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jeudi 11 décembre 2014

Thunderfest

Dans un champ - Carrières-sous-poissy

U-Zine

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Bonjour à tous et bienvenue à Carrières-sous-poissy en ce jeudi 13 mai 2010. C’est sous ce temps grisâtre et dans cette banlieue sans charme que je vous propose de suivre avec moi notre recette du jour.

Pour vous, et rien que pour vous, je vous propose aujourd’hui la grande recette du Festival raté !

Liste des ingrédients dans le désordre :

⇨ Une organisation qui ne fait venir qu’une réelle tête d’affiche en 3 jours dans un lieu assez loin de Paris pour faire fuir les parisiens et les provinciaux qui doivent prendre le train,
⇨ Des ingénieurs sons qui communiquent à voix haute avant, pendant et après les sets avec le groupe pour savoir ce qui ne va pas,
⇨ Une organisation qui monte la tente de la scène principale pendant un show,
⇨ Une organisation qui est agressive et qui ne répond pas aux questions,
⇨ Une organisation qui n'avait pas pensé à protéger les cables de la pluie,
⇨ Une organisation qui m’a donné un pass 3 jours sans même contrôler mon titre d’entrée,

Et saupoudrez le tout d’un amateurisme frôlant le ridicule. Bienvenue à la fête du village annuel de Pfaffenheim (Alsace) ! Ah non, même pas, j’avais oublié de parler de l’ambiance inexistante et de la moyenne d’âge de 17 ans. Au moins à Pfaffenheim on boit et c'est gratuit.

A mon arrivée, je suis le premier set de Livarkahil. Un Death thrash plutôt efficace. Néanmoins, c'est du déjà vu. Rien de très original mais il faut reconnaître que le groupe se donne pas mal. Toujours difficile de jouer face à 25 personnes. Derrière un son de batterie peu agréable, les guitares tirent leur épingle du jeu. Quelques riffs sont vraiment bons, et la voix hardcore du chanteur donne un tout au final plaisant. Après avoir passé en revu quelques chansons de leur premier album First act of violence, le groupe nous gratifie de 4 titres de leur nouvel album qui est en production dont The End of everything qui est la meilleure du set.

C’est alors que Como muertos arrive sur scène. Après 25 minutes de balance et de grand n’importe quoi, je commence à comprendre que la journée va être longue. Le groupe nous annonce qu’ils ne devaient pas jouer aujourd’hui mais qu’ils ont été appelé en remplacement. Ah oui, et puisque je ne l’avais pas encore dit, malgré le fait d’avoir demandé personne n’a su me dire le running order exact car beaucoup de groupes (dont Hacride) ont annulé leur venue. Il m’a été difficile de glaner le nom des artistes qui m’étaient inconnus. Et là, Mesdames et Messieurs, sous nous yeux ébahis, ce n’est pas une fois, ni deux fois, ni trois fois mais QUATRE fois que les plombs ont sauté durant le set !. Le chanteur, tablier de boucher et machette à la main nous a proposé un death métal plutôt efficace. La qualité du batteur n’y est évidemment pas étrangère. Le groupe a eu de l’humour mais n’a pu jouer que deux chansons en entière tout au plus. Les sourires sont vite devenus jaune devant une telle organisation. Le groupe repart la queue basse sous le regard gêné des… 40 spectateurs devant la scène, et des 20 autres allongés dans l’herbe froide.

Après une courte pause au fast food local pour me restaurer et restaurer l’état de mon épiderme frigorifié, je retourne de pied ferme au Thunder Fest. Ce petit interlude m’aura quand même permit d’écouter le dernier single de Sexion d’assaut. Un grand moment.

Le bruit court dans le fest que Hacride ne jouerait pas. Un énième bémol pour une programmation déjà fragile. Mais attendez… ce n’est pas fini.

Je profite dès lors du show de Endless Shiver. Groupe composé de 3 artistes, ils font profiter les 80 oreilles présentes d’un heavy métal de qualité. La voix du chanteur porte très bien malgré les coupures fréquentes de son du micro et son jeu de guitare est vraiment plaisant. Une très bonne surprise. Les riffs de guitares sont vraiment inspirés, parfois groovy et l’aisance à la guitare du chanteur est un régal pour les yeux et les oreilles. Je vais me pencher sur leur cas très rapidement.

C’est alors que les membres d’Equilibrium arrivent, prennent quelques photos avec des fans et semblent terriblement gênés par un festival vide, mort et indigne de leur standing. Cela parle beaucoup, avec l’organisation, avec leur agent, avec le staff… On sent le vent tourner.

On peut voir ici la grande protection face à la pluie du materiel, et le professionnalisme apparent.

Il est l’heure pour Nightcreepers d’entrer sur scène. Look Viking, peaux de bêtes, maquillages "Ensiferumien", on s’attend alors à entendre de bonnes choses. Après 20 minutes de balances CHAOTIQUES, le groupe commence dans une bouillie de notes. Petit à petit le son va s’améliorer et on va enfin pouvoir apprécier la prestation des jeunes parisiens. La voix du chanteur est puissante, et bien que l’on sent le jeune âge du groupe, la musique et plutôt bien rôdée. Les compositions sont surprenantes et quelques riffs sortis du chapeau m’ont vraiment entrainés dans ce monde épique qu’est celui du folk métal. Malgré la mise en retrait du son du clavier, et la mise en retrait scénique de l'accordéon, la prestation du groupe est vraiment intéressante. Par des mélodies catchy et de l’énergie sur scène, le groupe a réussi la difficile mission de faire bouger le public, -il est vrai- tout acquis à sa cause. J’ai hâte de revoir le groupe dans de meilleures conditions, en indoor.

Alors que tous s’attendent à voir Equilibrium jouer, gentiment assis sur un rondin de bois, j’attends patiemment que le groupe trouve une excuse pour ne pas jouer. J’aurais presque été gêné de voir un si bon groupe performer devant 40 personnes. Et c’est ainsi, tambour battant, que le groupe monte sur scène et laisse son crew annoncer que le groupe ne se produira pas. Je n’ai pas entendu l’excuse exacte, quelque chose comme « Equilibrium without Keyboard is not really Equilibrium you know » « security » « blablabla » « sorry », « see you at Heidenfest ».

Ai-je besoin de faire un résumé ? Les groupes présents auront tout fait pour jouer, mais dans de telles conditions ce fut souvent mission impossible. Le sort réservé au set de Como Muertos en est la triste illustration. Endless Shiver et Nightcreepers auront réussi à faire bouger le maigre public et je vais à coup sur me lancer dans l’écoute de leurs titres.

Au moment de partir, énervé de ce que j’ai vu et entendu aujourd’hui, le dénommé « Totoff » arrive à la rescousse et me sort la blague de la journée. « Ce n’est pas parce que les hommes ont soif d’amour qu’ils doivent se jeter sur la première gourde ». A méditer. Ou pas.

C’était Michaël, en direct du froid et de l’incompétence.

A vous les studios et encore merci Esprit Rock pour un si grand moment.