
La Maison Morte : un regard sur la scène metal russe en 2025
mercredi 13 août 2025
L'autre belge de la rédac'. Passé par Spirit of Metal et Shoot Me Again.
Le monde a changé le 25 février 2022. Tout Ukrainien, et la plupart des Russes, se rappelle ce qu'il faisait ce matin-là, quand la Russie a lancé son offensive à grande échelle dans le Donbass, région de l'est de l'Ukraine. Je ne reviendrai pas ici sur les circonstances géopolitiques de cette invasion, ni sur la situation datant de 2014 en Crimée (considérée par les Ukrainiens comme le « vrai » début de la guerre). Mais pour toute personne intimement liée à la Russie ou l'Ukraine, plus rien n'est comme avant cette date fatidique, depuis plus de trois ans maintenant.
J'en fais partie : les lecteurs attentifs d'Horns Up ont déjà pu lire mes pérégrinations slaves dans nos colonnes, y compris un concert d'Aria à Moscou en décembre 2023 – près de deux ans après le début de la guerre. De par ma relation personnelle avec la Russie, où j'ai rencontré mon épouse, dont la famille vit toujours à Moscou, m'est venue l'idée de cet article. Comment survit une scène musicale, dans un pays désormais au ban du monde occidental ? Entre groupes internationaux évitant soigneusement de s'y produire, tournées à l'étranger devenues beaucoup plus compliquées à organiser sur bien des plans, nécessité parfois de s'exiler pour survivre, une scène locale survit néanmoins toujours à Moscou. Je vous propose de vous y plonger, le temps d'un article qui ne se voudra ni politique, ni accusateur : un simple regard « de l'autre côté du Mur de Fer », comme cela pouvait se faire en des temps qu'on croyait révolus.
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Comme je l'ai dit, tout le monde se rappelle ce qu'il faisait le 25 février 2022. Pour ma part et pour le détail, j'étais en Finlande, encore ivre dans le canapé d'un capitaine de bateau rencontré à Helsinki et avec lequel j'ai probablement rendu le plus beau des hommages à la mémoire d'Alexi Laiho. La nouvelle de l'invasion de l'Ukraine a dégrisé tout le monde et à l'époque, l'aspect personnel – et politique – de la chose dépassait bien sûr les questions que je pouvais me poser concernant son influence sur les scènes musicales russo-ukrainiennes.
Pourtant, c'est bien dès les premiers jours qui ont suivi l'entame de la guerre que les annulations de tournée ont commencé à tomber. Green Day, Iggy Pop, The Killers, Bring Me The Horizon, Amorphis, Yungblud – pour ne citer qu'eux – annonçaient l'inévitable, poussés tant par des considérations sécuritaires (les concerts ukrainiens aussi étaient annulés), qu'éthiques. Tristes memorabilia de ces annulations : au ZigZag, temple metal à l'ancienne au coeur de Moscou où tous les metalheads du coin viennent acheter leurs t-shirts, leurs godasses gothiques et... leurs tickets de concerts, ceux du printemps et de l'été 2022 qui s'empilent derrière Emma, l'emblématique vendeuse. Au ZigZag, on vend en effet encore des tickets physiques, à l'ancienne, aux fans souhaitant garder un souvenir de leurs concerts. En 2025, presque aucun ticket n'est en vente, à moins de vouloir s'offrir le souvenir douloureux des annulations en cascade.
C'est dans cet endroit bien connu de la jeunesse métalleuse moscovite que je rencontre, cet été 2025, Alexeï Kochkin, organisateur de concerts, pour évoquer la situation. Son activité, naturellement, s'est largement réduite depuis trois ans. « Avant la guerre, j'ai notamment organisé des festivals et collaboré avec des groupes comme Mgla, Harakiri For The Sky, Sylvaine, Wardruna, Mortiis... On prévoyait un gros festival plus tard en 2022, Behemoth était prévu en tête d'affiche. Tout est tombé à l'eau, bien sûr. » En 2022, la Russie commençait qui plus est à peine à accueillir, à nouveau des concerts internationaux après deux ans de limitations liées au COVID-19. Les concerts d'Amorphis à Moscou et Saint-Pétersbourg en mars 2022, par exemple, allaient être les premiers à l'étranger pour le groupe finlandais depuis la pandémie. Au total, voilà donc en réalité cinq ans que la Russie est à peu près sevrée de tournées internationales.
