Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Chimaira

Chimaira

LabelRoadrunner Records
styleNew Way Of American Heavy Metal
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2005
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Après un second album encensé par la communauté metal toute entière et des tournées à n’en plus finir, on était en droit d’attendre beaucoup de Chimaira. Néanmoins, jamais, ô grand jamais, on ne pouvait s’attendre à une pareille évolution musicale, pensant que les Américains se contenteraient, comme la majeure partie des poulains de Roadrunner, de nous pondre un nouvel album plus catchy, plus bruyant et aux dimensions pré-formatées. Et bien, c’était mal connaître le combo issu de Cleveland qui a joué la carte de la complexité !

Exit donc les singles de 3 minutes avec des chants clairs à n’en plus finir et des ballades au piano qui donnèrent ses premiers émois à ma petite soeur. En effet, Chimaira a décidé de donner dans l’épique cette fois-ci avec des morceaux d’une durée moyenne de 6 minutes contenant au bas mot un solo à chaque fois. Et il faut reconnaître que la première fois, ça choque ! Je me souviens encore de ma première écoute il y a quelques mois trouvant cet album bien trop indigeste comme si le groupe voulait uniquement montrer leurs qualités techniques. Mais, écoutes après écoutes, la bête - ou plutôt la chimère en l’occurrence - se dompte, s’apprivoise et sa musique se conçoit clairement. Chimaira a donc décidé de faire dans le complexe préférant les influences thrash ou heavy de Slayer et Metallica, comme l’attestent les riffs acérés de Rob Arnold et Matth DeVries, à ceux des groupes de metalcore en vogue comme Killswitch Engage ou Unearth. Parlons en d’ailleurs de ce duo de guitaristes d’exception ! Là où les deux nous délivraient des riffs efficaces mais pas franchement originaux, le duo redouble d’inventivité pour nous sortir de je ne sais où des riffs à la fois heavy, lourd, entraînant et sans cesse renouvelés voire même des arpèges de toute beauté (écoutez Everything You Love)… Le pire, c’est que ces riffs restent graver dans votre tête à tout jamais comme l’intro de Inside The Horror.

Autre grande nouveauté au sein du sextet, la récente arrivée d’un monstre à la batterie, j’ai nommé Kevin Talley. Le jeune homme, qui a déjà un CV à faire baver tout batteur de death avec ses apparitions dans Dying Fetus ou Misery Index apporte une touche de fraîcheur à coup de double pédale - quoique, brutalité et force de frappe seraient plutôt les mots juste - à la musique du groupe. Rendez-vous compte, on retrouve quelques esquisses de blast beats chez Chimaira ! Violence, haine, brutalité voilà des termes utilisés dans le lexique du death et pourtant, cette fois-ci, cela colle parfaitement avec la musique des Américains, ainsi qu’avec la nouvelle tournure prise par la voix de Mark Hunter bien plus agressive et éraillée. D’ailleurs, ce dernier a pris de la bouteille tant il arrive à tenir des beuglements insensés ! Qui a dit Nothing Remains ? On ne peut seulement que regretter la quasi-disparition de ses murmures si oppressants qui auraient parfaitement collé avec cet univers sombre (Bloodlust) que se complait le groupe à développer tout au long des 60 minutes.

Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, Ben Schigel et Colin Richardson ont repris les reines de la production et du mix. Seul hic, sur cet album les samples de Chris Spicuzza sont relayés bien plus en arrière plan que d’ordinaire - mis à part sur Lazarus -, contrairement aux dires du groupe.

Enfin, pour les plus chanceux, ou les plus fans - c’est vous qui voyez - une édition collector est disponible avec deux chutes de studio et le live du Roadrage Tour disponible sur le DVD, mais en version audio cette fois-ci.

Au final, Chimaira nous revient avec une nouvelle petite bombe, l’effet de surprise en plus ! Cependant, ce disque mérite plusieurs écoutes pour être pleinement apprécié et ne convient pas à toutes les esgourdes. Il est indéniable que ce nouvel opus du combo, sobrement éponyme, symbolise l’album de la maturité, et on ne peut que s’interroger sur la future évolution du sextet pour la prochaine galette !?

Tracklist :
1. Nothing Remains
2. Save Ourselves
3. Inside the Horror
4. Salvation
5. Comatose
6. Left For Dead
7. Everything You Love
8. Bloodlust
9. Pray For All
10. Lazarus

Les autres chroniques