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samedi 31 juillet 2021

REVUE D'ACTU #39 : Joey Jordison, Dream Theater, Cradle Of Filth ...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Eté ou pas, l'actu metal ne se laisse pas enterrer. On aurait aimé s'en passer, mais la nouvelle de la mort de Joey Jordison a secoué toute la sphère metal. Un rappel cruel que nos légendes ne sont éternelles que dans nos coeurs, trois ans après la mort de Mark "The Shark" Shelton.

Le monde ne s'arrête pas de tourner pour autant : Cradle of Filth et Dream Theater font leur retour, il y a du prog et des side-projects qui valent le détour. Bienvenue dans la revue d'actu !

(Photo : Kieran Krud - Joey Jordison lors d'un concert de Slipknot à Sidney, en 2008 - Flickr)

Joey Jordison

Malice : Sale temps pour les légendes de notre adolescence. Après le décès inopiné d'Alexi Laiho en décembre dernier, qui en a initié beaucoup au bonheur du death metal mélodique et des descentes de manche, c'est désormais Joey Jordison qui nous a quittés dans son sommeil cette semaine, à 46 ans seulement. Le #1 était bien plus discret ces dernières années, et globalement depuis son départ de Slipknot en 2013, mais l'ancien batteur masqué était encore révéré par toute une génération.

C'est même frappant de voir tant de membres de groupes de thrash, de death ou de black rendre hommage à Joey Jordison à sa disparition, saluant son importance dans leur parcours : son jeu spectaculaire et la musique marquante de Slipknot ont changé des vies, ont été la porte d'entrée de beaucoup vers le metal plus« extrême ». Oui, ça en fait sourire désormais de repenser au fait que quand on avait 15 piges, le gang de l'Iowa était le summum de la brutalité à nos oreilles. Mais c'est un fait, et si de nombreux lecteurs de Horns Up en sont là aujourd'hui, c'est certainement en partie grâce à Joey Jordison et ses acolytes. RIP Joey, et merci pour nos plus belles années.

 

Dream Theater

Storyteller : Dream Theater prépare la sortie de son prochain album et bien sûr, ça ne peut pas rester inaperçu. Très modestement intitulé A View From The Top Of The World, ce sera le quinzième opus studio du groupe. Sept titres, tous très longs, avec un final de vingt minutes, laissent présager d’une musique progressive et créative dont on a l’habitude avec Dream Theater. La pochette s’inspire du rocher norvégien, le Trolltunga mais elle est aussi parsemée de symboles. L’album sortira le 22 octobre toujours chez Inside Out et toujours mixé par John Petrucci lui-même.

 

 

Ultra Balance

Dolorès : Si le nom JJS ne vous dit rien, vous avez pourtant peut-être déjà croisé son travail au sein des albums de Regarde Les Hommes Tomber, en tant que membre fondateur, compositeur et bien sûr guitariste.

On oublie la guitare, le black metal et on plonge dans son projet solo qui s'inspire de tous les autres univers qui l'étreignent : la musique électro, le piano, les ambiances plus intimistes. On y reconnaît l'ambiance plus froide qu'il a su créer dans son autre groupe, Sang Froid, orienté coldwave. Ici, Ulver, John Carpenter ou encore Agnes Obel sont les échos qui nourrissent son projet aussi minutieux qu'entêtant.

Ce premier EP, éponyme, tire son essence de la superbe œuvre qui l'accompagne, une gravure d'Aubrey Beardsley, Of A Neophyte And How The Black Art Was Revealed Unto Him. Tout est dit, tant dans le bon goût esthétique que dans cette illustration sonore d'une quête introspective et ésotérique.

 

Cradle Of Filth

Malice : Cradle Of Filth affiche une belle « régularité » depuis une vingtaine d'années : pour un album potable, voire mieux, un autre inintéressant, voire pire. Je schématise un peu, mais pour ceux qui ont conservé un peu d'intérêt pour le grand cirque de Dani Filth, la période post-Midian n'est pas un long fleuve tranquille. Le miracle s'appelait Hammer of the Witches, véritablement inspiré et meilleur album des britanniques depuis Midian ; il était suivi du navet Cryptoriana – The Seductiveness of Decay. Il est donc permis de rêver à un Existence is Futile intéressant. Ce premier single, "Crawling King Chaos", ne change pas la recette du groupe mais semble déjà plus pêchu que récemment, avec un Filth en voix. Concernant le clip ... non, on ne va pas faire de commentaire, vraiment.

