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lundi 30 août 2021

Metal Méan Festival XVI

- Havelange (BE)

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Matthias : Honnêtement on n'y croyait plus, mais août 2021 marque bel et bien le retour des festivals, en Belgique tout du moins. Une grosse semaine après l'Alcatraz Metal Festival de Courtrai, c'est à la seizième édition du Metal Méan Festival de reprendre un flambeau depuis trop longtemps éteint. Oui, Méan et non pas « Mean » comme le prononceraient instinctivement les anglophones ; c'est le nom d'un tout petit patelin du Condroz, la région vallonnée qui s'étend grosso modo du sud de la Meuse au premiers contreforts ardennais. C'est champêtre, parsemé de villages bâtis dans un grès emblématique et, bon sang, qu'est ce ça parait loin de tout ! Mais ça fait sans doute partie de l'expérience : Méan c'est toute une expédition, et cette année, elle a été particulièrement généreuse en embûches.

Les organisateurs apprennent 15 jours à l'avance que tout événement de plus de 1500 personnes devra soit se faire masqué et assis, soit exiger un certificat Covid safe à l'entrée. S'ensuit évidemment une vague d'hystérie anti-vaccinale sur les réseaux, heureusement vite et massivement compensée par les démonstrations de solidarité de tout ceux qui voient plutôt d'un bon œil que tous les débiles qui se prennent pour des résistants revendent leur ticket. Et puis Méan a du se passer de parking, enfin de champ labouré, de peur qu'il ne devienne un cimetière de voitures embourbées. Cela sent le vécu, et on nous conseille de nous garer dans le village et de terminer à pied. Mais après tant de stress, d'incertitude, et l'inutile petite tension au moment de tendre son pass vaccinal, nous y voila enfin !

Florent : Deux ans. Certes pas deux ans sans concerts, mais bien deux ans sans les préparatifs d'un festival estival, la perspective d'un week-end régressif entre amis, l'enthousiasme presque adolescent de ce moment complètement hors du temps. « Hors du temps », à vrai dire, c'est comme ça qu'on s'est longtemps senti durant cette période de Covid, comme si le monde était en pause et qu'on retardait éternellement le moment d'appuyer sur « Play ».

Ce moment, il est enfin venu : direction le Metal Méan dont l'affiche reste alléchante même si elle a été amputée de quelques noms – et subira même des revers jusqu'au bout, Hulder et Nekrovault annulant notamment en dernière minute. Tous deux remplacés, ce qui est une belle performance vu les circonstances. Autant vous dire qu'au moment d'entrer les coordonnées dans le GPS et encore plus au moment de faire la file pass sanitaire à la main, on est presque ému. Non, pas presque, en fait. C'est parti pour un voyage en Normalie ...

Doodswens

Matthias: Arrivés la veille et opérationnels assez tôt, on en profite pour se faire un copieux pique-nique matinal tandis que résonne la Chevauchée des Walkyries, manière aussi épique qu'efficace de signaler qu'un nouveau samovar de café -gratuit- est prêt à la buvette du camping. Et puis en route vers le site en lui-même. Originellement, ce sont les Teutons de Nekrovault qui devaient ouvrir les hostilités avec leur death gras comme le dernier durum avant la crise de foie. Mais hélas, mille fois hélas, ceux-ci ont dû annuler quasiment au dernier moment. On en saura pas plus, mais ça fait partie de l'immense challenge que représente l'organisation d'un festival par temps de pandémie. C'est donc Doodswens qui inaugure la scène. Venu d'Eindhoven et composé d'une batteuse (Inge van der Zon) et d'une guitariste-chanteuse (Fraukje van Burg), le duo opère dans un registre black metal traditionaliste mais carré. En live, je remarquerais quand même l'absence d'une basse, mais cela souligne d'autant plus le talent de la batteuse, précise et imperturbable alors qu'elle assume toute seule la base rythmique. C'est en tout cas durant les morceaux plus mid tempo que Doodswens parvient le mieux à installer une certaine ambiance solennelle, et le public le rend bien. Le duo n'ayant qu'un EP de 20 minutes et un split à son actif, je présume que c'était aussi l'occasion pour elles d'essayer de nouvelles compositions, et l'ensemble s'avère prometteur.

