Chronique Retour

DVD

09 décembre 2014 - U-Zine

Slipknot

Disasterpieces

LabelRoadrunner Records
styleNeo
formatLive
paysUSA
sortienovembre 2002
La note de
U-Zine
10/10


U-Zine

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Pourquoi parler d’un DVD plus de 10 ans après sa sortie ? Bah déjà, je fais ce que je veux. Ensuite, à un mois de la sortie de son cinquième album, il est de bon ton de revenir sur le témoignage d’une époque où, le meilleur groupe du monde suintait encore la haine par tous les pores de la peau et n'introduisait pas encore des morceaux chiants dans leurs albums. Mais surtout, lorsque j’entends des soi disant fans du groupe qui ne connaissent pas ce DVD, ça me rend très triste…Enfin, seulement durant les secondes qui précèdent le sentiment de bien être total qui m’envahit quand je tabasse à mort ces Jean-Foutre avec leurs propres godasses.

Retour donc sur ce qui doit être le DVD Live le plus matté par les metalleux de ma génération : Disaserpieces. Présenté dans un digipack sombre et classieux, celui-ci s'ouvre et dévoile deux DVDs, un pour le concert et un autre pour les bonus. On insert donc le premier DVD dans le lecteur et roulez jeunesse ! On tombe sur l’étoile à 9 branches du groupe qui présente les menus des 2 DVDs, avec par moment l’apparition de vers de terre rampant le long de l’écran : c'est jolie et ça bouge, c’est cool. Mais focalisons nous sur ce qui est dispo sur le DVD1 : le film du concert à l'O2 Arena de Londres le 16/02/2002, disponible avec divers options comme les sous-titres et le VIP, mais je reviendrais dessus plus tard, place au concert !

Le film commence avec l’ouverture des portes de la salle, des images des roadies, du merch, du groupe en backstage et le défilé d’une ribambelle de fans moches, jusqu'à ce que le samples de [515] commence. Les caméras se recentrent alors sur Slipknot avant leur montée sur scène, où l'on sent la tension monter parmi les membres, qui décompressent comme ils peuvent. Ça fait le con, ça se fait des câlins, ça se check ou comme Joey ça vomit et ça se pisse dessus.

Puis le rideau tombe , et là Jeannot, accroche toi à ton slip parce que ça va dérouler de la foulé ! People = Shit déboule dans un tonnerre à s’en arracher la gueule, « Let me see your hands in the fucking air, London » ! La salle est blindée, réagit au quart de tour aux invectives de Corey et quand celui- ci balance son « Here We Go Again Motherfucker », sur scène, comme en face, plus personne ne répond plus de rien. Faut dire, commencer par un des titres les plus violents et efficaces de leur discographie, sur ce point ça met du beurre dans les épinards ! Les guitaristes comme le batteur headbangent à qui mieux-mieux tandis que les percussionnistes et le DJ font le show lorsqu'ils ne sont pas occupés à leur instrument. D'ailleurs, durant ce tout premier morceau Sid part à tout à trac faire un slam, comportement en adéquation totale avec l'impression de chaos et de violence que l'on peut voir à l'image !

Pas l'temps d'niaiser, Mick balance direct le riff d'intro de Liberate, et une fois que tout l'O2 Arena se met à jumper à la demande de Corey, le morceau part et débute alors un montage complètement épileptique, ce qui permet de se rendre compte d'à quel point Slipknot à fait péter les moyens pour cette captation. Une trentaine de caméras, dont certaines placées directement sur les masques ,ont été utilisées, afin de permettre un montage extrêmement dynamique pour arriver à retranscrire l’essence même de Slipknot lors d’une de leur prestation live. Left Behind prend la suite, titre que je trouve un peu moyen en live mais qui n’empêche pas Sid de taper un stage diving d'enculé, en sautant des enceintes, et cela avant un Eeyore flamboyant de brutalité qui te retourne les fans façon Bagger 288 avec un Shawn qui commence déjà à foutre en l'air le décor de scène.

