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Children of Bodom : Retour sur une success story. 2/2 : Side Projects

vendredi 28 mai 2010
U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Après avoir chroniqué les albums de Children of Bodom, intéressons nous dans cette seconde partie du dossier aux side projects principaux de Bodom. Soyons réaliste, si Bodom est aussi connu et respecté aujourd’hui, c’est majoritairement dû au petit lutin blond. Intéressons nous alors à son aventure au sein de Sinergy, mais également de Kylähullut puis finalement son brève passage chez Impaled Nazarene. Nous terminerons par les chroniques des quatres albums de Warmen, groupe de Janne Wirman qui a vu la participation d’Alexi, de Roope mais également de Kimberly Goss.

Sinergy

Chronique de Beware The Heavens (1999) :

C'est lors d'une tournée commune au cours de l'été 1997 que Kimberly Goss, encore claviériste chez Dimmu Borgir, et Jesper Stromblad, guitariste d'In Flames, abordent pour la première fois l'idée de monter un groupe revenant au Heavy Power Metal du milieu des eighties, avec comme influences communes des groupes comme Warlock ou King Diamond : Sinergy était né! Malheureusement la distance entre les deux groupes empêchent le projet de se développer réellement avant que Kimberly ne se décide à quitter Dimmu quelques mois après et de venir résider en Suède. Afin d'y recruter Jesper et d'autres membres pour compléter le line-up.

C'est ainsi qu'elle rencontre Sharlee d'Angelo (bassiste d'Arch Enemy, Mercyful Fate), Ronny Milianowicz a la batterie et enfin plus tard, Alexi Laiho, guitariste et fondateur de Children Of Bodom.

C'est donc avec ce line up que Sinergy compose son premier album Beware The Heavens courant 1998 avant de partir l'enregistrer chez le producteur Fredrik Nordstrom aux désormais célèbres studios Fredman en octobre/novembre de cette même année. Bien qu'encore fortement marquée par certains groupes comme Stratovarius ou Helloween, la musique propose un savant mélange de heavy/thrash scandinave avec quelques influences heavy symphoniques et s'apparente donc a une sorte de Children of Bodom en moins agressif. Cela se comprend d'autant plus qu' Alexi Laiho, tout en étant un des principaux compositeurs de Sinergy, a utilisé certains riffs et mélodies de l'époque Inearthed (la première version de C.O.B) pour cet album. La voix de Kimberly reste l'élément qui détermine la personnalité du groupe vis à vis du reste des influences précitées Beware the heavens démarre par le superbe "Venomous Vixen", un morceau au tempo rapide avec un refrain immédiat, doublé d'un magnifique soli, qui aurait sans aucun doute pu figurer sur le Something Wild de qui vous savez.

La suite est de tout aussi bonne facture, alternant riffs accrocheurs à la fois old school et modernes (« The Fourth World », « Beware The Heavens"...), ambiances acoustiques et mélodiques (les sublimes instrumentales « Born Unto Fire And Passion » et « Pulsation ») et bien évidemment donc, le Heavy/Speed Metal largement représenté sur l'ensemble du disque ( « The Warrior Princess », « Swarmed »...)

Le niveau des musiciens est plus qu'élevé et cela s'entend dans l'interprétation d'une propreté impeccable, doublé d'une technicité importante. Alexi a beau ne pas avoir encore 20ans, sa maitrise général, que ce soit dans la composition ou dans ses soli de guitares, est déjà réellement impressionnante, surtout quand l'on se dit que ce n'est la que le premier essai...

Les textes abordent un peu tous les sujets, aussi bien sérieux, comme le de fait de vivre dans une société contrôlée et manipulée (ex: « Conspiracy of the corporate spys to overtake » dans « Virtual Future »), que plus légers (le morceau "The Warrior Princess"parle de Xéna la guerrière, oui oui la série!) et c'est un fais que l'on va retrouver sur toute la discographie du groupe.
C’est Kimberly qui se charge de l'intégralité de ces derniers, que l'on peut considérer comme une extension de sa propre personnalité, et la plupart peuvent être perçu de différentes façons, voire même de manière autobiographique.

