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jeudi 2 novembre 2023

25 ans de Garmonbozia : Emperor, Carpenter Brut, Enslaved...

Le Liberté / L'Etage - Rennes

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Si vous êtes un(e) habitué(e) des concerts de metal à Paris et dans le grand Ouest, vous connaissez forcément le nom de Garmonbozia. Organisateur de concert réputé pour ses line-ups ainsi que pour une organisation toujours sans faille, Garmonbozia fait office de référence dans l'hexagone. Horns Up (et U-zine, en son temps !) avaient été présents lors des précédents anniversaires de la structure et, naturellement, nous nous devions d'être présent pour ce nouvel évènement !

Pour ses 25 ans, la structure rennaise a fait très fort avec une affiche sur deux jours, l'une originale avec en tête d'affiche Enslaved et Emperor, l'autre constituant en une date de la tournée Carpenter Brut Perturbator auxquels se sont ajoutés des groupes qu'il fait toujours bon de voir sur scène, comme Rotting Christ et Orange Goblin. Qui dit mini-festival, dit locaux adaptés : pour cette édition, l'organisation a parié sur l'Etage et le Liberté, à Rennes. Deux belles salles et un hall d'accueil transformé en petit forum où se côtoient stands de nourriture, bars et merchandising.

A l'exception de quelques rares difficulés d'accès à la salle de l'Etage, compte tenu de sa capacité réduite par rapport à sa grande soeur, c'est un weekend sans la moindre zone d'ombre que nous a offert Garmonbozia. Retour sur cette célébration, en textes et en images.

Vendredi | Samedi | Bilan

 

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Vendredi 27 octobre

Groupes évoqués : SaturnusSaorIn The WoodsEnslavedThe Great Old OnesEmperor | Regarde les Hommes Tomber

 

Saturnus
L'Etage

Dolorès : Alors que l'heure du thé est à peine passée, le complexe rennais est déjà bien rempli pour un vendredi après-midi. Après les 15 ans et les 20 ans de Garmonbozia, de mémoire déjà sous une pluie bien présente, je suis très heureuse de revenir à Rennes pour une affiche aussi belle, bien que je n'aie pu me libérer que le vendredi. En ouverture, le groupe danois Saturnus que j'écoutais énormément à l'époque de l'album Veronika Decides to Die (dont le titre est issu du roman de Paulo Coelho, qui a également participé à ma construction adolescente). Arrivée avec un peu de retard, j'ai tout juste le temps de découvrir la fin du titre « Empty Handed » et de réaliser que la setlist (forte de 4 titres... on est bien sûr devant un groupe de doom) n'est pas axée que sur le dernier album, The Storm Within de 2023.

A mon plus grand plaisir, Saturnus termine la setlist avec mes deux titres favoris, ne sachant pas du tout qu'ils les jouaient encore. Le très contemplatif et tendre « I Long », encore plus déchirant en live que sur CD et « Christ Goodbye » un peu plus agressif mais contrebalancé par des mélodies très lumineuses. Deux véritables merveilles en live, alors que l'équilibre des instruments et du chant est superbement mixé et laisse l'ensemble s'évaporer dans un écrin de velours. Une impression qui restera toute la soirée : le son de l'Etage est globalement meilleur que celui de la salle du rez-de-chaussée, bien plus grande, le Liberté... L'impression laissée par le show de Saturnus est couronnée par des musiciens qui, trente ans après la création du projet (pour le chanteur et le bassiste qui sont là depuis les origines), semblent sincèrement heureux d'être là. Pour ma part, un moment que je garderai en mémoire.

Setlist :
The Storm Within
Empty Handed
I Long
Christ Goodbye

 

Saor
Le Liberté

Circé : La journée commence pour moi avec Saor. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu le projet écossais, et bien que j'ai quelque peu décroché sur les deux derniers albums, ils demeurent toujours un gage de qualité avec une musique belle et épique. Je ne m'attendais pas à ce que le complexe Liberté/Etage soit aussi grand, et il me faudra quelques minutes pour trouver mes repères dans un lieu inconnu déjà bondé. Mais surtout, je suis quelque peu surprise de voir le groupe jouer dans une salle aussi grande que le Liberté. Cela fonctionne pourtant bien : le public est loin de remplir l'espace mais on a tout de même pas l'impression d'un vide, et l'aspect grandiose de leur musique prend toute son ampleur dans un espace aussi imposant.