C'est après cette grosse salve de violence nécessaire que se glisse la première coupure dans le concert où, avec Skin ticket en fond, l'on voit l’installation de la scène et les roadies s’activer à tout mettre en place. Il y aura plusieurs coupures de la sorte tout au long du DVD, avec le Sound check, une séance de dédicace à Paris, l’installation des caméras sur les membres de Slipknot ou encore les rituels d’avant concert ( pose de masque, maquillage, enfilage des combinaisons etc...) Scènes toujours très intéressantes à visionner et qui aèrent le visionnage, celles-ci intervenant pour permettre quelques cuts dans le montage lors des temps morts sur scène entre les morceaux. Seulement, lorsqu'on les a vu une fois, ça suffit. Dommage qu'ils n'aient pas pensé à mettre une option pour voir le concert sans ces interludes.

Le concert reprend avec tout simplement le meilleur moment du DVD, une interprétation de Disasterpiece au poil ! Bon faut dire tout est réuni pour tirer le meilleur de chaque morceau : son surpuissant, light qui te ferait passer un concert de Jean Michel Jarre par une kermesse aux lampions et surtout des morceaux subjugués par un groupe au summum de sa forme, chaque titre est joué avec une puissance rare, chaque membre ayant un jeu fort visuel et n'hésitant pas à mettre juste ce qu'il faut en provocation pour faire réagir une salle complète qui mange déjà dans la main du frontman de Slipknot, qui est très en voix sur ce concert.

Bon même si je crève d'envie de continuer, tant tout est fou ici et qu'il y a matière à dire, on va arrêter là le track by track sinon on va y passer la nuit car Slipknot propose sur ce DVD une set-list best-of pour l'époque (et qui le serait presque aussi maintenant). On passe juste sur les points forts, comme les très malsains Purity et Gently, avec sur cette dernière de la mousse qui tombe en neige sur scène,qui vient renforcer le coté glauque et froid de cette excellente chanson. Un Eyeless du feu de Dieu et un The Heretic Anthem avec option Pyrotechnie à foison. Cette première partie de set se termine avec Spit It Out, où le désormais célèbre sitting fut justement popularisé par ce DVD ( ce qui n'empêchera pas les Français de régulièrement se planter dessus, comme à Paris en 2004) où Sid en ressortira cul nu et bien sûr un Wait and Bleed à l'intro chantée a cappella par le public puis jouée avec une vraie rage doublée d'une vibe bien malsaine où l’on peut voir un slammeur se briser la colonne vertébrale avant que le groupe ne quitte la scène.

Par contre non, je ne passerais pas sous silence le solo de Joey Jordisson, la batterie tourne, y’ a un pentacle en néon, okay, c'est beau on rigole, mais foutre-dieu ce solo ne ressemble à rien en plus d'être inutile ! De même qu'à force de voir sur mon écran le public en alternance avec le groupe, j’en vient à me demander si Fred Durst avait pas raison en disant que tous les fans de Slipknot sont moches… En y réfléchissant un peu mieux, bon déjà, je suis beau, donc ça peut pas être vrai, et puis ça se passe en Angleterre, donc normal que ça soit blindé de moches ! A noter que sur le DVD (sic)ness, ils ont rectifiés le tire. Ainsi, ils montrent pleins de plans de filles qui dévoilent leurs seins, ce qui entraîne du coup un visage flouté > on ne voit pas qu’elles sont moches. Problem solved.

742617000027 résonne dans les enceintes avant que Slipknot ne revienne avec un (SIC) dévastateur ! Déjà que sur album ce morceau vomit la violence, ici, elle gicle par tous les orifices comme s’il avait l'Ebola de la haine ! Et pour étayer mon propos, il y a qu'a voir ce mec en marcel dans la fosse avec des bras comme mes cuisses qui fout des patates de forain à tire la rigot tout autour de lui ! Dommage qu’il faille attendre la fin du DVD pour enfin voir des plans de guerre, mais faut dire, le morceau est joué avec une telle intensité qu’il ne peut en être autrement ! Bon ok, je suis médisant, sur la fin de Gently on voit un mec tomber raide après avoir reçu une droite, c’est furtif, mais une fois qu’on l’a vu une fois, c’est bonheur à chaque visionnage. Pour rester dans le thème « ratonnade et destruction de ton prochain » le DVD se termine sur un Surfacing où les toutes dernières cartouches sont lancées ! Les fans se foutent une ultime fois sur la gueule, les dernières pyros partent en l'air Sid se joint aux percus pour taper comme un sourd tandis que Corey hurle le refrain aux allures de catharsis. Faut dire, il avait prévenu le gaillard  que ça n'allait pas finir en happy end :« You are all going home in a bodybag » ; en effet, une fois fini, il ne reste que cendres, fumée et nez qui saigne après cette démonstration de force de A à Z et les membres de Slipknot quittent la scène un par un dans une ambiance apocalyptique.

