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samedi 2 juillet 2016

Hellfest Open Air 2016 - Jour 3

Open Air - Clisson

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Dernier jour du Hellfest, l'heure de jeter ses dernières forces dans la bagarre. Bien aidé par un temps plus clément et par une programmation alléchante dont le dernier show en France de Black Sabbath, cette journée s'est avérée l'être une des meilleurs si ce n'est la meilleure de cette édition 2016. Retour sur ce dimanche haut en couleurs !

 

Retrouvez d'autres photos d'ambiance par ici.

Liste des groupes commentés :

Alea Jacta Est - Municipal Waste - Fallujah - Skalmöld - Turnstile - Dragonforce - The Skull - King Dude - No One Is Innocent - Power Trip - Brodequin - Gojira - Mgla - Blind Guardian - Slayer - Taake - Amon Amarth - Ghost - Black Sabbath - King Diamond - Deicide. 

StoneBirds
Valley
10:30 > 11:00

 

Alea Jacta Est
Warzone
11:05 > 11:35

Shawn : Il est 11h05, Clisson s’éveille. Les oiseaux gazouillent au-dessus de la Warzone, la rosée du petit matin perle dans les vignes. Le week-end semblait commencer le plus paisiblement possible lorsqu’un bombardier tout droit envoyé de Toulouse survole le site et lâche une quantité titanesque de napalm. Alea Jacta Est c’est précisément cet effet : le crochet du droit d’un Rocky enchainé du direct du gauche de l’Inspecteur Harry. Les toulousains ont depuis maintenant 10 ans construit une belle notoriété avec deux albums et une quantité respectable de tournées (Russie, Turquie, Indonésie, … et bientôt les Balkans en fin d’année) et il n’est pas étonnant de les voir ouvrir sur la scène HxC du festival. Encore moins surprenant quand on sait qu’Olivier (guitariste du quintet) tiens aussi le stand d’Useless Pride Records à l’Extreme Market depuis maintenant quelques années. Loin de surprendre, le groupe a fait ce qu’il sait faire le mieux : envoyer des mandales, alternant rythmiques mid-tempo et passages plus lents et propice aux beaux gestes dans le pit. From Silence I Rise, Bullets Are Loud, Napalm For Everyone, nombreux seront les titres comme autant d’assauts assassins. Dans le pit, c’est le gros bordel : KDS, 2step, side to side et autres. Alea Jacta Est, ils sont venus, ils ont vu et ils ont vaincu.

Lactance : Casquettes à l'envers, petits shorts du dimanche et, bien sûr, le maillot du Stade Toulousain qui va bien avec l'ensemble. À ne pas s'y tromper, ce sont bien les Toulousains d'Alea Jacta Est qui débarquent les premiers à la Warzone, pour cette dernière journée du fest', déjà. Encore un set matinal pour les festivaliers qui s'installent tranquillement devant la scène, mais qui auront été largement récompensés pour s'être levés si tôt. Car dès From Silence I Rise, qui suit l'intro bien corsée d'A Sword Called Revenge, le ton est tout de suite donné. Les Toulousains ont effectivement un véritable don pour tout reverser sur leur passage, avec leurs riffs qui font régulièrement l'effet d'un uppercut et qui donnent envie de faire la bagarre avec son voisin. Le tout en gueulant des « ahou » à la spartiate, qui foutent bien la patate. Dans le pit, ça commence également à entamer quelques séances de moulinets et à foutre le boxon durant certains breaks bien musclés. Il faut dire que la musique du groupe est juste parfaite pour faire ses exercices de renforcement musculaire, afin de bien démarrer la journée comme il se doit ! Un premier concert très convaincant donc, qui aura surpassé un bon nombre de groupes vus à la Warzone cette année !

 

Agressor
Altar
11:40 > 12:10

Municipal Waste
Main Stage 01
12:15 > 12:45

Michaël : Décidement, ce Hellfest a été riche en thrash metal avec Dust BoltSacred ReichHavokOverkillAnthrax, etc. Au programme ce matin, les fous furieux de Municipal Waste, connus pour leurs chansons très courtes, tout autant fédératrices que destructrices. Le groupe est complètement foufou sur scène, le son pas trop mal, et on est parti pour trente minutes sans aucun répit où le groupe va enchainer les titres plus vite que la musique avec pour seul objectif : retourner une fosse qui peine à décoller (la fatigue, tout ça). Le résultat est néanmoins bon, avec des slammeurs qui se reveillent en court de set et partent dans tous les sens et une énergie communicative du groupe. On vient seulement à regretter que le groupe ne puisse pas jouer Born To Party, faute de temps. Mettant fin à la prestation d'une manière bien étrange, poussés vers la sortie par l'organisation alors que le groupe avait annoncé le titre de la dernière chanson. A revoir à Paris sous peu !

Lactance : Alors que les groupes de Thrash ont tendance à monopoliser l'Altar depuis le début du week-end (excepté Anthrax la première journée), Tony Foresta et sa bande ont l'immense privilège, eux, de passer sur une Mainstage aux alentours de midi. Enfin «l' immense privilège », c'est très vite dit, car, avec seulement une demi-heure de jeu, les Américains sont malheureusement pris par le temps et contraints d'abandonner la scène plus tôt qu'ils ne l'avaient prévu. Sans leur laisser le temps du coup de dire au revoir au public sur Born To Party. Un des moments les plus durs de ma vie, il va sans dire... Mais bon, en dehors de cette fin légèrement foireuse, les Américains nous auront quand même infligé une bonne claque pendant tout le reste du set, avec leur Crossover tout aussi efficace et barré qui fait leur renommée depuis maintenant une quinzaine d'années. Au programme donc, un cocktail de riffs rapides et des breaks détonnant qui provoquent toujours l'effet escompté : celui de transformer le pit en gros défouloir. Peut-être un peu trop d'ailleurs... Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, un concert de Municipal Waste c'est forcément une ambiance crétine à souhait, avec des gens souvent bien alcoolisés, mais qui savent quand même se tenir un minimum. Malheureusement, ce n'est pas le cas aujourd'hui, puisque le pit a tendance à drainer les pires cassos du fest'... À moins que je sois vraiment un gros rabat-joie, parce que plaquer des mecs au sol alors qu'ils courent à fond dans un circle-pit (et leur couper accessoirement la respiration pendant plusieurs secondes), c'est quand même « bien fun »...

