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10 groupes à ne pas rater au Hellfest 2023

mardi 6 juin 2023
Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Dans une poignée de jours, désormais, la grand-messe du metal français se tiendra à Clisson, en Loire-Atlantique. On ne vous fera naturellement pas l'affront de présenter ce festival qui, parfois contre vents et marées, continue son ascension comme festival de référence sur la scène européenne. On ne peut d'ailleurs faire mieux que de vous renvoyer à notre vidéo hors-série #1 de Vivement Doomanche au cours de laquelle nous avons analysé en détail cette nouvelle saison de la série à succès.

Avec plus de 170 groupes et une programmation dense, nous avons décidé de vous proposer une petite sélection de dix groupes parmi ceux que nous attendons le plus lors de cette édition 2023. Du death, du metalcore, du hardcore et du post-metal notamment au programme, sous la plume de Raton, Di Sab et Michaël.

Spiritworld BotchImperial TriumphantMindforceLorna Shore | The Obsessed | ENDEmpire State Bastard | Motley CrüeUnearth

 

Spiritworld
Warzone - Samedi

Di Sab : Vous aimez Red Dead Redemption ? La prod hollywoodienne du Slayer post-2000 ? La hargne de feu Powertrip ? Faites vous plaisir et finissez votre assiette indienne avant 13h35 afin d’être en mesure de rallier la Warzone pour Spiritworld.

Les compos sont solides, les riffs vont à la salle de muscu et de fait, les Américains sont typiquement le groupe qu’on est refait de voir en festival. Pas originaux pour un sou (même si la dimension Western n’est pas la plus exploitée d’un point de vue thématique par les groupes) mais probablement hyper efficaces. Sur un créneau pas trop long qui ne permet de pas s’ennuyer face à une recette qui a tout de même ses limites, et sur une scène cohérente qui sera close par Municipal Waste, Spiritworld a tout en eux pour nous faire passer un moment bête et frais. Le Misterfreeze gôut sauce barbecue de ce samedi 17.

 

Botch
Valley - Vendredi

Raton : Botch est probablement le groupe que j'attends le plus de toute l'affiche du Hellfest 2023. Un choix qui n'étonnera pas les fans de hardcore qui nous lisent, tant leur présence tient du miracle. Cela faisait plus de 20 ans que les légendes américaines du mathcore ne s'étaient pas produits en live et personne ne prévoyait vraiment leur retour.

Groupe absolument culte de la fin des années 90, Botch a défini le mathcore tel qu'on le connaît, même si c'est souvent Converge et The Dillinger Escape Plan qui volent la vedette. Leur diptyque American Nervoso / We Are the Romans est une fondation du hardcore métallique, chaotique et strident. En tout cas si on en croit la qualité des comebacks récents de la scène (Gospel, Jeromes Dream, City of Caterpillar), le retour de Botch ne décevra pas. Deux autres raisons d'être confiant : leur single publié en 2022 est de très haute volée, plus apaisé que leurs classiques mais extrêmement fin dans son agressivité, et leurs premiers shows en 2023 ont reposé sur une glorieuse setlist, composée à parts égales de morceaux des deux albums et de l'EP culte An Anthology of Dead Ends.

 

Imperial Triumphant
Temple - Jeudi

Michaël Imperial Triumphant a eu le vent en poupe en 2022, avec la sortie d'un quatrième album encensé par la critique, y compris dans nos pages. Le groupe m'avait clairement désarçonné au Motocultor 2022 avec un show complètement alambiqué et un public resté un peu bouche bée devant ce qui se passait sur scène. Du coup, avec le recul désormais, j'ai une envie irrépressible de revoir le groupe sur scène pour me faire un avis définitif.

Maintenant que je suis prévenu des parti-pris du groupe sur scène, il est fort probable que l'expérience soit toute autre, d'autant plus que j'ai sacrément poncé ce Spirit of Ecstasy depuis lors. Les Américains ont pris très au sérieux leur étiquette d'avant-garde, et on ne peut pas leur en vouloir. De toute évidence, c'est une prestation que fans du genre se doivent d'aller voir, tout comme les curieux qui pourraient passer un agréable moment ; ou un moment très étrange, au choix.

 

Mindforce
Warzone - Samedi

Raton : Comptez sur ce bon vieux Raton pour être tout devant pour le show des New-Yorkais de Mindforce. Ça fait plusieurs années que je vous bassine avec ce groupe dont le parti-pris principal est de mélanger le thrash crossover de Leeway avec le NY hardcore furibond de Backtrack ou Trapped Under Ice.

Depuis leurs premiers EPs et surtout la sortie de leur premier LP, Excalibur, en 2018, le parcours de Mindforce est un sans faute. Avec la météorite qu'est l'EP Swingin Swords, Choppin Lords (2020) et la confirmation incandescente du deuxième album New Lords (2022), Mindforce s'impose comme une force ultra vive du hardcore américain. Aussi fun que bourrin, conjuguant avec aisance le groove, les guitares hurlantes et les coups de coude dans les gencives, les Américains enchaînent les tubes qui feront voler les chaussures (et les molaires) sous la Warzone de samedi.