Comme je vous l’ai dis au début de la chro ,le DVD nous offre aussi la possibilité d’utiliser 2 options durant le concert, la première se sont les sous-titres, qui permettent de faire du karaoké et donc de vous prendre pour Corey Taylor en sautant sur le canapé du salon, à noter que la transcriptions des paroles a dû être sous-traité par des Mexicains tellement elle paraît bancale par moment : erreurs dans les paroles, là on parle de phrases complètes changées du genre « Prepare You fucker » d’Eeyore qui devient « Give me my heat ».. . Wat ? Ou carrément des petits traits façon « putain j’ai pas compris, je laisse un blanc », ‘fin c’pas comme si y’avait juste à recopier le livret… Petit defaut donc pour cette option.

La deuxième et le « VIP » qui permet, lorsque le mot VIP apparaît en bas de l’écran , de voir des images bonus : le manager qui balance une bouteille sur un cameraman, Chris qui joue aux dés entre deux morceaux, les roadies qui font tourner la batterie de Joey et surtout Corey et Sid à deux doigts de se foutre sur la gueule ! (Même si on ne comprend rien à la situation sur le coup, ce passage est aussi présent sur le DVD des 10 ans D’Iowa mais cette fois ci avec le son, et on comprend que Sid va voir Corey pour récupérer sa caméra qu’il a perdu dans la fosse et #8 l’envoie chier royal, après un échange d’insulte et un awkward silence, le seul qui va voir Corey est Paul, qui sort un mémorable "Fuck him, fuck you. Don't worry about it", ce qui prouve une fois de plus qu’il était le ciment du groupe.( RIP bro’,à jamais dans nos cœur) D’ailleurs, à la fin du DVD et toujours grâce à l’option VIP, on peut voir qu’après le concert des fans sont venus rendre la cameras à SID, ce qui leur vaudra des câlins de l’intéressé , tout est bien qui finit bien.

Le DVD2 lui propose des bonus plus ou moins intéressants, comme par exemple les liens des sites internet, qui à l’époque déjà servaient à rien donc ça on s’en fout. Mais on a surtout le droit aux clips déjà sortis à l’époque et à la version studio de Purity, seul moyen officiel de pouvoir se l'écouter à l'époque, sauf si on avait pu chopper la toute première édition de l'album. Et mine de rien sans youtube à l’époque, tout ça faisaient vachement plaisir à avoir !

Les dernières options sont les multi-angles, avec la possibilité de suivre le titre Disasterpiece en plan séquence, au moyen de 5 caméras différentes, puis pour finir les titres People=Shit et The Heretic Anthem où l'on peut choisir sur quel membre de Slipknot on veut suivre tout au long du titre, par exemple, voir si Craig fait effectivement quelque chose dans le groupe ou admirer le tourné de baguette de Joey.

Disasterpieces est un DVD super complet, témoignage d'une époque où le groupe de Des Moines était au meilleur de sa forme. Peut être pas la plus folle, imprévisible et intéressante, le coté professionnel étant désormais trop ancré dans le groupe, mais celle où sa violence était assez maîtrisée pour produire des shows spectaculaires et montrant que Slipknot est une vraie machine de guerre en live, et est l’un des meilleurs groupe de sa génération. Bien sûr le DVD n'est pas exempt de défauts, quelques détails sont assez bancals et il faut pouvoir supporter un montage épileptique, mais la qualité est largement au rendez-vous, il serait peut-être temps à songer à une réédition Blu-ray, quand même.
 


1.(515)
2.People = Shit
3.Liberate
4.Left Behind
5.Eeyore"
6.Disasterpiece
7.Purity
8.Gently
9.Sid Solo
10.Eyeless
11.Joey Drum Solo
12.My Plague"
13.New Abortion"
14.The Heretic Anthem"
15.Spit it Out"
16.Wait and Bleed"
17.742617000027"
18.(sic)"
19.Surfacing"

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