C'est également grâce à ses mélodies de voix que l'ensemble est superbement cohérent, tout en permettant d'éviter la confusion avec C.O.B. Car musicalement et comme déjà mentionné plus haut, les deux formations sont bien sur très proches, en proposant des chansons variées, mélodiques, ainsi que des parties rapides et techniques, mais Sinergy se distingue par une musique moins sombre, moins agressive, des arrangements plus présents, et ce notamment grace au chant de Kimberly (la plus belle voix féminine dans le speed metal a mon goût!). Beware The Heavens est donc sublimé a chacune de ses interventions et cela permet a Sinergy de réellement développer un univers propre et authentique, malgré l'évidente ressemblance avec le son de C.O.B, particulièrement au niveau de la production, ce qui est, je pense, le seul « petit » défaut de l'album (ce sera bien moins le cas sur les suivants).


Je ne peux donc que vous conseiller l'écoute de ce premier opus en introduction, afin de vous familiariser avec la voix vraiment particulière de Kimberly, la musique étant de toute évidence excellente a tout point de vue pour qui est fan de C.O.B.

La suite est tellement réussie que vous auriez vraiment tord de passer a coté à cause du chant ou de quelques plans de guitare qui ressemblent un peu trop a C.O.B, car Sinergy, c'est une alternative unique et d'une qualité rare à ce groupe d'exception. Pour corroborer mes dires, il suffit de se pencher sur « Beware The Heavens »...

A noter : on retrouve trois reprises sur l'édition deluxe de l'album ( « Rock You Like A Hurricane » de Scorpions, « The Number Of The Beast » d' Iron Maiden et « Gimme Gimme Gimme » d'Abba) ainsi que le clip de « Midnight Madness », un morceau de « To Hell And Back ».

Quel dommage que ce groupe ne se produise plus sur scène!!!

Note : 7,5/10

James.

Chronique de To hell and Back (2000) :

Après un superbe premier album relativement bien accueilli dans la sphère du heavy metal, Sinergy envisage de devenir une formation sérieuse et sur laquelle il faut compter. Pour cela, un revirement total du line up est nécessaire, car leur histoire faisant chemin, Kimberly Goss et Alexi Laiho, les piliers du groupe, sont désormais installés ensemble en Finlande, ce qui rend tout projet de tournée concrète impossible avec le précèdent line-up, majoritairement suédois. Les anciens membres sont donc remerciés sans aucune animosité à la suite de quelques dates au Japon, tandis que Sinergy se prépare à la composition de ce qui sera le successeur de « Beware The Heavens ». Les recrutements successifs de Roope Latvala (ex Waltari, futur Children Of Bodom) à la guitare, Marco Hietala (Nightwish) à la basse et de Tommi Lillman à la batterie en 1999 vont enfin apporter la stabilité dont avait besoin Sinergy pour aborder l'avenir avec sérénité et détermination.

Après une courte tournée européenne, le groupe entre aux Astia Studios en février 2000 avec Anssi Kippo afin d'y enregistrer son deuxième disque, « To Hell And Back » qui sera mixé au Finnvox Studio par Mikko Karmila (une équipe bien connue des fans de metal scandinave et de COB).

L'album débute comme le précédent par un titre speed et accrocheur, dans la ligné d'Helloween, mais cependant quelque chose frappe tout de suite, c'est la production monumentale, de même que le soin apporté aux mélodies harmonisées à la Maiden, et des soli cette fois ci partagés entre 2 guitaristes et plus Alexi Laiho uniquement. The Bitch Is Back pose les bases d'entrée de jeu avec un refrain saisissant et des riffs entrainants d'une efficacité maximum, accompagné comme d'habitude de la voix toujours aussi puissante et gracieuse de Kimberly Goss...oui la pute est bel et bien de retour!!! Mais elle est cette fois très bien accompagnée, et tout le monde apporte sa pierre à son univers, chacun des membres du groupe ayant pu s'exprimer à loisir tout au long de l'album.

C'est en effet le second événement flagrant, Sinergy ne se résume plus qu'au simple tandem Alexi/Kimberly, on ne retrouve d'ailleurs que deux morceaux sur huit (et une reprise) uniquement crédités de ces derniers, ce qui apporte une fraicheur nouvelle et permet de s'éloigner davantage du son COB. Les chansons sont donc encore plus variées, plus matures, gardant toujours cette esprit Heavy old school propre à Sinergy (« Last Escape », "Wake Up In Hell"...), tout en continuant de développer son identité sur d'autres titres comme sur le très épique « Return To The Fourth World » et son riff d'intro entre le néoclassique et le Speed Metal. Des influences Black metal symphonique font même leurs apparitions sur « Lead Us To War », morceau composé par l'ensemble du groupe a l'exception du batteur, ce qui ne lui empêche pas d'embellir le titre avec des plans et des breaks bien sentis (tout comme sur la totalité du disque en fait!).

