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jeudi 11 décembre 2014

Dark Funeral + Zonaria + Carach Angren + Nefarium

CCM John Lennon - Limoges

U-Zine

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Journée ensoleillée en ce dimanche 21 mars 2010. Un soleil déclinant, approchant de l’horizon comme approche l’heure d’un rendez-vous que les fans de black métal se devaient de ne pas manquer. En effet, pour le premier concert 2010 organisé par Execution Management, rien de moins de Dark Funeral. Sur les terres qui ont vu grandir Anorexia Nervosa en son temps, Limoges est depuis quelques années lieu de passage de groupes de black. SepticFlesh en mai 2009, Behemoth début 2008, Mayhem et The Old Dead Tree pour le festival de Noël 2007. Comparé à certaines villes très prolifiques en concert de black métal, Limoges est à l’honneur en moyenne une fois par an pour ce genre musical. Il était donc absolument impardonnable à tout bon fan qui se respecte de louper le passage des suédois au pays de la porcelaine !! Concert 100% étranger par ailleurs puisque les scandinaves sont accompagnés de leurs compatriotes Zonaria, des hollandais de Carach Angrem et des italiens de Nefarium. C’est partit pour le récit de la soirée … Bienvenue dans en enfer …

Il est tout juste 19h lorsque les italiens de Nefarium entrent sur scène. Avant même que la musique commence, le ton est donné. Au programme : corpse paint et non-sourire. Grosse mise en scène donc, comme c’est d’ailleurs souvent le cas dans les concerts de black métal. La scène justement utilisé à son maximum, le fond étant déjà occupé par la batterie de Dark Funeral (limitant ainsi la place). Fait étonnant, on trouvera sur les cotés des drapeaux aux couleurs du groupe ou de leurs albums (et ce pour tous les groupes de la soirée). C’est donc un black métal simple mais efficace que distille Nefarium. Le chanteur-guitariste concentrera la majeur partie de l’attention du public (est-ce dut à sa robe rouge très seyante ?) alors que le bassiste et le second guitariste se contenterons de headbang en échangeant de temps en temps leurs positions. Le son est tout à fait correct (on a vu des réglages au John Lennon plus désastreux pour certaines premières parties), mais comme toujours bien trop fort et avec une batterie légèrement trop bruyante couvrant par moment la voix. Utilisation de bouchon recommandé pour éviter les acouphènes du lundi matin ! Dans une ambiance basée sur les light rouges, Nefarium offre cependant une prestation de qualité, communiquant avec le public en voix black metal entre les titres. Ces derniers sont annoncés après quelques mots en latin (toujours très classe !). Leur set passe cependant à une vitesse impressionnante et en moins de 30 minutes, le groupe repart déjà.

Setlist Nefarium :

Lucifer’s Betrayal
To Nowhere
136 Bastard Priests
Hands Bleeding Fear
The Damned Descent
An Old Black Cage
Doctrina Haereticorum
Cumshot On The Holy Christ

Deuxième partie de soirée et ce sont les Carach Angren qui rentre en piste. Tout droit venu du pays de la tulipe et des moulins, le combo délivre un black métal symphonique qui rappellera aux plus anciens et aux plus nostalgiques certains aspects d’Anorexia Nervosa. C’est sur une scène tout aussi réduite que sur Nefarium que commence le set. Ici, c’est le clavier qui dénote du black métal plus classique de ces derniers. Le clavier (un poil pas assez visible) oscille entre ligne lead et nappes de son donnant une ambiance presque religieuse. A mon grand regret, celui-ci est trop souvent utilisé en tant que nappe de clavier, mais qu’importe le public est conquit, les circular-headbang vont de bon train et sous la couche de maquillage, on devine (ou pas) le plaisir de jouer des musiciens. Le son, quant à lui est sur la même lancé que le groupe précédent, et les lumières bien plus lumineuses (ce qui a permis aux photographes de se rattraper de la lumière rouge de Nefarium). Comme ces derniers, le concert passe très très vite et il est 20h juste passé lorsque le groupe quitte la scène.
 

