Chronique Retour

Album

10 février 2015 - Michael

Sylosis

Dormant Heart

LabelNuclear Blast
styleThrash/Death metal
formatAlbum
paysRoyaume-Uni
sortiejanvier 2015
La note de
Michael
7/10


Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Sylosis fait partie de la nouvelle vague de groupes thrash/metalcore qui a déferlé dans la seconde partie des années 2000 dans le sillage de Machine Head (à côté de groupes comme Trivium ou Malefice). Formé en 2000, le groupe a sorti son premier album, Conclusions of An Age en 2008 chez Nuclear Blast. Les natifs de Reading distillent depuis lors un mélange de thrash metal, de metalcore et de death mélodique. De quoi réunir amoureux un public aux horizons très variés.

Nous voilà six ans plus tard, avec la sortie de Dormant Heart, quatrième album du groupe. 12 titres pour un peu moins d’une heure d’une musique mélodique, atmosphérique et brute, dans la lignée du thrash des 80s dont elle se veut l’héritière. En somme, rien de nouveau sous les tropiques, si ce n’est une certaine maturité.

Car si Sylosis a réussi à sortir de la masse, c’est bien grâce à leurs influences diverses et variées mais également grâce à un jeu progressif et technique. Et Dormant Heart fait précisément montre de ces qualités.

En termes d’instruments tout d’abord. Les licks de guitare en sont encore une fois le plus parfait exemple en alternant des mélodies intéressantes jamais cheesy et des riffs incisifs (on pense notamment à Dormant Heart, le titre éponyme, mais également à Harm). De même, la basse, bien qu’un peu plus en retrait, trouve tout de même à s’exprimer avec brio sur Overthrown. La qualité de la musique de Sylosis tient également à un jeu de batterie précis qui retient tout autant l’attention que les six cordes, et ce surtout dans les passages plus lents où elle devient l’instrument central (Calling souls, Dormant Heart, Quiescent). Il n’est pas très fréquent de trouver des albums à la frontière entre le thrash, le metalcore et le death mélodique où les guitares ne trustent pas toute l’attention.

En termes de composition ensuite. Le groupe ne s’enferme pas dans des structures de chansons trop convenues. Hormis Victims and Pawns et son refrain un tantinet répétitif, on peine à trouver des structures simples couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain qui sont légion dans le metalcore moderne où l’on troque volontiers l’originalité pour l’efficacité. C’est là où réside l’esprit progressif du groupe. Sa volonté de produire des titres plutôt atmosphériques se retrouve quant à elle dans des morceaux plus lents comme l’introduction Where The Wolves Come To Die ou encore Quiescent.

Malheureusement, Dormant Heart révèle son lot de faiblesses qui rend l’écoute intégrale de l’album d’une traite un peu fastidieuse. Premier constat : un sérieux manque de prise de risques. A l’exception du titre acoustique Quiescent qui vient terminer à merveille cet opus, on peine à s’enthousiasmer outre mesure. Le mix parfois un peu faiblard des parties acoustiques et des éléments d’orchestration n’aidant pas. Second constat, l’hétérogénéité de l’album. Si la seconde moitié avec des titres comme Indoctrinated, Mercy et son revival du thrash des années 80 ou bien encore Harm est excellente, Dormant Heart contient quelques purges qui ne sont pas sauvées par ses musiciens.

L’écoute de cet album me laisse partagé. D’un côté, on est conscient que Sylosis a gagné en maturité et propose un produit fini de bonne facture en poussant un peu plus loin leur musique (des vocals très variés, un riffing de qualité). Mais, de l’autre, rien de très catchy ni rien de très enthousiasmant à se mettre sous la dent et il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour finir cet album. J’en attendais peut-être plus.

1. Where The Wolves Come To Die
2. Victims And Pawns
3. Dormant Heart
4. To Build A Tomb
5. Overthrown
6. Leech
7. Servitude
8. Indoctrinated
9. Harm
10. Mercy
11. Callous Souls
12. Quiescent
13. Pillars Erode
14. Zero [The Smashing Pumpkins cover]

Les autres chroniques