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jeudi 11 décembre 2014

Nile + Krisiun + Grave + Ulcerate + Corpus Mortale

Nouveau Casino - Paris

U-Zine

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Quasiment 2 ans jour pour jour après le dernier passage de Nile à Paris, le groupe américain était de retour dans la capitale française, à l’occasion de la tournée de promotion de son nouvel album Those Whom the Gods Detest. C’est entouré de Krisiun, de Grave, d’Ulcerate et de Corpus Mortale que le groupe de Greenville a sillonné la France. C’était un plateau death de choix donc, avec en plus un death qui se démarquait des autres pour chacun des groupes.

C’est dans un Nouveau Casino peut garni au début que Corpus Mortale a débuté son show. Les serial killers du Danemark, signés chez Neurotic Records, ont donné une bonne prestation, bien que manquant de place dans la configuration de scène où ils étaient (la batterie de Kollias (Nile) prenait toute la place arrière, obligeant les autres groupes à jouer avec leur batterie devant). La bande de Martin Rosendahl n’a proposé que des vieux morceaux, en attendant un nouvel album prévu pour l’été 2010. C’est dans un death lourd, sans vraiment beaucoup de technique, que le quatuor a convaincu la plupart des spectateurs présents. La voix de Rosendahl a été assez saisissante et le groupe est resté pro du début à la fin. Reste que ça manquait un peu de vitesse et de technique pour m’émoustiller vraiment. Néanmoins, Corpus Mortale est un groupe de qualité dans son registre et il a bénéficié d’un temps de jeu suffisant pour se mettre en avant. Ce n’était pas gagné d’avance avec 4 autres groupes qui devaient jouer derrière eux.

Pour Ulcerate, la salle fut un peu plus garnie. Le groupe néo-zélandais, au nouvel album Everything Is Fire, a joué aussi longtemps que Corpus Mortale, sauf que la longueur de leurs morceaux a fait qu’ils n’en ont joués que 4 ! Les all blacks nous ont proposé un death plus travaillé, fouillé, avec des alternances de brutalité et de parties progressives. Ce sont ces moments progressifs qui ont particulièrement retenu mon attention, tout comme le niveau assez bluffant de leur batteur Jamie Saint Merat. Le bonhomme excellait dans son jeu aux cymbales et la vitesse et les alternances rythmiques. Cependant, au niveau de la vitesse, c’était un ton en dessous de George Kollias (Nile), un peu plus tard. Le leader du groupe et bassiste, Paul Kelland, a impressionné par son charisme, mais ce fut dommage de voir les deux guitaristes être un peu plus en retrait scéniquement… Au niveau du public, il y a eu peu de mouvements, mais les encouragements étaient là. Des morceaux tels « Caecus » et « Tyranny », ont montré tout le savoir faire du groupe, tout en étant un peu déroutant par leur complexité et moins faciles d’accès en live qu’en album. On pourra retenir qu’Ulcerate a lui aussi livré une bonne prestation, mais la suite fut davantage convaincante.
 

Dans cette affiche de pur death, mais hétéroclite, arrivait ensuite Grave et son death old school suédois. Le public était cette fois bien devant, en nombre, prêt à accueillir la bande d'Ola Lindgren. On a assisté aux premiers pogos de la soirée, mais ça sentait le pogo forcé... En effet, on avait beau faire, Grave est efficace, a toujours le même son, mais a un death qui devient vite stéréotypé. Toujours les mêmes rythmiques death / punk simplistes, les mêmes mimiques sur scène, les mêmes types de morceaux, la même vitesse. Celui qui a pu le plus marqué était le batteur Ronnie Bergerståhl, avec sa grosse force de frappe, notamment sur "Into The Grave". Mais même ce dernier tombait dans la routine rythmique... On a beau dire, Grave reviendra encore et encore en France, et sera toujours au même niveau de concerts : il y avait de la qualité, mais ce sera toujours en dessous d'un Entombed par exemple. La faute à un état trop statique sur scène aussi... Les 40 minutes de leur set ont pu paraître bien longues à certains(es).
 