Bütcher

Malice: L'affiche du Metal Méan a subi quelques modifications de dernière minute (en plus de la louche d'annulations par rapport au line-up initial, notamment niveau groupes américains), mais pas que dans le mauvais sens : pour compléter la journée, les organisateurs nous ont offert en petit bonbon les thrasheux anversois de Bütcher et putain, quel plaisir. Du speed/thrash complètement électrisant pour lancer la journée, on peut difficilement rêver mieux, et dès les soundchecks, c'est déjà le grand n'importe quoi, comme si tout le monde avait une énorme frustration à évacuer. 

Bienvenue dans le royaume du "too much" dès les premiers instants de l'incroyable "45 rpm Metal" et sa référence à Judas Priest - "faster than a laser bullet", scandé par le public. R. Hellshrieker porte bien son nom : vêtu de son cuir rouge, il envoie ses hurlements suraigus en dépassant largement les limites du bon goût, mais pas celles de ses cordes vocales, visiblement elles aussi faites de metal of steel. Musicalement, c'est une véritable tuerie, une éruption permanente de speed qui ne se calme que sur le quasi-Bathoryesque "666 Goats Carry My Chariot" (titre d'album et de morceau absolument succulent). Un mid-tempo que gère encore magnifiquement Hellshrieker, le public dans le creux de sa main, avant un final complètement stupide composé de la doublette "Metallström/Face the Bütcher", à en devenir zinzin, et "Blakk Krusader". On n'en sort pas plus malin, c'est certain. Mais chauffé à blanc. 

Matthias: Comment résister à un groupe dont le second album se nomme "666 Goats Carry My Chariot" ? les gars de Bütcher professent le Speed Metal dans ce qu'il a de plus fondamental : tous les curseurs à fond, et la surenchère en guise de philosophie. D'emblée, les Flamands entament leur show en terrain conquis : la foule n'a d'yeux que pour le chanteur, Hellshrieker, juché debout sur une estrade à l'équilibre précaire et brandissant une grande croix inversée en guise de pied de micro, qu'il presse langoureusement contre ses hanches comme une guitare bien-aimée. Dès" 45 RPM Metal" on se demande quand même si le frontman arrivera à tenir sur la longueur tant il donne de ses cordes vocales, mais Bütcher continue, la botte au plancher, imperturbable. L'excès n'est qu'une vue de l'esprit faible.

Sulphur Aeon

Malice: On pouvait difficilement imaginer enchaînement plus incongru : après l'abêtissement général sur Bütcher, place au death metal lovecraftien de Sulphur Aeon. Des speedsters aux nerds, il n'y a qu'un pas, et on varie au moins les plaisirs. Contrairement à beaucoup, j'adore le dernier album des Allemands, plus incantatoire (même si en effet bien moins puissant), mais l'entame sur le chant clair de "Cult of Starry Wisdom" me paraît un peu bancale. Au-delà même du chant, faiblard, les guitares semblent lointaines en début de set et le tout, accompagné d'une météo pas encore diluvienne, ne me fait pas vraiment rentrer dedans.

Progressivement, heureusement, la magie opère, grâce notamment à quelques titres dantesques : "Diluvial Ascension - Gateway to the Antisphere" détruit tout, en plus de nous préparer à ce qui arrive sur Méan, à savoir une belle ascension diluvienne. Même claque sur le déjà classique "Swallowed by the Ocean's Tide", qui me fait me dire que si The Scythe of Cosmic Chaos me plaît à l'écoute, il est moins adapté au live que ses illustres prédécesseurs. Un poussif "Lungs Into Gills" me le confirme presque, mais le final magistral que constitue "Thou Shalt Not Speak His Name" et son mantra obsédant ("it is he who holdeth the sceptre of obliteration, it is he who wieldeth the scythe of cosmic chaos") nuance le constat. Au final Sulphur Aeon aura soufflé le chaud et le froid, la faute aux conditions pas adaptées à leur musique mais aussi à des morceaux au rendu inégal en live. L'effet "mur de son" n'était pas vraiment là, l'effet hypnotique un peu plus. À revoir en salle. 

