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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Autopsy

The Headless Ritual

LabelPeaceville Records
styleDeath Metal
formatAlbum
paysUSA
sortiejuin 2013
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Je ne vous ferais pas l’offense de vous présenter Autopsy, groupe culte au possible pour au moins ses deux premières pièces, les intemporels Severed Survival & Mental Funeral. Comme vous le savez sans doute, les californiens menés par le maître incontesté du navire Christ Reifert, ont refait surface en 2010 avec dans la sacoche The Tomb Within, un ep de bonne facture mais surtout avec un très bon Macabre Eternal un an plus tard qui replaçait directement Autopsy parmi les grands du genre. S’ensuivit alors une compilation signée Peaceville histoire de remettre au goût du jour les morceaux ayant fait la renommée du quatuor. Chris Reifert, toujours accompagné de Daniel Corrales et Eric Cutler, ses deux compères de toujours, ainsi que d’un nouveau venu en la personne de Joe Trevisano, n’allait donc pas s’arrêter en si bon chemin. C’est donc tout naturellement que les américains retournent en studio à peine un an plus tard pour l’enregistrement d’un nouvel opus. Ce dernier sort, toujours sous la houlette de Peaceville Records, en juin 2013. L’artiste responsable de l’illustration de ce nouveau plat n’est autre que Joe Petagno, célèbre pour son travail avec … Led Zeppelin, Motorhead ou encore Pink Floyd ! Peu importe, le gus s’en est plutôt bien sorti, parvenant à très bien retranscrire l’ambiance d’un album d’Autopsy sur papier. Il est désormais temps de procéder à l’autopsie (haha) de ce dernier …

Slaughter at Beast House ouvre l’album sur les chapeaux de roue avec un morceau Autopsy pur jus. Un début de titre au tempo relativement rapide faisant ensuite place à un passage plombé (très proche de Black Sabbath, comme pour d’autres passages de ce rituel sans tête) dont tout fan du groupe raffole, auquel viendra se greffer un solo de grande classe pendant un moment avant de repartir dans les abysses funéraires de l’esprit de Reifert pour finalement se terminer de la même façon qu’il avait commencé. Un véritable titre à tiroir digne des américains. Ce fait sera une généralité ici encore, les morceaux seront très variés, et ce n’est pas pour me déplaire.

Je ne m’attarderais pas à décrire un à un chaque morceau de cette galette, mais il me faut obligatoirement revenir sur quelques éléments m’ayant décidemment marqués. Je me dois tout d’abord de préciser que je trouve cet opus assez inégal en terme de qualité. Autant certains morceaux sont du Autopsy tout craché (ce qui forcément, me plait), d’autres sont assez ennuyants (Flesh Turns to Dust) tandis que le reste demeure un mystère pour le fan que je suis. Des innovations comme le début d’un Coffin Crawlers me laisse véritablement de marbre. Alors oui je ne suis pas le plus friand des expérimentations quand j’écoute du Death Metal old school, certes, mais cela dénature tout de même l’ambiance générale de l’opus même si cela reste assez léger quand on prend l’album dans sa totalité.

L’un des points forts de l’album réside de façon certaine dans les solis. En effet, entre celui présent sur Slaughter at Beast House ou sur She is A Funeral, ils sont particulièrement réussis et apportent énormément à l’ensemble.
Un feeling très rock n roll et entraînant est également toujours présent, comme par exemple sur le titre d’ouverture ou encore sur le très bon When Hammer Meets Bone. Cela cohabite avec l’inévitable aspect plombant et rampant du disque, qui a fait d’Autopsy ce que ce groupe est aujourd’hui (Slaughter at Beast House, When Hammer Meets Bone, The Headless Ritual). A l’inverse, le début de l’interlude Thorns and Ashes fait résolument penser à un titre de heavy metal dont certaines influences transparaissent ici et là tout au long de la galette comme par exemple sur le break de She is a Funeral.

Un mot en ce qui concerne la production. Nous sommes à l’intérieur d’un album d’Autopsy, le son sera donc forcément très lourd et très gras. A ce niveau là pas de problèmes. Notons d’ailleurs que l’œuvre a été produite par Adam Munoz (Faith No More, Neurosis, Abcess, etc’ …), choix assez surprenant quand on regarde son CV d’un peu plus près. Qu’importe, la production ne choque pas, chaque instrument trouvant sa place au sein de ce rituel gore et inquiétant. Je reprocherais simplement aux voix de Reifert et de Cutler, toujours aussi malades et évocatrices, d’être un peu trop claires et trop intelligibles, rendant l’ensemble un peu moins abyssal qu’à l’accoutumée.

Moins long et plus digeste que son prédécesseur, il n’en est pourtant pas plus simple d’accès. Riche et torturé, classique et varié à la fois, The Headless Ritual risque de faire parler de lui. Moins marquant que le très bon Macabre Eternal, cette dernier offrande du quatuor n’en demeure pas moins un assez bon disque de la formation (on est loin d’un Shiftfun). L’époque glorieuse des deux premiers chefs d’œuvres étant belle et bien révolue, cela n’empêche en rien Chris Reifert et son équipe de continuer à répandre les entrailles et les viscères d’un Death Metal dans sa plus pure tradition, à savoir sombre et putride, que ce soit en studio ou en live (et pour les avoir vu il y a maintenant deux ans, ils le font très bien)!

1. Slaughter at Beast House
2. Mangled Far Below
3. She Is a Funeral
4. Coffin Crawlers
5. When Hammer Meets Bone
6. Thorns and Ashes
7. Arch Cadaver
8. Flesh Turns to Dust
9. Running from the Goathead
10. The Headless Ritual

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