La petite curiosité de cette affiche, si toutefois le terme est adapté, c’était sans nul doute Zonaria. Alors que les 3 autres groupes proposent du black métal, les suédois de Zonaria distillent un black-death métal tirant vers le mélodique. Rassurez-vous cependant, on est loin du death mélodique suédois à la In Flames ou At The Gates et c’est plutôt vers Dissection que le groupe trouvera ses fans. Loin de n’être qu’une interlude avant Dark Funeral, Zonaria maitrise incontestablement son sujet. Haranguant le public à coup de « HEY HEY HEY … », de dernier semble pour la plupart séduit. Moins de blast-beat, un peu plus de mid-tempo, des lumières bleutées, un éclairage plus poussé (sortant au passage du cliché black métal über true dark), sur une musique mélodique, et c’est au final l’un des point clé de la soirée. Le meilleur allié du groupe ? Son chanteur-guitariste (en oui, le 3ème de la soirée) qui non seulement joue à la perfection son rôle de frontman mais qui se révélera impressionnant de technique lors des solos. 40 minutes de set et plus s’en vont … Mon coup de cœur de la soirée !

Execution Management a joué finement en faisant commencer le concert tôt. En effet, un concert organisé un dimanche soir est toujours une possible source de problème. L’affiche indiquait donc : fin du concert prévu vers 23h, ce qui permettait à la plupart d’aborder la semaine suivante sans trop de fatigue. C’est donc avec satisfaction que je constatais que la salle John Lennon était pleine aux 2/3 lors de l’entrée en scène de Dark Funeral. 21h30 donc, les suédois tête d’affiche arrivent, corpse paint, new rock aux pieds et armure sur les épaules. Fort de leur nouvel album Angelus Exuro Pro Eternus qu’ils défendent ce soir, le groupe profite d’un espace scénique bien plus grand que les 3 groupes qui les accompagnent sur la tournée. Le set commence sur The End Of Human Race, tiré dudit dernier album (dont ils joueront au total pas moins de 5 titres sur 13). L’ambiance est sombre, presque pesante … Emperor Magus Caligula, toujours aussi charismatique semble être dans son monde, à l’image de Attila de Mayhem (qui était sur la même scène 2 ans plus tôt grimé en sapin de Noël). Dominator leur batteur est purement et simplement impressionnant de vitesse et de technique. Le moment fort de leur concert sera sans doute Stigmata, avec renfort de fumigène et de lumière depuis un caisson sous Magus Caligula. Seulement voilà … leur prestation m’a laissé perplexe … Le groupe ne bouge presque pas sur scène, si ce n’est un rare échange de poste entre les guitaristes/bassistes une fois tous les 3 titres. De plus, leur chanteur semble presque poussif, presque absent, communiquant avec le public que le strict minimum. Une prestation en demi-teinte pour ma part en comparaison à la présence scénique des groupes précédents qui cherchaient clairement à se démarquer. Dark Funeral est un groupe culte, qui comme bien d’autre (Slayer en tête, à titre d’exemple) a trop tendance à se reposer sur ses lauriers et ne cherche pas à innover. Dommage … Le concert sera cependant de qualité, très propre, permettant aux fans venu en nombre pour un dimanche soir de partir avec un bon souvenir.

Setlist Dark Funeral :

The End Of Human Race
Ravenna Strigoi Mortii
The Arrival Of Satan’s Empire
This I Have Spoken
Bloodfrozen
An Apprentice Of Satan
Stigmata
Atrum Regina
666 Voices Inside
Goddess Of Sodomy
The Birth Of The Vampiir
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My Latex Queen
My Funeral

A raison d’un concert par an 100% black metal, les fans limougeauds auront fait l’effort de se déplacer en ce dimanche soir, ce qui en soit est déjà une belle victoire quand on voit la fréquentation de certains concerts actuellement. Merci donc à Execution Management pour la soirée, et bisous-caresse au coupaing chroniqueur/photographe du webzine MetalShip.