Matthias : Transition radicale en effet, tant l'ambiance précédente est insolvable dans l'univers de Lovecraft. Un thème qui n'a rien de rare dans les styles extrêmes mais, parmi les groupes qui en ont fait leur dond de commerce exclusif, Sulphur Aeon tient sans conteste le haut du pavé. Pas de fioriture ou de mise en scène ici : les Allemands inondent de suite la scène des sonorités à la fois lourdes et hypnotiques de leur dernier opus, The Scythe of Cosmic Chaos. Et si celui-ci reste un incontournable monolithe dans son genre, je suis agréablement surpris de la performance live. Les deux chanteurs poussent plus loin encore la dualité vocale, avec un usage du chant clair bien plus présent dans dans mes souvenirs sur "Yuggothian Spell" et -surtout- "The Summoning of Nyarlathotep".

Sulphur Aeon arrive à donner une subtilité particulière à un sujet pourtant connu, et la musique bénéficie d'une certaine grâce, pas tant aérienne, mais plus proche du kaléidoscope de lumières perçant une eau verdâtre et annonçant la proximité salutaire de la surface. Mais va-t-on l'atteindre avant que quelque chose, ne nous entraîne vers les profondeurs ? N'en restent que quelques bulles qui témoignent de ce qui se trame la dessous.

Wiegedood

Malice: Autant être clair : quand le nom de Wiegedood a surgi de nulle part pour remplacer Hulder, je pense que l'énorme majorité du public belge a sauté de joie tant le premier est déjà devenu un pilier et le second est au final assez peu connu (mais du coup bien plus rare). L'énprme affluence pour le groupe de Levy Seynaeve (ex-AmenRa), Gilles Demolder et Wim Sreppoc (Oathbreaker) en témoigne : Wiegedood est déjà devenu un cador. Problème : Wiegedood, c'est chiant comme la pluie, et de la pluie, j'en ai déjà bien assez au programme. Je me force cependant à rester, parce que malgré quelques expériences déjà mitigées, je me vois mal "zapper" un groupe d'objective qualité après si longtemps sans concerts. Et au-delà du premier énorme défaut, à savoir ce son BEAUCOUP TROP FORT, c'est comme prévu globalement l'ennui. Seul excellent moment : l'immense "De Doden Hebben Het Goed III" et son riff entêtant, qui rappelle un peu les meilleurs moments de Mgla. Mais quand l'un de vos meilleurs moments rappelle ceux d'un autre groupe, c'est que vous faites fausse route. 

Matthias: Je ferai juste part de ma très grosse déception à l'annulation de Hulder. Ce one-woman band basé à Portland, mais soutenu par une dame venue du nord du Plat Pays, est forément rarissime. Dans sa venue, je voyais une marque claire de soutien à une scène et à un festival qui ne lui sont pas inconnus. Mais l'Atlantique et le virus en auront voulu autrement, présumerons-nous. Ce n'est que partie remise j'espère, car le premier album d'Hulder, Godslastering: Hymns of a Forlorn Peasantry, a déjà une place assurée dans mes albums de l'année.

Sabathan

Malice: Malheureusement, et même si elle fait partie du patrimoine belge, je connais très mal la musique d'Enthroned ère Lord Sabathan, celle qui est jouée lors des concerts ... de Sabathan. Seuls les derniers opus beaucoup plus modernes et mélodiques du groupe me sont un peu familiers, et ils me laissent froid. Je vais donc découvrir Prophecies of Pagan Fire et Towards the Skullthrone of Satan en live, sans a priori. Et a posteriori : il aurait fallu que je découvre ! Tout dans ce black à la fois porté par des nappes si nineties et des guitares mordantes, aux nombreux soli, me parle, et est porté par la voix d'un Lord Sabathan débordant de charisme. Qu'on soit clairs, je ne peux en aucun cas juger de la qualité du concert en perspective avec la carrière d'Enthroned ou les attentes du public (qui m'a tout de même semblé comblé) : je peux juste constater qu'il s'agissait, et de loin, du meilleur concert de black du jour et de l'un des meilleurs auxquels j'ai assisté depuis longtemps. 

