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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Slipknot

Iowa

LabelRoadrunner Records
styleNeo-metal brutal
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2001
La note de
U-Zine
9.5/10


U-Zine

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Mais qu'est-ce qui leur prend sur U-Zine ? Ou plutôt, qu'est-ce qui lui prend à m.Kekchoz ? De chroniquer un album de Slipknot, à l'heure ou l'actualité du groupe est au point mort et sa popularité est loin d'être au beau fixe ! Et bien juste une petite envie de nostalgie. Car je suis comme une grande partie de ma génération, j'ai découvert le métal avec KoRn, Linkin Park ou même System of a Down, mais le nom qui revient le plus souvent est Slipknot, qui a initié une grande partie de ces jeunes là au métal extrême. Si l'album éponyme a fait connaître et exploser le groupe, Iowa les a installé confortablement en tête des combos préférés des ados, mais aussi de certains metalleux plus confirmés. Iowa et Slipknot ont marqués cette génération à jamais.

Je n'ais pas peur des mots, Iowa est bel et bien brutal ! Ce serait de la mauvaise foi de dire que Slipknot ne l'était pas. L'album débute sur [515], une intro d'une minute où hurlements déchainés et primitifs se marient avec les larsens et autres sons distordus. People=Shit démarre sans crier gare et la violence promise est bien au rendez-vous. Cet hymne résonne encore dans toute les têtes, et même dans celles des détracteurs : simple, efficace et destructeur, un morceau d'anthologie. Disasterpieces ne réduit pas la cadence et emmène l'auditeur dans le même tourbillon de misanthropie, jusqu'à l'arrivée du chant clair mesquin, toujours dans cette ambiance sale et dégoulante de haine. La fin se fera lente et lourde, comme pour mieux nous emmener au fond du gouffre. Magistral.

My Plague signe l'arrivée du single qui tue. L'ambiance y est beaucoup moins importante et pesante. Le refrain est catchy, la rythmique assassine, le morceau formaté de base, mais quand c'est bien fait, ça passe comme un godemiché dans l'anus de ta mère. Everything Ends reste dans la même lignée des morceaux efficaces, avec un riff plutôt entêtant, et un refrain encore une fois fait pour être scandé par la foule. Mais ce n'est rien face à The Heretic Anthem, l'autre grand hymne de cet album avec People=Shit. « If you're 555, I'm 666 », je suis sûr qu'un bon paquet d'entre vous qui ont connu le métal avec Slipknot l'ont déjà écrit sur leurs table de cours, dans leurs agenda, etc... Tout ça ne nous rajeunit pas ! Le titre en lui-même est un rouleau compresseur lancé à Mach 3 dans ta face. Double pédale de sortie, riffs simples, lourds et jouissifs, et un chant toujours maîtrisé à la perfection !

Le jeu se calme, l'ambiance se pose, la basse de Paul résonne, Gently s'installe. Le premier morceau plus atmosphérique de l'album nous montre une autre facette du combo, une musique sombre et crade, une facette bien trop souvent oubliée. Les samples de Craig et de Sid jouent beaucoup sur l'ambiance de ce morceau et en font une des pièces maîtresse de Slipknot. Une litanie noire, poisseuse et prodigieuse. Left Behind est un retour brutal à quelque chose de plus brut et de formaté. Le refrain est encore une fois une merveille (comprennez par merveille, une facilité déconcertante à fabriquer des refrains « de la mort qui tue »), et Corey nous dévoile toute l'étendue de son talent ! The Shape sonne quant à lui plutôt death, avec quelques changements de tempo et une rythmique un peu plus complexe. I Am Hated est un défouloir, un espèce de gros bordel organisé où Sid peut enfin se déchaîner sur ses platines. Les couplets rapés ne sont pas déplaisant et donne un coté « à l'arrache » et urgent. Ce défouloir mènera à une longue pause malsaine nommée Skin Ticket. A l'instar de Gently, ce titre de 7 minutes est empli de crasse et de pourriture. Les guitares sont malmenées et les samples ont encore une fois un rôle prédominant. Le chant plaintif de Corey est aussi une de ses grande force ! Encore un grand titre !

New Abortion et Metabolic sont des morceaux malheureusement moins marquants. Moins accrocheurs, moins interessants, ils ne sont pas des mauvais morceaux pour autant, mais font pâle figure face aux 10 bombes précédentes. Mais la fin de l'album est sûrement celle à ne pas rater. Le morceau éponyme au 15 minutes au compteur, débutant sur des hurlements stridents et lointains, puis sur la basse de Paul qui se fait encore menaçante. Le morceau avance crescendo, s'énervant de plus en plus, nous enfonçant de plus en plus dans la pénombre et la saleté. Le tout se finit dans le chaos total, nous laissant mourir seul à seul avec le son vrombissant de la basse, jusqu'à extinction de toute vie.

Iowa est un chef d'oeuvre, trop souvent sous-estimé par le « trve metalleux » qui voit en Slipknot le simple groupe de néo pour ados en mal de rebellion. A noter que cet album était extrêmement bien produit, merci Ross Robinson ! Le groupe a ensuite pris une autre voie avec Vol.3, mais ceci est une autre histoire, le groupe a changé, et je reste un grand fan de ce Slipknot qui représentait pour moi et pour toute une génération un groupe d'exception qui me permettait de m'échapper du monde qui m'entourait. Quoi qu'en disent les mauvaises langues : un album culte.

1. [515]
2. People = Shit
3. Disaster Piece
4. My Plague
5. Everything Ends
6. The Heretic Anthem
7. Gently
8. Left Behind
9. The Shape
10. I Am Hated
11. Skin Ticket
12. New Abortion
13. Metabolic
14. Iowa

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