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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Novembers Doom

Aphotic

LabelThe End Records
styleDoom Death Metal
formatAlbum
paysUSA
sortiemai 2011
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Faisons fonctionner votre imagination. Vous êtes dans une petite grotte glacée, autour de vous, tout est lumineux et très froid, pourtant vous vous sentez tout à fait à l'aise. Vous regardez à l'entrée de cette petite grotte, la vue sur le couché de Soleil, un Soleil très chaud, très rouge, qui fini d'illuminer un désert aride, sec et vide. Seul un arbre mort subsiste en plein milieu de ce décors, encore avec toute ses branches, mais plus aucune feuille, ni même à ses pieds. Un décors de fin du monde paisible, où l'espoir n'existe plus, où on attend paisiblement la mort, serein et conscient, en admirant le magnifique spectacle désolé qui s'offre devant vous. Vous avez alors un aperçu de l'image qui me vient à l'esprit quand j'écoute Novembers Doom.

Ces Américains originaires de Chicago se sont formés en 1989 et ont sorti leur premier album en 1995. Depuis, le groupe fait un étonnant sans faute, continuant son chemin, ponctuant sa vie d'un nouvel album tout les deux à trois ans, et subissant toujours quelques léger changements de line-up (Paul Kuhr est, d'ailleurs, le seul membre d'origine à l'heure actuelle). Les revoici en 2011 avec Aphotic, et, autant vous le dire de suite, la recette reste la même. Mais là est le talent du groupe, ils arrivent toujours à se renouveler sans changer ni leur son ni leur façon de faire ou de composer. La bande alterne donc toujours passages doom ultra lourds et puissants, et passages plus zen, sons clairs à la clé, le tout emmené par le chant tantôt guttural, tantôt intimiste de Paul Kuhr.

Je n'ai pourtant jamais considéré Novembers Doom comme un groupe dépressif, malgré l'étiquette « Doom/Death », j'ai toujours trouvé ce groupe très serein. Comme si leur musique n'était qu'on constat du monde qu'on ne peut changer, un triste constat éloigné. L'air de dire « Les gens souffrent, c'est triste, ça fait chier, mais il faut bien continuer à vivre ». Cette petite lueur d'espoir reste toujours cachée quelque part dans la musique de Novembers Doom.

Toutes considérations sentimentale mise à part, Aphotic reste irréprochable sur bien des plans. Le son est immense, massif et limpide, tout en restant très naturel (point important en 2011). Peu de gens pourront reprocher au groupe son manque d'évolution tant la qualité musicale reste au rendez-vous. Quelques surprises tout de même ? Du blast sur le plutôt énervé The Dark Host qui ouvre l'album d'une fort belle manière ! Un Harvest Scythe très pêchus (le plus pêchus de la carrière du groupe ?), et un excellent featuring avec l'incontournable Anneke Van Giersbergen reconnaissable entre mille, sur la très douce What Could Have Been. Dommage que l'ex-The Gathering ne s'illustre plus que dans les featurings plutôt que dans ses projets solos ces derniers temps.

Remarquable est le mot qui me vient quant il s'agit de faire un retour en arrière sur la discographie de Novembers Doom et sur ce 8e opus Aphotic. Il est étonnant d'ailleurs de ne pas voir le groupe plus souvent cité ci et là, les Américains sont si peu reconnus que ça dans notre microcosme métallique ? J'ose espérer que non. Aphotic est une réussite de plus, à mettre aux cotés de l'excellent The Pale Haunt Departure.

01. The Dark Host
02. Harvest Scythe
03. Buried
04. What Could Have Been
05. Of Age and Origin - Part 1: A Violent Day
06. Of Age and Origin - Part 2: A Day of Joy
07. Six Sides
08. Shadow Play

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