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mardi 14 mars 2017

In Theatrum Denonium II

Théâtre municipal de Denain - Denain

Schifeul

Dans l'équipe car il était là avant.

affiche in theatrum denonium 2017

Après une première édition particulièrement réussie, Nord Forge remet ça avec une deuxième édition de son In Theatrum Denonium. Pour expliquer un peu le concept à ceux pour qui il serait encore inconnu, c’est un fest réunissant 4 groupes à l’orientation musicale lorgnant le plus souvent vers le black. Mais ce qui change et fait tout l'intérêt de la chose, c’est le lieu, car le I.T.D. prend place dans le théâtre municipal de Denain, théâtre centenaire faisant partie des plus beaux de France et est classé au répertoire des monuments historiques. Donc ça a grave de la gueule.

C’est à Uada que revient l’ouverture de cette deuxième édition et les Américains vont faire ça de manière ultra pimp en nous foutant d’entrée une énorme claque ! Pourtant on pensait qu’on allait l’esquiver la torgnole, car les gaillards ont pris un peu trop d’élan. Ainsi, après une loooongue intro au rideau fermé, où l’on voyait l’ombre du bassiste qui se faisait chier à attendre, le rideau s’ouvre enfin… Et l’on a droit à une nouvelle intro. De quoi foutre un théâtre bien rempli en facepalm. Heureusement, Uada va se rattraper avec un set ultime, à base de mélodies accrocheuses et de rythmiques catchy qui ont fait bouger quelques boules. Ici, le groupe magnifie son premier album Devoid Of Light joué en entier et on se laisse volontiers transporter par leur black mélodique.

Excellente surprise, surtout pour ceux qui comme moi, s'attendaient à revoir Mgla en concert, mais en version cheap, tant la comparaison avec les Polonais est facile (combo vestimentaire perfecto + capuche + visage dissimulé et musique assez proche). Uada tape fort pour son premier passage en Europe, à voir si l’impression reste la même dans d’autre condition, genre au Ragnard Rock Fest.

Deuxième groupe de la soirée, Harakiri For The Sky vient défendre ce soir III:Trauma, son dernier album sorti fin 2016 et plutôt bien reçu. Moi, j’ai entendu parler de ce groupe via ma copine qui est pas mal fan du truc et m’avait fortement conseillé d’y jeter une oreille. Bon, comme tout le monde, j’ai répondu “oui oui” et je n'ai pas creusé le truc. Voici donc l’occasion de découvrir ce que donne le combo autrichien. Pour l’occasion, je décide de pousser mon travail de journaliste à son paroxysme en vérifiant si les sièges sont aussi confortables que l’an dernier et c’est bien installé que je vais suivre le concert d’Harakiri For The Sky.

Premier point, le visuel très “simple” : style sobre des musiciens et pas d’effet visuel. C’est peut-être bête à dire, mais le cadre de la soirée magnifie les efforts donnés de ce côté-là, que ce soit sur les fringues, l’utilisation de corpspaint ou l’utilisation particulière de light. Ça fait donc perdre de l’impact aux groupes qui déboulent comme dans un concert de MJC. La preuve, ce sera le seul groupe de la soirée sans capuche sur scène.

Alors que les morceaux s'enchaînent, le concert passe plutôt crème, on ne s'ennuie pas trop et les titres passent plutôt bien à l’oreille, mais il manque un petit truc. C’est justement un de mes joyeux compagnons qui me fait remarquer que sa voix ne transporte aucune émotion alors que ça devrait être l'élément principal de ce genre de groupe. On a donc un chanteur qui récite son texte en criant fort… Mais à sa décharge, le gaillard devait être salement enrhumé, car entre les morceaux, il allait se vider le pif dans un mouchoir derrière la scène. En bref, on ne s'emmerde pas, mais concert assez anecdotique, heureusement que j’étais assis quoi. À revoir quand le chanteur aura pris son pschitt dans le nez que toi t'achètes, mais que t’utilises jamais.