Les parties rythmiques apportent un groove indéniablement plus présent, la basse de Marco Hietala soutient les guitares à merveille, lui arrivant de jouer seul avec la batterie et apportant par la même occasion une indéniable originalité et touche personnelle supplémentaire au son de Sinergy (« Midnight Madness »).Tout comme sur leur premier opus, les atmosphères et les ambiances sont sombres mais en même temps plus mélancoliques qu'auparavant (« Laid To Rest »). Rien de nouveau quant aux thèmes abordés dans les paroles, toujours à mi chemin entre la réalité, l'autobiographie ou des choses plus fictives, comme dans « Gallowmere » qui relate le combat entre la sorcière Zarok et Sir Fortesque dans le jeu vidéo Medievil sur cette bonne vielle Ps1 (oui ça rajeunit pas!).

Bien que les mélodies et les soli de guitares soient encore très « COB », ils sont une nouvelle fois encore plus nombreux et techniques que dans ce dernier, du moins si l'on prend en considération le fait que « To Hell And Back » est sorti avant Follow The Reaper. Alexi est redoutable de feeling et de précision, Roope Latvala y livre une de ses meilleures performances, d'autant qu'il intervient plus souvent sur ce disque que sur la plupart des albums de COB. Il est tout simplement phénoménal sur tout l'album, ce qui nous permet de mieux comprendre pourquoi Alexi était fan de son jeu et avait envie de collaborer avec lui bien avant sa venue dans COB.

Toujours est-il qu'après cette collection de riffs et de soli endiablés, une reprise fort sympathique de Jack Lee (Hanging On The Telephone) vient clore les hostilités de bel manière, en gardant le coté Hard Rock moderne propre à certaine compos et au style Sinergy.

On était en droit de se demander si la musique et le son de Sinergy n'allait pas radicalement changer après cet important changement de line up, mais au final To Hell And Back reste fidèle à la voie initiée par son prédécesseur, tout en étant plus varié, mieux produit, plus abouti tout simplement! Chaque musicien a trouvé ses marques, tout en laissant l'espace nécessaire à Kimberly pour se dévoiler véritablement et de s'affirmer définitivement comme LA voix du Heavy Speed.

To Hell And Back est un album d'une qualité rare, pour peu que, comme pour le précédent, vous vous soyez accoutumés au chant. Il en devient par contre divin si vous l'appréciez!
Un des disques les plus réussis du début des années 2000!

Note : 8/10

James.

Suicide by my side (2002) :

Avec un line up du tonnerre de dieu enfin stable depuis 2ans, c'est en Aout 2001 que Sinergy se décide à accoucher du successeur de l'incontestable réussite qu'est « To Hell And Back ».Un vite rappel de l'équipe s'impose avec donc Kimberly Goss au micro, Alexi Laiho et Roope Latvala aux guitares, Marco Hietala à la basse, et enfin Tommi Lillman à la batterie qui malheureusement quittera le groupe après ce troisième disque (il sera remplacé par Janne Parvainen).

C'est cette fois Fredrik Nordstrom qui va s'occuper du travail d'enregistrement et de la production, qui aura lieu dans ses incontournables Fredman studios a Goteborg. Suicide By My Side, c'est le titre de l'album, sortira finalement début 2002.
Comme à l'accoutumée, les choses démarrent rapidement avec l'entrainant« I Spit On Your Grave », un des meilleurs titres speed qu'ai composé le tandem Goss/Laiho, les véritables chef d'orchestre de Sinergy. Le son est dantesque, chaque instrument est parfaitement mis en valeur dans un déluge de mélodies et de riff d'une classe rare.

«The Sin Trade» continue sur cette lignée, avec un refrain très power metal, accompagnée d'un tempo ternaire assez épique, avant de se clore sur des soli mémorables de la paire Laiho/Latvala, toujours aussi inspirés dans leur interventions.

