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Album

15 avril 2016 - Di Sab

Mantar

Ode to the Flames

LabelNuclear Blast Records
styleMetal extrême
formatAlbum
paysAllemagne
sortieavril 2016
La note de
Di Sab
9/10


Di Sab

L’American Dream du metal extrême made in Deutschland. Premier album chez Svart Records (excusez du peu). La bombe qu’est Death by Burning sera suivie par un (très gros)  paquet de dates, dont une tournée aux US et une avec Implore (qui, dans un tout autre registre, font également partie de ce qui se fait de mieux en termes de nouveau groupe), des participations à de petits festivals locaux tels que le Wacken Open Air, le Temples Festival, le Party San, le Roadbrn et puis après ça, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? 2016, deuxième album, chez Nuclear Blast, tête d’affiche d’une scène du prestigieux Desertfest London, participation au Doomed Gatherings, au Hellfest, au California Deathfest, au Psycho Las Vegas (aka le festival où il y a absolument tout le monde cette année) et on les retrouve même squatter les affiches de festivals plus commerciaux tels que le Heavy Montréal et le Rock Avaria (dont ils se foutent de la gueule de l’affiche avec leur fans sur fb). Vous l’aurez compris, dire que Mantar a vite grandi et a  accompli énormément de choses en l’espace d’un an et demi relève d’un immense euphémisme.

Ce parcours explique mes craintes antérieures à l’écoute de l’album. En effet, d’une part, on éprouve tous, il me semble, une sorte de plaisir un peu bourgeois à découvrir un groupe qui développe un son qui lui est propre et puis, une fois habitué à ce son (ou parce que tout le monde a découvert le groupe en même temps) on se rend compte que ça nous plait un peu moins, on se rétracte, on est déçu. Récemment, vous vous êtes tous branlé sur les polaks orthodoxes de Batushka , et puis une partie d’entre vous s’est ravisée, a relativisé la qualité du truc et est passée à autre chose non ? Je redoutais qu’Ode to the Flames me fasse cet effet après la surprise Death by Burning. L’autre raison tient en deux mots : Nuclear Blast. Rejouons  la carte de la connivence, si vous le voulez bien : Qui parmi vous n’a pas un groupe qu’il appréciait que ce label a aseptisé ?  

Ce ne sera pas le cas. Comme précisé dans les interviews antérieures Mantar fait sa tambouille seul, enregistre en studio de répèt, une batterie, une guitare et beaucoup d’amplis, Nuclear Blast ne s’occupant que de la distribution.

Et putain, qu’est ce que ça fonctionne. Pour résumer assez vite et vous laisser un peu le plaisir de la découverte, il faut juste savoir que Ode to the Flames c’est Death by Burning en plus poussé. Plus poussé dans son primitivisme brut : le nom du groupe n’apparait toujours pas, et ici, plus d’artworks : un titre, deux trois zigouigouis qui tiennent lieu d’enluminure et c’est tout.  Plus poussé musicalement, Mantar explore les pistes dégagées par le premier album, mais cette fois-ci, au lieu d’avoir ce mix constant de punk/doom/black, le groupe prend parfois le temps de développer séparément ses diverses influences : en témoigne la très stoner Born Reversed ou la blackistante Schwaenstein et ses riffs à la triple croche. Au rayon des nouveautés, un synthé grésillant du plus bel effet sur I, Omen et surtout, le duo allemand est devenu extrêmement catchy. Cette dimension se trouvait déjà en filigrane dans Death by Burning (le refrain d’Astral Kannibal, le bridge de Cult Witness) et s’est considérablement développé : Era Borealis et son refrain hyper martial ne peut que devenir un tube en puissance, il en va de même pour Praise the Plague ou la plus qu’épique The Hint.   

Dialogue entre riffs poisseux, rythmique sèche, voix râpeuse et larsens stridents, Ode to the Flames est le prolongement logique et l’évolution de Death by Burning. Mantar avance, ne s’oublie pas, poursuit son ascension, grandit, grossit, et sort cette perle brute qui transpire la rage et l’authenticité et qui a de sérieuses chances de s’imposer comme album de l’année. Mantar poursuit son sans-faute. Vivement le Hellfest, Death über Alles !   

Tracklist :
1. Carnal Rising
2. Praise The Plague
3. Era Borealis
4. The Hint
5. Born Reversed
6. Oz
7. I, Omen
8. Cross The Cross
9. Schwanenstein
10. Sundowning

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