesnie Herlequin a énormément contribué à sa large distribution, on en a tous conscience. Sale Freux est devenu plus populaire, j’en ai une vague idée via mes amis et contacts, 2-3 chroniques ci et là… oui.

 

S. : Tu n’es officiellement sur aucun réseau social, tu n’as que le site internet de ton label (France d’Oïl Productions) pour vitrine. C’est une forme de résistance face à tous ces médias modernes ? Tu regrettes le temps des tape-trades et des fanzines ?

Dunkel : La réponse est dans ta question. Réseau. Social. !?!?!? Oh puttttain… ça me fatigue… j’ai pas de mots pour en parler… Que le Black Metal soit tombé, rabaissé dans un truc aussi condescendant que facebook me débecte. Vous tous n’avez en fait aucune estime envers l’aura véritable du Black Metal. Il fait dans le social maintenant ? Le Black Metal est devenu aimable ? Joli ? Facile d’accès ? Ouvert d’esprit ? Accueillant ? C’est consternant, déplorable, affligeant, pitoyable, ridicule. Le Black Metal est devenu une caricature de lui-même. J’ai honte. Je pars me cacher. Je ne fais pas partie du même monde que vous. Le pire c’est que j’arrive à le comprendre. C’est de la catégorie : « Je cherche une petite copine sur les sites de rencontres ». Bref, c’est le nouveau monde pratique et sans mérite d’internet. Faites-moi confiance : il s’écroulera. C’est toujours rigolo de lire l’interview d’un groupe true evil satanic misanthropic black metal, qui finit par un « Ad majorem Sathanas gloriam » ou « Fuck humanity », suivi d’un lien facebook. Méchants les gars, attends…
Aussi, ce fût un calvaire d’avoir dû créer un site internet pour vendre quelques albums afin – et uniquement afin – de payer l’usine qui fabriquera le prochain. Mais putain ouais, l’échange de cassettes c’était vraiment pur et euphorisant comme moyen de découverte du Black Metal. Quand tu es trop puceau du Black Metal pour même pas savoir quel groupe joue la musique que tu a envie d’entendre et qu’un adulte de 21 ans te dis « attends j’ai ce qu’il te faut », et quelques jours plus tard tu reçois une cassette avec « Black hateful metal » et « Amarok » enregistrés dessus. Tu pars dans la forêt qui se trouve à 100 mètres de chez toi avec ton walkman et là tu découvres vraiment le Black Metal. Les fanzines je n’en ai jamais vraiment acheté car lire des interviews m’emmerde (et même sur papier, les groupes actuels n’ont rien à dire qui m’intéresse), mais je respecte complètement les rares personnes qui en font encore. Vous savez, ce jour magnifique où le monde moderne plantera vraiment, seuls les livres et les vinyles (et les bistrots) auront encore de l’importance.

S. : C’est presque simultanément que tu sors l’EP « Demain, dès l’aube… » et l’album « Adieu, vat ! ». Pourquoi ne pas avoir tout réuni sur une seule et même release ?

Dunkel : La raison la plus évidente est la thématique. Là où « Adieu, vat ! » reflète ma vie sur deux années, l’EP est quelque chose à part, de moins personnel. C’est l’interprétation musicale de deux poèmes qui ne pouvait figurer sur aucun album à part entière. Je n’avais pas prévu de le sortir aussi rapidement, mais « Adieu, vat ! » s’est profilé comme album à part entière au fur et à mesure, a pris un peu de retard, et vu que les deux morceaux de l’EP dormaient depuis quelques mois et que la région Bretagne pouvait me le financer en décembre dernier, j’en ai profité. À prendre comme un entracte bucolique entre le caravanesque « Crèvecœur » et  l’idyllique « Adieu, vat ! ».

 

S. : Avant d’en savoir plus sur ton nouvel album, quelques mots sur ton EP « Demain, dès l’aube… ». Les deux titres en question ont pour paroles deux poèmes, l’un de Victor Hugo, le second de Lamartine. Une raison particulière de ce choix ? Leur côté sombre, sans doute ?