Cependant, et comme cela étais déjà amorcé avec THAB, leurs collègues sont loin d'être sur la touche, et plus que jamais, ces derniers contribuent a faire de Suicide By My Side un disque varié, cohérent et accrocheur (« Violated » « Me, Myself My Enemy », « Passage To The Fourth World »...). Chaque chanson possède son propre univers, tout en étant parfaitement intégrées les unes aux autres. Dans l'ensemble, SBMS se veut plus direct et plus agressif que THAB, les vocaux de Kimberly étant également plus puissants et vindicatifs.
On peut toutefois retrouver son coté plus féminin sur certains titres, notamment « Written In Stone » et sa superbe intro acoustique.

Certes, le changement est moins révolutionnaire au premier abord que celui qui séparais Beware The Heaven de THAB, mais la qualité des chansons et des arrangements est presque a son apogée. En effet, tout ou presque sur cet album dépasse de la tête et des épaules ce qu'a pu créer Sinergy.

Le groupe avait enfin trouvé ses marques avec THAB, et il a su les développer de manière exponentielle avec SBMS. De même, de petites nouveautés se font entendre, avec par exemple l'alternance de la voix enchanteresse de Goss, et de Laiho pour les growls, ainsi que celle de Marco Hietala sur le superbe « Shadow Island », une sorte « d'opéra metal », ou sur l'intro déjanté de « Suicide By My Side », le morceau éponyme. « Remembrance », une instrumentale au piano en hommage aux victimes du 11 septembre, vient finir l'album en douceur, après des monuments de heavy moderne comme le splendide « Nowhere for No one », le genre de titre qui vous donne envie d'headbanguer jusqu'à s'en ruiner vertèbres et cervicales.

Autant le dire tout de suite, il est difficile de trouver réel défaut a pareil album dans le genre! Bien que mon avis de fan absolu du groupe ne soit pas totalement objectif, il le devient pour n'importe quel fan de C.O.B, et de bon heavy en général!

En définitive, Suicide By My Side est juste une tuerie intersidérale de Power Metal Mélodique, a écouter en soirée avec un pack, ou même a n'importe quel moment de la journée pour se mettre de bonne humeur! Dommage que cet bombe soit la dernière livraison qu'on ai pu se mettre sous la main, Sinergy est en effet en stand-by depuis, et on attend encore la sorti de « Sins Of The Past », initialement prévu pour 2007 (avorté a cause de la séparation entre Laiho et Goss)...

Note : 8.5/10

James.

Kylähullut

L’idée du projet de Kylähullut est venue lorsque Vesa Jokinen, chanteur de Klamydia et ami d’Alexi laiho a demandé à Children of Bodom de faire une reprise de Klamydia, pour la compilation de leurs 15 ans. Après avoir brillamment repris la chanson “Latomeri” et une soirée bien arrosée plus loin, Alexi et Vesa ont décidé de renforcer la collaboration.

Le nom du groupe signifie « idiots du village » en finnois. Il est vrai que des dires mêmes de Veska les chansons traitent d’alcool et de choses bien futiles (une chanson a même été enregistrée sur Paris Hilton). Une sorte d’ « Ultra Vomit » survitaminé à la sauce finnoise.

Si vous souhaitez découvrir le groupe, écoutez « Peräaukko Sivistyksessä », sorti en 2007 qui reste, à mon sens, le meilleur du groupe.

Impaled Nazarene

Formé en 1990, Impaled Nazarene est un groupe de death metal finlandais. Alexi Laiho a apporté sa pierre à l’édifice lors de l’album Nihil sorti en 2000. L’occasion pour Hraesvelg, habitué du genre, de nous proposer quelques lignes à propos de cet album.

Chronique de Nihil (2000) :

Les porte-voix de la Satan’s generation n’en avaient pas véritablement tout à fait fini avec leur période "la balance penche toujours encore un peu du coté black dans notre Nuclear Metal" au moment de cet album qui a néanmoins amorcé le virage plus mélodique et technique qu’à pris la carrière d’Impaled Nazarene. La présence, sous le pseudonyme de Wildchild, d’Alexi LAIHO est l’illustration de cette volonté de faire évoluer la musique du groupe vers de nouveaux horizons, les cinq premiers albums ne possédants pas de véritables solo.

