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jeudi 11 décembre 2014

Guapo Apes + Scorpions

Zenith - Toulouse

U-Zine

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Décidément, le Zenith a mis le hard-rock à l’honneur ces deux derniers mois. Motorhead d’abord avec un concert énergique quoi que déjà vu, Alice Cooper ensuite pour un show à couper le souffle, et enfin les vétérans allemands de Scorpions. Tournée d’adieu oblige (en même temps, ils sont en tournée d’adieu depuis 2007 et cela ne semble pas encore prêt à s’arrêter vu l’annonce de nouvelles dates en France pour avril ...), le Zenith affiche complet en configuration maximale : 9000 personnes. Faut avouer qu’autant en fest, on sait que l’on est nombreux, mais on ne voit pas l’immensité de la foule, autant en salle et avec gradins on se rend plus facilement compte de l’ordre de grandeur.

Pour ouvrir, le groupe allemand Guano Apes. Formé en 1996, splité en 2005 et reformé en 2009, et, le groupe a de la bouteille, mais curieusement il parait extrêmement fade. En effet, menée par la chanteuse Sandra Nasic, la formation semble souffrir de la trop grande scène, certes à la mesure d’une formation comme Scorpions, mais un peu trop imposante pour un groupe de leur envergure. De ce fait, scéniquement, leur prestation semble en pâtir … d’autant plus que musicalement, la formation ne casse pas trois pates à un canard. En effet, leur funk-metal n’a pas grand-chose d’original, à l’exception d’être chanté par une femme. On arriverait presque à regretter l’absence à l’affiche de Black Rain, pourtant en ouverture quelques jours plus tôt à Lyon. Le public montrera également quelques signes de lassitude, tout le monde étant venu voir Scorpions. Grosse déception, alors que The Treatment qui avait ouvert pour Alice Cooper avait marqué beaucoup de points dans le public avec leur hard-rock énergique !

Setlist Guano Apes :

Quietly
Oh What A Night
You Can’t Stop Me
Open Your Eyes
When The Ships
Sunday Lover
Fire In Your Eyes
This Time
Big in Japan

Well done, une fois la première partie oubliée autour d’une discussion ou d’une bière, place aux tant attendus rois de la soirée : Scorpions. L’entrée se fera depuis le dessous de la batterie, montée sur vérin hydraulique, sur le titre Sting In The Tail. Même si personnellement ce morceau m’a toujours laissé de marbre, il faut avouer que l’entrée sous la batterie ne manque pas de classe. De plus le matériel scénique est à la hauteur des années d’activités du groupe. Jugez plutôt : une avancée de scène coupant la moitié de la fosse en deux, un fond de scène composé d’écran diffusant le concert depuis les 4 caméras installés sur scène (histoire d’avoir des plans serrés pour ceux qui sont loin), un système de lights purement impressionnant et jusqu’à 4 mec installé sur la structure lumière (quelques mètres au-dessus de la batterie donc), ayant pour mission de suivre avec un spot leur musicien attitré pour le garder toujours sous le feu des projecteurs : AMAZING !!

Pour avoir profité des 3 premiers titres à évoluer entre la scène et la crash-barrière pour faire des photos, je vais vous en révéler une bien bonne (si vous ne voulez pas détruire un mythe, passez à la phrase suivante) : Klaus Meine utilise un prompteur, installé discrètement à côté du pied de micro … Un mythe que l’on brise … Et si le bougre de 63 ans utilise ce genre d’appareils, c’est aussi parce que sa voix par le passé tellement juste et agréable, est aujourd’hui victime d’un manque flagrant de justesse (il m’a semblé au passage que le sifflement de Wind Of Change était un play-back …).

Mise à part les quelques déboires du leader, le groupe assure franchement et n’hésite pas à investir la totalité de la scène, avancée comprise. Le concert commencera vraiment pour moi avec le titre Bad Boys Running Wild, tiré du meilleur album « Love At The First String » de 84. Il s’ensuivra The Zoo, titre qui m’avait marqué au Hellfest pour avoir un son plus tranchant que d’habitude, avec une rythmique lourde. Ceci dis, Scorpions est connu pour ses immanquables balades (question m’ayant été posée ce soir-là : combien de personne dans la salle ont été conçues sur du Scorpions ?). Nous n’y manquerons pas avec l’excellente The Best Is Yet To Come, l’un de mes titres favoris exécuté avec grande classe.

S’ensuivront deux autres balades : Send Me An Angel et Holiday. L’un des gros moments de la soirée sera le solo du batteur James Kottak. Pour avoir déjà eu droit à ce passage au Hellfest, j’avais à l’époque trouvé le solo extrêmement long, il en a été de même ce soir au Zenith. L’effet est en fait en deux temps. Premièrement, l’écran géant en fond de scène diffuse un court métrage revenant sur la discographie de Scorpions en mettant en scène les pochettes, le tout sur un solo de batterie de Kottak. Une fois le mini-film terminé, re-solo … Un poil surfait, on se serait contenté du premier solo accompagnant le film. On ne pourra pourtant pas lui reprocher son énergie et sa puissance de frappe. Cette saynète se terminera sur un « Toulouse, You Kicks Ass !! » venu de la bouche d’un Kottak, dos au public révélant son tatouage « Rock’n’Roll Forever ». Impressionnant même si un peu surfait.

Après trois titres supplémentaires dont Big City Night (avec un fond de scène diffusant des images urbaines avec des « Toulouse » de tous les coté, genre animation powerpoint …), le groupe disparait en coulisse, le public n’ayant pas eu droit à l’intemporel cultissime loving song rappelle le groupe qui s’exécute. Un poil déçu pour ma part, le groupe ayant choisi de jouer Sting Loving You dans une sorte de version radio, écourté d’un break, dommage, surtout pour CE titre … Néanmoins le groupe se rattrapera avec un duo Wind Of Change et Rock You Like A Hurricane d’anthologie et qui restera dans les mémoires. Alors que les gens commencent à se lever, à la surprise quasi générale, le groupe revient pour un When The Smoke Is Going Down inattendu, qui fera monter l’intensité des émotions. C’est fini … les gens commencent à se lever et à quitter la salle. Et contre toute attente, le groupe revient sur scène pour un …TROISIEME RAPPEL !! Ce sera cette fois ci We'll Burn The Sky, que quasiment personne n’attendait.

Bilan de la soirée : un groupe certes fatigué, manquant parfois de justesse, mais dont la pêche et la passion parlent d’eux même. Scéniquement, le matériel est impressionnant, de la batterie sur vérin à l’écran de fond de scène, le groupe fait en sorte que l’œil ai toujours de quoi s’occuper, permettant de dynamiser un show qui aurai tendance à s’essouffler sans ces moyens techniques. Quoi qu’il en soi, entendre live des titres cultissimes comme Rock You Like A Hurricane ou Sting Loving You est toujours un grand moment, qui n’a pas de prix. Et quand on sait que le groupe est en tournée d’adieu, la chose a une saveur en plus, le genre de chose qui fait qu’un condamné à mort va savourer sa dernière cigarette plus qu’une autre. Et ça non plus, ça n’a pas de prix.

Setlist Scorpions :

Sting In The Tail
Make It Real
Bad Boys Running Wild
The Zoo
Coast To Coast
Loving You Sunday Morning
The Best Is Yet To Come
Send Me An Angel
Holiday
Raised on Rock
Tease Me Please Me
Dynamite
Kottak Attack
Blackout
Six String Sting
Big City Nights
(with Pyramide)
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Still Loving You
Wind Of Change
Rock You Like A Hurricane
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When The Smoke Is Going Down
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We'll Burn The Sky