Di Sab : Avec le récent live-report de Michaël sur la date parisienne, inutile d’en écrire des tonnes. Municipal Waste a fait du Municipal Waste et le public a fait exactement ce qu’on attendait de lui : de véloces circle pits où étaient conviés des animaux gonflables, des frittes en mousse et toute sorte d’accessoires qu’on peut retrouver autour d’une piscine de camping. La setlist fait comme toujours la part belle à The Art of Partying avec notamment l’excellente Thrasing’s my business…and business is good. Seules nouveautés : un titre hyper recherché, avec un message assez difficile à saisir nommé I Wanna Kill Donald Trump qui m’a enseigné énormément de choses sur la politique américaine et un nouveau membre (2nd guitariste) qui n’apporte pas grand-chose. On regrettera que le show se termine en queue de poisson, le gang de Richmond aura dépassé son temps de set et n’aura pas le temps de nous achever avec Born to Party et son célèbre « Municipal Waste’s gonna fuck you up ».

Setlist Municipal Waste :
Intro
Unleash the Bastards
Mind Eraser
You're Cut Off
The Thrashin' of the Christ
Beer Pressure
The Inebriator
Toxic Revolution
I Want to Kill the President
I Want to Kill Donald Trump
Wrong Answer
Terror Shark
Bangover
Hazardous Mutation
Substitute Creature
Headbanger Face Rip
Sadistic Magician
Born to Party (song was cut because the band went overtime)

 

Stille Volk
Temple
12:15 > 12:45

Orphaned Land
Main Stage 02
12:50 > 13:30

Setlist Orphaned Land :
Ocean Land (The Revelation)
All Is One
The Simple Man
Barakah
The Kiss of Babylon (The Sins)
Olat Ha'tamid
Sapari
In Thy Never Ending Way (Epilogue)
Norra El Norra (Entering The Ark)
Ornaments of Gold

 

Fallujah
Altar
12:50 > 13:30

Michaël : Malgré un son médiocre et des lights pas vraiment à leur avantage, c'est encore un plaisir absolu que d'avoir pu voir le groupe évoluer sur scène. Déjà excellents il y a peu en première partie de Carnifex au Backstage à Paris, les Américains de Fallujah ont encore frappé fort en distillant leur death metal technique à un Altar certes peu remplie mais apparemment séduit par la musique tantot violente tantot progressive du combo. Des slams, du mouvement dans la fosse et autre facéties pour accompagner un show malheureusement bien trop court. A en voir les sourires sur le visage du groupe et leurs posts facebook subséquents, leur venue à Clisson a été une réussite et on ne peut que s'en féliciter. Ce groupe a tout d'un grand, dans un genre pourtant pas toujours très original.

Lactance : En dépit de mon enthousiasme certain, je ne vous cache pas que j'avais quelques appréhensions avant de voir Fallujah aujourd'hui. Pour deux raisons à vrai dire. D'une part parce que le son de l'Altar a un peu tendance à nous proposer un peu tout et n'importe quoi. Alors que, d'autre part, les albums de Fallujah sortent tout le temps la grosse artillerie niveau production. Bref, il va sans dire qu'il faut quand même que les conditions soient excellentes pour apprécier un concert de Fallujah. Et à ma grande surprise, je n'ai pas de quoi m'inquiéter plus que ça en réalité, car le son est tout simplement impeccable dès le début ! Impossible donc de ne pas savourer ces passages progressifs hyper aériens, qui font tout le charme du groupe, notamment pendant Sapphire, joué en tout dernier. Seule une petite surprise à noter pour ma part : le chanteur. À vrai dire, je ne me rappelais plus du tout que le groupe avait un chanteur/frontman classique, puisque je m'attendais à retrouver un peu le cliché du chanteur/guitariste de Tech-Death, droit dans ses bottes et immobile derrière son micro. Du coup je dois dire que c'était assez étrange parfois d'avoir en face de soi un chanteur qui tente de mettre l'ambiance comme à un concert de Deathcore (influence que ne renie d'ailleurs par le groupe !), alors que le passage en question n'avait justement rien de 'core. Très curieux !

 

Skalmöld
Temple
13:35 > 14:15

Schifeul : La journée commence avec Skálmöld, que je ne connais absolument pas, et mauvaise pioche ! un gros avec un t-shirt troué sous les aisselles, un rouquin pieds nus et du folk pouet pouet nul en guise de musique. Ça m’apprendra à me marrer des descriptions du programme au lieu de faire réellement attention à ce qu’ils disent dedans… En bref, je ne tiens même pas un morceau, mais c’est suffisant pour que j’y perde mon portable. Heureusement, j’ai un truc assez nul pour qu’on me le rendre après quelques sms échangés. Petit bonhomme à t-shirt Watain, merci encore d’avoir récupéré ça pour moi, t’es un chef !

Setlist Skálmöld :
Innrás
Gleipnir
Fenrisúlfur
Að hausti
Með drekum
Miðgarðsormur
Sleipnir
Narfi
Hefnd
Kvaðning

Turnstile
Warzone
13:35 > 14:15

Balin : Ayant malheureusement loupé Backtrack qui jouait sur cette même scène un peu plus tôt, Turnstile est le premier concert de cette dernière journée, déjà, et pas des moindres ! Grand fan des deux EPs, un peu moins de l’album, j’attendais ce show avec impatience car il s’agissait de ma première fois. Et je ne fus pas déçu, au contraire. D’une, grâce au son, super clean, ultra puissant et à la rigueur des musiciens. On sent qu’ils ont l’habitude du live ! Deuxièmement, ils sont très communicatifs sur scène, à l’image du bassiste, et le public leur rend bien. C’est simple, c’est la fête, ça twist dans tous les sens, et avec le sourire. Et ça fait plaisir. Côté setlist, le quintet américain pioche naturellement dans son dernier album (Gravity, Blue By You…) tout en balançant ici ou là des Pushing Me Away, Death Grip ou des Keep It Moving ! 30 minutes de show, c’est court et à la fois très intense, mais dans tous les cas ce fut une réussite. A revoir vite en salle !

Michaël : Je n'ai pas grand chose de dire de plus que le très bon résumé effectué par Balin. Quelle énergie ! Un show à la puissance démesurée pour l'une des prestations du weekend à la Warzone.