Si le leader de Children of Bodom ne participait finalement que de manière assez légère à cet album, qui reste bien speed et extrême, sa touche est néanmoins perceptible tant sur les leads que sur les solo (toutefois un peu plus "timides" que ceux exécutés pour son propre compte). Ainsi pas un titre qui n’ait un petit côté technique, une recherche mélodique poussée sur les leads ou un solo échevelée (à l’image du morceau titre qui s’ "achève" sur un solo d’une, petite, minute après avoir multiplié les variations mélodiques). Wildchild, donc, n’ayant composé que deux titres, seuls ceux-ci permettent de réellement juger le résultat de ce mariage a priori contre nature.

Outre "Cogito Ergo Sum", "No Tolerance" est l'un de ses rejetons : en moins de deux minutes la nature est revenue au galop sur un titre tout plein de fiotitures que le sieur Mika a agrémenté de très subtiles paroles, propres à le réconcilier avec certains qui s’offusquent de ce que sa fertile imagination puisse concevoir comme sépulture infantile.

Aussi plaisants soient-il, ces titres, et surtout le second, permettent de se rendre compte que les meilleures blagues sont aussi les plus courtes : il évident que cette collaboration, certainement plus entamée à l'époque (des deux côtés) pour faire jaser qu’autre chose, et malgré également des intentions louables, ne pouvait accoucher d'une créature viable. Si sur le papier un Children of Bodom énervé avec Mika au "chant", ou un Impaled Nazarene progressif, c'est selon, avait tout du pari risqué mais intéressant, la réalité s'est imposée d'elle même : le reste du groupe n'avait, à l'époque, aucunement le niveau technique permettant d'intégrer sans heurts un guitariste de cette trempe.

Entonnement la suite immédiate de la carrière du groupe montre un visage plus technique à tous les postes, et non pas uniquement au niveau des seules parties de guitares, ce qui rends les morceaux bien plus fluides, cohérents entre eux et efficaces. Ce passage éclair d'un invité de marque dans le line-up d'Impaled Nazarene auras été l'élément déclencheur et le catalyseur d'une volonté réelle de progresser.

Note : 7/10

Hraesvelg.

Warmen

Chronique de Unknown Soldier (2000) :

C’est à la toute fin de l’année 1999 que Warmen voit le jour, fondé par Janne Wirman claviériste de Children of Bodom. Ce projet parallèle va aboutir à un premier album, dénommé « Unknown Soldier » qui va poser les bases de la musique de Warmen. A savoir, des morceaux instrumentaux, où le clavier est omniprésent, sur lesquelles des chanteurs viendront poser leur voix en tant qu’invités. A cette époque, Warmen est composé de Janne, Sami Virtanen et de Mirka Rantanen. Néanmoins, on aura la chance d’écouter Kimberly Goss notamment sur Devil’s mistress ou encore la punchy "Fire within". Après avoir posé le décor, intéressons nous à la performance.

Dès l’introduction, Warmen nous emmène dans une ambiance très heavy. Après un court sample, c’est « The evil that warmen do » qui vient tout balayer. Le metal progressif est très prenant, et on se rend vite compte que s’il n’y a pas de chanteur, c’est bien le clavier qui le remplace au pied levé. Cette première chanson est surtout l’occasion de faire l’étalage des capacités techniques de chacun, avec un joli solo et un break de batterie très rapide.

Le jeu de guitare sur cet album est très prenant, vacillant entre les solos mid-tempo ("Devil’s Mistress" notamment) et les passages shred bien plus soutenus comme dans "Hopeless Optimism". Sami Virtanen et Roope Latvala ont enregistré quelques morceaux très techniques dans cet album et ils dominent globalement la musique, mais toujours accompagné par Wirman au clavier. Si la batterie n’est pas exceptionnelle mais donne une certaine profondeur à la musique (Surtout le solo de “The evil that warmen do”), on peut regretter le fait que la basse soit définitivement en retrait. Néanmoins, sur ce genre d’albums instrumentaux c’est toujours plus ou moins le cas. Elle fait néanmoins une brève apparition dans “Treasure Within”.

En ce qui concerne les deux réelles chansons de l’album, il s’agit probablement des moins bons titres de l’opus. En effet, la tendance est à mettre en arrière plan tout ce qui fait cet album pour promouvoir les « paroles » de Kimberly Goss et sa voix qui, à la longue, rend fou. Si le riff principal de « Fire Within » est très punchy, le solo est horriblement plat et la chanson a un rendu très négatif. Il en va de même pour "Devil’s Mistress", dont l’écoute est fastidieuse de bout en bout.

