Articles Retour

Les archives de Nostalmaniac #4

dimanche 17 mai 2015
Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Ce 16 mai marquait le cinquième anniversaire de la mort de Ronnie James Dio. Impossible de passer à côté dans les archives tant le chanteur américain reste une icône du Heavy Metal et plus largement du Hard rock. De Elf à Heaven & Hell en passant par Rainbow et Black Sabbath. Plus qu'une voix, un homme avec un talent rare. Ce numéro lui est donc dédié et je vous propose quelques témoignages et des extraits d'interviews. On parlera aussi des posters du magazine allemand Metal Hammer, d'un Sabbat "trop Heavy", d'un Megadeth qui pose ses flight cases en Europe, Exodus qui rencontre le King danois, Metallica qui joue avec des nouilles, d'une photo prémonitoire de Iron Maiden, des "patineurs du Thrash Metal", Max Cavalera et Lemmy Kilmister, etc. C'est parti !

Autant dire, et sans surprendre personne, que mon premier contact avec Dio fut "Holy Diver" et CE morceau "Don't Talk to Strangers" qui reste mon préféré. J'ai découvert les trois premiers albums de Rainbow par la suite et un live me marquera à jamais, celui de Munich, en Allemagne, filmé en 1977, avec pour summum émotionnel le titre "Catch the Rainbow" (qui figure sur le premier album de Rainbow ou plutôt Ritchie Blackmore's Rainbow paru en 1975) ci-dessous.

Je laisse la parole à un autre amoureux de la carrière de Dio, Fabien Pinneteau (Infernö Records) : "DIO a tout d'abord été pour moi UNE VOIX avant d'être un chanteur ou un musicien Heavy Metal. Je m'explique... Le fait est que j'ai découvert R.J. DIO ou plutôt sa voix sans même savoir qui il était et sans avoir aucune idée de ce que pouvait être le Hard Rock ou le Heavy Metal .. C'était en 1974, j'avais 5 ans et quand "Love Is All" de BUTTERFLY BALL (Ndlr : l'opéra rock signé Roger Glover de Deep Purple) est sorti, il y avait comme quelque chose de magique transmis par cette voix et j'en étais complètement accro ! Dès que j'entendais cette chanson, j'arrêtais tout ! Plus tard, je l'ai redécouvert avec BLACK SABBATH et l'album "Heaven & Hell" alors que je faisais mes premiers pas dans le Hard Rock... Quelle joie alors de découvrir l'Homme derrière la voix de "Love Is All" et au fil du temps, son œuvre, ce qu'il avait fait avec RAINBOW ensuite en solo et dernièrement avec HEAVEN & HELL... Son influence restera à jamais dans le monde Hard rock et pour moi, il restera sans doute le plus grand chanteur Heavy Metal - pas seulement pour sa voix, mais pour ce charisme exceptionnel et cette "magie"... Mon titre préféré ? "Children Of The Sea" avec BLACK SABBATH."

Le batteur hollandais Bob Bagchus (Soulburn, ex-Asphyx) nous raconte aussi sa découverte : "Je me souviens avoir loué "Holy Diver" de Dio dans une librairie près de chez moi ("De Lutte") pour un florin néerlandais en 1985 et j'ai adoré. Après j'ai découvert "The Last in Line" (je trouvais la pochette impressionnante) et par la suite, j'ai eu la chance d'acheter ces LP dans la même librairie pour quelques florins. Sa voix collait parfaitement aux morceaux Heavy comme sur "Heaven & Hell" de Black Sabbath et j'adore aussi "Dehumanizer" Dio était un des meilleurs chanteurs Metal de la planète et il nous manquera toujours."



Ronnie James Dio évoquant la pochette de "Holy Diver" dans le Enfer Magazine de janvier 1984 : "Le dessin de la pochette est une illustration du titre "Holy Diver". Ce que je voulais, c'était de mettre sur la pochette une image choquante afin de faire réagir le public. De nos jours, tous les groupes mettent sur leurs pochettes des croix, des diables, des pentagrammes, des signes cabalistiques, du décor style "Stonehenge" et tous les symboles du mal, mais jamais personne n'est allé au bout de cette démarche et n'a stigmatisé le mal dans son ultime évidence : tuer un prêtre ! Alors, moi, je l'ai fait, afin que les gens me demandent :"Pourquoi as-tu montré le diable en train de tuer un prêtre ?". Ce que j'ai fait, n'est qu'une image, un reflet de nos a-priori. Car en fait comment peux-tu être sûr que ce ne soit pas un prêtre qui tue le diable ? (...) Personne ne peut être sûr que le diable soit vraiment le diable. Peut-être que ce que tu imagines être le diable est en fait un prêtre ! Peut-être aussi que le bien et le mal ont échangé leurs enveloppes et leurs formes. Ce qui signifie qu'il ne faut pas se limiter à la forme mais regardé à l'intérieur et contempler le fond d'un problème pour juger."

Le lineup de "Holy Diver", paru en mai 1983 : Ronnie James Dio, Jimmy Bain, Vinny Appice et Vivian Campbell.

