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lundi 7 novembre 2011

Coilguns

Jona Nido

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Membre de The Ocean, Jona Nido revient pour nous sur son nouveau projet, Coilguns. L'homme est bavard, chaleureux et par dessus tout, dégouline de passions pour la Musique. Si après avoir lu ça, vous n'avez pas envie d'écouter Coilguns, je ne comprendrai pas.

U-zine : Salut Jona ! Peux-tu te présenter puis en faire de même pour ton tout nouveau groupe Coilguns ?

JONA:Bonjour, je m'appelle Jona Nido, 25 ans, pédophile et collectionneur de cloches normandes. Avant de m'intéresser aux enfants j'ai fais pas mal de guitare, depuis que j'ai 13 ans pour être exact. J'ai joué dans plusieurs formations (Switchback, Kehlvin) avant de rejoindre The Ocean en 2007.

Coilguns, ce sont trois mecs qui trainent / jouent ensemble depuis dix ans et qui après avoir eu l'impression d'avoir atteint une certaine maturité, ont décidé de monter un groupe de hard, un vrai, avec la même motivation et l'excitation de quand on avait 14 ans.

Coilguns est un groupe live, qui enregistre live, qui sonne live, qui joue ultra fort et où tout fonctionne au feeling et au contact visuel. Voilà pour la partie sexy. Place à l'histoire.

Retour au mois de décembre 2010 où je passais un mois merveilleux à New York et lors d'un jour presque comme les autres, j'ai acheté une nouvelle guitare et ma foi, l'inspiration m'est tombée sur le coin de la gueule. Dans la même journée j'ai écrit les trois morceaux du split. Vu qu'avec Luc et Louis nous avions vaguement évoqué l'hypothèse de remonter un projet, je leur ai envoyé les pistes de guitares…Ils ont accroché et du coup, j'ai booké le studio Artefact de notre pote Steve Notari pour mon retour des US.

Avec 2 heures de répète / mise en place, sans Louis, nous étions prêt à aller boire du rhum et fumer des pétards au studio. Puis ce qui était sensé être un groupe gag, rempli de D-Beat avec des riffs pas originaux mais qui nous font marrer, s'est transformé en un groupe avec des compos qui tiennent la route! Nous étions probablement les premiers surpris! Puis les choses se sont enchainés, notre ami Frank Hueso qui s'est entre-autres occupé du son d'Hacride, nous a contactés et désirait mixer ces morceaux. Ensuite nous avons confirmé notre premier show qui s'est avéré être la première partie de The Dillinger Escape Plan. Un mois avant le show nous n'avions que dix minutes de musique à jouer!

Du coup, Luc et moi avons passé l'été a répéter six heures par jour et une semaine avant le concert on avait trente minutes de musique supplémentaire! Comme on est frénétique on s'est dit:

" Pourquoi pas enregistrer tout ça live chez Steve en quelques heures, le faire mixer, masteriser par notre pote Julien Fehlmann en quatre heures et fabriqué nous même cent cinquante exemplaires de ce disque le jour avant le concert?"

Et voilà. Coilguns c'est tout ça.
 
 
U-zine :Avant d'aller plus loin, je me dois de te poser cette question. Franchement, tu te rends compte que tu es le sosie vocal de Greg Pucciato (The Dillinger Escape Plan) ? Tu le vis bien ?
 
LOUIS: Je vois vraiment pas le rapport, mais c´est marrant comme question. Greg est un type sympa et définitivement un bon front-man, mais on a pas grand chose en commun. J´aime pas trop ses trucs à la faith no more et je ne suis pas un fervent body-builder. Cela dit, j´ai beaucoup de respect pour le personnage et c´est pas vraiment difficile à vivre comme comparaison, au détail près que je m'en cogne pas mal et que lui aussi vraisemblablement.

(ndlr : Je me rends compte à ce moment là que ce n'est pas Jona mais Louis qui chante sur l'EP. Fail)
 
U-zine : Vu l'emploi du temps chargé de ton groupe principal (The Ocean), comment trouves-tu le temps de composer pour Coilguns ?

JONA: Excellente question! Je n'ai pas de vie!