Heureusement "Warcry of Salieri" ou bien encore "Into the oblivion" nous rappellent ce que l’on est venu chercher ici, à savoir un bon shred et de quoi s’agiter dans tous les sens. Néanmoins, on peut constater que les guitaristes semblent assez amoureux de certains plans chromatiques et l’intro de "Warcry of Salieri" sonne terriblement comme celle de « The evil that warmen do ».

S’il ne fallait en retenir qu’une, je pencherai pour la chanson éponyme, « Unknown soldier » qui est composée à la perfection. Elle est l’alliance parfaite de soli recherchant une certaine émotion, et de passages de shred qui n’oublient pas pour autant toute notion de musicalité. Certes c’est démonstratif, mais c’est délicieux.

Pour conclure, cet album est un somptueux mélange de power metal et d’inspirations néo classiques. Avec 9 instrumentales sur 11 chansons, Warmen a donné la vie à un album réservé à des férus du genre. Un album qui manque peut-être parfois d’originalité, ou tout du moins qui se répète un peu. Toujours est-il que l’écoute de cet album est un régal.

A ne pas rater : The evil that warmen do, Unknown soldier

Note : 7/10

Michaël.

Chronique de Beyond abilities (2002) :

Deux ans tout juste après la sortie d’”Unknown Soldier, Warmen nous revient avec Beyond abilities. Alors que le line-up du groupe continue de s’enrichir d’éléments de talents, le groupe poursuit son ascension et continue là où il s’était arrêté avec le premier opus. On retrouve ce heavy metal mélodique aux envolées de synthé mais cette fois souvent accompagnées par une voix, notamment celle de Kimberly Goss, chanteuse de SInergy.

Cet album est en effet l’occasion pour le groupe de confirmer son orientation vers du heavy metal très technique mais surtout très mélodique. Le chanteur de Stratovarius Timo Kotipelto et Pasi Nykanën offrent une plus grande variété à la musique de Warmen qu’auparavant. On retrouve ce dernier sur Dawn avec une voix très gutturale, écorchée qui me parait en inadéquation avec le côté groovy des riffs de la chanson. L’effet n’est pas des plus plaisant. Timo quant à lui apporte une touché très heavy et bien plus intéressante sur Spark etSinger’s chance.

La musique de Warmen traduit la maturité grandissante du groupe. Le magicien Janne Wirman, dans un style qui lui est propre parvient à mêler des influences pour un rendu convaincant aux frontières du Power metal. Les compositions sont très variées, changement de tempo, soli, breaks à la guitare permettent d’évacuer tout sentiment de redondance qui pourrait naître. La qualité de ce groupe reside, à mon sens de ne pas faire de la technique pour de la technique. Salieri Strikes Back témoigne de ce remarquable talent de composition. Rien ne dessert la chanson. Loin de vouloir faire de la démonstration et une gymnastique rébarbative des doigts, Warmen trouve toujours la mélodie qui va toucher son auditoire.
Comme d’habitude, l’album est parsemé de samples du film Amadeus comme notamment sur Confessions, où les samples sont accompagnés de piano.

Kimberly Goss vient prêter sa voix sur Hidden et Alone (cover du groupe Heart). Je n’ai jamais été un grand fan de la voix de Kimberly, et ce n’est certainement pas la médiocre chanson précitée qui va me faire changer d’avis. Sa voix ne change jamais de registre, d’effets… on se lasse très vite d’autant plus que son surplus d’énergie lui fait perdre en justesse.

Pour résumer et comme dans toute la discographie de Warmen on alterne l’excellent et le piètre. Beyond abilities ne déroge pas à la règle mais témoigne réellement d’une certaine maturité du groupe. Une maturité de composition, mais également de maîtrise des instruments, Sami Virtanen et Antti Wirman sont au sommet de leur art avec des soli remarquables comme notamment sur Salieri Strikes Back ou Beyond abilities. Bien que ne faisant pas l’unanimité de la critique, je trouve la reprise Alone plutôt bonne, quand bien même je ne sois pas un fan du genre… Et que dire du clavier ? Janne est un régal pour les oreilles. Il suffit d’écouter Finale pour s’en convaincre. De changements de rythmes en solo de basse, et de solo de clavier en riff tranchant, le groupe clôture l’opus dans un défilé de notes prenant.