Premier constat : le son est excellent. Ce sera le cas tout au long du week-end, mais particulièrement pour Saor. Les habitué.e.s de concerts de metal extrême incorporant des instruments acoustiques savent bien à quel point ceux-ci peuvent vite se retrouver noyés dans le mix. Ici, on entendra tous les éléments à la perfection, des tin whistles à toutes les couches de mélodies à la guitare, des growls au chant féminin. Le violon est cependant en playback, et si cela joue forcément sur son audibilité, ce sera mon regret pour ce concert : un violon en live a toujours plus de charme. Le rendu reste en tout cas un plaisir pour les oreilles et prend particulièrement son ampleur sur les morceaux d'Aura (les meilleurs, on ne va pas se mentir). Toute cette place sur scène permet forcément aussi au groupe d'être à l'aise dans l'espace, chaque membre du groupe, comme chaque instrument, a de la place. Et on a donc droit à une intro live à la cornemuse, définitivement le plus beau moment du set pour moi. Andy est peu communicatif mais on a l'habitude, et un concert sans interruption se prête au final mieux à l'immersion. Un début de soirée annonciateur de beaux moments à venir.

 

In The Woods...
L'Etage

Circé : Le rythme de la journée est soutenu, pour qui souhaite voir tous les groupes : seulement 5 minutes entre chaque, et si l'étage est à une volée d'escaliers du Liberté, je m'éclipse tout de même sur la fin de Saor afin d'être sûre d'avoir une place pour In The Woods.... Il n'y aura au final pas trop de soucis au long du weekend à ce niveau là.

Bien moins connu qu'Enslaved qui jouera juste après, In The Woods... a pourtant de quoi plaire à une grande partie de leur fanbase : un groupe norvégien aux origines black metal (plutôt épique et mélodique en ce qui les concerne), qui expérimente et dérive vers des sonorités plus progressives avec notemment du chant clair... Le parallèle est vite fait. Ce qui distingue dernièrement In The Woods..., c'est un côté plus doom / goth sans oublier des visuels magnifiques sur les derniers albums, et, précédemment, la magnifique voix de James Fogarty. Le groupe a cependant changé de chanteur depuis leur dernier album, Diversum, et j'étais donc particulièrement curieuse de voir comment Bernt Fjellestad allait s'approprier les morceaux chantés par son précédesseur. Petite déception donc, quand je me rends compte qu'on aura droit qu'à un seul morceau de ceux-ci, « Empty Streets ». Mais au delà de ça, le groupe délivre un concert solide malgré quelques problèmes techniques qu'on remarque à peine. Et, s'il y a encore besoin de le préciser, le son est parfait. Les morceaux du dernier album, toujours plus loin dans un doom/goth qui me rappelle parfois Swallow the Sun, sont contrastés par des sauts dans le passé vers le tout premier album, Heart of the Ages. Je suppose qu'on pourra toujours rêver d'entendre en live des morceaux de Strange In Stereo, album plus expérimental, mais les retours au premier album sont tout aussi bienvenus. Et il n'y a pas à dire, les Norvégiens étaient excellents dans leur domaine, avec des riffs porteurs et évocateurs, dans lesquels on retrouve déjà un peu cette sensibilité plus poétique et mélancolique, en plus du chant clair, qu'ils exploitent pleinement aujourd'hui. Un concert équilibré entre black et doom donc, comme il fallait s'y attendre vu que le groupe est en tournée avec Saturnus pour promouvoir Diversum.

Setlist :
Heart of Ages
We Sinful Converge
The Coward's Way
Empty Streets
A Wonderful Crisis
Yearning the Seeds of a New Dimension
...In The Woods

 

Enslaved
Le Liberté

Circé : On continue sur notre lancée norvégienne avec Enslaved. Avec plus de 30 ans de carrière, 16 albums et de nombreuses dates en France, je ne pense pas avoir besoin de vous les présenter. La grande salle se remplit d'ailleurs bien, s'il fallait un autre signe de leur popularité. Les Norvégiens débarquent sur scène avec quelques minutes de retard au final bienvenues dans cette journée fort chargée, et un public déjà fort chaleureux : Grutle est d'ailleurs autant voire plus communicatif qu'à son habitude, exerce un peu son français et se lance dans quelques petites blagues entre les morceaux.

Au programme, beaucoup de morceaux du dernier album, Heimdal, sorti il y a quelques mois : si « Kingdom » et « Heimdal » me laissent globalement de marbre, « Forest Dweller » et sa mélodie entêtante me donnent envie de redonner sa chance à un album qui m'avait peu touchée. On entend tout de même dans le public des déçus du manque de morceaux vraiment old school, et si ce n'est pour ma part pas la raison pour laquelle je viens voir Enslaved de toute manière, j'avoue avoir espéré un show un peu plus spécial. La setlist étant identique à celle que j'ai pu entendre cet été. Mais grâce à l'anniversaire de Below The Lights, album monumental s'il en est que le groupe célèbre cette année avec des shows spéciaux au Beyond the Gates et au Damnation, on a tout du moins droit à deux morceaux de l'album. « Havenless », souvent joué, est sûrement le plus connu et accessible, mais c'est un plaisir d'entendre « The Dead Stare ». Et amoureuse de ce groupe comme je le suis, c'est assez pour me faire oublier mes regrets. C'est aussi l'occasion pour le groupe de renforcer ses expérimentations noisy, qu'ils incorporent de plus en plus dans leurs lives avec Grutle aux commandes. Et il n'y a pas à dire, ça marche à la perfection en particulier sur ces parties plus progressives. La conclusion du set se fera pour autant sur de l'old school sans aucune altération, avec un « Allfǫðr Oðinn » toujours aussi délicieux. Un grand coup de poing épique sur lequel on bougera bien de la tête.