Ci-dessous avec la mascotte Murray (et ... une main tenant le décor ! Regardez bien)


Une autre interview dans le magazine Best de novembre 1984 :"On me demande souvent si, dans Rainbow et dans Black Sabbath, je n'ai pas donné plus que je n'ai finalement reçu. C'est un peu vrai, même si je veux insister sur le fait que j'ai beaucoup appris de ces groupes et qu'ils m'ont offert la possibilité inestimable de me faire connaître d'un large public. Il est vrai que je n'étais pas totalement libre de faire ce que je voulais, que ce soit dans Rainbow ou Black Sabbath, mais j'y avais plus de liberté que les autres, car je faisais les vocaux, je n'avais pas à assumer les mots d'un autre, je me chantais moi-même, une bonne part de la musique de ces groupes venait de moi et je ne pouvais donc m'en sentir esclave.(...) Ritchie (Blackmore) déclenchait trop de conflits de personnes et changeait tellement souvent le groupe que celui-ci n'avait plus aucune personnalité, c'était Rainbow sans l'être. (...) Pour Black Sabbath, les tournées étaient mal conçues et le groupe se donnait beaucoup trop de vacances pour faire un travail sérieux."


Retour en arrière donc avec cet extrait d'interview à propos de son départ de Black Sabbath (en 1982) dans le Enfer Magazine de juin 1983 : "Le début de tous ces problèmes remonte à l'enregistrement de l'album live "Live Evil". J'ai été accusé faussement d'avoir modifié le mixage de l'album au moment où ils n'étaient pas présents dans le studio, afin de mettre en avant les vocaux pour mieux me faire valoir, par rapport aux guitares et à la basse. Bien sûr, cela est totalement faux car lorsque vous réécoutez l'album, on entend beaucoup plus la guitare et la basse que les autres parties musicales (...) Bien sûr que j'étais plus souvent au studio que les autres. J'étais là tous les jours, on attendait avec l'ingénieur leur venue. Ils étaient toujours en retard ou ne venaient pas du tout."

Black Sabbath avec Dio durant le "Heaven and Hell tour" au Hammersmith Odeon, à Londres, le 18 janvier 1981.


Dans le Enfer Magazine de Septembre 1983


"Je veux offrir un peu d'évasion. Quel intérêt y a-t-il à écrire sur la folie, la crasse, les scandales, les guerres et toutes les mauvaises expériences que chacun peut vivre chaque jour ? Je préfère emmener les kids dans un monde imaginaire grâce à ma musique"​ Ronnie James Dio, 1989.


Black Sabbath en 1992 avec le retour de R.J. Dio

Ronnie James Dio : 1942 - 2010.


Exodus et King Diamond ensemble le temps d'une photo... et d'un poster ! Celui du magazine allemand Metal Hammer en 1987. 



Et il faut reconnaître que les posters de Metal Hammer étaient mémorables. Une nouvelle preuve avec celui-ci de Kreator aussi en 1987


Les "German Speed Killers" ou le "Teutonic Big ..3" ?! Mille Petrozza de Kreator, Tom Angelripper de Sodom et Frank Thorwarth de Tankard dans un autre poster de Metal Hammer début 1990. Et ils sont toujours là aujourd'hui !


Sans oublier celui de Slayer avec la pochette de "Live Undead" au centre et les images de leur premier passage en Europe (notons en haut leur recontre avec un pack de Stella Artois - une bière belge - qu'on retrouve au dos de l'album "Reign in Blood" de 1986)


Megadeth dans le magazine anglais Kerrang! #139 de février 1987. Et en effet, le mois suivant la bande à Dave Mustaine débarque en Europe pour une tournée avec un premier concert le 6 mars à Londres, en Angleterre, à l'Hammersmith Odeon. Leur première date française aura lieu à Paris ... au New Morning le dimanche 15 mars alors que La Locomotive était annoncée. Flotsam & Jetsam qui devait ouvrir les hostilités ne jouera pas ce soir-là.



En 1988, Sabbat (Thrash Metal) est le groupe d'ouverture de la tournée du nouveau projet de Udo Dirkschneider (l'ancien chanteur d'Accept),  U.D.O., mais après seulement deux dates en Allemagne, ils sont renvoyés chez eux. La raison ? Sabbat est jugé "trop heavy" par le management de U.D.O. ! Notons que Andy Sneap, ancien guitariste de Sabbat, est aujourd'hui le producteur de... Accept (sans Udo Dirkschneider natürlich !)


En 1982, dans le Kerrang!, Neat Records présente le deuxième album de Venom, "Black Metal", comme "l'album Metal de l'année". Quelqu'un connaît ?!


Les jeunes Thrasheux américains de Death Angel dans le Kerrang! #163 de novembre 1987. Leur premier album "The Ultra-Violence" sortait quelques mois plus tôt. Et paf dans l'actu, un documentaire sortira prochainement.


Le combo Thrash/Death suisse Messiah sur scène fin des années 80. Je recommande l'écoute de leurs deux premiers albums "Hymn to Abramelin" (1986) et "Extreme Cold Weather" (1987).


Pas d'archives sans Iron Maiden ! Le lineup de 1980 au complet (Paul Di Anno, Dave Murray, Clive Burr, Dennis Stratton et Steve Harris. On appréciera l'image très prémonitoire d'un Paul Di Anno sous la guillotine. Un certain Bruce Dickinson (dont on est heureux d'apprendre qu'il a vaincu son cancer) prendra sa place l'année suivante. On retrouve cette photo dans le Metal Attack spécial Iron Maiden de 1990.


Chuck Billy de Testament au Monsters of Rock, en Allemagne, en août 1988 (Kerrang! #205 de septembre 1988)

Des nouilles et ... du Metallica en 1984. "Ride the Lightning" vient alors de sortir !

Rencontre au sommet en 1992 : Max Cavalera de Sepultura et Lemmy (Motörhead) dans le Kerrang! #376. Les Torvil et Dean (un couple de patineurs populaire à l'époque en Angleterre) du Thrash Metal selon le magazine.


A bientôt !

Remerciements à Martin Beerwölf (Black Death Nostalgia) et Born666.