Pour conclure, Beyond Abilities n’est pas le meilleur album qui soit pour faire découvrir ce groupe. Il est plutôt à réserver aux fans du genre.

A écouter : Salieri Strikes back, Finale.

Note : 6,5/10

Michaël.

Chronique de Accept the fact (2005) :

Après deux premiers albums pour lesquels le succès a été au rendez-vous, Warmen nous revient avec « Accept the fact » en 2005. Très inspiré du Film « Amadeus » comme son prédécesseur, cet opus vient confirmer le renforcement du côté Heavy du groupe. On retrouve Janne Wirman et son frère Anti à la guitare, mais également Lauri Porra et Rantanen derrière les futs.

"If the public doesn't like one's work. One has to accept the fact, gracefully." Ce premier sample, issu du film précité vient débuter l’album. “Accept the fact” est une excellente entrée en matière. Définitivement une des perles de cet album bien que restant dans la continuité du travail effectué au cours des années passées, le refrain entrainant et puissant est un régal pour les sens. Encore une fois, le groupe maitrise à la perfection les changements de rythme et est toujours capable de nous surprendre par des chansons à plusieurs souffles. L’album commence fort, très fort.

Par la suite, on retrouve « Invisible Power » et « Puppet », pour lesquelles l’invité Timo Kotipelto, chanteur de Stratovarius vient prêter sa voix. N’étant pas un très grand fan, je pouvais m’attendre au pire. Néanmoins, le mélange est vraiment intéressant, et on se rapproche de cette longue tradition finlandaise de power metal avec le groupe précité ou bien encore Sonata Arctica. Sur « Waters of Lethe », on retrouve la voix de Marko Vaara, pour une chanson très heavy dans le même registre.

Néanmoins si tout cela reste très convenu et que l’on retrouve Alexi Laiho aux commandes de certains solo, le finlandais intervient également, et ce de manière plus étrange (et plus drôle !) dans le cadre d’une reprise de la chanson Somebody’s watching me de Rockwell. On est vraiment captivé par le côté humoristique de cette reprise. D’ailleurs, il faut avouer que la voix de Laiho passé plutôt bien, et qu’on aime à l’entendre… crier de la sorte. Cela annonce l’amour des finlandais pour les reprises et l’album Skeletons in the Closet qui verra le jour en 2009.

Côté instruments, il n’y a pas de différences notoires si ce n’est que sur plusieurs chansons de l’album dont notamment « Waters of Lethe », la basse est nettement plus mise en avant que sur les précédents opus. La musique est vraiment complète. L’album de la maturité ?

La meilleure chanson de l’album est sans conteste « Return of Salieri », un modèle d’instrumentale. Etant un grand fan du son du clavecin, l’introduction de cette chanson ne me laisse pas indifférent. Un break très calme, comme improvisé laissant place à un retour magistral du clavier pour finir le tout en apothéose. Un grand moment.

Warmen est définitivement le meilleur moyen d’expression pour Janne. En effet, si cet album vient confirmer à quel point la musique du groupe est dépendante du clavier, cela est également à mettre en perspective avec le recul permanent de son emprise au sein du groupe Children of Bodom. Si Laiho tire la couverture à lui dans Bodom, Janne vient ici démontrer et étaler tout son talent de composition et de claviériste.

Il s’avère que cet album est très hétérogène, il contient quelques pépites comme la reprise de "Somebody’s watching me" ou bien encore « The return of Salieri » mais il est vrai que son écoute est parfois poussive. Certains titres comme "Lying Delillah" ou bien encore « They All blame me » et sa musique un peu « pop » sont vraiment plats et sans saveur. On regrettera par ailleurs une certaine mise en retrait des guitares si l’on compare le tout aux précédents opus. Une impression mitigée.

A ne pas rater : Return of salieri, Accept the fact, Puppet

Note : 6,5/10

Michaël.
 

Chronique de Japanese Hospitality (2009) :

C’est à la fin de l’été 2009 que Warmen fut de retour avec son quatrième album studio intitulé Japanese Hospitality. Mêlant Hard Rock, Heavy mais encore des éléments progressifs et néo classiques, on retrouve l’ensemble des ingrédients nécessaires à un bon opus des finlandais. Le line up du groupe est stable, et le nombre d’invités de prestige ne fait que s’allonger. C’est parti pour un petit tour au pays du soleil levant !