Plus sérieusement, ça fait quatre ans que je me dédie à The Ocean et que jusqu'à présent je n'avais pas vraiment eu l'opportunité ou l'envie de prendre le temps de le faire. Ce mois de décembre complètement "Ocean-Free", pas de job, je n'avais vraiment rien d'autres à faire et bien que je n'ai pas planifié du tout d'écrire quoi que ce soit durant mon séjour et ben j'ai pas eu le choix! C'est venu tout seul!

C'était d'ailleurs le plus mauvais moment pour commencer un nouveau projet puisque The Ocean n'a jamais autant tourné que cette année (au total nous aurons passé 7-8 mois sur les routes…) sans compter que pendant l'été entre deux shows / répètes / enregistrement de Coilguns nous faisions les festivals avec The Ocean!

Mais bon, quand on veut, on peut et résultat des courses, non seulement en huit mois, Coilguns a enregistré 2 EP's dont un signé (le split avec KUNZ) sur le label Berlinois Pelagic Records (sortie en septembre cette année) mais en plus nous avons même réussi à se caser une tournée européenne de deux semaines avant de partir pour la Chine avec The Ocean!
 
U-zine : A quand un premier album ?
 
JONA: Le plus vite possible! 2012 pour l'écriture et l'enregistrement après faut voir quelles genres d'opportunités vont s'offrir à nous! Sinon on continuera de fabriquer nos disques nous mêmes. C'est un système qui nous convient bien et en plus de ça, c'est viable.

Juste pour rappel, nous avons un deuxième EP qui s'appelle "Stadia Rods". Six titres, trente minutes de musique, Louis ne fait plus de basse, j'ai repris le rôle ainsi que celui de deux guitaristes en construisant mon propre pedal board avec beaucoup trop d'effets et en envoyant tout ça dans un nombre ridicules d'amplis de guitares, basses et de box. Ce dernier est disponible uniquement en live ou en m'envoyant un mail à coilguns666@gmail.com.
 
U-zine : Vous avez fait quelques dates en France. Comment un groupe aussi jeune a t-il eu l'opportunité de tourner dans l'hexagone ?
 
JONA: On est tombé sur le bon mec. Charly Lurat, Rust Booking, un Clermontois beaucoup trop jeune pour le boulot impressionnant qu'il fait. Nous n'avions que sept semaines pour monter la tournée. C'est un délai extrêmement court, voire impossible ici en Europe.

J'ai commencé à faire le boulot moi-même, mais c'était beaucoup trop…J'avais tous les problèmes d'artwork à gérer, la sortie du split, la promo…Et puis Monsieur Lurat a pointé le bout de son nez. A la base, il voulait uniquement faire un show sur Clermont-Ferrand. Puis, il m'a proposé de faire les dates francaises, puis finalement il a booké la tournée dans toute l'Europe et il nous a en plus accompagné pendant les 2 semaines. Notre but en tournée était de le faire chier de toutes les manières possible pour voir jusqu'où on pouvait aller pour le faire craquer mais ça n'a jamais fonctionné.

Donc en plus d'un type trop fort on a gagné un pote!

Un truc que j'ai toujours pas compris c'est pourquoi est-ce de la France que nous avons eu les meilleurs feedbacks? En tout cas nous nous réjouissons d'y retourner.
 
Comment ça s'est passé ? Dis nous tout !
 
JONA : Hyper bien, nous avons fait 4 shows, Nantes, Le Havre, Caen et Chambéry respectivement du samedi au mardi et même en début de semaine nous avions des turnouts plus que décent, du genre 50-70 personne. Disons aussi que tous les gens qui ont bossé sur ces shows ont vraiment fait un boulot de malade et ça a fonctionné! Pour une fois, tourner en France, c'était deluxe.

La petite anecdote sympa c'était à Caen lorsque Charly et Louis, un peu éméchés, ont décidé de pousser à bout une pauvre jeune fille qui avait elle aussi bu apparemment. C'est un peu difficile à expliquer mais en gros, ils prenaient une voix super aigu, du genre insupportable, et ils n'arrêtaient pas de dire tout et n'importe quoi à cette miss, si possible ils répétaient les mêmes trucs deux cent fois et elle a finit par agressé Louis physiquement. Hilarant, Nous en avons même une vidéo!!!
 
