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jeudi 11 décembre 2014

Slipknot + Slayer + Machine Head + Mastodon

Bercy - Paris

U-Zine

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Slipknot, Slayer, Machine Head, Mastodon à Paris - Bercy… Voilà l’affiche qu’il ne fallait pour rien au monde manquer en ce Samedi 23 Octobre 2004. Après 3 ans d’absence en France, revoilà donc Slayer en tournée dans notre beau pays accompagné des 9 masqués (ou plutôt 8, vu que #5 était absent) de l’Iowa prêts à donner le meilleur d’eux-même, pour ravir les 14 500 spectateurs du jour.
Afin d’avoir l’avis le plus objectif possible, nous avons préféré répartir les chroniques des groupes : Cannibal JC s’est donc occupé de Machine Head, Fabrice de Slayer et MarTin de Mastodon + Slipknot.

Ce fut donc à Mastodon, groupe très en vogue en ce moment, qu’est revenu la lourde tâche d’ouvrir cette soirée des plus prometteuses. Les américains débutent donc leur set avec Iron Tusk qui a le mérite d’être efficace et bien carré. Pour les avoir vu au moins de Juin à la Petite Loco devant 120 personnes (quel changement !), je dois reconnaître que le groupe s’est aguerri et occupe bien la scène. Les membres de Mastodon donneront tout ce qu’ils peuvent durant leur 5 titres, chacun étant extrêmement technique, se retirant avec l’excellent Blood And Thunder pour faire place à Machine Head !

Mastodon a fini son set depuis une bonne quinzaine de minutes quand Machine Head rentre enfin sur scène sur la musique d’intro habituel de «Damien la malédiction », devant un public enthousiasme. "Imperium" lance le spectacle, le gros son est tout de suite au rendez vous, plutôt correct (même si Bercy n’est pas la salle la mieux adaptée pour ce groupe, qu‘importe), le pogotage ne se fait pas prier de par et d’autre, et je me lâche dans le pit comme un damné sur le break de fin, tout simplement fabuleux.

Machine head va miser pendant ses 45 minutes de concert sur une setlist ne comprennant que les gros titres de leur discographie, de «Take my scars», en passant par «Ten ton hammer» et «Davidian» (j’ai cru décelé une poussée dans la voix de Robb un tantinet moins performante que d’habitude, mais rien de bien catastrophique, ce fut un dieu une fois encore). «The blood the sweat the tears» est l’occasion pour Robb Flynn de placer son «the blood the sweat the BEERS TONIGHT! » comme au download 2004 entre autre. «Descend The Shades Of Night» sera l’occasion d’ajouter la touche calme au set, bien que je trouve toujours aussi horrible en live sur cette chanson le chant plutôt faux de Adam Duce pendant le refrain. «Block» clôt la partie, avec ses «FUCK IT ALL» qui raisonneront longtemps dans mes oreilles. Robb Flynn exprime toute la fierté pour lui et son groupe de jouer à Bercy, en compagnie de Slayer entre autre (preuve que les soit disant rivalités n’ont plus lieu d’être), mettant de la bonne humeur dans Bercy, avec ses «santé Paris», ou bien encore l’hymne connu dans les stades de football «oééé oééé oééé oééé !» repris en cœur par le public pendant un moment . Phil Demmel se souviendra lui aussi longtemps de la soirée, lui qui aura fait son premier Bercy avec Machine head. Dave Mc Clain idem, puisque c’était son anniversaire (beau cadeau).

Je regrette finalement le manque de surprises au niveau des chansons durant les trois quart d’heure du show . Ainsi, «Seasons wither» (la chanson inédite version US du dernier album) est passé à la trappe, elle qui est jouée sur les shows de plus d’une heure de la présente tournée), tout comme «Old» (qui n’était pas sur les deux premières tournées de Through the ashes of empires, snif). Pas de «Bulldozer» non plus, la meilleur chanson (très dynamique) de l’album Supercharger. Une légère frustration au final vis à vis des morceaux, deux ou trois titres supplémentaires n’auraient pas été de refus, mais qu’importe, Machine head est venu, Machine head a vu, Machine head a VAINCU !

Le show de Machine Head terminé, je me remet de nos émotions, je sourit bien même en voyant de chaussures traîner ainsi qu’une paire de lunette … enfin voila l’intro de Slayer commence putain 14 ans que j’attendais cela j’y suis, j’y reste c’est parti pour une heure et quart de pure violence et de démonstration.