L’album débute sur la chanson éponyme, très catchy, elle arbore parfois des intonations qui pourrait faire croire au jeu de Paul Gilbert au sein de Racer X. Très entrainante et mélodique, les riffs de guitares sont très puissants et ne l’ont d’ailleurs peut être jamais autant été. Cette première instrumentale est une réussite. « Eye of the Storm » opère dans un registre à la croisée du power et du progressif. Encore une fois, c’est Timo Kotipelto de Stratovarius qui vient officier au micro. « Encore une fois », cette expression en dit long. Car tout au long de cet album réside comme une impression de « déjà entendu », au fond la mayonnaise ne prend plus tellement, par manque de surprise probablement. « My Fallen Angel » et « Goodbye » corrobore tout à fait mes dires. Certes ces chansons ne sont pas fausses mais l’on aurait pu prétendre à autre chose. Néanmoins il faut reconnaître que Jonna Kosonen apporte une certaine touche de fraicheur à cette musique heavy.

A côté de cela, on trouve « High Heels on Cobblestone », titre sur lequel Alexi Laiho vient prêter sa voix. On reconnaît aisément le style du finlandais avec un son très lourd, une voix trash et surtout, l’élément "guitaristique" d’Alexi Laiho, les harmoniques artificielles. Certains ont parlé d’une certaine influence de Pantera sur ce morceau, et je dois avouer que je suis assez convaincu de cela aussi, ou tout du moins de quelques ressemblances possibles. Cette chanson est très heavy et est une des bonnes surprises de l’album.

Car à côté de cela on retrouve deux nouvelles reprises, à savoir “Black cat” de Janet Jackson et “Separate Ways” de Journey. Et si la première d’entre elle s’avère être terne et manquant cruellement de punch, la seconde est vraiment excellente. La prestation vocale de Pasi Rantanen est vraiment intéressante, bien qu’en deçà de celle de Steve Perry entendons-nous. On fait un bref retour dans les années 80, dans ce bon vieux hard rock. On sent déjà la moustache pousser et le pantalon en cuir nous serer les bijoux de famille. Une bonne surprise car cela faisait bien longtemps que je n’avais plus écouté de Journey, néanmoins, la reprise ne diverge pas tellement de l’originale…

Comme à son habitude, Janne Wirman est très en avant sur cet album dont particulièrement sur "Switcharoo". Toutefois, les guitares parviennent à tirer leur épingle du jeu et constituent le noyau dur des compositions. Les instrumentales de cet album sont vraiment réussies et je trouve la production vraiment excellente, plus que jamais.

Même avec la multitude d'invités, Japanese Hospitality est un album cohérent au niveau du style. Néanmoins, il est très hétérogène, bien plus que les précédents opus. On aurait aimé plus d’originalité, de mordant. On reste sur notre faim et on se demande si au fond, la musique de Warmen ne commence pas à tourner en rond. Toujours est-il que chaque opus vient apporter son lot de perles, et ce dernier opus reste malgré tout de bonne facture et à trouver une place certaine dans ma bibliothèque musicale.

Sur un tout autre sujet, on peut remarquer le groupe a fait un effort quant à l’artwork de l’album que je trouve très réussi.

A ne pas rater : High heels on Cobblestone, Switcharoo, Japanese Hospitality.

Note : 6/10

Michaël.

Conclusion

En guise de conclusion, on peut constater à quel point la musique de Children of Bodom s’inspire de tous les éléments précités. En effet, la musique de COB a toujours été un ensemble d’influences diverses que l’on retrouve à travers ces différents side-projects.
Au fur et à mesure que la carrière du groupe avance, on constate un recul de la présence du clavier au détriment d’une musique plus lourde, plus grasse, plus thrash. Tout l’inverse de SInergy et Warmen. C’est évidemment un moyen pour chacun des membres de s’exprimer différemment à travers d’autres compositions. SI la carrière de ce premier semble définitivement compromise, Janne et sa bande continuent à nous offrir régulièrement de quoi rassasier notre faim.
Néanmoins… je préférerais retrouver plus de clavier dans la musique de Bodom… éternel insatisfait…

Merci à tous les lecteurs pour avoir suivi ce dossier complet.

Michaël.