A force de les voir, une partie de moi reste sur sa fin musicalement : on aimerait plus de raretés, bien que les morceaux fédérateurs comme « Isa » fassent toujours leur effet. Certains diront que je suis incapable de dire du mal d'Enslaved, il n'en n'est pas moins que la communication avec le public, ce climat chaleureux et complice que le groupe sait instaurer fonctionne toujours aussi bien. Les voir reste un plaisir dont on ne se lasse pas.

Setlist :
Kingdom
Homebound
Forest Dweller
The Dead Stare
Havenless
Heimdal
Isa
Allfǫðr Oðinn

 

The Great Old Ones
L'Etage

Dolorès : Décidément, ce vendredi est un jour plein de surprises. Après le show incroyable de Saturnus, je me suis laissée complètement happer par le live de The Great Old Ones. Connaissant bien le projet, j'étais bien sûr curieuse de les voir jouer ce format ciné-concert, sur fond d'un film : The Call of Cthulhu, sorti en 2005 par la H. P. Lovecraft Historical Society, sur un modèle type film muet des années 1920.

Ne m'étant pas spécialement renseignée, j'imaginais que le groupe allait simplement jouer ses titres avec une projection. La surprise est grande : c'est un véritable ciné-concert, dans le sens où le groupe a composé une bande-son originale pour les 47 minutes du film. Tout est incroyablement millimétré, et si quelques rares passages semblent un peu plus maladroits, la grande majorité de l'expérience est exceptionnelle. Je serais extrêmement curieuse de connaître tout le processus créatif qui a mené à ce show, tant il m'a impressionnée. Le public découvre, au fil du film et des péripéties des personnages, les compositions qui n'existent bien sûr pas sur album. Elles n'auraient d'ailleurs pas forcément besoin d'être enregistrées, l'expérience est vraiment à vivre avec la projection du film. Toutes les dynamiques visuelles et scénaristiques sont interprétées par les musiciens, du black metal vrombissant et dissonant aux ambiances plus jazzy des années 20. Un très simple et subtil lightshow met en valeur les instruments et musiciens à écouter, qui se font face de part et d'autre de la scène, laissant la projection bien visible en fond de scène. N'étant pas bien grande, je pense avoir entendu également des passages plus bruitistes, bien qu'avec quelques mélodies, au violoncelle pour apporter une texture supplémentaire. Le live, entièrement instrumental, est intelligemment complété d'une seule séquence parlée, celle de la fameuse litanie du culte de Cthulhu, prononcée par les chuchotements étranges que se renvoient les musiciens sur scène en construisant une atmosphère mystérieuse et angoissante.

Ainsi, les musiciens se font les porteurs de l'ombre d'une œuvre sans s'imposer, simples intermédiaires sonores de l'intrigue visuelle. Jusqu'à la fin du générique du film, le groupe continue de jouer : l'expérience est complète et aboutie ou elle n'est pas. Pour une grande partie du public, restée jusqu'à la fin : elle l'a été et elle est fortement recommandée si vous avez l'occasion de voir ce format.

 

Emperor
Le Liberté

Varulven : 2013. Dans un lycée de la région parisienne, un élève de terminale à adopté ses premiers groupes de metal il y a quelques mois. Déjà friand de Metallica, Slayer et autres Eluveitie ou Amon Amarth, il se penche alors sur le black metal norvégien, réputé pour son hermétisme et son odeur de soufre. Les premières confrontations sont difficiles, car la forme et le fond du propos sont aux antipodes de ce qu’il connaît déjà. C’est abrasif, rude et l’esthétique peut être assez inquiétante lorsqu’on est un néophyte facilement impressionnable. Et alors que tout espoir de comprendre semblait perdu, notre jeune fan se confronte à In The Nightside Eclipse, du groupe Emperor. Et plus que de lui ouvrir la porte d’un genre entier, c’est la preuve qu’il y a plus que de la musique à y trouver qui va devenir une certitude pour les années à venir. Immergé dans l’univers nocturne et majestueux du disque, il se perd dans les ombres silencieuses, traverse les montagnes nordiques de Norvège, et survole les lacs de cristal pour rejoindre le maître des bêtes au-delà de la grande et vaste forêt. Il fait corps avec la pochette et s’imprègne de toute la substance de l’oeuvre, celle qui allait lui faire prendre conscience de ce caractère ardent et passionnel, inhérent à cette sphère metal fraîchement découverte.