Setlist Turnstile :
Canned Heat
Fazed Out
Drop
7
Keep It Moving
Gravity
Pushing Me Away
(Unknown)
Death Grip
Blue By You

Dragonforce
Main Stage 02
14:20 > 15:00

Michaël : Partagé entre Dragonforce et King Dude (rien à voir, je sais), j'ai pris le parti de faire moit'/moit'. Je n'avais pas vu le groupe sur scène depuis une tournée assez mémorable avec Machine Head et Trivium à l'Elysée Montmartre en 2007 si je ne m'abuse. Et j'ai retrouvé le groupe là où je l'avais laissé malgré un nouveau chanteur que je découvrais et que j'ai trouvé en dessous du fantasque et souriant ZPTheart.Des soli à n'en plus finir, de l'énergie et du mouvement sur scène, un Herman Li toujours ausi poseur. Dragonforce c'est un groupe très fun à voir jouer, si on ne prend pas le tout trop au sérieux. Car c'est un peu cliché, parfois un peu too much, mais toujours très agréable.

Setlist Dragonforce :
Holding On
My Spirit Will Go On
Heroes of Our Time
Cry Thunder
Through the Fire and Flames

 

The Skull
Altar
14:20 > 15:00

Sleap : Après un réveil difficile, j’arrive sur le site alors que The Skull a déjà commencé son show… sous l’Altar ! Car oui, en plus du Thrash, le Doom est maintenant aussi relégué sous l’Altar. De mieux en mieux… Mais passons au concert.

Dès les premières secondes, je me rends compte que le Doom trad’ est en fait bien mieux loti que le Death en terme de son sous l’Altar… Un comble ! Le rendu est d’une clarté et d’une puissance exemplaire. The Skull comprend deux membres originaux du culte groupe de Doom tradi’ Trouble, dont l’incroyable chanteur Eric Wagner. Et bien que ma présence sous la tente soit surtout liée à cela, je prends totalement mon pied sur les morceaux plus fuzzies de l’album de The Skull. Certains très Sabbathesques comme The Touch of Reality, d’autres plus mélodiques et atmosphériques tels que l’éponyme For those which are Asleep, mais tous aussi prenants les uns que les autres ! Ron Holzner, également ex-bassiste de Trouble, a une classe monstre sur scène, mais celui qui accapare l’attention reste évidemment le frontman. Wagner possède toujours ce timbre de voix typiquement Doom trad’. Tantôt grave et cérémoniel, tantôt plus aigu et éthéré, mais dans tous les cas d’une beauté à filer la chair de poule.

La meilleure partie du concert est bien évidemment le rappel sur deux morceaux de Trouble. Et comme si le concert n’était pas déjà assez fou, mon titre favori du groupe (The Tempter) est interprété. Ô joie ! Malgré mon retard au concert, cette bonne demi-heure restera l’un de mes meilleurs moments de cette édition. The Skull fait définitivement partie des grands !

King Dude
Valley
14:20 > 15:00

Balin : C’est maintenant l’heure d’aller faire un dernier tour sous la Valley pour ma part avec ma première rencontre live avec King Dude, l’américain empruntant autant au néofolk qu’à Johnny Cash, qui rencontre actuellement un succès incroyable, et mérité. Je dois avouer beaucoup aimer sur album mais ne pas connaitre assez pour vous dire quel morceau fut joué ou non. Toujours est-il qu’il se produit aujourd’hui avec son groupe, c’est-à-dire accompagné d’une seconde guitare, d’une basse et d’une batterie. Je ne peux comparer avec la version solo que je n’ai toujours pas vu, mais il faut avouer que cet ajout de dynamisme et de puissance sert parfaitement les compositions de l’américain, terriblement charismatique et d’un air décidément très sérieux en ce début d’après-midi. La Valley est loin d’être pleine, mais peu importe et je me laisse emporter par cette voix grave et pleine d’émotions… A revoir en salle également au plus vite !

Michaël : Arrivé à la moitié du set, j'avais hâte de découvrir en live un artiste qui, sur cd, m'intrigue énormément. Et grand bien m'en a pris, car si visuellement il n'y a rien d'exceptionnel si ce n'est King Dude en chair et en os avec sa guitare, accompagné d'un groupe assez discret, musicalement c'est la claque immédiate. Avec sa voix grave et son émotion palpable, il nous emmene dans son univers très rapidement. Vraiment un artiste à part entière et une découverte qui mérite toute sa place ici. Si j'avais su...

Di Sab : J’ai passé une heure et demie (!) dans la file d’attente devant la Cathédrale à avoir des sueurs froides en mode « putain à cause de ces cons et de mon manque d’anticipation je vais rater King Dude ». Ca n’avançait pas d’un centimètre alors que les minutes s’égrenaient de plus en plus rapidement. Mais, au terme d’une pinte de gin tonic et après avoir grugé quelques Patricia Maman métal, plus occupées à prendre des selfies devant la cathédrale qu’à avancer, j’arrive sous la Valley en même temps que King Dude sur scène. Pour ce genre de concerts, deux choses sont primordiales : un son parfait et la possibilité de pas être trop loin de la scène pour ne pas avoir à supporter les conversations de spectateurs présents en tant que curieux. J’ai eu les deux, ce qui m’a permis d’apprécier pleinement le concert. Une setlist vraiment bonne (bien que River of gold et A Little bit of Baby Makes me Wanna Live Again soient absentes) centrée sur le dernier effort (avec notamment une version de Rosemary parfaite, amputée de son break WTF), exécutée par un groupe qui n’en fait pas trop et hop, King Dude sera le bon bol d’air frais du Hellfest 2016, comme Beastmilk fut celui de 2015. Ravi que le festival continue d’inviter des artistes non-metal.

No One Is Innocent
Main Stage 01
15:05 > 15:45

Eve : No One Is Innoncent, everybody is at the bar.

Setlist No One Is Innocent :
Nomenklatura
Silencio
Charlie
Djihad Propaganda
Johnny Rotten
La peau
(We Are) The Road Crew (Motörhead cover)
Chile

Power Trip
Warzone
15:05 > 15:45

Balin : Cela faisait longtemps que je les attendais, et ils sont enfin là. Power Trip en live au Hellfest, un des grands évènements de la Warzone cru 2016. Pour ceux qui ne connaissent pas, vous avez là un des tous meilleurs groupes de crossover actuels, et certainement un des grands espoirs de la scène pour le futur. C’est simple, mélangez des breaks ultra efficaces, des riffs directement inspirés de Slayer et une voix d’écorché vif et vous obtenez Power Trip. Autant vous dire que le sol s’en souvient encore. Du mosh, du circle pit, du headbang, il y a tout ce que vous voulez ! Véritables bêtes de scène et disposant d’un son de gratte ultra massif, le quintet américain va interpréter quasiment l’intégralité de son premier album, Manifest Decimation, avec, outre le titre éponyme, des brûlots tels que Murderer’s Row, Crossbreaker ou encore The Hammer of Doubt. Tuerie !