Matthias : Sabathan en live, ce fut un temps une expérience plutôt rare, et fort recherchée des blackeux belges de la première heure. J'y ai eu droit précédemment, mais lors d'un événement tellement gros, tellement 50 nuances de Black en fait, que je ne l'avais sans doute pas vécue à sa juste valeur. Car moi non plus je ne suis pas particulièrement fan de la généalogie Enthroned, mais Lord Sabathan, lui, il est fort content d'être là et il a visiblement envie que tout le monde passe un bon moment entre passionnés. Et ça marche, malgré quelques péripéties dues à la boue que commence à produire le piétinement incessant du terrain. On sait déjà qu'on reverra Sabathan aisément, rien que par proximité géographique. Et cette fois, on n'échappera pas au petit cours de rattrapage auparavant.

Misþyrming

Malice: Instant festivalier : comme partout, la première question que je me suis posé en arrivant au Metal Méan est "quand est-ce qu'on mange" - rapidement suivie par "qu'est-ce qu'on mange". À moins d'être prêts à prendre la voiture jusqu'au hameau civilisé le plus proche, les seules options sont sur le site du festival : un stand de burgers et hot-dogs tout ce qu'il y a de plus classique mais efficace, un stand de frites de qualité mais aux portions tout bonnement minables, et un stand proposant un kebab vegan de folie. C'est simple : comme au Brutal Assault, et alors que je suis carnivore, j'ai préféré me tourner vers la solution végé tant la différence de qualité est évidente (et du coup, le prix un peu plus élevé). Bref : une offre tout à fait raisonnable pour un festoche de cette taille. 

Sur ce, on va plutôt parler hákarl avec les Islandais de Misþyrming, qui prennent d'assaut la scène. Leur show d'il y a quelques années à Bruxelles m'avait laissé tiède, et le groupe n'a depuis pas sorti d'album : c'est encore Algleymi qui est joué en grande partie, et "Orgia" est toujours une entame de concert aussi efficace. Les lignes de guitare habituellement si brûlantes de "Med svipur á lofti " perdent de leur impact dans la sonorisation, mais la puissance du second opus de Misþyrming ne se dément pas ("Alsaela", imparable). Seule la voix, un peu moins trafiquée que sur album, ne peut pas en retranscrire le côté si volcanique. Quelques extraits du beaucoup plus étouffant Söngvar elds og óreiðu sont également joués, en minorité cependant, et on se dit que Misþyrming gagnerait à étoffer son répertoire et, peut-être, varier un peu ses ambiances en concert pour être plus percutant. 

Bölzer
 

Di Sab: A l’origine, c’est-à-dire à l’époque de la sortie de la doublette Soma / Aura, je n’ai pas réussi à rentrer dans la hype Bolzer en studio. Pourtant, un matin de Hellfest 2015, le duo suisse m’avait mis une claque aussi puissante qu’inattendue. C’est sans avoir suivi leur actualité et en n’attendant rien sinon une bonne surprise que je me présente pour l’avant avant dernier concert de la journée. Et encore une fois, la sauce a pris.

Alors qu’une forte pluie s’abat sur Méan, sous la tente, c’est moins humide mais tout aussi vertical. A mon sens, Bolzer arrive vraiment à retranscrire cette sorte de grêle sonore si caractéristique qui a forgé son identité. Les deux derniers albums ont vu KzR inclure du chant clair dans leur spectre musical et j’ai trouvé le résultat absolument bouleversant. A l’inverse de 2015 où, après le concert, je n’ai pas été converti aux efforts studios, cette fois, j’ai écouté Lese Majesty (dont était tirée la grande partie du set) avec un grand plaisir en rentrant de Belgique. Il m’aura donc fallu 6-7 ans pour rentrer définitivement dans la sphère Bolzer mais vaut mieux tard que jamais. A bientôt.