2023. Le jeune fan insouciant et romantique que j’étais alors n’est plus. J’ai grandi, évolué et le mysticisme et le fantasme que j’avais sur les arcanes de notre milieu ont disparu. Mais la passion, brûlante et dévouée, a quant à elle perduré. Et si la magie de la découverte s’est estompée, Emperor et son premier album sont aujourd’hui une part essentielle de ma culture musicale. Ancrés à jamais comme exemples de ma vision de l’absolu et de la sophistication en musique. L’annonce de leur présence aux 25 ans de Garmonbozia, à 2h en train de Paris et en salle fermée, était donc une occasion rêvée de voir enfin les Norvégiens sur scène, après dix ans d’attente de mon côté. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’avais jamais vu Emperor auparavant, et ce, malgré leur présence une année sur deux dans la moitié des festivals européens depuis leur reformation officielle en 2016. Mais ça y est, me voilà placé devant l’immense backdrop orné des gravures de Gustave Doré et du blason au « E » iconique. L’impatience s’estompe enfin quand l’introduction de In The Nightside Eclipse retentit, et que Samoth, Trym et les autres font leurs entrées sous les acclamations des innombrables fidèles. « In The Wordless Chamber » est lancée, et le chef d’orchestre Ihsahn déboule et pousse sa première vocifération. Les dix premières minutes passent, et certaines réserves m’empêchent de me libérer complètement de certains a priori. Car j’ai fait et refait le concert les jours et semaines précédentes, et quelque chose semble manqué : un souffle hargneux et rageur comme sur les albums. Je ne suis pourtant pas naïf : oui, Samoth et Ihsahn ne sont plus ces jeunes adultes en colère contre le monde, mais des musiciens professionnels et aguerris. Oui, cette reformation tient sûrement plus d’une nécessité économique que d’une envie artistique. Mais je ne peux m’empêcher de faire ce constat qu’il manque quelque chose.

Heureusement, cela ne durera que ces dix premières minutes. Suffisamment pour comprendre que Emperor en live, ce n’est certainement pas (que) de la rage et de la haine bête et primaire. C’est avant tout la grandeur, la majesté, la sophistication et la classe. Classe et charisme qui habitent chacun des musiciens présents. L’ensemble enchaîne les titres de haute volée, où se mêlent virtuosité, claviers grandiloquents et mélodies nobles et célestes. Le final de « Thus Spake the Nightspirit », les riffs techniques de « Curse You All Men », l’onirisme des arpèges de « Towards The Pantheon », les trémolos rageurs de « I am The Black Wizards » et la magnificence de « The Loss and Cuse of Reverence » et « Ye Entrancemperium » ; deux titres qui démontrent bien que la violence n’a pas disparu avec l’expérience et l’âge. Elle est seulement diluée dans les leads tortueux, arpèges spatiaux et choeurs imposants qui composent la totalité des titres tirés du monumental Anthems to The Welkin at Dusk. Une violence que l’on retrouve dans toute la puissance et l’intensité du son, qui, à quelques légers moments de flottements, demeure très net et équilibré. Entre les nappes de claviers, les mélodies soignées et les trémolos plus incisifs. Chaque chose et à sa place et n’empiète pas sur une partie ou une autre. C’est fluide et parfaitement orchestré, tout simplement. 

Alors, ce premier concert en salle depuis 1999 figurera t’il parmi mes plus gros bouleversements live ? Possiblement, non. Mais peut-il prétendre au titre de concert du vendredi soir du Garmonbozia Fest ? Assurément, oui. Entre des conditions sonores optimales et une maîtrise parfaite, Emperor nous a offert une véritable leçon de black metal, lorsque celui-ci s’affranchit de son carcan minimaliste pour s’élever au panthéon de l’excellence et de la noirceur subtile et maniérée. L’Empereur est mort. Longue vie à l’Empereur. 

Setlist :
In the Wordless Chamber
Thus Spake the Nightspirit
Ensorcelled by Khaos
The Loss and Curse of Reverence
With Strength I Burn
Curse You All Men!
Towards the Pantheon
The Majesty of the Nightsky
I Am the Black Wizards
Inno a Satana
Into the Infinity of Thoughts
Ye Entrancemperium

 

Regarde les Hommes Tomber
L'Etage

Dolorès : Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai vu Regarde Les Hommes Tomber. Depuis dix ans, le groupe sillonne la France et ailleurs, mais surtout le nord-ouest où j'ai eu l'occasion de les voir en festival mais aussi à Nantes, notamment lors de leur passage dans un Stereolux blindé en 2021. Trois ans après la sortie d'Ascension, un Covid plus tard ayant notamment reporté de nombreux concerts, le groupe termine ce weekend ses dernières dates dédiées à Ascension. Un moment fort pour le groupe qui semble clore un chapitre et en ouvrir un nouveau, à venir.