Existence is Futile sortira le 22 octobre 2021 via Nuclear Blast et si ce n'est clairement pas l'album que j'attends le plus cette année, au nom du bon vieux temps, on y jettera une oreille.

The Night Flight Orchestra 

Malice : Le groupe « secondaire » de Björn « Speed » Strid de Soilwork s'est fait sa place sur la scène à des années-lumière du death mélodique de ces derniers : The Night Flight Orchestra, c'est du hard rock typé AOR et années 80 au sein duquel Strid s'éclate et étale toute sa palette vocale, aux côtés notamment de Sharlie d'Angelo (Arch Enemy). Gros fan du groupe, j'avoue avoir moins apprécié Aeromantic, sorti l'année passée un peu dans l'anonymat, et voir le groupe persévérer avec un Aeromantic pt. II ne me rend pas très enthousiaste. Le premier single « Chardonnay Nights », à découvrir ci-dessous, est cependant bien plus proche de la « vibe » eighties de l'excellent Amber Galactic, à mes yeux le meilleur album du groupe, et ça augure du meilleur !

Aeromantic II sortira le 3 septembre, le verdict n'est donc plus très loin pour les Suédois. Ce sera sur Nuclear Blast.

 

Remina

ZSK : Alors que le premier album de Light Field Reverie est sorti il y a moins d’un an, voilà déjà une sorte de side-project mené par les 2/3 du line-up, à savoir Heike Langhans (Draconian, ex-Ison) et Mike Lamb (Sojourner). Remina sera pourtant un projet un peu particulier, qui n’a pas vocation à sortir des albums, juste à proposer des singles dès qu’il sent l’envie de les sortir, sans pression. Si le duo cite des influences musicales larges, pour son premier jet qu’est "Aeon Rains", il n’y aura pourtant aucune surprise : assumé comme « Cosmic Doom », le morceau est dans la pure lignée de Light Field Reverie. Après un départ très atmosphérique qui évoque aussi logiquement Ison, on bascule vers des accents Gothic/Doom forcément très épiques. Le final est d’ailleurs assez fabuleux. On plane donc encore pendant magnifiques minutes en compagnie de la voix toujours aussi douce de Heike Langhans. On se demande malgré tout l’intérêt de lancer un nouveau projet pour faire peu ou prou la même chose que Light Field Reverie, mais la qualité est bien là et on verra bien si le duo explorera d’autres voies pour ses futurs singles. Amateurs de Ison, Light Field Reverie et bien sûr Draconian, gardez en tête le nom de Remina !

Soen 

Storyteller : Soen est un groupe qui veut faire plaisir à ses fans. Pour le Record Store Day, mi-juillet, ils ont sorti un EP de trois titres inédits de l’époque Lotus (leur avant-dernier album). Mais ce vinyle a aussi deux artworks qui sont des revisites de leurs précédents albums Lotus et Lykaia. D’ailleurs le nom ne trompe pas : The Unidscorvered Lotus. Puisqu’ils sont généreux, ils ne s’arrêtent pas à ça. Un des titres de ce mini est disponible en téléchargement et en écoute libre : "EMDR". Totalement dans la veine de ce que propose le groupe : un titre très mélodique, assez mid-tempo, avec quelques passages un peu alambiqués. Une belle petite découverte.

 

Aorlhac

Circé : Le retour d'Aorlhac en 2018 avec L'esprit des vents avait clairement marqué la scène Black Metal française, se positionnant comme fine fleur de la mouvance Black “médiéval”. Les occitans sortiront leur quatrième album fin septembre, à nouveau chez Les Acteurs de l'Ombre. Intitulé Pierres brûlées, il comportera neuf titres dont un premier extrait sorti cette semaine, “Au travers de nos cris”. Rien de bien nouveau au programme en soi, mais le groupe prouve ici encore que leur inspiration et leurs capacités de composition n'ont pas diminué avec les années. Ce premier single est une déferlante mélodique et épique qui fait son effet dès la première écoute et en fera sûrement un encore meilleur en live. Le charme du texte en français est toujours là lui aussi, avec un chant assez audible pour discerner les paroles sans enlever toute la hargne du chant saturé. Carré, propre et efficace, tout ce qu'on demande, au final.