 

Lorna Shore
Altar - Samedi

Michaël : Pour ceux qui suivent de près Horns Up et nos pérégrinations sur Youtube, vous deviez vous douter que j'allais mentionner ce groupe dont le dernier album m'a plus que convaincu. Surfant sur la vague d'un EP (And I Return to Nothingness) et un full length (Pain Remains) qui ont conduit à un bond de popularité, le groupe n'a cessé de tourner depuis un an et demi. Ils avaient d'ailleurs fait la première partie de Parkway Drive l'an dernier au Zénith de Paris. Seulement voilà, avec une poignée de minutes au compteur et un son pas terrible, on ne peut pas dire que les aficionados du groupe aient été rassasiés à cette occasion. On a donc sérieuement hâte de voir le groupe sur scène, en espérant que les conditions seront meilleures. Ce sera aussi l'occasion de faire un sondage de popularité du groupe, qui est porté par une hype pas possible dans le milieu du deathcore. Quoi qu'il en soit, j'ai hâte - doux euphémisme - de pouvoir écouter le groupe ce samedi sur l'Altar, et de faire couler dans mes oreilles des « To the Hellfire », « Into the Earth » ou  bien encore « Sun // Eater ».

 

The Obsessed
Valley - Samedi

Di Sab : Novembre 2014, tournée de Saint Vitus pour l’album Born Too Late. Scott « Prix Nobel » Weinrich se fait arrêter à la frontière avec 11g de meth.  La justice lui a dit « Ok Heinsenberg, tu vas rentrer chez toi et pas revenir en Europe avant un bon bout de temps ». 8 ans après, le voici de retour avec un de ses projets les plus intéressants.

Groupe majeur mais perdant, The Obsessed est la quintessence du doom. Rugueux et morne, bluesy et rèche. Aucune envolée lyrique, mal dans leurs baskets et criant de sincérité, The Obsessed reviennent en majesté et plieront la Valley en fin d’après midi le samedi. On vous laisse réviser ci-dessous avec The Church Within, pierre angulaire du genre, s’il en est.

 

END
Warzone - Dimanche

Raton : Amateurs-trices de musique joyeuse et de grandes respirations sereines, passez votre chemin car END ressemble à votre pire cauchemar. Derrière ces trois lettres, un supergroupe improbable : au chant Brendan Murphy de Counterparts, à la guitare Will Putney de Fit for an Autopsy, à l'autre guitare Greg Thomas, ex-Misery Signals, à la basse Jay Pepito de Reign Supreme et à la batterie Billy Rymer, ex-TDEP. Excusez du peu.

Les cinq acolytes se livrent au metalcore le plus sourd, pesant et haineux. Loin des têtes d'affiche du metalcore accessible, END préfère la dissonance et les plans mid-tempo noirs et suintants. L'assaut des krum krum des guitares et le grand talent de composition ont su donner à END une fanbase fidèle. On vous invite donc à écouter leur excellente discographie, de leur premier EP à leur excellent album de 2020, en passant par le récent split avec Cult Leader et d'être présent-e, les bras croisés et les sourcils froncés sous la Warzone dimanche.

 

Empire State Bastard
Valley - Dimanche

Michaël : Vous savez ce que Slayer a en commun avec Biffy Clyro ? Rien. Du coup, forcément, quand on a appris qu'un supergroupe de grindcore expérimental se constituait avec Simon Neil au chant (habitué aux belles balades) et Dave Lombardo derrière les fûts, l'on n'a pas compris grand chose. Je n'ai jamais caché mon amour - certes récent - pour le groupe écossais, que j'avais d'ailleurs interviewé en marge de son concert au Download en 2016, mais le mélange des genres et le contre-emploi vont être légions ici ; et les premiers extraits qui sont sortis mettent l'eau à la bouche. Malgré l'horaire de leur prestation à venir, je serai à coup sur présent dans la Valley pour découvrir cela, et j'espère que vous aussi. En attendant la sortie de leur album Rivers Of Heresy le 1er septembre prochain chez Roadrunner Records, naturellement. 

 

Motley Crüe
Mainstage 1 - Vendredi

Di Sab : Le retour des Saints of Los Angeles n’a pas été facile. Bénéficiant d’un regain d’intérêt lié à l’adaptation Netflix de The Dirt, Motley Crüe a décidé d’effectuer le énième move sans race de leur carrière en résiliant leur engagement de ne jamais se reformer. S’ensuit une tournée avec Def Leppard, des dramas interposés avec Mick Mars, le recrutement de John 5, des soupçons de bandes enregistrées en live, etc. Il est donc difficile de savoir à quelques jours de leur prestation en France à quelle sauce le public clissonnais sera mangé. Concert magistral porté par un Vince Neil plutôt en voix ou naufrage masqué par 3 gogos danseuses et 3 feux d’artifices ? Etant un des rares groupes de ce calibre que je n’ai pas encore vu en live et ayant une liste de tubes longue comme le membre de Lee, j’aurais ma réponse le vendredi soir sur la Mainstage 1.

 

Unearth
Altar - Vendredi

Michaël Unearth est un groupe de metalcore que je me plais à mettre en avant. Fer de lance de ce mouvement metalcore qui emprunte beaucoup au death metal mélodique, les Américains sont des maîtres de constance : ils voguent sur ces eaux metalcore sans jamais se renier et sans pour autant stagner. En dépit du départ de Ken Susi pour As I Lay Dying, le groupe devrait nous fournir un show comme il sait le faire : plein d'humilité, de leads, de soli et de ces riffs 5-7-8 qui font frémir les fans de death mélo. Sur scène, Unearth n'en fait jamais trop ; il ne fait pas partie de ces groupes de metalcore où tout le monde enchaîne pirouette sur pirouette, gimmick après gimmick jusqu'à n'en plus pouvoir. C'est simple, c'est mélodique, c'est efficace. Un groupe de metalcore à l'ancienne, comme on les aime. J'ai hâte.