Après un passage au Danemark, un autre en Nouvelle-Zélande, puis un retour en Europe avec la Suède, il était temps de goûter à l’armada du Brésil Krisiun. Les 3 frères Camargo / Kolesne étaient plus motivés que jamais pour conquérir le public parisien. Force est de constater à l’issue de leur show qu’ils ont tout dévasté ! Pourtant, au début, Moyses Kolesne (guitare), avait du mal à jouer avec si peu de place sur scène (sa guitare Dean à la forme très angulaire touchant les cymbales de la batterie d’un côté, et un baffle de l’autre…). Aussi, pour aller à proximité du public, il devait enjamber délicatement ses pédales d’effets et plein de câbles tout en jouant, sans tomber. Dès les premiers instants du concert, le public s’est déchaîné sous le martèlement musical des trois frères. Cette furie ne s’est achevée qu’à la fin du concert car Alex Camargo, le conducteur du char d’assaut, a bien joué le coup. Il a fait preuve à la fois d’agressivité musicale et d’humanité dans ses speachs entre les morceaux. De vraies paroles qui sortaient du cœur, pleines de sens et sans démagogie. De quoi motiver le public, emmené par Max Kolesne l’artilleur aux fûts. Il faut dire que le duo Moyses / Alex a été redoutable dans ses parties rythmiques brutales en commun, mais aussi avec les soli en shred de Moyses à la guitare. Au niveau setlist et son, ce fut très bon aussi, même si c’était un poil court avec 40 minutes. Qu’importe, Krisiun n’a pas fait le déplacement pour rien, il a tout laminé.

Setlist : 1. Bloodcraft - 2. Combustion Inferno - 3. Minotaur - 4. Sentenced Morning - 5. Vicious Wrath - 6. Suicidal Savagery - 7. Staying Steel - 8. Hatred Inherit
 

Après une pause plus conséquente pour installer tout le materiel de Nile, sous les remarques très drôles de leur ingé son, le groupe américain est arrivé sur scène. Aussi, il faut signaler que le groupe, comme à son habitude, a interdit le stage diving. La consigne a bien été respectée par le public tout au long de la soirée.
C’est un Karl Sanders tout souriant (il a gardé son sourire tout au long du concert) qui a lancé le show avec un sample d’ambiance égyptienne. Le trio Sanders - Toler Wade - Kollias était accompagné en live par le bassiste Chris Lollis. Un musicien plus jeune que les 3 autres, mais qui regorgeait d'énergie et d'envie. Après un Krisiun destructeur, nous avons eu droit à un Nile technique. Le groupe américain a impressionné par sa vitesse (Kollias, nom de nom !), sa faculté à changer d'ambiance (de l'égyptien au blast supersonique) et Dallas Toler-Wade le leader au chant, a bien mis en avant sa voix death caverneuse. Au niveau du public, ça a moins été la fête que pour Krisiun, avec moins de mouvements. Par contre, de nombreux fans criaient entre les morceaux pour manifester leur contentement. Il y a même eu des passages, quoiqu'un peu rébarbatifs, de fans qui échangeaient avec le groupe des "You Rule".
La setlist du soir, identique à celle des autres dates de la tournée, était assez homogène. Elle puisait bien sûr dans le nouvel album des américains, mais a aussi fait la part belle à leurs anciens opus. Les nouveaux morceaux ont bien passé l'exercice du live, mais il a manqué cette hargne qu'a eu Krisiun pour convaincre la totalité du public. Cependant, il fut bien sympatique de voir un groupe avec 3 chanteurs (Sanders et Lollis allant attaquer le micro de temps en temps). Bravo à l'organisation, qui une nouvelle fois, a su placer 5 groupes dans une soirée, sans le moindre retard.

Setlist :1. Kafir - 2. Sacrifice Unto Sebek - 3. Execration Text - 4. Serpent Headed Mask - 5. Ithyphallic - 6. Papyrus Containing The Spell To Preserve Against Attacks From He Who Is In The Water - 7. 4th Dagon - 8. Permitting The Noble Dead To Descend To The Underworld - 9. Sarcophagus - 10. Lashed To The Slave Stick - 11. Cast Down The Heretic - 12. Black Seeds Of Vengeance