Le show, bien évidemment, est superbement rodé : le groupe tourne depuis deux ans avec ce format dédié à l'album Ascension. Les habitudes des musiciens sont là, le feu qui s'allume en arrière-scène, juste devant le batteur et de part et d'autre du chanteur, apporte avec l'encens qui est respirable dans un rayon de 3 kilomètres, une atmosphère peu originale mais très efficace. Bien sûr, le jeu de scène du chanteur fait la réputation du groupe, mais il n'est pas le seul à montrer à quel point jouer avec RLHT devant une salle remplie à ras-bord est enivrant et, le mouvement global, hypnotique, qui se joue devant nous participe à l'immersion.

Cette fois, placée plutôt à l'avant, je profite moins du son parfait que j'ai pu apprécier sur les concerts précédents de l'Etage. Les guitares sont plus confuses, notamment les mélodies qui se confondent un peu. L'énergie apportée par les riffs plus martelés, la batterie ultra tempétueuse et l'attitude des musiciens compense le manque de précision du son à l'avant de la fosse et semble ravir le public à mes côtés. Sans doute pas mon meilleur concert de RLHT mais clairement une assez belle prestation pour pouvoir ancrer un fait : le groupe français n'a plus grand chose à prouver et il n'y a plus qu'à attendre le prochain album pour voir quelles surprises nous sont réservées.

 

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Samedi 28 octobre

Groupes évoqués : PestiferHo99o9SepulcreOrange Goblin | Ved Buens EndeCarpenter BrutRotting Christ | Perturbator
 

Pestifer
L'Etage

Circé : Pestifer a la difficile position d'entammer la seconde journée du festival. Le groupe de death technique belge a son petit nom jusque dans nos contrées, mais le public est peu au rendez-vous, et semble malheureusement peu réceptif à ce qui se passe sur scène. Conséquence sûrement inévitable, on a du mal à rentrer dedans. Le chanteur s'excuse d'avoir une laryngite, mais ce n'est au final pas de sa performance que le concert soufrera : ses growls restent excellents mais d'autres membres du groupe semblent assez nerveux et ça se sent. Dommage, car le groupe a eu fait des performances bien plus solides et sait proposer des morceaux groovy dans un death tech de très bonne facture à la Gorod. Le tout fait que, même si on se laisse bien porter par le concert et l'enthousiasme du frontman, on ne rentre pas totalement dedans. Un petit raté qui ne remet cependant nullement en cause la qualité du groupe sur album !

Setlist :
Defeat of the Nemesis
Silent Spheres
Ominous Wanderers
Elysium
Grey Hosts

Subterranean
Draconian Daemon

 

Ho99o9
Le Liberté

Michaël : Tout ou presque a été dit sur les Américains, chantres d'un "horrorcore" au succès mérité. Bien que suivant le groupe du coin de l'oeil depuis pas mal d'années, je les avait découvert sur scène l'an dernier au Motocultor. J'avais été happé par la performance du groupe, oscillant toujours subtilement entre l'incompréhensible, le dérangeant et l'entraînant.

Ma principale inquiétude, dans la configuration du soir, était de voir le groupe évoluer sur une scène hyper large, massive au regard des prestations habituelles du groupe en club. Doutes en partie dissipés après 40 minutes d'un show à l'image du groupe. Certes, ce n'était pas le concert du weekend - le groupe étant bien plus disposé à faire bouger dans une configuration réduite - mais les natifs de Newark me sèchent toujours par leur capacité à faire bouger un public, à le faire rentrer dans leur performance, sans toutefois engager la moindre discussion avec ce dernier. C'est réellement une prouesse. Au final, c'est un grand oui.

 

Sépulcre
L'Etage

Circé : Composé entre autres de membres de Venefixion, les Bretons de Sépulcre ont déjà leur petit nom dans l'underground français. Toujours pas d'album pourtant, mais deux petites sorties chez le label irlandais Invictus, toujours excellents lorsqu'il s'agit de délivrer de l'old school crasseux, témoignent déjà de leur qualité.

Et, de la crasse et de l'old school, c'est exactement ce que les Bretons proposent ce soir. Les aspects lents et vicieux ressortent plus en live que ce dont je me souviens de mes écoutes, mais Sépulcre sait accélerer le tempo aux bons moments pour faire bouger de la tête avec des riffs nerveux. Les compositions savent varier entre les riffs plombants et les attaques plus frontales, sans perdre de vue l'objectif d'imposer une atmosphère suffocante, qu'on doit particulièrement autant aux growls qu'au son bien rauque des guitares. Un bel équilibre qui ne réinvente en rien le genre mais qui témoigne déjà d'une belle qualité de composition comme d'exécution, au delà d'un simple hommage aux références du genre.

