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jeudi 11 décembre 2014

Judas Priest + Megadeth + Testament

Zénith - Paris

U-Zine

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Ahhhh, ça faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu d’affiche heavy / thrash en France avec des groupe de si haut calibre. Il a fallu attendre un retour de Judas Priest à Paris pour cela, en compagnie de Megadeth et de Testament. Le groupe anglais est coutumier du fait, puisque lors de ses précédentes venues sur notre territoire, il avait fait pareil : Judas Priest + Bonfire en 1988, Judas Priest + Annihilator + Pantera en 1991, Judas Priest + Gorefest en 1998. Un retour en 2002 ensuite, et donc 7 ans que la bande de Rob Halford n’était pas venue en France. Le groupe avait donc du temps à rattraper ! (et même plus pour Halford puisqu'il y a eu l'intérim d'Owens pendant son absence). Voyons donc ce qui résume cette soirée du 21 mars 2009 au Zenith de Paris.

C’est avec un peu d’avance (18h45 au lieu de 19h) que Testament est arrivé sur la scène du Zenit. Celui-ci était rempli à 70% environ, et a réservé déjà au groupe américain son lot d’acclamations. Bénéficiant d’un son de qualité correcte (quoique j’ai trouvé les grosses caisses de Paul Bostaph un peu trop présentes et apparemment, suivant l’endroit où on se trouvait, le son était bien différent), d’un espace conséquent pour se déplacer, et étant très en forme, Testament a fait une démonstration. Ayant changé un peu sa setlist par rapport au Hellfest 2008 (qui restera ma référence face au Zenith pour moi), pour jouer un peu moins de thrash, s’orienter vers des titres du dernier album et d’autres plus softs, les hommes de Chuck Billy ont fait la part belle aux soli de guitares. Le duo Skolnick / Peterson a été excellent, se tirant la bourre à de nombreuses reprises. Alex Skolnick, « mèche blanche », a vraiment montré qu’il n’avait rien à envier à certains guitar heros et s’est fait plaisir. Plus discret, mais non moins efficace, Greg Christian a assuré comme un beau diable, montant très souvent sur l’estrade de la batterie pour prendre de la hauteur. La batterie, justement, assurée par Paul Bostaph, a été un élément déclencheur de folie dans le public. Personnellement, je sens que Bostaph a beaucoup de réserves sur les anciens titres (où il n’a pas composé sa partie de batterie) et qu’il se libère vraiment sur les nouveaux morceaux du dernier album (« The Formation Of Damnation », « More Than Meets The Eye »). Mais l’homme de la soirée chez Testament a été le chanteur Chuck Billy : un charisme fou, moins d’air guitar avec son pied de micro (et plus en rythme), une voix, LA voix de la soirée. Le set des hommes de San Francisco est passé à la vitesse de l’éclair et a duré 40 minutes. Nous attendons maintenant qu’ils fassent une tournée digne de ce nom en tête d’affiche !

Setlist :1) Over The Wall – 2) The New Order – 3) Electric Crown – 4) Souls Of Black – 5) More Than Meets The Eye – 6) D.N.R. – 7) Three Days In Darkness – 8) Practice What You Preach – 9) The Formation Of Damnation
 

A peine le temps de se remettre de Testament, et d’aller chercher une bière, que Megadeth débarque sur scène. La batterie de Drover avec ses grilles, son rack circulaire et ses cymbales perchées, en impressionne toujours autant dans le public, et ce, depuis le retour du groupe en France au Fury Fest 2005. Le groupe nous a habitué à soit des prestations de grande qualité, soit des concerts très mauvais. Qu’en était-il au Zenith ?
C’était une prestation phénoménale du quatuor de Californie : tout d’abord, le son : IM-PEC-CA-BLE ! Je n’ai jamais aussi bien entendu Megadeth de tous les concerts où je les avais vus. C’était un vrai régal, si bien qu’on pouvait pleinement apprécier le show des américains. Ensuite, nous avons eu droit à une setlist best of très convaincante (même si certains d’entre nous auraient aimé avoir un « Mechanix » dans la foulée). Puis, les musiciens étaient au top de leur forme (le jour de repos la veille y est peut-être pour quelque chose). Même Dave Mustaine avait la pêche ! Sa voix, si atypique, était par moments difficile à apprécier, mais la plupart du temps, c’était très bien. Au niveau des guitares, Mustaine a été égal à lui-même : nickel. Mais c’était surtout vers son compère Chris Broderick que je voulais me tourner, étant encore une fraîche recrue dans le groupe. Et bien il m’a subjugué : du plaisir à jouer et avec le sourire, un type vraiment à l’aise avec ses guitares et les morceaux de Megadeth, des soli monstrueux, un bon feeling de la scène et des déplacements fréquents. Bref, Broderick fait complètement oublier Glen Drover, le précédent guitariste. En parlant de Drover, passons à son frère, le batteur Shawn Drover : il a été bon, ne commettant aucune erreur. On sentait en lui de la marge de manœuvre, c’est pourquoi je fais partie de ces gens qui aimeraient le voir se libérer un peu plus en concert. Enfin, James LoMenzo a été très bon, bougeant beaucoup et haranguant la foule. Justement, parlons du public : du délire ! On aurait cru que les gens étaient venus pour Megadeth ce soir là. Il y a bien sûr eu la communion avec Mustaine pendant « A Tout Le Monde », mais ça a été ça tout au long du concert. Il y a eu un exemple frappant d’intensité à un moment : après « Symphony Of Destruction », le groupe s’est éclipsé derrière la scène, et Mustaine est revenu seul, bien illuminé par les projecteurs. C’est alors qu’avec le sourire, il a regardé le public, a levé le bras, et les fans ont crié la gloire à Megadeth. Des frissons se sont emparés de pas mal de gens à ce moment là.
Bref, Megadeth, je gâche déjà la lecture de la suite, mais c’est parce que le groupe le mérite, a tout laminé au Zenith. LA prestation de la soirée, et un Megadeth des très grands jours pendant 1 heure. Vivement la sortie du prochain album et là aussi, une tournée en tête d’affiche.