Tu m'as l'air stakhanoviste sur les bords, as-tu d'autres projets sur le feu ou dans un coin de ta tête ?

JONA: stakhanoviste? c'est quoi ça? un fromage?

On partage effectivement un certain goût pour le travail et surtout quand il s'agit de quelque chose qui nous anime, nous fait vibrer et que l'on fait surtout et avant-tout par passion. Dans mon cas, la musique, c'est tout ce je sais faire et ça fait dix ans que je m'y dédie corps et âmes…

Malheureusement ça ne suffit pas pour être un génie multi-instrumentiste et un super producteur. Il y a des centaines de projets dans ma tête qui ne verront jamais le jour juste parce que je ne saurai jamais comment transposer ces idées de mon cerveau en concret. Mais bon, peut-être qu'avec l'âge, ça va venir. Quand j'aurais plus de temps aussi…

Il y a effectivement un autre projet sur le feu…Personne n'en a jamais parlé avant et je ne veux pas trop en dire. Mais Loic (Chanteur de The Ocean) et moi avons plus ou moins un album de prêt (stade pré-production) et nous allons nous pencher plus sérieusement dessus d'ici la fin de l'année dans le but de sortir un EP l'année prochaine. C'est aux antipodes de ce qu'est et représente Coilguns et il n'y a que très peu de points commun avec The Ocean.
 
 
Quelle la suite des événements pour toi ? (entre Coilguns et The Ocean)
 
JONA: Ben là, vu qu'on s'est fait entubé le noeud (The Ocean), en bon français, et que la tournée US de 6 semaines s'est transformée en tourné avec Devin Townsend (ENNNOORRRMME) de 2 semaines et 2 autres semaines d'une tournée que nous avons booké nous-même sur place 10 jours avant, ben je vais devoir rentrer une dizaine de jours à la maison, me racheter un macbook puisque je me suis fait latter le mien il y a quelques jours ici aux US.

Après ça une tournée UK en co-healining avec Textures (une date en France est prévu à La Bastille à Paris le 3 décembre) 3 ou 4 autres shows en Headliner en France, Belgique et on va terminer mi-décembre par la Suisse et l'Allemagne.

Ensuite pendant les fêtes on va commencer à enregistrer les batteries pour ce nouveau projet avec Loic, écrire des nouveaux titres pour Coilguns. Si tout va bien, tous les week-ends de Janvier, Coilguns sera sur les routes Suisses.

Février commence l'enregistrement du nouvel album de The Ocean, en mars ça sent un peu l'Amérique du Sud et la Russie. Tout droit derrière Coilguns effectuera sa 2ème tournée européenne en compagnie de nos copains de Earthship (side project de Robin Staps) de fin-mars à mi-avril et puis pour mai, ça sent l'Australie. Cela dit rien, n'est confirmé, ni officiellement annoncé.

J'allais presque oublié. Pour la tournée Coilguns en mars-avril nous sommes fier d'annoncer la sortie de "Stadia Rods" sur un vinyle 10' sur le label écossais Dead Dead Dead Music.
 
Merci pour cette interview, un petit mot pour la fin mon cher Jona ?

Ben je vais profiter de l'occasion pour remercier les gens et groupes qui ont rendu possible ces dates françaises à commencer par Charly Lurat de Rust Booking, Sven et Véro de Hard Rock Mag, Doriane Lefebvre et ses protégés Cross Damage (hommage spécial à Derrick et les petites fraîches), Ginger Brain Man, Frank (la tarlouze) Hueso, Jérémy de Bluewave Prod, Julien et l'émission du Labo sur Nantes, Le Ferrailleur et pour terminer un groupe incroyable à checker si vous ne connaissez pas: NERV de Chambéry. Et aussi tous les fous furieux qui vivent là-bas.

Mercis à Jérémy de Blue Wave Production, à Louis pour son intervention et bien sur, à Jona pour sa passion.