Michaël : LA claque de ce dimanche. C'est précisément le genre de concerts difficile à décrire car si scéniquement ce n'est pas non plus la folie, le groupe a réussi à instaurer une ambiance ncroyable sur la Warzone. En enchainant les titres ravageurs et efficaces coup sur coup (dont Murderer's Row du plus bel effet), et en permettant au public de s'en donner à coeur joie avec mosh pits, slams et j'en passe, le groupe est parvenue à mettre dans sa poche le public français et à produire ce qui restera l'une des performances du weekend.

Sleap : La transition Doom trad’ / Thrash crossover est rude, mais avec deux groupes de qualité il n’y a pas de raison de se priver. Power Trip est en effet l’un des tout meilleurs groupes de la scène Crossover actuelle. Jouant avec la frontière entre le Thrash et le Hardcore, ces jeunes texans ont selon moi tout compris à l’essence de ce style. Et pour cette dernière date de tournée, le quintet va nous prouver qu’il en est de même pour le live !

Malgré le nombre de fans du combo présents aujourd’hui, la Warzone est étonnement vide à l’arrivée du groupe sur scène. Heureusement, de nombreux festivaliers ne tardent pas à se rapprocher au fil du show en entendant les titres accrocheurs des Texans. L’unique album des américains est quasiment interprété en intégralité avec comme point d’orgue le fédérateur Crossbreaker. Titre qui résume d’ailleurs à la perfection la musique de Power Trip. Ils ne traversent pas la frontière entre le Thrash et le Hardcore (« cross over »), ils la font tout simplement sauter ! En jouant uniquement sur les ralentissements et accélération de tempo, le quintet ravit à la fois les joggers fans de circle pits que les culturistes fans de breakdowns. À peine 40 minutes de set qui suffiront amplement au groupe pour convaincre la totalité de l’assemblée. Pour ma part c’est exactement ce que j’espérais d’un concert de Power Trip. Mais j’attends tout de même de pouvoir les voir en salle pour encore plus de folie. 

 

Tarja
Main Stage 02
15:50 > 16:40

Setlist Tarja : 
No Bitter End
Never Enough
Shameless
Ciarán's Well
Calling from the Wild
Supremacy
(Muse cover)
Victim of Ritual
Tutankhamen / Ever Dream / The Riddler / Slaying the Dreamer
(Nightwish cover)
Die Alive
Until My Last Breath

 

Brodequin
Altar
15:50 > 16:40

Balin : Autant Brodequin fait partie de mes groupes de Brutal Death favori, autant j’étais terriblement sceptique sur le fait de les voir avec un Jon Engman appuyant sur son PAD au lieu de jouer derrière une vraie batterie… Et rien à faire car malgré le plaisir des musiciens d’être là, malgré mon amour pour le groupe, malgré une setlist incroyable (Judas Cradle en ouverture, Gilles de Rais, Verdrinken, Trial By Ordeal, Slaves to the Pyre ou encore, et surtout, The Virgin of Nuremberg en final !), le son mécanique et aseptisé de la « batterie » me gâche le concert…

Michaël : Je sais qu'il y a de plus en plus de partisans de batteries électroniques, de batteries en boite-à-rythme ou autres solutions alternatives. Ces derniers ont d'ailleurs des arguments tout à fait pertinents à faire valoir. Mais je reste circonspect face à une scène désespérement vide, où tout le centre est occupé par un musicien qui martyrise une tablette en guise de batterie. Visuellement cela ne ressemble à rien, alors quand vous couplez tout cela à un son ultra synthétique et franchement dégueulasse, difficile de prendre un quelconque plaisir. Sans moi.

Schifeul :Le dimanche au Hellfest, c’est toujours un peu dur, donc direction la Altar pour se prendre une bonne grosse dose de violence avec Brodequin, qui se tire la bourre du titre du groupe qui déroule le plus de la foulée avec Kakothanasy. Sur scène, toute l’attention est accaparée par le batteur, si on peut encore l’appeler comme ça, le gaillard s’étant pété le dos, il se retrouve dans l’impossibilité de jouer de la batterie et donc nous fait ça avec un pad ! Parfait compromis dans cette situation, bien mieux qu’une BAR ou un batteur de remplacement, si au début ça déconcerte, voir le petit bonhomme bourriner ses boutons comme s’il jouait à Decathlon d’Activision envoie tout de même pas mal de rêve ! Par contre si la configuration du groupe est atypique, le ramonage de margoulette lui est bien en règle.

Sleap : Certainement l’une des plus grosses attentes mais également l’une des plus grosses frayeurs pour tout fan de Brutal Death présent aujourd’hui. La reformation de Brodequin, attendue depuis je-ne-sais combien d’années s’est en effet accompagnée d’un ‘‘petit’’ changement instrumental. En effet, Jon Engman ne pouvant plus jouer de batterie à cause de problèmes de dos, il doit à présent utiliser un drum pad. Et malheureusement, qui dit drum pad dit son affreux…

MAIS ! Dès l’ouverture de set sur l’énorme Judas Cradle, je me prends au jeu. Le plaisir d’enfin entendre en live les morceaux de Brodequin surpasse la déception de ne pas assister à une véritable performance de Jon Engman. Surtout que restituer au drum pad les parties de batterie d’un des groupes les plus brutaux de la planète n’est pas chose aisée. Et même si cela parait dérisoire sur scène pour certains, Engman gère plutôt bien cette nouvelle reconversion (malgré quelques pains évidents).

Le seul reproche que je puisse faire à ce show est malheureusement le son électronique. Le jeu de batterie dans Brodequin étant extrêmement rapide, certains passages au drum pad, notamment de double kick, sonnent vraiment très mal. Mais entendre autant de tueries, même avec ce très mauvais son, me rend quand même euphorique. Infested with Worms, Gilles de Rais ou le catchy (oui oui catchy) Slaves to the Pyre… Argh ! Les musiciens, bien qu’encore très timides depuis leur retour sur les planches, semblent assez heureux de jouer pour la première fois en France, qui plus est dans un aussi grand festival. L’impitoyable trio de Knoxville nous laisse sur le classique Virgin of Nuremberg avant de quitter la scène avec beaucoup d’humilité et de sympathie. Malgré tout ce qu’on pourra dire sur le choix du groupe concernant la batterie, ce concert me laisse sur une très bonne impression et parvient presque à m’émouvoir. Le choix de Brodequin de se reformer après tant d’années, qui plus est avec son batteur emblématique (quitte à ce qu’il joue au drum pad), tout ça pour le plaisir des fans, est quand même un choix courageux et fort respectable. Très heureux d’avoir pu enfin assister à une de leurs prestations malgré les circonstances. Chapeau bas !

