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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Benighted

Carnivore Sublime

LabelSeason Of Mist
styleBrutal Death
formatAlbum
paysFrance
sortiefévrier 2014
La note de
U-Zine
9.5/10


U-Zine

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Depuis la sortie D’Asylum Cave, beaucoup de choses ont bougé chez Benighted : première vraie tournée Européenne, explosion de la renommée du groupe à l’étranger et changement de line up. Autant dire que nos lascars de Sainté’ étaient pas mal attendus avec ce Carnivore Sublime ! D’ailleurs leur label, Season Of Mist, en a bien conscience et se la joue « on a pas le trac » et annonce ce nouvel album comme le plus vicieux du groupe. Ce qui, à première vue, ne veut rien dire, mais prend tout son sens dès la fin de la première écoute : alors qu’on pensait tout connaitre du groupe, qu’ils ne pourraient pas allez plus loin, et bah non ! Les voilà qui reviennent avec un album de brutasse distribuant à tire larigot des baffes te faisant faire 3 fois le tour de ton slip avant de te mettre le cul à terre, les oreilles en sang tandis que toi tu en redemandes comme un con.

C’est simple, se prendre des morceaux comme Collection Of Dead Portrait dans les portugaises, c’est comme si le 2°REP venait te ratonner la gueule : ton crâne, c’est plus que de la pulpe.

Mais prenons les choses dans l’ordre, à commencer par le contexte. Comme depuis Icon, les paroles du groupe s’attardent sur un psychotique, retraçant toutes ses névroses et bien sur leurs causes ; celles-ci trouvant souvent origines pendant la petite enfance via divers évènements traumatisants comme des abus sexuels, de la maltraitance grave ou encore le tyrolien du Juste Prix.

Là pour le coup, c’est l’histoire d’un homme qui, ayant été abusé par sa maitresse à 7 ans, s’est retrouvé une fois adulte avec une femme lui rappelant cette maitresse. Celle-ci se retrouvant enceinte par accident et ne voulant pas la partager, il décide de la tuer puis de la manger afin de la garder en lui... Mais comme ce qui rentre ressort aussi en bout de chaine, pour éviter le vide de son absence, il mange son caca en cycle pour avoir sa femme pour toujours... Bon avec un concept aussi fort, je pourrais arrêter ma chronique ici et lui mettre 10 direct, mais ça serait passer à côté de pleins de choses !

Car musicalement c’est la rossée, et ça malgré les doutes que l’on pouvait avoir suite au départ de Liem, un des membres fondateurs mais surtout principal compositeur du groupe. Benighted nous sort ici son album le plus violent. Bien sûr cela se fait au détriment du côté plus Rock’n’roll ou des passages ultra dansants pourtant très bien réussis sur Asylum Cave, mais ne vous inquiétez pas, le tout est toujours servi par un gros groove de batard, et la férocité omniprésente de l’album vous force plus à essayer de retrouver où sont passées vos dents plutôt que de vous attarder sur ces considérations qui, au final sont bien peu de choses…

Ce sentiment de cuisage permanent de vos tympans se fait en partie grâce à Adrien, nouveau venu dans la bande, qui en plus de nous sortir des compos ne respectant aucunement les conventions de Genève, se permet quelques back vocals bien Hardcore du plus bel effet qui apportent un surplus d’énergie des plus judicieux. On ajoutera bien sûr à ça le soutien d’une batterie qui débranle la tête à qui mieux-mieux, mais ça on s’en doutait, tant Kevin nous a habitué à des performances de haut-vol et bien sûr au chant schizophrène de Julien, toujours aussi bien, qui donne à Benighted cette capacité à mélanger à son Brutal Death ses influences Grind, Core et bien sûr Black Metal. D’ailleurs il est à noté que les passages black sur cet album sont les mieux réussis du groupe, et ça même de l’époque où c’était le style principalement pratiqué par nos charmants gaillards.

Puisqu’on parle de black métal, venons en aux featuring, pratique désormais traditionnelle chez Benighted, car alors que d’un côté on a droit à un feat des plus classique avec le chanteur de Carnal Decay qui pose sa voix bien guttural sur June and the Laconic Solstice, de l’autre on a Niklas de Shining qui vient apporter sa voix et sa personnalité complètement pétées sur le titre Spit, et faut bien avouer que couplé à la musique déjà bien désaxé des Stéphanois, ça donne un titre qui tient toute ses promesses.

Pour conclure mon diagnostic, je dirais que celui qui voulait de la nouveauté sur ce Carnivore Sublime peut aller se rhabiller. Ici Benighted nous sort un album bon pour un étrillage en règle, fait pour déverser sa violence de la manière la plus efficace possible. On retrouve bien sûr les petits trucs qui font la particularité du groupe : les passages en Français, les petits coups de folie musicale qui s’intègrent au reste comme papa dans maman, mélange des styles et passage en mode « Groovy » mais le mot d’ordre est bien : brutalité et ça de la meilleure des manières possibles car avec des titres comme Les Morsures du Cerbère que je considère déjà comme un des meilleurs morceaux de toute leur discographie, les prochains concerts du groupe vont surement multiplier les éclatements de nez et retournages de coude dans le pit.


1.X2Y
2.Noise
3.Experience Your Flesh
4.Slaughter / Suicide
5.Spit
6.Defiled Purity
7.Jekyll
8.Collection of Dead Portraits
9.Carnivore Sublime
10.Les Morsures du Cerbère
11.June and the Laconic Solstice

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