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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Ayreon

The Dream Sequencer

LabelNTS
styleOpera Rock/Metal Progressif
formatAlbum
paysPays-Bas
sortiejuin 2000
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Arjen Lucassen a toujours eu une imagination fertile. La dramatique histoire des humains ou encore des Forever habitant sur la planète Y apparaît en filigrane dans presque tous les albums de Ayreon. Et souvent de l'histoire découle la musique. Mais cette fois-ci il a décidé de prendre un risque et a séparé l'histoire d'Universal Migrator en deux : The Dream Sequencer et The Flight of The Migrator. La coupure n'est pas seulement diégétique mais aussi musicale. Nous nous intéresserons plus en détail à cette mise en place plus loin. Si l'on reste sur le modus operendi du génie batave, on remarque rapidement la liste d'invités qui jouent sa partition. Selon ses propres paroles : il a voulu les meilleurs, et il les a tous eu ! Il semble presque évident de dire que cette talentueuse troupe n'aura répondu positivement que parce qu'elle a voulu donner corps aux fabuleuses idées de Lucassen. L'illustration du premier album est largement supérieure à la seconde, plus SF, presque bande dessinée et d'une qualité artistique singulière qui représente parfaitement ce monde de Mars qui sert de point de départ à l'histoire.

Ce premier album raconte donc les aventures du dernier homme sur Mars qui va remonter dans le temps grâce à une machine qui se nomme le Dream Sequencer. Le héros va voyager de sa propre jeunesse aux débuts de l'Humanité sur la Terre et rencontrera Ayreon, le ménestrel aveugle croisé dans The Electric Castlequi prédira la fin du monde et la guerre de 2084 qui l'entraînera. Cet album est orienté rock progressif, ambiance et surtout chant. On a beau chercher, à aucun moment le tempo ne s'envole et on trouverait presque des traces de délires à la Pink Floyd ou même à la Air tant le voyage dans l'espace musical est profond. On plane et on se laisse bercer par les rythmiques pleines d'écho au long de ces morceaux qui prennent leur temps, souvent au delà des sept minutes. On sent même un peu de rock anglais des 70s dans The Shooting Company Of Captain Frans B Cocq, entre deux délires spatiaux. Les musiciens sont là pour donner un ton, une atmosphère, et même si les soli sont présents, on ne se situe jamais dans la démonstration oiseuse.

D'un autre côté, Lucassen ne s'éloigne jamais trop de ses bases et même si Dragon On The Sea présente quelques aspects folk avec sa guitare acoustique et ses voix de femmes chantant des histoires de batailles sur la mer, il rappelle à l'auditeur que le fond de l'intrigue est plein de science (fiction) et ses claviers viennent mettre des sons électroniques qui perturbent cette harmonie d'il y a cinq siècles. D'ailleurs The Dream Sequencer fait la part belle aux voix de femmes connues (Lana Lane ou Floor Jansen) ou encore inconnue (Jacqueline Goveart, chanteuse hollandaise, connue aux débuts des années 2000).

Le maître d'œuvre prendra aussi le micro sur Carried By The Wind, mais je me suis personnellement laissé emporter par les timbres de Damian Wilson (ex-Threshold) et de Neal Morse (ex-Spock's Beard) qui collent parfaitement au concept et au style, respectivement sur And The Druids Turn To Stone et The First Man On Earth, les deux derniers titres chantés de l'album. Ce sont les morceaux les plus porteurs d'émotion autant au niveau du thème que de l'ambiance et bien sûr des performances symbiotiques des vocalistes et des musiciens. Sur The Druids... on se laisse porter par la douce vague des guitares sèches et des claviers. Quelle sentiment paisible et éthéré. Sur The First Man ... on se croirait presque à Liverpool à la grande époque, ou sur un disque de Spock's Beard.

Le seul regret que l'on pourrait émettre à l'encontre de The Dream Sequencer est justement son unité. Plus qu'un disque rock, c'est un disque de chanteurs. La musique semble passer en second plan ou simplement comme faiseur d'ambiance, mais elle ne prend jamais vraiment le pas et à aucun moment n'explose ou ne laisse passer un semblant d'énergie que l'on associe en général à ce style. Le ton général en est extrêmement mélancolique, ce qui peut se comprendre au vu de certains thèmes abordés comme la solitude ou le fait d'être seul au monde, mais qui pourrait être décalé quand Ayreon aborde son voyage. Mais il semble que ce premier trip hors des limites du temps a est pour mettre l'auditeur subjugué dans des bonnes dispositions quand le héros décide d'une manière fort audacieuse d'aller là où personne n'est jamais allé : aux confins de l'espace, au moment où l'Univers est né, le Big Bang...

à suivre par ici.

1. "The Dream Sequencer" - 5:10
2. "My House on Mars" - 7:49
3. "2084" - 7:42
4. "One Small Step" - 8:46
5. "The Shooting Company of Captain Frans B. Cocq" - 7:59
6. "Dragon on the Sea" - 7:09
7. "Temple of the Cat" - 4:11
8. "Carried by the Wind" - 3:59
9. "And the Druids Turn to Stone" - 6:37
10. "The First Man on Earth" - 7:30
11. "The Dream Sequencer (Reprise)" - 3:38

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