Au final, le seul bémol, s'il faut en trouver un, est que le groupe détonne un peu sur l'affiche, en particulier aujourd'hui entre Ho9909 et Orange Goblin. Au delà de ça, Sépulcre aura ravi tous les fans de death metal old school avec des morceaux équilibrés et efficaces.
 

 

Orange Goblin
Le Liberté

Varulven : Parmi tout ce concentré d’artistes black metal, Orange Goblin faisait figure d’exception dans mon programme du festival. Bien que le stoner n’est pas vraiment ma tasse de thé, je prends pourtant beaucoup de plaisir à écouter la bande à Ben Ward. Car si les boucles de guitares fuzzées de Sleep m’ennuient profondément, l’approche plus riffue et hard rock d’un album comme An Eulogy For The Damned me donne vraiment envie de zouker sur une Harley. Connaissant justement la réputation fédératrice et efficace des Anglais en live, je m’attends à être emporté dans un tourbillon de rock’n roll et de refrains cacthy. Autant dire que la douche fut bien glacée de ce côté.

Malgré une présence scénique incroyable, le plaisir d’être là, le son énorme et les gros riffs de bûcheron, je n’arrive pas à me raccrocher à quelque chose pour reprendre le train en marche. Tout est carré, accrocheur et puissant, mais tous les titres semblent sonner de la même façon et se ressembler. Je me surprends même à doucement rejoindre le royaume de Morphée sur place, car au lieu d’éteindre la fatigue des deux jours, elle l’a au contraire entretenu. Je préfère donc quitter la salle au bout de 40 minutes pour être bien placé pour Ved BuensEndeJ’étais parti avec des attentes, je ressors assez déçu d’être trop fatigué pour être aussi enthousiaste que le reste du public. Et aussi enthousiaste que certains de mes compères...

Michaël : Usuellement, sur les articles en commun de Horns Up, nous évitons de multiplier les avis sur les groupes. Mais compte tenu du ressenti de l'ami Varulven sur Orange Goblin, je me devais d'apporter la contradiction, en bon avocat qui se respecte ! Alors, contradiction... Je vais plutôt dire nuance ! Evidemment qu'Orange Goblin n'est pas un monstre d'originalité, même quand Ben Ward se décide d'avoir un look full videur de boîte serbe (crane rasé, barbe rasée). Mais quelle énergie sur scène, quelle bonhomie, quelle sympathie ! Et au delà même de l'aspect humain, le groupe fait pour moi partie du panthéon de ces groupes qui parviennent le plus souvent à vous retourner alors même que leur musique sur album vous laisse de marbre. Bien que meilleurs sur une petite scène, c'est un grand oui pour moi. Et cette prestation à Rennes ne changera pas la donne pour moi. Ouste le méchant Varulven !

Setlist :
Scorpionica
Sons of Salem
Saruman's WIsh
Made of Rats
The Filthy & The News
Some You Win, Some You Lose
Acid Trial
Renegade
They Come Back
The Devil's Whip
The Fog
Quincy the Pigboy
Red Tise Rising

 

Ved Buens Ende
L'Etage

Circé : Pour celles et ceux qui connaissent Ved Buens Ende, l'annonce du groupe à l'affiche fut une immense et heureuse surprise. Une démo et un album unique sortis au milieu des 90s, les Norvégiens proposaient une musique unique, aux confluents du black metal, du jazz ou encore du prog. Le tout était drapé dans une noirceur dissonnante teintée d'onirisme, un sentiment indescriptible, hors du temps, qui déroute, surprend dès la première note, mais qui laissera une forte impression sur quiconque s'est un jour penché sur le groupe. L'héritage du trio dans le metal extrême (en particulier ses branches plus avant-gardistes) n'est plus à prouver.

Personne n'aurait pu prédire leur reformation pour le live il y a quelques années ; le groupe a depuis donné des concerts épars, et pour la première fois en France aujourd'hui. C'est une occasion unique et un moment fort. Je préfère arriver un peu en avance, peu sûre du nombre de festivaliers et festivalières aussi enthousiastes que moi. La mise en scène est minimaliste, mais voir Carl-Michael chanter et jouer affalé sur son tabouret à roulettes (des suites d'une chute d'un immeuble il y a des années) lui donne une allure étrange et une sorte d'aura à l'image de sa musique, dont sa gestuelle est d'ailleurs emprunte. Dès la première note de « Coiled In Wings » sur laquelle le concert démarre, on est plongé dans cet univers si particulier, que la qualité du son permet d'apprécier dans ses moindres détails. On est plongé dans des lignes de chant tantôt aériennes, hallucinées ou suffocantes sur ces guitares dissonnantes ; cette atmosphère à la fois pesante et intriguante, fantasmagorique. On est parfois abattus, parfois entraînés, toujours portés par le courant. Tout est parfait et j'en ai des frissons.

