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jeudi 11 décembre 2014

Nemost + Winterburst + Nightcreepers

Scène Bastille - Paris

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Ce Lundi 22 novembre 2010, soirée métal à la Scène Bastille. Chargé de mon appareil, de mon petit calepin, et du poids d’une journée de merde, j’espère bien passer une bonne soirée de bon gros son et de headbang pour oublier tout ça.

Muni d’un précieux pass estampillé U-zine (en l'absence de Michaël, ne pouvant se déplacer), je rentre, en VIP, pendant les balances de Winterburst, le premier groupe à fouler les planches ce soir. Premier constat, le volume me semble plus raisonnablement fort que les dernières fois que je suis venu. Le batteur semble même frapper normalement, ce que je n’avais jamais vu dans cette salle, pourtant renommée. Et on me confirme alors que l'on a été autorisé, par je ne sais quel arrêté de je ne sais pas qui, à rajouter 10 décibels. Bonne nouvelle.

J’attends donc le début du concert dans les loges, entre les blackeux de Winterburst qui parachèvent leur maquillage en mangeant un morceau, les vikings de Nightcreepers qui se badigeonnent le visage de sang pour faire plus « trou iveul » (dixit Dani), et les death-mélodiqueux de Nemost qui, manifestement… ne sont pas là. Bonne ambiance, j’aime ; sentir la pression monter chez les autres, c’est presque aussi rigolo que quand c’est son tour de monter sur scène. Je profite donc un peu, puis retourne dans la salle, pour accueillir Winterburst.

Bon, j’avoue, entre les photos et les pogos, j’ai pas eu le temps de sortir mon calepin pour noter la setlist. Et de toute façon je ne connaissais pas les morceaux… Une chose est sûre en tout cas, c'est que Winterburst, c’est bon. Très bon, même. Du black très classique, avec quelques orchestrations. Pas le renouveau complet du genre, mais de l’efficace. On regrette tout de même l’immobilisme des deux guitaristes, et le chewing-gum du bassiste (corpse paint + chewing-gum = fail). Le hurleur est bien présent, et chauffe une salle qui se remplit doucement. Trop doucement à mon goût tant ce groupe mérite d’être vu et écouté. Le temps de prendre quelques photos, et je lâche mon appareil pour profiter un peu de la tempête qui me décrasse l’entre-deux-oreilles. Puis ça s’arrête, alors qu’on n’aurait pas craché sur un ou deux morceaux de plus. Mais c’est le jeu.

Changement de plateau, Nightcreepers vient s’installer.

Alors comment dire ? Nightcreepers, c’est un peu comme des pâtes carbonara : c’est bon. Très bon, même. Dès les premières notes du premier morceau (le grandiose Set Sails, et son riff-à-la-con-qui-reste-dans-la-tête-toute-la-semaine), tout le monde sourit benoîtement. Et on comprend mieux pourquoi cette mode du folk-metal a déferlé il y a quelques années : ça foutrait la pèche à une armée de dépressifs. Les gars connaissent leur affaire : on n’écume pas les salles de régions parisiennes depuis plusieurs années impunément. Ca bouge, beaucoup, et bien. Menée par deux frontmen impressionnants (Haraath – guitare, chant – et Danth – basse), une machine de guerre se met en marche, et ne s’arrête, malgré quelques soucis de son au niveau de la guitare soliste, que 45 minutes après, laissant tout le monde sur sa faim (punaise, les gars, elle est passée où « la Flotte impure » ?) Encore un gros show de NC, dont on attend vraiment de les voir sur des très grosses scènes.

Après un changement complet de plateau, la tête d’affiche de ce soir monte sur scène devant une salle enfin bien remplie. Nemost, death mélodique, nous présente un show carré, malgré quelques temps morts dus à des changements de gratte mal gérés par les ingés son (ranger le micro destiné à amplifier une guitare sèche, alors qu’il faudra le ressortir pendant le concert, c’est pas très malin). Mais ça passe malgré tout, grâce à un public surchauffé qui hurle des trucs rigolos (apparemment, en tout cas. Moi j’ai pas compris. Les private jokes, quand t’es pas dans le coup, c’est frustrant…). Une belle complicité entre le groupe et son public. En revanche, musicalement, j’accroche beaucoup moins : pas mauvais, du tout, mais pas franchement transcendant non plus. Ou alors j’étais fatigué, c’est possible aussi.

C’est donc un peu avant la fin que je quitte la Scène Bastille, avec une bonne cargaison de photos à trier, et un petit mal de nuque attrapé sur Nightcreepers, qui reste à mon avis un des groupes de la scène francilienne à suivre de très près.

Fikmonskov