Bien sûr, le plus grand pays du monde dispose d'une scène locale largement suffisante pour continuer à offrir des concerts de metal (et d'autres genres) à son public. Mais tous les groupes n'ont pas les moyens de tourner dans le pays. Comme nous l'expliquaient Gleb et Max de Grima dans une interview précédente : « En-dehors des considérations administratives, pour nous qui vivons à Krasnoïarsk, venir jouer à Moscou ou à Saint-Pétersbourg implique déjà une organisation compliquée. » Les trajets depuis la Sibérie jusqu'à l'ouest du pays peuvent prendre plusieurs jours s'ils se font en train, et coûter aussi cher qu'un vol pour l'Europe s'ils se font en avion. Bref : à moins d'être sûr de remplir une salle, effectuer une « tournée russe » est un pari risqué. Peu de grands noms, actuellement, sont capables de remplir assez de salles pour se le permettre. L'une des exceptions, c'est Aria, le « Iron Maiden russe », qui jouait occasionnellement par chez nous avant la guerre (ils se sont produits au Pyrenean Open Air), mais s'est depuis totalement tourné vers le marché interne, à l'exception d'une seule tournée... dans les pays délivrant encore des visas et disposant de vols directs pour la Russie (Chypre, Serbie, ex-URSS). Grima, récemment au Hellfest, ou encore Arkona, alternent tournées européennes et russes, sans rencontrer de véritable tollé à l'international. « Un groupe comme Arkona avait déjà établi sa réputation avant 2022. Je pense qu'ils n'avaient pas à s'en faire », relativise Alexeï. « Pour Grima, le timing était délicat, mais leur label a continué à collaborer avec eux et ils ont l'air de s'en sortir », ajoute-t-il. Il est d'ailleurs intéressant de noter que ces deux groupes sont signés sur le même label : Napalm Records.
Mais revenons à la Russie. J'avais pu croire, avec optimisme, que l'absence de concerts internationaux amènerait le public local à se rabattre sur les artistes russes émergents, et que la scène s'en trouverait ainsi, paradoxalement, dynamisée. « C'est ce que je pensais aussi. Or, on doit bien constater que ce n'est pas le cas. Les gens ne vont pas forcément regarder des groupes qu'ils n'auraient pas été voir en concert avant la guerre. Je n'ai pas vu de vrai lien de cause à effet », regrette notre interlocuteur. David, lui aussi organisateur de concerts et fondateur de l'agence Cool Jerks Booking, le constate également : quelques jours après ma rencontre avec Alexeï, je suis invité au Crypt Festival qu'il organise et dont je parlerai plus loin ; il m'y confessera avoir espéré bien plus d'entrées.
« Le problème pour les bookers, c'est que c'est une situation qui ne changera pas du jour au lendemain. Actuellement, j'essaie encore d'organiser quelques dates avec des contacts au Kazakhstan ou en Géorgie, par exemple. Mais beaucoup de tournées en ex-URSS se faisaient en collaboration avec des agences de tournées ukrainiennes, afin de faciliter les choses et d'organiser de plus grandes tournées », ajoute Alexeï. « Ils ne vont pas se remettre à faire des affaires comme si de rien n'était. C'est impensable », précise-t-il. Le tissu de la scène russo-ukrainienne, qui avait toujours été liée au-delà des tensions politiques, paraît déchiré pour de bon, qu'il s'agisse des tourneurs ou des artistes, dont certains entretenaient des relations amicales – on pense à Arkona et Nokturnal Mortum, autrefois très proches.
Céleste, As I Lay Dying... et c'est tout ?