On aura droit à deux morceaux de la démo, le reste de la setlist principalement axée sur Written In Waters dont « It's Magic » et « Den Saakaldte » seront qualifiés de « nos morceaux les plus poppy ». C'est vrai que, sans parler de danser la zumba, je m'y retrouve même à secouer de la tête, certains riffs black metal ayant un côté presque entraînant qui me frappe beaucoup moins sur album. Du reste... S'il est possible de décrire musicalement et objectivement Ved Buens Ende, toutes les émotions que portent leur musique sont elles beaucoup plus difficiles à placer. Mais pour ma part, certains de ces morceaux ont été des lignes de vie durant des périodes difficiles, et ce fut donc un concert tout particulièrement fort dont je mettrai du temps à sortir. Comme le groupe le dit si bien, « It's magic, wounded one ».

Setlist :
Coiled in Wings
I Sang for the Swans
A Mask in the Mirror
Carrier of Wounds
It's Magic
Den Saakddte
Autumn Leaves
The Plunderer

 

Carpenter Brut
Le Liberté

Michaël : Pour les acharnés des festivals estivaux, Carpenter Brut ne vous est certainement pas inconnu, même si la synthwave vous laisse de marbre. Le groupe a headliné la mainstage du Hellfest en juin dernier et a retourné le Motocultor quelques mois plus tard. Et ce n'est que pour évoquer les festivals français, car on se rappelle également d'une prestation remarquée au Brutal Assault. Bref, vous avez compris où je vais en venir : le groupe n'est pas rare en ce moment si bien que j'avais un peu peur de la prestation de trop. Surtout que je les vois 48 heures plus tard dans un Olympia sold out. Au final, pas d'inquiétude à avoir. Certes, la setlist ne bouge pas d'un iota et les mimiques sont les mêmes (tournée millimétrée oblige), mais que c'est bon !

Je pourrais gloser sur le son qui était excellent - comme toute la journée, globalement - et, d'une manière générale, sur l'équilibre trouvé dans la setlist pour permettre à des titres plus planants d'être intégrés sans faire retomber la pression. Mais je vais surtout insister sur deux points, qui me semblent mettre en lumière les raisons d'un succès exponentiel du groupe. Le premier est sans aucun doute le jeu de lumières. Puissant, varié, original. C'est un sans faute, sauf si vous êtes épileptique. Le second est l'intégration du batteur et du guitariste qui s'effectue à la perfection. A aucun moment on ne ressent le côté patchwork et un peu artificiel de la combinaison. Et le public rennais ne s'y est pas mépris avec énormément de mouvement dans la fosse, surtout sur les bangers que sont « Roller Mobster », « Le Perv » et le petit final sur « Maniac » qui fait toujours son petit effet. On peut dire ce qu'on veut, quelle que soit la génération à laquelle appartient le public, ce titre fait toujours bouger.

En substance, donc, Carpenter Brut a justifié sa position en tant que tête d'affiche en délivrant un show qui, objectivement, a pu ravir tout le monde, en ce compris les metalleux pisse-froid un peu trop trve qui se sentent obligés de râler dès qu'il y a quelque chose qui sort d'un son de guitare saturé. Alors même qu'on sait tous qu'ils ont bougé un peu des épaules quand les Backstreet Boys ont résonné avant que Carpenter ne rentre sur scène. On vous a vu... !

Setlist :
Straight Outta Hell
The Widow Maker
Roller Mobster
Beware The Beast
Day Stalker
Disco Zombi Itaia
Imaginary Fire
Leather Terror
Turbo Killer
5 118 574
Le Perv
Maniac

 

Rotting Christ
L'Etage

Michaël : Valeur sûre s'il en est, en dépit d’une discographie faite de hauts et de bas, les Grecs de Rotting Christ sont arrivés en terrain conquis sur la petite scène de l’Etage. Si l’on peut toujours regretter une setlist qui ne bouge pas beaucoup au fil des années, on peut difficilement reprocher au groupe quoi que ce soit sur scène. Une communication simple mais habile avec le public, du mouvement sur scène (l’apport de Kostas Spades et de Kostis Foukarakis est plus que conséquent pour le groupe), un Sakis Tolis beaucoup trop charismatique... Le groupe a de toute évidence trouvé la combinaison parfaite pour retourner l’anniversaire de Garmonbozia.

Car disons le clairement, même si j’avais déjà vu le groupe cette année avec une setlist quasi équivalente au SaariHelvetti en Finlande, Rotting Christ n’est pas loin d’avoir signé le concert du weekend. Avec un départ en fanfare, fruit de l’enchainement « 666 » / « Kata Ton Daimona Eaytoy » / « Fire, God and Fear », la température est montée d’un cran. On aura même eu le droit à des mouvements dans le pit, ce qui n’était que trop peu arrivé dans la salle de l'Etage en 48 heures.