Pour débuter leur troisième prestation à Bercy c’est l’intro tirée de God Hate Us All qui annoncera la couleur suivit du seul titre de la période post Lombardo. C’est alors que Tom Araya toujours aussi peu bavard nous annonce l’arrivé de War Ensemble avec le classique « Are you ready ? … Are you sure you are ready ? » ben oui Tom je suis prêt. A partir de ce moment c’est un déluge de classiques jusqu’à la fin du concert aucun n’est oublié Mandatory Suicide, Dead Skin Mask Chemical Warfare Hell Awaits .... Nous aurons même droit à l’habituel Seasons in the Abyss mais cette fois si avec l’intro lourde et pesante, mise de coté sur les tournées précédentes un pur bonheur. Tout au long du show nous verrons Kerry et Jeff arpenter la scène de gauche à droite avec une prestance indéniable, sans se presser calmement mais sûrement et que dire de DaveSlayer retrouve enfin son batteur originel pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Le show se terminera avec les formidables South of Heaven, Angel of Death, Postmorten et bien sur comme à l’accoutumer le classique Raining Blood en final, malheureusement pas de pluie de sang dommage on se rattrapera sur le DVD Still Reigning à venir très prochainement. Du début à la fin du show on peut sans problème discerner une certaine routine, la flamme qui animait nos américains s’est certainement estompé avec le temps, l’ensemble des membres bénéficiant d’un charisme évident il n’est cependant pas dur de remarqué que le groupe fonctionne en roue libre. La question que l’on peut se poser à la vue du show de Slayer et de savoir si le groupe ne serait pas plus efficace et communicatif dans une salle de dimension plus humaine avec une distance entre le groupe et son public plus restreinte.

Alors voila que dire du show de Slayer, les fans de la première heure seront ravis d’avoir eu droit à une setlist très orientée sur les années Lombardo. Les albums Divine Intervention, Diabolus Musica et God Hate Us All sont gentiment oubliés à l’exception d’un titre, alors est ce un choix délibéré ou juste le fait que Dave Lombardo n’ai pas voulu jouer des titres enregistrés avec un autre batteur … non n’en seront rien. Enfin pour donner mon avis sur la prestation de Slayer un seul mot résume très bien l’événement IMPERIAL.

Les lumières s’éteignent à nouveau pour accueillir la tête d’affiche du jour très controversée : Slipknot. Cependant, contrairement à l’accueil du Fury Fest, les Knots joueront devant un (jeune) public totalement acquis à leur cause…
Slipknot veut plaire ce soir, et le groupe s’en donne les moyens en faisant preuve d’une énergie qui fait plaisir à voir, le tout accompagné d’un bon son (mais trop fort – 120 db). Sachant que la tournée Unholy a pour but de faire apprécier Slipknot aux fans de slayer et vice-versa, les Knots axeront leur set sur le dernier album Vol.3 : (The Subliminal Verses) en interprétant pas moins de 5 morceaux : The Blister Exists, Three Nil, Vermilion, Pulse Of The Maggots et Duality sans compter l’intro (Prelude 3.0) et l’outro (Danger , Keep Away). A côté de ça, ce fut un festival des gros tubes de Slipknot de (SIC) à Surfacing en passant par Wait And Bleed, Disasterpiece, Spit It Out et son traditionnel sitting, encore une fois raté (ah les français et l’anglais), ou People = Shit. Où sont passés les bons vieux Purity, Gently, Eyeless, Eeyore voire Left Behind ?
Le groupe est désormais plus rôdé que jamais sur scène, même si Corey Taylor avait du mal à tenir la longueur ce soir et Joey Jordison a eu quelques ratés… Faisant honneur à leur range de guignols masqués, Sid Wilson nous fera plusieurs sauts des enceintes, Chris Fehn prendra un malin plaisir à tout foutre en l’air pour que les roadies remettent tout en place, quand à James Root et Mick Thomspon (Les deux gratteux), ils avaient le hargne ce soir !
Slipknot partira après un peu plus d’une heure de concert sans trop avoir forcé sur leur talent… J’attendais plus de ce concert en fin de tournée, mais on eut le droit à un très bon concert quand même !

Ne désirant pas déclarer un soit disant vainqueur ou un vaincu je dirai juste que le public qu’il se soit déplacé pour Mastodon, Machine Head, Slayer ou Slipknot n’a certainement pas été déçu c’est le moins que l’on puisse dire, ceci correspondant également aux commentaires entendus de ci de la à la fin du concert. Les fans des quatre formations sont répartis comblés par des prestations de qualité.
Au lieu de comparé un groupe par rapport à un autre je verrai plutôt cette soirée comme une réussite, les différents groupes ne ralliant pas à leur cause des publics du même age, pas de problèmes ou de manque de respect comme au Fury Fest mais une bonne ambiance … un très bon moment merci au quatre groupes !