Setlist Brodequin :

Judas Cradle
Infested With Worms
Spinning in Agony
Cast into Torment
Flow of Maggots
Gilles de Rais
Verdrinken
Tyburn Field
Lingering Existence
The Gridiron
Durance Vile
Trial by Ordeal
Vivum Excoriari
Burnt in Effigy
Slaves to the Pyre
The Virgin of Nuremberg

Gojira
Main Stage 01
16:45 > 17:35

Michaël : Gojira est en passe de venir un grand, un très grand. Et a en voir le monde massivement présent devant la Main Stage 01, on se dit que le soutien populaire du groupe n'a jamais été aussi grand. Ou, en tout cas, que la hype hallucinante qui entoure le groupe n'a jamais été aussi grande. Car même sur les titres ultra connus du groupe, peu sont ceux qui, autour de moi, ont chanté les paroles du groupes ou semblaient même connaître les titres. La rançon de la gloire sûrement.

Mais revenons en au show. Pour faire simple, Gojira a donné un show calibré, millimétré avec un son globalement très bon (malgré une omniprésence de la double). On en revient encore une fois à être un peu triste du manque de ferveur et surtout de voir le groupe jouer en pleine journée, comme toujours au Hellfest. Porté par les classiques The Heaviest Matter of the UniverseBackbone ou autre Flying Whales, la prestation des Landais ne souffre d'aucun reproche. Le groupe nous aura offert plusieurs titres de son nouvel opus à savoir Silvera, Only Pain et Stranded dont seule cette dernière parvient à tirer son épingle du jeu. En live en tout cas.

Et c'est sur une Vacuity parfaitement maitrisée (j'adore cette chanson) que le groupe quitte la scène avec un grand sourire sur le visage. Il ne fait pas de doute que le groupe était content d'être là, et il ne fait davantage de doute que le groupe fait désormais partie des groupes qui attirent.

Schifeul Premier choix de la journée, Mgla ou Gojira ? Allez, on va voir les Français pour voir ce qu’ils donnent sur la scène du Hellfest vu que je n’avais jamais pris le temps de les voir dans ses conditions ! Bah en fait, j’aurais dû aller voir les Polaks ! Déjà parc qu’apparemment Mgla a donné un show dantesque, mais aussi parce que, sans être mauvais, bah, je n'ai pas trouvé ça ouf non plus. Le public réagit foutrement bien au concert et le groupe est content d’être là, à jouer devant une marée humaine, mais je ne retrouve pas la magie du concert de Dour de l’an dernier. Bon, on ne va pas bouder notre plaisir, j’avais tout de même une grosse patate sur Flying Whales ou Wisdom Comes, mais ni les flammes, le wall of death ne m’ont fais un quelconque effet. À noter que le groupe a profité de la sortie ce week-end de Magma pour en jouer un troisième titre avec Only Pain. Bon allez, à revoir en salle !

Setlist Gojira :
Toxic Garbage Island
L'Enfant Sauvage
The Heaviest Matter of the Universe
Silvera
Stranded
Flying Whales
Wisdom Comes
Backbone (With Happy Birthday for Mario Duplantier)
Drum Solo
Only Pain
Vacuity

Mgla
Temple
16:45 > 17:35

Balin : Que dire de plus d’un concert d’Mgla que je n’ai pas encore dit sur ces pages ? Premier concert en Open Air pour ma part, il est vrai. Devant autant de monde, certes. Mais Mgla est de ces groupes qui ont atteint un tel niveau d’excellence et de rigueur sur scène que ce fut encore une fois un concert grandiose. Pas de banane volante ou de power ranger à déclarer près de nous, et c’est tant mieux. Si le son est loin d’être excellent et qu’il vaut mieux connaitre les titres pour tout comprendre au début, cela va en s’arrangeant au fil des titres. Niveau prestance, rien à signaler encore une fois de la part d’un groupe statique et totalement neutre en ce qui concerne les émotions dégagées (merci les cagoules). La même chose à propos d’une setlist qui ne varie pas d’un poil. Dommage, mais c’est toujours un immense plaisir de voir ce que je considère comme un de mes groupes de Black Metal favori depuis un bon paquet d’années désormais. 

Di Sab : En fait, c’est facile : Mgla c’était bien sauf que c’était pas le moment. Toutes les conditions étaient réunies pour passer un bon concert (d’autant plus que je les voyais pour la première fois et qu’un bon son sous la Temple est un fait suffisamment rare pour être souligné) sauf que voila, le dernier jour à 18h, t’as du mal à apprécier 4 Détraqueurs qui bougent autant qu’ils parlent, c'est-à-dire pas. Et ce, même si les Détraqueurs jouent Exercises in Futility I et pas mal d’extraits de With Hearts Toward None. Ce n’est que partie remise pour Octobre en ouverture de Behemoth je suppose.

  

Blind Guardian
Main Stage 02
17:40 > 18:30

Balin : !!!! Voici venu très certainement le concert que j’attendais le plus lors de cette édition 2016 (après Black Sabbath bien entendu). Cela faisait en effet près de huit ans que je rêvais de pouvoir voir Blind Guardian en live. Le groupe étant très rare sur les planches (et ne fréquente généralement pas les festivals que j’affectionne), et n’ayant pas pu me rendre à la récente date parisienne, j’attendais cette prestation comme le messie. Cependant il faut dire que ce ne furent pas les meilleures conditions pour voir un tel groupe… 50 minutes en fin d’après-midi pour un groupe qui joue d’habitude au minimum 1h30, ça fait peu à se mettre sous la dent… Surtout quand les allemands entrent sur scène avec The Ninth Wave, titre de leur dernier album que je n’affectionne tout simplement pas, d’une durée de près de … 10 minutes ! Et près d’un quart du set de passé, bim… Hormis ceci, rien à dire, Hansi chante comme sur album, la paire de guitaristes impressionne par le dynamisme et la propreté du jeu, le son est réglé au poil (un peu trop de grosse caisse, mais bon on s’y habitue). Le reste du set n’est que pur bonheur : The Script for my Requiem, Time Stands Still (at the Iron Hill), Tanelorn (Into the Void), trois titres excellents et très catchy qui emplissent votre serviteur de joie. Le groupe s’autorise un second extrait du dernier album en date, Prophecies, qui passe l’épreuve du live sans être transcendant avant de conclure, fin de set oblige (j’ai envie d’insulter tout le monde) avec le triptyque obligatoire : Valhalla, The Bard’s Song et Mirror Mirror. Je ne vais pas aller au Wacken juste pour les 2h30 de show annoncés, mais il va vraiment falloir que je les vois en salle avec un temps de jeu décent !

