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jeudi 11 décembre 2014

Scorpions + The Electric Ducks

Zénith - Limoges

U-Zine

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Le Zénith de Limoges a semble-t-il un sérieux problème avec moi et le hard-rock. Juin 2007, Motorhead annulait son passage en terres limougeaudes pour raison de santé (le communiqué officiel annonçant une pneumonie de Lemmy, des sources plus officieuses parlent de manque de préventes). Avril 2012, Scorpions, alors en tournée d’adieu depuis 2007 annule la date ainsi qu’une poignée d’autres également pour raison de santé de leur chanteur Klaus Meine. Fort heureusement, Scorpions voulant quitter le circuit avec les honneurs chaque date annulée a été reprogrammée en ce mois de novembre. C’est donc 5 ans après ce qui aurait dû être Motorhead au Zenith que je me présente sur place pour voir le mythique groupe allemand.

Fait amusant, Scorpions est en tournée d’adieu depuis 2010. De ce fait, j’avais particulièrement savouré leur passage à Toulouse en novembre dernier puisque je pensais alors que ça serait la toute dernière fois que je les voyais en live. Coup du sort, nous revoilà en face à face presque un an jour pour jour pour ce qui sera probablement la toute dernière fois … jusqu’à la prochaine ? Quoi qu’il en soit, ou qu’il en sera, une date de Scorpions, aussi aléatoire puisse être leur prestation, ça n’en reste pas moins un évènement en soit, et je reconnais ne pas avoir été déçu.

A peine arrivé au Zenith de Limoges, le constat est sans appel, le parking est bien trop petit pour une salle qui affichera quasiment complet à 9000 places. De ce fait, de nombreux spectateurs sont garés de manière plus ou moins aléatoires sur tout ce qui peut permettre le stationnement (bas-côté ou accotement compris). Une fois rentré, nous retrouvons l’horriblement cher stand de merchandising ou le fortuné nostalgique pourra avoir son tee-shirt pour 30 euros (gardez à l’esprit qu’un teeshirt coute à peine 5 euros à produire). Comme toujours, la moyenne d’âge est large allant du nostalgique sexagénaire aux pimpants adolescents ayant découverts Scorpions via de poussiéreux vinyles ressorti des cartons de leurs parents.
 

THE ELECTRIC DUCKS

En charge de la première partie sur l’ensemble des dates françaises, les locaux d’Electric Ducks. Je ne m’attarderai que peu sur le groupe tant tout semble repompé sur AC/DC. Rien que le nom m’avait mis la puce à l’oreille « Electric » restant dans le thème du courant alternatif/continu, et « Duck » étant une référence évidente au Duck-Walk d’Angus Young. Quand on sait également que la formation était il y a encore seulement 3 ans connu pour être un groupe de reprise du légendaire groupe de hard rock australien, on comprendra vite avant même leur entrée en scène qu’Electric Ducks sera assaisonné à la sauce AC/DC.

Bonne pioche puisque musicalement les frenchies sont dans les mêmes rythmes binaires et efficace que leurs illustres idoles. On regrettera le son assez aléatoire (la batterie ayant un horrible son de casseroles) et les lumières totalement foireuses noyant le groupe dans des nappes rouges d’une fadeur rarement vu dans un Zenith. Leur courte prestation d’une demi-heure sera mise en lumière par le tout dernier titre, exécuté par leur guitariste grimé en ange n’ayant que pour seul oripeaux que sa guitare et ses ailes d’anges. Un bel ange tout nu devant 9000 personnes, il fallait avoir les couilles de se lancer et c’est probablement cette image marquante que retiendrons l’essentiel des spectateurs de ce soir. En définitive, un groupe mieux en live qu’en album mais trop ancré dans les codes d’AC/DC pour avoir une personnalité propre. Dommage.


SCORPIONS

Place donc aux tant-attendus rois de la soirée : Scorpions. Le concert et la prestation scénique sera identique en tout point à ce que j’avais pu voir au Zénith de Toulouse l’an dernier. L’entrée se fera depuis le dessous de la batterie, montée sur vérin hydraulique, sur le titre Sting In The Tail. Même si personnellement ce morceau m’a toujours laissé de marbre, il faut avouer que l’entrée sous la batterie ne manque pas de classe. De plus le matériel scénique est à la hauteur des années d’activités du groupe. Jugez plutôt : une avancée de scène coupant la moitié de la fosse en deux (qu’Electric Ducks n’a par ailleurs absolument pas utilisé), un fond de scène composé d’écran diffusant le concert depuis les 4 caméras installés sur scène (histoire d’avoir des plans serrés pour ceux qui sont loin), un système de lights purement impressionnant (noyant parfois les musiciens dans la lumière) et jusqu’à 4 techniciens installés sur la structure lumière (quelques mètres au-dessus de la batterie donc), ayant pour mission de suivre avec un spot leur musicien attitré pour le garder toujours sous le feu des projecteurs. Impressionnant !!