Calling the Rain
Funeral Dreams
Dancing on Debris
Burning From Both Ends
Viaticum
Lungs Filled With Water
Jhator

Seul groupe français à l’affiche et principale raison de mon retour à Denain, The Great Old Ones vient à Denain défendre son excellent nouvel album EOD: A Tale of Dark Legacy. C’est d'ailleurs avec Searching for R. Olmstead, l’intro de ce dernier, que le groupe monte sur scène avant d'enchaîner sur les trois premiers véritables titres de cet album.

Si le groupe a renforcé son côté visuel, avec des musiciens vêtus de longs gilets munis de capuches couvrant leur tête et de pendentifs à l’effigie de Cthulhu, c’est surtout les lumières qui tapent encore une fois très fort avec un light show léché qui magnifie chacune des ambiances qu’apporte la musique du groupe. Enfin qui auraient dû, car le son lui n’est pas à la hauteur des attentes. Celui-ci est assez mal équilibré et, étant placé tout à droite de la scène, le son de la guitare gauche et du chant de Jeff Grimal me sont à peine audibles, m'empêchant de jouir des nombreuses nuances et variations de la musique de The Great Old Ones.

De coup me voilà un poil désappointé, je ne suis plus dans le mood et les titres me paraîssent un peu longs sur la fin. Ou alors peut-être que les nouveaux titres passent moins bien en live que ceux de Tekeli-Li , car quand vient Antartica, le concert semble prendre un second souffle ! Mais en fait non, ça retombe aussi rapidement à cause de ce problème de son. Vraiment dommage. Après Visions of R'lyeh tiré de Al Azif, The Great Old Ones terminent leur set avec Mare Infinitum et In Screams and Flames, EOD: A Tale of Dark Legacy a donc été joué en entier.

Après le concert n’était pas catastrophique, les Bordelais délivrent un concert de bonne facture, mais loin de ce qu’on a l’habitude de voir chez eux. Légère déception pour ma part, peut-être dûe un peu à de grosses attentes sur ce concert, mais beaucoup à un son naze, qui ont malheureusement installé quelques longueurs sur certains titres. Dommage encore une fois, mais on sait ce que le groupe vaut et gageons que la prochaine fois que je verrai les gaillards, ils me mettront la branlée habituelle.

Searching for R. Olmstead
The Shadow Over Innsmouth
When the Stars Align
The Ritual
Je Ne Suis Pas Fou
Antarctica
Visions of R'lyeh
The Ascend
Mare Infinitum
In Screams and Flames

C’est aux Belges d’Enthroned que revient la tâche de conclure cette deuxième édition du In Theatrum Denonium. Les ayant déjà vu plusieurs fois par le passé sans jamais kiffer la vibe, je décide de contourner la crise d’ennui en prévision en décidant d’aller essayer de retrouver ma jeunesse perdue en me frottant au pit. Et là, je ne sais pas si c’est parce que j'étais en mode bagarre ou parce que je n’attendais rien de ce concert, mais le set des Belges fut excellent !

Alors que d’habitude, je tiens juste deux morceaux avant d’aller voir ailleurs trouver une activité moins ennuyeuse, là je reste. D’abord à faire le fifou dans le pit avec les bons copains, puis à me manger volontiers les titres que le groupe va chercher dans ses 20 ans de carrière pour nous balancer à la tronche. Mené par un Nornagest bien en forme et pas avare en punchline (On n'est pas à Marseille ici ! ) Enthroned déroule un concert brut de pomme et sans bavure devant un public entièrement acquis qui balance du “Hail Satan” à qui mieux mieux. Le genre de truc qui te fait ravaler tes pensées à la “v’la le groupe trop surcoté” Là, je comprend l'engouement que peut susciter le groupe !

Pour sa deuxième édition, le In Thetrum Denonium répond à toutes les attentes et espérons que l'événement arrive à se pérenniser, mais au vu du sold out de l’édition, ça devrait le faire !