Dunkel : J’ai dit plus haut que la lecture m’emmerdait. Ce n’est pas tout à fait exact. De temps en temps, seul dans ma tente posée dans un champ reculé de Guéméné-Penfao ou sur les falaises de la pointe de Penhir, j’aime ouvrir un recueil de poèmes de Rimbaud ou Verlaine. Sur cet EP, ce sont deux poèmes qui me touchent, l’un par son aspect dramatique et vagabond (« Demain, dès l’aube… » où Victor Hugo marche pour aller se recueillir sur la tombe de sa fille), l’autre pour son côté rêveur et son pessimisme en contemplation face aux paysages (« L’isolement » de Lamartine). Pour ce dernier, la longueur du poème fût aussi une sorte de challenge, un défi. Je voulais savoir si composer une œuvre digne de celui-ci était réalisable. Une musique tout aussi contemplative qui conserve le côté furtif, fragile et instable de la mélancolie lyrique durant vingt minutes.

S. : D’un point de vue pratique, peux-tu nous dire deux mots sur la sortie de ton nouvel album « Adieu, vat ! » (format(s), éventuelles limitations, date de parution, durée, moyen de se le procurer…).

Dunkel : Nous sommes aujourd’hui le 31 janvier 2016, j’attends les parties de violoncelle pour achever la production d’ « Adieu, vat ! ». Il devrait être disponible dans un mois. Il fera l’objet d’un format CD sans limitation particulière, pressage classique à 500 exemplaires. Un digipack 3 volets/livret 24 pages qui sera agrémenté d’un single en annexe : un morceau de 13 minutes dépendant de l’album (qui dure lui déjà plus d’une heure) mais qui le rendait trop long à une entière écoute. D’où la création de cette annexe. À se procurer via le site internet de France d’Oïl Productions ou en m’envoyant directement un mail à : francedunordproductions@hotmail.fr

 

S. : Les paroles de cet « Adieu, vat ! » mêlent à la fois la thématique maritime à celle d’une sorte d’amour perdu ou inaccessible. D’ailleurs sur « Vogue la galère ! » tu utilises un sample d’une scène des Noces Rebelles, un film dramatique sur le conformisme de nos vies et l’échec d’une relation. Ton nouvel album semble être la résultante de tes pensées amères seul face à l’océan, sans réponse. Peux-tu nous en dire davantage sur le concept, que souhaites-tu fuir ?

Dunkel : En effet, il y a quelques fragments de films dramatiques dans « Adieu, vat ! ». Je suis passionné de cinéma et ces extraits me tenaient à cœur. Je les ai justement placés ici pour leurs portées dramatiques, pour évoquer l’échec d’une relation, comme tu l’as si bien distingué. Après, je ne veux pas trop m’avancer sur la découverte de l’album et toute sa portée intime. Tout est expliqué à l’intérieur du livret. Je dirais simplement que c’est une petite mise en bouche d’un autre album en cours de conception depuis une année et demie. Le thème maritime est esquissé sur « Adieu, vat ! » pour être complètement accompli sur le prochain album. C’est à cet effet que je me suis engagé dernièrement, d’octobre à décembre, dans une formation de marin à Saint-Malo, afin de savoir un peu plus de quoi je parle. Je ne fais jamais les choses à moitié. J’ai appris la carte marine, j’ai appris la météo, j’ai appris la mécanique d’un bateau, j’ai appris les marées, j’ai appris le code maritime, j’ai appris le matelotage, j’ai appris la navigation etc.… j’ai appris un métier juste pour être crédible dans ma démarche future avec Sale Freux.

S. : Tes textes ont toujours été travaillés et relèvent d’ailleurs plus de la poésie. Dans quelles conditions écris-tu ?

Dunkel : Ça dépend où je me trouve mais en général j’écris mes idées de phrasés, de vers, sur des feuilles volantes. Des brouillons que je rédige au propre au fur et à mesure et que j’étudie sérieusement le moment venu, lorsque le morceau commence à prendre forme. Les meilleures conditions demeurent les petites routes de campagnes inexplorées, marchant sans destination ni but particulier.

 

S. : On peut entendre très distinctement les guitares, de la basse et une batterie organique. Est-ce que c’est toi qui t’es occupé de tous les instruments ou as-tu fait appel à des musiciens de session ?

Dunkel : Je me suis occupé de tous les instruments excepté le violoncelle réalisé par Pire, comme sur « La mélancolie des pennes ». J’ai également invité Marie à fredonner avec moi quelques passages sur le morceau « Idylle ».

"Elle a violé mes rêves", extrait du prochain album "Adieu, vat !"

S. : D’ailleurs, qui est la personne qui parle sur le titre « Et puis c’est tout » ?

Dunkel : C’est un inconnu devenu compagnon de biture durant une après-midi, alors que j’errais ivre en baie de Douarnenez, lorsque j’étais SDF, en juin 2014. Assis sur la grève, nous lampions des cannettes de bières premier prix, il divaguait, je l’ai filmé à son insu. Il méritait que j’en fasse un interlude pour « Adieu, vat ! ».

