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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Sylosis

Conclusion of an Age

LabelNuclear Blast
styleEpic Thrash Metal
formatAlbum
paysRoyaume-Uni
sortieoctobre 2008
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Ah ils cachent bien leur jeu les Sylosis, parce que lorsque l'on attaque cet album on est presque trompés par la pochette, c'est vrai une telle oeuvre, un arbre aux proportions inquiétantes qui prend le pas sur la civilisation en déclin, ça relève plus souvent d'un obscur groupe de death technique ou death tout court. Mais là il ne faudra pas longtemps pour que l'on comprenne que l'on est loin de ces rivages. Non, Conclusion of an Age est le premier véritable album de ce groupe anglais après deux mini, qui pour ma part sont passés totalement inaperçus. Mais je dois bien être le seul puisque les pontes de Nuclear Blast ont décidé de les engager et de les coller en studio avant de les lancer dans le grand bain des tournées internationales.

Alors ce petit tour d'horizon terminé, voyons ce qu'il en est de la musique. Du moment où je vivais en Angleterre, il me reste cette impression que les Anglais, lorsqu'ils sont fans, ils le sont jusqu'à l'extrême. Le culte qu'ils vouent à certains groupes est sans limite et ceci impacte sans aucun doute la création musicale. Et bien plus j'écoute cet album, plus je ressens un mélange de plusieurs groupes ou tendances qui ont marqué ou marquent encore les métalleux de sa Majesté. Certes, Sylosis possède son identité propre et se définit comme « Epic Thrash Metal » et 'est vrai qu'ils représentent un forme de thrash, et on sent que Testament n'est parfois pas si loin que ça. Mais certains détails ne trompent pas : le solo qui suinte le Dragonforce dans After Lifeless Years en est le premier exemple, ou encore un passage qui tire très légèrement sur le Maiden dans Last Remaining Light. Mais bon noyé dans la masse, on n'en fera pas grand chas, car après tout les influences ça existe et en saupoudrer sa musique n'a rien de vraiment scandaleux. Mais ce serait passer à côté des deux noms qui orientent une grosse partie de la musique de Sylosis : The Black Dahlia Murder et Killswitch Engage.

Le premier nom sera la tête d'affiche de la tournée à venir des Anglais, donc pas étonnant de leur trouver des atomes crochus : le début de Oath of Silence en est presque un hommage avec les blasts accrocheurs et le refrain qui a ce côté core / mosh et qui donne envie de secouer la tête. Dommage que le morceau ne garde pas le format dense des TBDM car il finit par tirer un peu en longueur et langueur, on a perdu toute attention avant que le titre n'arrive à son terme. Si l'on regarde de plus plus près, on s'aperçoit qu'ils se sont appropriés certaines rythmiques deathcore et les ont adaptées, ils ont enlevé le côté extra brutal en donnant des consonances thrash mais n'ont rien perdu de cette énergie, de cette fureur que l'on connaît. Une grande part de cette énergie est basée sur le jeu de batterie, rapide au niveau des pieds, souvent doublé par les guitares, ce qui donne une impression de mastodonte avançant d'un seul bloc. On a là un rouleau compresseur en action, et c'est bien là le siège du côté jouissif de leur musique :ce mur du son qu'on se prend dans la tête et qui nous emporte telle la tornade qui a ravagé le monde décrit par Sylosis.

Le deuxième nom cité est Killswitch Engage. Alors là c'est du domaine de l'évidence, vu que les parties en voix claires sont quasi-similaires, et d'ailleurs ce qui est encore plus frappant c'est ce qui se crée autour de ces dernières. On a cette impression que ce fameux rouleau compresseur s'arrête et qu'une phase mélodique prend le relai, s'installe et crée comme un dépression dans la tempête. Le temps s'allonge et on change presque de registre, écoutez After Lifeless Years pour vous en convaincre. Ce moment de répit n'est souvent pas installé dans la durée mais il a la mérite d'exister. Il apporte une touche de fraîcheur aux titres. Même s'il faut bien avouer qu'au final on ressent une pointe de frustration que l'élan général soit parfois brisé. En fait, à ramasser des influences trop variées et qui n'ont en commun que leur côté contemporain, on finit par créer un mélange qui manque parfois d'homogénéité.

Si j'ai développé une partie de cette chronique autour des influences principales de Sylosis, c'est pour souligner plusieurs choses : que si l'on excepte l'évident manque d'originalité à certains moments, on ne peut nier le fait qu'ils ont été capable de créer un mélange à eux. De plus ils ne restent pas statiques autour de ces deux pôles, ils ont des avantages qui leur sont propres : un nombre de soli et de riffs mélodiques impressionnants. Les guitaristes en sont friands et ils en font profiter l'auditeur. Autre avantage à double tranchant : ils ont bien compris les contingences du metal moderne : variété de la composition, gros son, blasts, chant clair, riffs archétypaux d'un genre (ici sans doute possible, le thrash moderne). Sauf qu'à la différence d'autres signatures de Nuclear blast, ils ne se compromettent pas à faire dans la demi-mesure, pas de chansons calibrées pour plaire aux foules, là on cartonne de bout en bout. Et je n'aurai guère besoin de vous expliquer que j'ai aimé et que vous devez poser un oreille sur cet album. Vous ne trouverez pas la perle rare du metal extrême mais un album au dessus du lot, agréable, qui s'écoute d'un trait et qui donne envie de voir le groupe en live.

1. Desolate Seas 01:06
2. After Lifeless Years 04:57
3. Blackest Skyline 04:56
4. Transcendence 04:
5. Reflections Through Fire 04:29
6. Conclusion Of An Age 05:40
7. Swallow The World 05:56
8. Teras 05:20
9. Withered 04:38
10. Last Remaining Light 07:39
11. Stained Humanity 04:29
12. Oath Of Silence 05:29

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