Je ne vous parlerais que peu des trois premiers titres puisque fortement occupé dans la fosse photo, l’œil rivé sur les réglages et les spots lumières. Le concert ne commencera que véritablement pour moi avec le quatrième titre : The Zoo, l’un de mes préférés avec sa rythmique lourde et son refrain chantant. Ceci dit, que serait Scorpions sans ses immanquables balades (question m’ayant été posée ce soir-là : combien de personne dans la salle ont été conçues sur du Scorpions ?). Nous n’y manquerons pas avec l’excellente The Best Is Yet To Come, l’un de mes titres favoris exécuté avec grande classe. Il s’ensuivra Send Me An Angel et Holiday pour un triptyque musical tout en nuance avant de reprendre sur des titres plus typé hard rock.
 


L’un des gros moments de la soirée sera le solo du batteur James Kottak. Il m’avait semblé trainer en longueur à Toulouse mais il me semblera ce soir à Limoges bien plus calibré en termes de temps. L’effet est en fait en deux temps. Premièrement, l’écran géant en fond de scène diffuse un court métrage revenant sur la discographie de Scorpions en mettant en scène les pochettes, le tout sur un solo de batterie de Kottak. Une fois le mini-film terminé, re-solo … Un poil surfait, on se serait presque contenté du premier solo accompagnant le film mais le bougre met une telle énergie et un tel enthousiasme qu’il est impossible de lui reprocher. Cette saynète se terminera sur un verre de bière levé bien haut avec un gros « JUST THREE WORDS : I LOVE YOU !! » de la bouche d’un Kottak, dos au public révélant son tatouage « Rock’n’Roll Forever ». Impressionnant même si un poil surfait.

A l’image de Kottak, on notera également l’énergie toute particulière Rudolf Schenker, avec sa guitare modèle flying-V et sa coupe blonde décolorée qui n’hésite pas à courir à travers toute la scène ou de monter sur le slot batterie. Son homologue Matthias Jabs sera plus en retenu, se contentant d’exécuter avec brio les parties mélodiques et solo du groupe. Comme depuis quelques années, Klaus manquera parfois de justesse sur quelques parties vocales mais ne manquera certainement pas d’enthousiasme et de bonne volonté, faisant participer le public aussi souvent que possible.
 

Après trois titres supplémentaires dont Big City Night (avec un fond de scène diffusant des images urbaines avec des « Toulouse » de tous les coté, genre animation powerpoint …), le groupe disparait en coulisse. Le public n’ayant pas eu droit à l’intemporel cultissime loving song rappelle le groupe qui s’exécute. Comme à Toulouse l’an dernier, un poil déçu pour ma part, le groupe ayant choisi de jouer Sting Loving You dans une sorte de version radio, écourté d’un break. Place ensuite à Wind Of Change avec un discours très particulier de Klaus puisqu’en ce 9 novembre 2012, cela fait 23 ans jours pour jours que le mur de la honte n’est plus. Il s’installera un climat d’émotion assez étrange, le groupe diffusant en arrière de scène des images de la chute du mur. Un anniversaire feté en grande pompe avec ce titre culte !! On regrettera le play-back sur le sifflement, dénaturant quelque peu la prestation.

Après un Rock You Like a Hurricane d’anthologie, se terminant par une standing ovation de tout le Zenith, le groupe s’attèle à la traditionnelle distribution de goodies (médiators et autres baguettes). Kottak ira même à faire monter sur scène un très jeune fan pour un final très humain. Ceci dit, aucune trace des deux rappels de plus dont avait bénéficié Toulouse l’année passée. Où est passée The Smoke Is Going Down joué en second rappel et l’nattendue We'll Burn The Sky, que quasiment personne n’attendait alors ? Aucune idée et c’est sur le sentiment d’avoir passé 2 courtes heures (malgré 20 titres joués) que s’achève leur prestation.

Bilan de la soirée : un groupe certes fatigué, manquant parfois de justesse, mais dont la pêche et la passion parlent d’eux même. Scéniquement, le matériel est impressionnant, de la batterie sur vérin à l’écran de fond de scène, le groupe fait en sorte que l’œil ait toujours de quoi s’occuper, permettant de dynamiser un show qui aurait tendance à s’essouffler sans ces moyens techniques. Quoi qu’il en soi, entendre live des titres comme Rock You Like A Hurricane ou Sting Loving You est toujours un grand moment, qui n’a pas de prix. Et quand on sait que le groupe est en tournée d’adieu, la chose a une saveur en plus, le genre de chose qui fait qu’un condamné à mort va savourer sa dernière cigarette plus qu’une autre. Et ça non plus, ça n’a pas de prix. Tout comme le fait de partager ce concert avec son père. Merci Papa de m’avoir glissé entre les mains Love At The First String il y a presque dix ans !!
 

Setlist Scorpions :
Intro
Sting in the Tail
Make It Real
Is There Anybody There?
The Zoo
Coast to Coast
Loving You Sunday Morning
The Best Is Yet to Come
Send Me an Angel
Holiday
Raised on Rock
Tease Me Please Me
Hit Between the Eyes
Kottak Attack
Blackout
Six String Sting
Big City Nights
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Still Loving You
Wind of Change
Rock You Like a Hurricane

Merci à l'équipe du Zénith et à l'équipe de GDP pour la logistique.