Vous l'attendiez bien sûr : impossible d'aborder le sujet de la scène metal russe en 2025 sans parler du sujet qui a fâché toute l'Europe du metal ou presque, à savoir l'annonce en mars dernier de la tournée russe de Céleste. Une tournée prévue pour mai 2025, et qui ne se limitait pas à Moscou et Saint-Pétersbourg : les Lyonnais avaient annoncé des dates suivant grosso modo la ligne transsibérienne – Nijni-Novgorod, Kazan, Samara, Oufa, Ekatérinbourg, Omsk, Novosibirsk, Krasnoïark, Irkoutsk, Iakoutsk, Khabarovsk et jusqu'à Vladivostok. Un mois de tournée pour un tracé digne d'un bouquin de Sylvain Tesson.
Tollé bien logique sur les réseaux : annoncer une tournée russe, depuis février 2022, est politique – qu'on le veuille ou non. De mon côté, je n'ai jamais soupçonné Céleste d'autre chose que d'une naïveté confondante ou d'un manque évident de repères. En décembre 2024, soit probablement en pleins préparatifs de leur tournée, Johan Giradeau déclarait à Hard Force : « Mon rêve absolu, même si actuellement c’est difficile, serait de traverser la Russie en partant de l’Ukraine. Ce sont mes deux pays préférés. J’y suis déjà allé en vacances, j’adore cette culture. Nous nous y sommes déjà produits, mais seulement dans de grandes villes ukrainiennes ou à Moscou et Saint-Pétersbourg. Mais j’adorerais vraiment jouer dans d’autres cités, plus petites, de ces contrées. » Un rêve auquel je peux m'identifier, après tout. Mais la façon dont le groupe a effacé ses posts... et n'a plus communiqué via ses réseaux sociaux depuis le mois de mars, indique tout de même qu'ils sont conscients du malaise.
« Tout le monde était très excité à l'annonce de cette tournée », nous confie Alexeï Kochkin. « Mais ces endroits éloignés coûtent très cher en matière de logistique. Cependant, ce sont aussi des régions qui n'ont pour certaines que très peu d'accès à de la culture : le moindre concert serait complet. C'est plutôt l'entre-deux, entre Moscou et Khabarovsk, qui vendrait moins ». Le groupe peut répondre à ces suppositions, car – plot twist–Céleste... s'est bel et bien rendu en Russie. Les Lyonnais y ont donné plusieurs dates, probablement l'intégralité de celles prévues (des images de leurs concerts à Moscou, Saint-Pétersbourg, Kazan et... Irkoutsk sont trouvables sur Instagram et Vkontakte, le « Facebook russe », et si Céleste a été jusqu'en Sibérie orientale, c'est probablement qu'ils ont tenu leur tournée comme attendu).
Reste désormais à voir les conséquences à moyen et long termes pour Céleste, qui a récemment joué à l'Inferno Festival, en Norvège, et au Wacken – sans que cela fasse de vagues. L'émotion qui a suivi l'annonce de leur tournée, et qui a poussé des festivals (notamment le Samhain) à annuler leur venue, paraît retombée... dans certains pays. « Je sais que des tourneurs baltes, polonais et ukrainiens ont adressé une lettre commune à Céleste leur assurant que s'ils jouaient en Russie, ils ne joueraient plus dans leurs pays », nous affirme Alexeï. On touche là à un élément un peu cynique, mais fondamental pour comprendre l'absence de tournées et de concerts internationaux en Russie : les conséquences commerciales. Tout comme les marques internationales n'ont pas quitté le pays de Vladimir Poutine par pur souci éthique mais aussi pour s'assurer de garder leur « respectabilité », les artistes ont plus à perdre à jouer en Russie qu'à suivre le boycott. A fortiori les artistes metal, pour lesquels le marché des pays de l'Est est très important, alors que tourner (ou même jouer) en Russie a toujours été plus compliqué pour les groupes disposant de moins de moyens, même dans des circonstances normales. Le jeu n'en vaut pas la chandelle, et Céleste risque fort de s'en rendre compte.