Bien que faisant la part belle aux titres de Kata Ton Daimona Eaytoy ainsi qu'à Aealo qui n'est pas forcément l'album le plus apprécié du groupe, les Grecs ont fait très mal ce soir. Avec des choix de titres aux rythmes martiaux et aux riffs entraînants, Rotting Christ a permis une belle communion avec le public. Un énième rappel du fait que ce groupe prend une autre dimension en live, en ce qu'il est capable de largement fédérer autour de lui, bien au-delà des terres du black metal. Chapeau bas, messieurs.

Setlist :
666
Kata Ton Daimona Eatoy
dub-sag-ta-ke
Demonon Vrosis
Societas Satanas
Non Serviam
In Yumen-Xibalba
Grandis Spiritus Diavolos
The Raven
Noctis Era

 

Perturbator
Le Liberté

Circé : Pour finir une soirée et un week-end déjà mémorables en beauté, c'est l'autre géant de la synthwave française qui prend le relai. Je n'arriverai malheureusement pas à suivre en entier les 1h de concert. Dans un premier temps, le changement d'ambiance après Rotting Christ, l'un des deux meilleurs concerts du weekend, est assez rude. Au delà de ça, des problèmes de dos m'empêchent de rester debout bien longtemps après un weekend passé ainsi. Mais quoi qu'il en soit, j'arrive tout de même à profiter d'une bonne partie du set en me laissant doucement passer de l'ambiance black metal à headbang à celle d'un nightclub satanisto-retro XXL. Le reste du public est aussi au rendez-vous, bien plus varié, à l'image de celui de Carpenter Brut : le style brasse forcément plus large, dans le metal comme dans d'autres niches. Si le changement d'air est bienvenu, il faut avouer que cela donne presque l'impression de passer en quelques secondes à un événement complètement différent. Bref : je me faufile dans la salle, qui, si elle semble pleine à craquer, n'est au final pas si dense. On y circule aisément.

L'adjectif qui vient immédiatement en tête est imposant. Entre le vibrement des basses, le lightshow démesuré parfaitement synchronisé, l'imposante structure à pentacle qui se dresse sur scène, on en a plein la vue comme les oreilles. L'espace de la salle laisse assez de place à toutes et tous pour se déhancher sans en être à se frotter à son voisin, et ça, c'est tout de même bien agréable. Bien que souvent plus violent que Carpenter Brut, Perturbator transforme le Liberté en une boîte de nuit moins pop mais toute aussi entraînante. On passe d'ambiances cyberpunk avec beaucoup de morceaux de The Uncanny Valley aux relents plus goth des morceaux de Lustful Sacraments pour un concert au rythme effréné. Grands rois de l'entertainment, le duo sur scène est complètement éclipsé par l'enfer dansant qu'ils déchaînent dans une salle complètement conquise. Un point d'orgue mémorable à un weekend monumental.

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Bilan

Nous avons d'ores et déjà dit tout le bien que l'on pensait de Garmonbozia en introduction. Et, pour ne pas changer, nous n'allons dire que du bien sur cet évènement... Avec une organisation rodée, des lieux parfaitement adaptés et une jauge confortable (même si l'Etage a parfois montré ses limites pour quelques concerts), ce 25ème anniversaire a été une franche réussite.

Certes, il y a toujours quelques ombres au tableau : on peut notamment penser au fait que cette seconde journée était plus qu'hétéroclite puisque composée d'une tournée Carpenter Brut / Perturbator à laquelle se sont greffés quelques autres groupes qui n'avaient rien à voir. On peut également penser au cash only de certains stands de merch où au fait qu'un petit stand de nourriture en plus n'aurait pas fait de mal pour offrir davantage de choix. Mais à chaque fois, chaque critique avait son revers positif : celui d'une affiche très variée susceptible de plaire à un grand nombre, et la flexibilité suffisante offerte aux festivaliers d'aller manger à l'extérieur et de re-rentrer comme ils le voulaient.

Au final, tout le public est reparti avec cette impression d'avoir vécu un vrai festival indoor d'exception, avec de belles têtes d'affiche, et un temps parfaitement rennais (entendre : de la flotte par seau pendant 48 heures). Et les artistes ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en félicitant régulièrement Fred et Garmonbozia pour l'invitation mais aussi pour l'évènement. On peut notamment penser à Orange Goblin, Enslaved et Emperor qui ont été dithyrambiques sur scène vis à vis de l'organisateur, ce qui est assez rare pour le souligner.

Un évènement digne de l'image que l'on se fait de Garmonbozia et de ses membres, humbles, travailleurs, dédiés au public et à la scène.

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Un grand merci à Fred de Garmonbozia et, plus généralement, à toute l'organisation.

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