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lundi 15 décembre 2014

Behemoth + The Great Old Ones + Bliss Of Flesh

L'Aeronef - Lille

U-Zine

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En ce dimanche 14 décembre, les Polonais de Behemoth passent à l'Aéronef de Lille au retour d'une tournée au Royaume-Uni. Et au vu des déclarations de Nergal sur le futur du groupe et le fait qu'un groupe comme ça, c'est pas tout les quatre matins dans la région, ce concert était la date à n'absolument pas manquer ! Cela même si ça nous faisait rater la première victoire du LOSC depuis trois mois ! D'ailleurs, le public ne s'y est pas trompé car venu nombreux. Même si les balcons sont fermés ; la salle est très bien remplie et on doit osciller entre 900 et 1000 têtes prêtent à se faire retourner.

Ce sont les locaux de Bliss Of Flesh qui ouvrent la danse devant un public encore clairsemé. Les Calaisiens jouent un black Metal teinté de death, parsemé ça et là de solos avec un chant rappelant parfois Ghaal. Le genre de groupe que je préfère voir dans une petite salle, mais ici le groupe s'en tire bien. Même si on sent les musiciens pas particulièrement à leur aise

Hormis cette différence de surface, le set et assez similaire à celui donner plus tôt cette année donc j' en profite pour jeter un coup d’œil circulaire à la salle et découvrir que c’est surement le premier concert pour certains, comme le jeune hyper enthousiaste, qui retire ses lunettes puis les remet à chaque fois qu’il s’essaye au headbang. Moi ce mélange de fraîcheur et de naïveté au milieu des blasés que nous sommes ça me touche ! Moins mignonne, l’attitude du chanteur qui colle parfaitement au style pratiqué par le groupe : « cette chanson est dédicacée à toutes les catins Lilloises », « Merci Lille, vous avez été un véritable public d’enculé », avec final lancé de bouteille, en headshot sur un pauvre bougre qui traînait là. Certains déploreront ce comportement, moi je me suis bien marré et ça change de l’attitude lisse dont on est maintenant habitué.

Sinon M. le bassiste, pas la peine de coller des stickers, on l'a reconnu ta basse signature Paul Gray ! Alors fait comme ton gratteux qui assume sa guitare Dimebag et va-y franco ! Y a pas de honte, Slipknot est le meilleur groupe du monde après tout !

Tour support de ces dates françaises de Behemoth, avec celle du lendemain à Savigny-Le-Temple, The Great Old Ones va inhumer l’Aéronef sous ses lourdes ambiances lovecraftienne, un imposant portrait de l’écrivain faisant d'ailleurs œuvre de backdrop. Pour ma part, j’attendais de pied ferme les Bordelais, ayant encore en tête l’énorme claque prise lors de leur concert Lillois, en compagnie de Regarde Les Hommes Tomber, en avril.

Plongé dans les ténèbres, des lumières sombres et minimalistes, The Great Old Ones  englouti le public lillois par les riffs des trois guitares. Les titres, tantôt rapides et tantôt lancinants rendent en live parfaitement honneur à leur excellent dernier album Tekeli-Li. Les conditions n’étant pas les mêmes que lors de leur dernier passage, je suis moins rentré dans leur musique qu'à l'époque, mais le concert fut tout de même excellent et une grande partie de la salle, qui à l’air de les découvrir ce soir, semble conquis au vu de l'accueil qui leur est réservé.

Cinquième fois ce soir que je vais voir les Polonais, et mine de rien c'est la première fois que je vais les voir en salle, les trois fois précédentes étant à diverses éditions du Hellfest, dont celle de cette année et le magistral concert de l'édition 2012. Après une attente rendue bien longue par l'écoute forcée du très moyen dernier album de Machine Head, Behemoth monte sur scène en nous interprétant Blow Your Trumpet Gabriel. Et là ça grimace un peu, le son manque clairement de patate, en particulier, sur la voix de Nergal qui paraît bien faiblarde. En outre, personne ne bouge dans le public, écoutant religieusement le morceau. Ok, ce titre n'est pas non plus fait pour tout retourner, plus basé sur son ambiance pesante, mais tout de même...

Heureusement, derrière Behemoth nous balance Ora Pro Nobis Lucifer, pour moi, meilleur titre de leur dernier album, et réveille d'un coup le public et crée un bon pit, même si comme d'hab dans les concerts de cette taille, on a le droit à quelques kékés un peu plus cons que les autres, en particulier, un Polak en doudoune rouge et un type en short avec une gueule façon méchant débile de téléfilm pour enfants des années 90’s, avec cheveux décoloré blonds en pics.
 


Sur scène, le spectacle est clairement mené par un Nergal qui n'hésite pas à allez titiller les premiers rangs en se mettant au bord de la scène, les autres membres se contentant de faire leur taff, ou tentant de se la jouer supercopter, comme Orion qui fait tournoyer sa queue de cheval. Faut qu'un mec lui dise qu'il a l'air con. La set list pioche dans tout ce qu’a sorti le groupe depuis Satanica, avec en hightlight l'enchaînement dans la violenceSlaves Shall Serve/Christians To The Lions. On aura droit à une reprise de Siekiera, artiste de post punk polonais dont la version de Behemoth n'est disponible qu'en bonus track sur certaines éditions de The Satanist. Bon quitte à faire dans la cover, j'aurais préféré celle de « I Got erection » mais au final, celle proposée avec son riff à la Jesus Tod de Burzum passe, en fait, carrément bien. Après quelques moments un peu moins énervés, la première partie du concert se termine de fort belle manière, avec At The Left Hand Ov God où à la fin du morceau un hurluberlu, couvert de sang, sort de nulle part pour taper les parties tribales à la batterie puis sur la puissanteChant For Eschaton 2000 ou cette fois ce sont les membre de Behemoth qui crache du sang. Après ce titre qui, à juste titre, déclenche clameur et fury dans le pit, le groupe quitte une première fois la scène de l'Aéronef.
 


Le groupe revient pour un ultime O Father O Satan O Sun! plus aérien, idéal, pour conclure ce concert avec cette deuxième partie de morceaux en guise de final, où les membres du groupe vêtissent leur masque noir. Bon concert de Behemoth, mais pas excellent, qui laisse un petit arrière goût pas trop top dans la bouche, donné par l'impression d'un groupe en roue libre. Ok, Nergal fait le possédé, tape des prière à genoux et use d'ustensiles tel qu'un encenseur liturgique afin d'accentuer ce coté messe noire mais non, on rentre jamais totalement dans le concert, sans doute à cause de son coté hyper millimétré et de ce son indigne. On déplorera même une absence totale de pyrotechnie ! Bon je demande pas des colonnes de flammes non plus, de toute façon, je ne pense pas que l'Aéronef puisse se le permettre, mais au moins, l'espèce de pâte inflammable sur les serpents des pieds de micro, le genre de truc qui coûte rien et qui fait son petit effet ! Mais non, même pas...