 

S. : On a coutume de dire que chaque personne a sa propre définition, sa vision du Black Metal. Quelle est la tienne ?

Dunkel : Putain c’te question toi ! Le Black Metal c’est quelque chose d’intrinsèque au plus haut point. D’extrêmement intime. Hors du temps. Hors des temps modernes. Qui fait voyager. Qui va toujours plus loin. En fait, c’est tellement personnel que j’ai bien envie de te dire que selon moi, le Black Metal c’est moi.


    
S. : Que penses-tu de la scène actuelle ? Quels projets te tiennent à cœur ?

Dunkel : Je ne sais toujours pas ce que signifie « la scène ». On est sensé être liés les uns aux autres, ou un truc dans le genre ? Je sais pas. Bref, j’en pense pas grand-chose mais ça m’attriste de voir à quel point faire du Black Metal est facile maintenant. J’ai aussi l’impression que c’est devenu quelque chose de cool de faire du Black (d’autant plus quand on a un facebook) et une mode de faire du Black « dépressif ». On dirait que c’est un vulgaire hobby comme aller courir, jouer au tennis ou faire une partie de cartes. Ça se traduit par un déluge de projets tous aussi anecdotiques les uns que le autres. Que veux-tu que je te dise, plus ça va aller dans ce sens, plus je vais tourner le dos et fuir tout ça. C’est tout. Mes projets favoris restent Make A Change… Kill  Yourself, Xasthur, Vinterriket, Daniel Balavoine, Paysage d’Hiver, Shape Of Despair et les vieux Nargaroth. Récemment, je me suis très intéressé aux groupes suédois que sont Hädanfärd, Grav, Stilla, Grifteskymfning et surtout Grift. Ils sont la relève à Armagedda, LIK et Lönndom qui sont des projets que j’adore. Après, les découvertes que je fais encore portent sur des groupes qui existent depuis un certain temps déjà, dont je suis passé à côté à l’époque : Sacrilegium, Lunar Aurora, Trist allemand, Arkona, Forest Of Shadows, le premier Isvind, … Plus récemment je citerais Moon, « Epos » de Darkestrah, Darchon, Vrångbild, Fyrnask, Battle Dagorath, et Lustre pour faire l’amour. Et au risque de paraître inculte, je redécouvre aussi physiquement qu’il se peut Darkspace (que je n’ai jamais vraiment osé écouter tant c’est une épreuve sportive) dont le « III I » est démesurément inhumain. Sinon, j’attends de pied ferme le nouveau Kanwulf, car même si « Prosatanica shooting angels » et « Semper fidelis » m’ont plus que déçu, « Jahreszeiten » et « Spectral visions of mental warfare »  m’ont redonné foi. Le dernier Kampfar est à chier. Le Black Metal norvégien est mort jusqu’à nouvel ordre.

 

S. : Nous avons parlé de ton projet principal « Sale Freux », mais tu en as bon nombre en parallèle. Quels sont-ils et autour de quels concepts tournent-ils ?

Dunkel : « Trou Noir » (en compagnie des deux russkov de feu Xerbittert), projet dans lequel j’écris les paroles, crée le concept visuel et chante, qui tend à exprimer un Black venu d’ailleurs, sidéral et cosmique.
« Humus » (avec mon ami Éclat Cadavéreux de « Tümëur »), exprime notre passion pour la forêt, la décrépitude de l’automne et les vieilleries, dans un registre plus traditionnel, que j’aime comparer aux vieux Judas Iscariot. Projet en suspend jusqu’à nouvel ordre.
« J’ai si froid… » : Enregistrements datant de 2009 par le seul membre de Brouillard, ressortis l’année dernière. Nous avons collaborés ensemble à la sortie du premier album qui présente un Black Metal atmosphérique et glacial. Le concept se base sur la marche de cet individu dans un ultime hiver, cherchant en quelque sorte sa meilleure façon de mourir. C’est ma vision de cet album en tout cas.
« Drakonhail », toujours actif depuis 2002 (un split avec Brouillard sort bientôt en cassette et CD), est mon projet initial. Celui qui représente ma vision du Black Metal dans son essence la plus pure. La nuit et le néant.

 

S. : Comme le veut la tradition, on te laisse le mot de la fin.

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