Sleap : Voilà également l’une de mes principales attentes de cette journée. Mais j’avoue être légèrement moins enthousiaste que certains de mes comparses du fait de l’horaire du groupe et de son temps de jeu. À peine 50 minutes en fin d’après-midi pour un groupe de ce calibre est tout de même honteux, mais bon…

C’est après l’interminable morceau d’ouverture (tiré du nouvel album) que les choses sérieuses commencent. Un titre de Nightfall…, un titre d’Imaginations… deux morceaux des derniers albums et… Ah bah non c’est déjà la fin… Bon, on parle de la triplette finale d’un show de Blind Guardian (Valhalla / Bard’s Song / Mirror Mirror). Bien qu’habituelle, elle surclasse largement beaucoup de fin de sets d’autres groupes. Mais, si tôt ? J’ai presque l’impression d’avoir uniquement assisté à ces trois derniers morceaux. Cela ne m’empêche évidemment pas de me casser la voix sur les chœurs de Valhalla, les refrains de Mirror Mirror ou la totalité de The Bard’s Song, mais je reste quand même vraiment sur ma faim… À bientôt, dans de meilleures conditions je l’espère !

Setlist Blind Guardian :
The Ninth Wave
The Script for My Requiem
Time Stands Still (at the Iron Hill)
Tanelorn (Into the Void)
Prophecies
Valhalla
The Bard's Song - In the Forest
Mirror Mirror

Insomnium
Altar
17:30 > 18:30

Setlist Insomnium :
The Primeval Dark
While We Sleep
Change of Heart
Down With the Sun
Bereavement
The Killjoy
Devoid of Caring
The Promethean Song
-----
The Gale
Mortal Share

Kadavar
Valley
17:30 > 18:30

  

Slayer
Main Stage 01
18:35 > 19:35

Michaël : Qu'il est loin ce Slayer qui me faisait vivre des concerts incroyablement intenses. Qu'il est loin ce Slayer qui m'avait retourné en toute humilité à la Coopérative de Mai en 2005 par exemple. A l'époque et il y a encore quelques années d'ailleurs, le groupe ne paraissait pas atteint par l'âge ou la lassitude et continuait de nous cracher sa musique au visage avec une fougue et une énergie venue d'ailleurs. Aujourd'hui, le seul plaisir peut le cas échéant provenir d'une chanson qui n'a pas été jouée depuis quelques temps. Pour le reste, cela fait bien de la peine. Un groupe en roue libre, un Gary Holt qui n'apporte rien, un Paul Bostaph qui ralentit tout et balance des patterns de double pédale complètement hors de propos. Seul Kerry King parvient encore timidement à sortir de la tête de l'eau. Pour le reste, c'est service minimum. Alors certes, on est toujours aussi content d'écouter Mandatory Suicide ou autres Dead Skin Mask et Disciple qui continuent de faire la gloire du groupe, mais le coeur n'y est plus vraiment. Quelle déception !

Sleap : Après leur dernier passage en 2014 (et la setlist absolument incroyable qu’ils nous avaient concocté), cette nouvelle venue de Slayer au Hellfest ne pouvait clairement pas rivaliser. Mais j’étais loin de me douter que je passerais un si mauvais moment… En effet, en plus d’une setlist extrêmement faible, le son de la Main Stage 1 est tout simplement abominable lors de ce set. On entend uniquement la double grosse caisse ultra triguée de Paul Bostaph, c’est tout ! Je tente tant bien que mal d’apprécier les rares bons morceaux comme Fight till Death ou Postmortem, mais rien n’y fait… De très loin le pire show de Slayer auquel j’aie pu assister. 

Setlist Slayer :
Thunderstruck (AC/DC song)
Delusions of Saviour
Repentless
Disciple
Postmortem
Hate Worldwide
War Ensemble
You Against You
Mandatory Suicide
Fight Till Death
South of Heaven
Born of Fire
Dead Skin Mask
Raining Blood
Angel of Death

 

Taake
Temple
18:35 > 19:25

Schifeul : Deuxième gros choix de la journée, Taake ou Slayer ? Je m’approche de la mainstage, trop de monde, trop de jour, je me rend donc à la Temple pour revoir Taake après leur excellent show du Throne Fest. Les Norvégiens vont balancer un excellent set, avec sortie de banjo sur Myr qui rend complétement fous les gens et Hoest qui donne à tout à track du Allahu Akbar. Par contre, pas de Hordalands doedskvad, Part III, et ça c’est nul putain ! Le titre aurait était parfait pour conclure cette prestation de haut vol, on reste donc un peu sur sa faim et c’est bien dommage.

Setlist Taake :
Nordbundet
Du ville ville Vestland
Fra vadested til vaandesmed
Orm
Hordalands Doedskvad, Part I
Umenneske
Myr
Nattestid Ser Porten Vid, Part I

  

Amon Amarth
Main Stage 02
19:40 > 20:40

Michaël : Je pourrais presque faire un copier/coller de ce que j'ai dit sur la performance du groupe au Download Festival. Encore une fois, Amon Amarth aura pondu un set carré, propre, intense. Un sans faute. Et pourtant, le groupe m'a encore déçu, faute à un show dénué de la moindre once d'originalité. A l'exception d'une scène revisitée pour cette tournée et d'ailleurs particulièrement réussie, Amon Amarth nous ressort toujours les mêmes titres à la même sauce (les chansons des derniers albums étaient toutes plus ou moins les mêmes), avec les mêmes blagues, les mêmes mimiques. Alors si vous ne voyez le groupe qu'une fois, cela passe. Mais si vous avez le malheur de voir le groupe 2 ou 3 fois dans l'année, vous constaterez qu'il n'y a absolument aucune spontanéité. Amon Amarth est en roue libre et c'est bien dommage, car non seulement la bande à Johan Hegg est particulièrement sympathique, mais j'ai toujours beaucoup aimé les premiers albums du groupe. Tristesse.