Pour d'autres, par contre, c'est une autre histoire. « De plus en plus de rappeurs américains viennent jouer à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Pour deux raisons : d'abord, le boycott de régions comme la Baltique n'a aucune influence sur eux. Ils n'y ont pas assez de public pour que ça en ait. Et ensuite, ici, ils remplissent des stades et reçoivent de gros cachets », résume notre interlocuteur. Ainsi, Jason Derulo ou encore Lil Pump avaient des dates prévues en Russie au moment où j'y séjournais. Mais pas qu'eux. Au ZigZag, des tickets étaient en vente pour le concert... d'As I Lay Dying – ou plutôt de Tim Lambesis, vocaliste du groupe largué par ses camarades mais déterminé à continuer. La réputation de Lambesis (emprisonné pour avoir engagé un tueur à gages afin de se débarrasser de son épouse) n'a pas vraiment besoin de dates russes pour être ternie. Autre cas : celui de Joe Lynn Turner, ancien chanteur de Rainbow et Yngwie Malmsteen, qui n'a jamais cessé de tourner en Russie. Un pays où il déclarait récemment se sentir « à la maison », quelques années après avoir clamé son admiration pour le président russe. Les Hongrois d'Ektomorf, eux aussi, jouaient récemment en Russie, sans vraiment défrayer la chronique pour autant. J'ajouterai, par souci du détail (même si c'est une liste non-exhaustive), les modestes groupes de death metal Sadist (Italie) et Apofenia (Argentine). On le laissera bien volontiers à Alexeï : avec un tel line-up, difficile de monter un festival qui fasse rêver les foules.
Un festival (presque) comme les autres
Des festivals, de diverses tailles mais surtout underground en ce qui concerne le metal, il en existe toujours en Russie. Lors de chacun de mes séjours, je m'efforce d'en profiter pour voir en live l'un ou l'autre groupe ne tournant plus par chez nous (comme Aria) et en l'occurrence, j'allais enfin pouvoir voir un groupe dont j'ai déjà parlé dans ces colonnes : Vendel, auteur de l'excellent album Out in the Fields, l'une de mes pépites heavy de 2024. Direction le Punk Fiction, « skate-bar » punk situé dans un de ces endroits post-industriels réhabilités si typiques des pays de l'Est, pour le deuxième jour du Crypt Fest.
Les noms à l'affiche ne vous diront pas grand chose, mais les styles représentés sont étonnants : du heavy épique de Vendel, on passe à du death, du psychobilly, du black/death, du crossover/thrash et même... de la dungeon synth, en l'occurrence Morketsvind, pilier de la scène russe, qui est en plein set quand j'arrive sur place. Une ambiance surréaliste : devant... une rampe de skate, autour de laquelle sont assis les spectateurs, Morketsvind joue sa DS médiévale très classique mais majestueuse, et recueille une véritable ovation en fin de set de la part d'un public qui passera pourtant le reste de la journée à se taper dessus non-stop dans le pit (c'est-à-dire la rampe de skate).
Cet éclectisme, il est poussé par les circonstances, mais pas que. L'idée est d'additionner les publics, plutôt que de monter un festival de niche qui n'attirerait que les fans de black ou que les fans de death, nous explique David, organisateur du festival. Alors que ces dernières années, l'Europe occidentale est passée à une hyper-segmentation du marché des festivals, chacun restant dans sa niche, la culture metal en Russie est plus récente et l'enthousiasme de la jeunesse peut rappeler ce qui se vivait dans les années 2000 chez nous (j'en parlais aussi dans mon live-report du Darkness Over Tbilisi). Je l'ai encore constaté au Crypt Fest : la folie dans le public, notamment sur le set surpuissant de Deathwind (sorte de Bolt Thrower avec frontwoman), est quelque chose que je vois de plus en plus rarement chez nous. Pintes de craft (haute qualité) à 6 balles et enthousiasme général aidant, je finis même dans la fosse, c'est dire.