Setlist :1) Sleepwalker – 2) Wake Up Dead – 3) Take No Prisoners – 4) A Tout Le Monde – 5) Skin Of My Teeth – 6) She Wolf – 7) Darkest Hour – 8) Symphony Of Destruction – 9) Sweating Bullets – 10) Hangar 18 – 11) Peace Sells – RAPPEL – 12) Holy Wars

Cette fois-ci, le temps d’attente a été plus long avant Judas Priest, et la nouvelle bière a été descendue tranquillement. Le fait de sortir du Zenith pour prendre de l’air frais a eu un autre avantage que celui de se ressourcer : en revenant dans la fosse, j’ai pu voir le décor des metal gods entièrement monté : un effet de surprise donc. Ce décor était assez sobre mais efficace, avec en fond Nostradamus (nom du dernier album), aux yeux aux multiples couleurs changeantes, une estrade avec des marches, 2 promontoires en symétrie, une batterie très haute (sur l’estrade) et donc toute la place pour les musiciens à cordes en bas.

Dès l’intro puis l’interprétation de « Prophecy », ça a été le drame pour moi : un son de guitares / basse trop fort. J’étais positionné dans la fosse, en plein milieu, à environ 25 mètres de la scène et j’ai vu de nombreuses personnes se tenir les oreilles au cours du concert. Les ingés sons et leur inconscience… Ils méritent des cures de concerts forts à longueur de journée pour qu’ils comprennent leur bêtise.
Qu’importe, nous étions là pour voir Judas Priest, et le groupe, aux dires de ceux qui les avaient vus en 2008 en Belgique, était plus en forme. Tant mieux ! Rob Halford, le chanteur, est apparu sur l’un des promontoires, par le biais d’un ascenseur caché. Je l’ai trouvé plutôt bon, et même impressionnant de charisme. Par contre, dans les aigus, on voyait qu’il avait du mal, grimaçant et se recroquevillant comme un vieillard. Pour ma part, je vais être franc : je me suis ennuyé ferme musicalement durant toute la prestation du groupe anglais. A part quelques soubresauts trop brefs, les morceaux de Judas Priest ne pétaient jamais ! (même en solo de guitare). Il n’y a pas photo entre un Iron Maiden et un Judas Priest
Le duo de guitaristes KK Downing et Glen Tipton a été plutôt bon. J’ai eu une préférence pour Glen Tipton, que je trouvais plus carré dans ses soli et plus communiquant avec le public. Ian Hill ne m’a fait ni chaud ni froid à la basse. Enfin, le batteur Scott Travis, je l’ai trouvé ridicule : il était sans arrêt en train de jeter en l’air sa baguette droite, la faire tourner dans sa main, faire de petits lancers avec la gauche pour la rattraper à l'envers, le tout, avec son lot de ratés bien sûr… Du rififi pour le moins bon batteur de la soirée, et une double pas si carrée que ça quand il envoyait le paté.
Judas Priest, je l’ai dit, ne m’a pas régalé, loin de là. J’ai trouvé leur concert mou, long, et ce ne sont pas les petits évènements scéniques différents (Rob qui « arrive » en moto, qui vient sur scène avec un drapeau bleu-blanc-rouge, les changements d’arrière-plan, etc.) qui m’ont fait changer d’avis. Heureusement, il y a quelques morceaux de leur setlist qui haussaient le ton (notamment "Painkiller"), mais pas assez. Je ne retournerai plus voir Judas Priest, à moins, une nouvelle fois, que leur(s) manager(s) nous ponde(nt) encore une affiche dantesque avec de telles premières parties.

Setlist :1) Down Of Creator (intro) – 2) Prophecy – 3) Metal Gods – 4) Eat Me Alive – 5) Between The Hammer And The Anvil – 6) Devil’s Child – 7) Breaking The Law – 8) Hell Patrol – 9) Death – 10) Dissident Aggressor – 11) Angel – 12) The Hellion / Electric Eye – 13) Rock Hard, Ride Free – 14) Sinner – 15) Painkiller – RAPPEL – 16) Hell Bent For Leather – 17) The Green Manalishi – 18) You’ve Got Another Thing Comin’ – RAPPEL 2 – 19) Living After Midnight

Au Zenith :
1) MEGADETH a dit : “Killing is my business, and business is good !
2) TESTAMENT a dit : “The legacy : into the pit
3) JUDAS PRIEST a dit : “Sands of time : solitude