Setlist Amon Amarth :
The Pursuit of Vikings
As Loke Falls
First Kill
Cry of the Black Birds
Death in Fire
Deceiver of the Gods
Runes to My Memory
War of the Gods
Raise Your Horns
Guardians of Asgaard
Twilight of the Thunder God

Megadeth
Main Stage 01
20:45 > 22:00

Setlist Megadeth :
Prince of Darkness
Hangar 18
The Threat Is Real
Tornado of Souls (dedicated to Nick Menza)
She-Wolf
Post American World
Sweating Bullets
Poisonous Shadows
Trust
Dystopia
A Tout Le Monde
Fatal Illusion
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due

 

Ghost
Main Stage 02
22:05 > 23:05

Eve : Bon alors Ghost, j'ai failli les rater, parce que c'est la fête des pères et qu'il fallait que j'aille à l'ExtremeMarket avant que ça ferme, parce qu'on a beau aller au Hellfest, on aime nos papas quand même. C'était donc déjà légèrement entamé quand je suis arrivée, mais bon, c'était la troisième fois que je voyais Ghost ce soir là, et deuxième fois de la semaine. Ghost, sur scène, ça vaut quand même son pesant en cacahuète. Entre les éclairages et les effets de fumée, on sent qu'on est pas à la fête de la saucisse. Je suis toujours impressionnée par leur jeu de scène. Les musiciens ne sont pas surnommés les Ghoules pour rien; ils ont vraiment l'air de créatures mi hommes mi chauves souris lorsqu'ils se réunissent en demi cercle autour de Papa, tête baissée et dos voûté. J'ai néanmoins été déçue par les speechs de Papa Emeritus que je peux désormais réciter par coeur. Musicalement, c'est impressionnant : ça sonne tout pile comme en studio. Mais la communication avec le public, et bien... Ça sonne tout pile comme en studio aussi et c'est bien dommage. Au mot près, ils refont le show que j'ai déjà vu deux fois auparavant. J'aime beaucoup Ghost, mais cette troisième fois sera celle de trop et j'attendrais un petit moment avant de me décider à les revoir. Si je veux voir le même spectacle encore et encore, je m'achète un DVD.

Setlist Ghost :
Miserere mei, Deus (Gregorio Allegri song)
Song played from tape
Masked Ball (Jocelyn Pook song)
Spirit
From the Pinnacle to the Pit
Body and Blood
Devil Church
Cirice
Year Zero
Spöksonat
He Is
Absolution
Mummy Dust
Monstrance Clock (With Fireworks show at the end and childrens' choir)
Host of the Seraphim

 

Grand Magus
Altar
21:30 > 22:30

Setlist Grand Magus :
Intro - Conan The Barbarian Theme
I, The Jury
Sword of the Ocean
On Hooves of Gold
Varangian
Steel Versus Steel
Ravens Guide Our Way
Arv
Triumph and Power
Like The Oar Strikes The Water
Iron Will
Hammer of the North

 

Black Sabbath
Main Stage 01
23:10 > 00:40

Balin : Difficile de décrire l’état d’esprit dans lequel je me trouve lors que les quatre musiciens de Black Sabbath, mon groupe favori depuis toujours, entre sur scène, très probablement pour la dernière fois devant mes yeux (non je ne pourrais très certainement pas me rendre à Birmingham en février prochain pour les deux derniers shows du groupe)… A la fois joie immense de voir pour la troisième fois (quatrième avec Heaven and Hell) la bête de Birmingham, et tristesse de devoir leur dire au revoir. Mais je me laisse vite emporter par le son, dantesque, propre, incroyable, des anglais. Quel son de basse ! Quel son de guitare ! Ozzy chante très juste en plus, n’en déplaise à ses innombrables détracteurs (que je suis heureux de les entendre se taire ahah !) Et puis quelle setlist mes amis, quelle setlist… C’est simple, hormis Dirty Women (Technical Ecstasy), aucun titre sorti après Vol.4 ne sera joué ! C’est avec le meilleur morceau de tous les temps (Quoi ?), Black Sabbath, que les légendes entre sur scène. Et c’en est fini de votre serviteur, je ne réponds plus de rien… S’enchainent alors Fairies Wear Boots, After Forever (de retour dans la setlist !), Into the Void, Snowblind, War Pigs, Behind the Wall of Sleep, N.I.B, Rat Salad (et son solo de batterie toujours aussi chiant et inutile, mais il faut bien qu’ils se reposent hein…), Iron Man, Dirty Women, Children of the Grave, avant de clôturer ce set d’anthologie par l’habituel Paranoid. Que dire de plus à part qu’ils sont les maitres incontestés de tout un genre ? Pas de grand discours, pas de seau d’eau balancé sur le public, pas de « God Bless You » toutes les cinq minutes. Juste une leçon, une succession de tubes interplanétaires et intergénérationels sans qui aucun d’entre nous ne serait là ce soir… Black Sabbath est grand, vive Black Sabbath !

Eve : On arrive au point culminant du fest. Black Sabbath pour la der des der en France, comme on dit dans le quartier. L'excitation, la hâte, le stress, sont à leur paroxysme. C'est une grande première pour moi et il est hors de question d'être mal placée. Il faut courir de la MainStage 1 à la MainStage 2 en même temps que des milliers de festivaliers, rejoindre les copains avec un réseau complètement saturé, et trouver un spot. J'abandonne l'idée des copains et je trouve le meilleur spot possible : debout sur un urinoir juste en dessous du VIP, avec les mecs d'en haut qui me font passer des bières gratuites : que demande le peuple. Le sentiment de joie quand on aperçoit la bannière BLACK SABBATH, c'est indescriptible. On sait qu'il ne faut pas s'attendre à un Ozzy en pleine forme, mais c'est surtout pour Tommy Iommi que je suis surexcitée. Et le type ne me décevra pas. Le groupe nous sert une setlist remarquable, le public est en extase totale. Ozzy chante un peu faux par moments mais on lui pardonne vite. On rigolera bien quand celui-ci nous encouragera à taper dans les mains et manquera de flancher sur scène avant de se rattraper à son déambu... Son micro. War Pigs réveille les endormis du fond, et à leur âge, après avoir vécu mille vies, ils sont là pour nous offrir une transe musicale parfaite une toute dernière fois. Le solo de batterie sur Rat Salad achève presque nos voix faiblardes du dernier jour, mais on trouvera assez de ressources en entendant les premières notes d'IronMan. L'unique Geezer Butler (un grand homme, celui là aussi..) nous transportera dans une autre dimension avec son solo de basse. Le petit point noir seront les écrans géants qui, au lieu de nous transmettre un direct clair, diffusera des images brouillés de volutes et voiles orangés, qui donnent un côté LSD et compagnie. Je me suis vraiment demandé comment ont réagis les festivaliers trop loin pour voir le groupe à la vue de ces images qui se veulent Woodstockiennes mais qui empêchent de voir les musiciens correctement... Ils terminent par Children of The Grave suivi de Paranoid, et on tomberait presque de la pissotière bancale, le cul dans la pisse, tellement le besoin de lever les poings et secouer la tête se fait sentir. Merci Black Sabbath, merci Ozzy d'être encore là, merci d'être venus une dernière fois.