Si je tente, à chaque séjour moscovite, d'assister au moins à un concert, c'est aussi pour discuter à bâtons rompus avec des gens « normaux », plus jeunes et potentiellement plus ouverts que les générations précédentes. Il est rare de parler politique : dès que l'un ou l'autre semble partir dans une diatribe, dans un sens comme dans l'autre, il finit par hausser les épaules avec dépit, comme l'air de dire : « À quoi bon ? ». Le plaisir, cependant, de pouvoir discuter avec un « inostranets » – un étranger – est palpable, et je deviens inévitablement le centre de l'attention, étant littéralement le seul non-russe du festival. « On m'a dit que quelqu'un était venu de Belgique pour nous », s'amuse Lasha, bassiste de Vendel, que je dois bien (en partie) détromper. J'en profite pour discuter tournées avec le groupe : si Vendel est signé sur Dying Victims, label allemand parmi les leaders du heavy underground, aucune date européenne n'est évidemment prévue. Mais, petite exclusivité : un festival... français de heavy a bel et bien contacté en urgence le groupe, à la suite d'une annulation pour une date en septembre. « Mais les délais pour obtenir un visa peuvent être longs, nous avons donc dû refuser », regrette Lasha. Une chose est sûre, au vu de la qualité du concert que Vendel donnera plus tard dans la soirée, ne les ratez pas s'ils passent en France en 2026.
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Il est temps de passer aux conclusions, et elles seront multiples. Artemy Troitsky, célèbre critique rock russe exilé à Tallinn, soulignait avec un brin de cynisme dans le Russia Post : « Une part non-négligeable de l'audience des groupes de rock russe s'est exilée et vit dans des pays où, auparavant, ils n'auraient pas rempli de salles. Maintenant, oui. C'est une période faste pour tourner à l'étranger. » Mais si les groupes russes commencent à faire leur retour régulier dans nos contrées, je me sens bien forcé de conclure que dans l'autre sens, les choses ne paraissent pas proches d'un retour à une quelconque « normalité », du moins tant que la guerre en Ukraine fera rage.
Les seuls artistes décidant de se rendre en Russie le font pour des raisons, à l'heure actuelle, douteuses, cyniques ou naïves, mais la plupart de mes interlocuteurs le savaient bien : ils resteront isolés encore un bon moment. C'est toute une génération qui se retrouve ainsi prise en otage par un régime, du moins celle qui n'a pas pris la décision de s'exiler – et n'allez pas croire que ces exilés sont majoritaires : Moscou, en 2025, reste une ville vibrante, jeune et festive, malgré les circonstances. Tous ces jeunes ne sont pas anti-régime ; beaucoup, surtout, refusent d'en parler, préférant se réfugier dans la musique qu'il leur reste. Mais le politique n'était, quoi qu'il en soit, pas le thème de mon article. Car j'aurais alors dû aborder, et je le fais au passage, le cas presque drôle de Radio Tapok, sorte de « Sabaton russe » qui a débuté en faisant des reprises de standards du metal en russe (et est monté sur scène à St Petersbourg... avec Sabaton), avant de se faire finalement... financer par le gouvernement en 2023 pour composer un album basé sur des thèmes historiques évoquant la gloire de la Russie. Même le metal n'est pas imperméable à la propagande. Fort heureusement, pas de trace de t-shirts de Radio Tapok (dont la musique n'est pas inécoutable pour son style, loin de là) au Crypt Fest ou même dans la rue, mais l'homme remplit de grandes salles et est haut placé sur des affiches de festivals même généralistes. Mais c'est une autre histoire.
Certains, bien sûr, me reprocheront de ne pas poser la question dans l'autre sens : comment le metal se porte-t-il en Ukraine ? Le sujet vaut naturellement son article, et plutôt deux fois qu'une. Tous les groupes de metal n'ont pas la chance de Jinjer : 1914 et White Ward se voient annuler tournée après tournée, plusieurs musiciens – dont Amorth, batteur de Drudkh le temps de trois albums cultes – sont morts sur le front. Un jour, peut-être, je me saisirai de ce thème, là aussi à la faveur d'un voyage en Ukraine. C'est malheureusement très compliqué en l'état actuel des choses. Jusqu'à ce jour, il faudra se contenter de ce témoignage forcément parcellaire...
Des remerciements chaleureux et affectueux à toutes les personnes rencontrées pour les besoins de cet article, Alexeï et David en tête.