 

Sodom
 

Di Sab : Ma dernière rencontre avec Tom Angelripper remonte à 2015. Au-delà même de la crise sanitaire, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Sodom depuis cette date. En interview, Angelripper, en bon Allemand, a rappelé la nécessité de rester compétitif en renouvelant ses setlists, en proposant toujours des shows plus exigeants visuellement.

Force est de constater que le concert de ce soir répond à toutes ces aspirations. Gros sides drops à l’effigie d’Agent Orange, des totems Persecution Mania pour un résultat 50% kitch, 50% impressionnant. Malgré l’habillage old school, le néo-quatuor débarque sur "Sodom & Gomorrah"issue du dernier album en date. Bien que cela fonctionne assez bien, le public réagit forcément plus à l’enchaînement qui suivra, à savoir la doublette "Sodomized" / "Christ Passion" (et son break qui a ôté les derniers neurones restants). Le fait de repasser en quatuor ainsi que le retour de Backfire a fait un bien fou à ce groupe réputé pour ses performances lives inégales. Le son, bien plus compact, dessert bien mieux le propos. De plus, alors que Bermann n’était pas toujours audible, avec une doublette de guitaristes ce problème récurent est réglé. Niveau setlist, malgré les 90 minutes, c’est encore là qu’il y avait moyen de faire quelques ajustements pour faire passer ce concert d’excellent à légendaire. Quelques titres récents dispensables ("Caligula", "Suicidal Justice") et quelques anciens absents ("The Saw is the Law"). Dans le milieu de carrière, j’aurais préféré des extraits de M16 plutôt que Tired and Red par exemple. Au-delà de ça les "Outbreak of Evil" / "Agent Orange" / "Blasphemer" / "Nuclear Winter" sont présents et récoltent les ovations qu’ils méritent.

Au terme d’un "Bombenhagel" définitif, il est aisé de tirer des conclusions. Le meilleur concert de Sodom qu’il m’a été donné de voir ? C’est certain. Un groupe sur la bonne voie ? Totalement. La seule question en suspens est la suivante : Est-ce que c’est l’absence de concerts depuis deux ans qui m’a laissé une si forte impression ou est ce que Sodom a réellement donné un concert de très haute volée ? La réponse dans le monde d’après.    

Triumph Of Death

Malice : Malheureusement, le superbe moment passé devant Sodom et la longueur de la journée, qui aura connu son lot de péripéties mi-éthyliques mi-boueuses, me feront rendre les armes à moitié lorsque Triumph Of Death commence son concert final. Il faut dire que ce projet est celui de Tom G. Warrior qui me parle le moins, même si son côté primitif promettait de faire son petit effet en live. Le temps de remuer du pied et de taper de la tête sur une moitié de set, machinalement et en m'effondrant à moitié, je capitule et retourne au camping, où on prolonge la soirée une heure ou deux en tentant de terminer les cartouches prévues pour le week-end. 

 

Conclusion

Matthias: Quel souvenir épingler d'un festival qui s'avère être le premier depuis un moment, et sans doute aussi le premier avant longtemps ? Comment décrire la joie de revoir des bouilles en série, ou le plaisir un peu foutraque et certainement masochiste de passer deux nuits sous la tente et sous la pluie ? Au final on en sort comme d'une nuit agitée, l'esprit vide, les oreilles bourdonnantes, et les deux pieds dans quelque chose de spongieux qui fut un jour le sol. Car Méan n'est pas un long festival, mais c'est toujours une épreuve. Qui devait, d'ailleurs, dans le lointain passé de 2019, se terminer en beauté avec une dernière édition. Mais celle-ci, qui n'a donc eu lieu que cette année, a été tellement contraignante, pour l'organisation comme pour les groupes et les festivaliers, que le véritable dernier Metal Méan Festival se tiendra finalement en 2022. Avec on, l'espère, un retour suffisant en Normalité pour permettre une édition véritablement exceptionnelle. Et on sait déjà qu'on y sera, malgré la boue, malgré la pluie, rien que pour se réveiller à nouveau au son des Walkyries.


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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Crédits photos : Greg Van Onacker