Sleap : Tout comme en 2014, je profite de n’avoir rien à voir sous les tentes pour me placer à une dizaine de mètres des barrières de la MS1 bien avant le début du concert. Il était effectivement inconcevable d’être mal placé pour assister au dernier concert de Black Sabbath sur nos terres.

Et après une séquence d’intro assez foireuse en images de synthèse sur l’écran géant, les trois légendaires membres arrivent sur scène. Et je dis bien « trois » car malheureusement le batteur est encore une fois Tommy Clufetos (aka le seul élément qui m’insupportait lors du show de 2014). Mais dès la mythique intro de Black Sabbath, j’oublie complètement cet aspect. Le public est en liesse là où je suis placé et c’est tant mieux. Pas de touristes (est-ce seulement possible ?), pas de petits blasés franchouillards, pas de moshers égarés, uniquement des fans du groupe, pour la plupart étrangers d’ailleurs.

À l’occasion de cette ultime tournée, le groupe nous a concocté une setlist uniquement axée sur les premiers albums (malgré un Sabbath Bloody Sabbath toujours autant snobé par le groupe). En plus des extraordinaires Into the Void, Snowblind ou Behind the Wall of Sleep, nous avons également le plaisir d’entendre le terrible After Forever. Perfection ! Nous chantons toutes les paroles à l’unisson avec les festivaliers des premiers rangs, et Ozzy n’est pas en reste. Plutôt que de tendre le micro pour se reposer comme les fois précédentes, le frontman chante sur la quasi-totalité des  morceaux, et de manière juste, s’il vous plait ! Évidemment certains passages sont un peu ardus, mais il se débrouille globalement très bien contrairement à ce que les nombreux festivaliers de mauvaise foi affirment souvent. Pour ma part, c’est plutôt le jeu de Clufetos qui me fait toujours autant tiquer. Bien qu’il ne soit pas aussi inadapté que la fois précédente, le batteur a tout de même un feeling totalement différent de celui des morceaux originaux. Et pitié, faites qu’il arrête son solo aussi inutile qu’interminable en milieu de set. Quitte à mettre un interlude ou une vidéo à l’écran le temps que les musiciens se reposent, mais s’il vous plait, faites quelque chose !

Mais en définitive, c’est la jouissance absolue. Une pluie de tubes, des soli magistraux (autant pour Iommi que pour Butler), un son parfait, bref… Un moment magique. Je regrette juste de ne pas avoir pu entendre le culte Hand of Doom, pourtant présent dans les setlists d’autres festivals. En dehors de ça, il s’agit certainement de mon concert de ce cru 2016, et même d’un de mes plus grands moments du Hellfest toute édition confondue. Merci aux papas pour ces derniers instants d’émotion, je ne suis pas prêt de les oublier.

Di Sab : Même s’il n’y avait eu qu’eux je serai venu. Depuis l’annonce de ce dernier concert en France, j’angoisse, mais genre vraiment. En même temps, quand tu vois comment Ozzy chante mal depuis le début de la tournée d’adieu il y avait de quoi. Au bord de la crise de nefs, adressant des prières à je ne sais qui pour ne pas être déçu une deuxième fois par le meilleur (et le plus grand) groupe de tous les temps, je fus exaucé au terme d’un film d’intro fait d’images de synthèses nulle à chier. Black Sabbath entre sur Black Sabbath le son d’Iommi est le plus beau son du monde et surtout, putain de merde, Ozzy est juste. A partir de là, tout ne peux que bien aller. Pour ceux qui ont déjà vu le groupe, vous le savez, les récents concerts de Black Sabbath ne sont pas sans défauts. En ce qui concerne celui-ci, et comme depuis le début de la tournée, on peut avoir un problème avec la setlist hyper conventionnelle composée exclusivement d’indéboulonnables (à l’exception d’After Forever mais ça ne compte pas vu comment Ozzy l’a massacré) mais qui restera, toujours, trop courtes quand tu vois le nombre de titres imparables absents (Electric Funeral et The Wizard, pour ne pas être trop exigeants). De plus, visuellement, ce n’est pas aussi travaillé que la précédente tournée. Alors qu’en 2013/2014 on avait droit à de cossus bombardements au napalm sur War Pigs , à de plantureuses femmes dénudées sur Dirty Woman (la chanson préféréede Lactance), ce genre de joyeusetés, ce soir, nous n’avons que des images de ce qui se passe sur scène dans des tons psychédéliques moches. On pourrait aussi évoquer le cas Clufetos et son solo hyper chiant pendant Rat Salad mais tout cela n’a pas la moindre importance. Iommi est là et ne peut être mauvais (cette façon qu’il a de remettre bien ses lunettes après avoir plaqué un gros accord <3), Geezer est impérial comme à son habitude et Ozzy est juste (et moins « showman » que par le passé), donc Black Sabbath nous quitte par la grande porte. Un poil moins bien que Bercy, mais concert de l’année, incontestablement.

Setlist Black Sabbath :
Black Sabbath
Fairies Wear Boots
After Forever
Into the Void
Snowblind
War Pigs
Behind the Wall of Sleep (with 'Wasp' intro)
N.I.B. (with 'Bassically' intro)
Rat Salad (with drum solo)
Iron Man
Dirty Women
Children of the Grave
-----
Paranoid

Heaven Shall Burn
Warzone
22:35 > 23:35

 

King Diamond
Main Stage 02
00:45 > 02:00

Balin : Dur de passer après un tel show… Mais ce n’est pas comme si le King était né de la dernière pluie ! Il faut dire que j’ai longuement hésité entre ce dernier et Deicide, groupe que j’adule et qui se fait malheureusement bien trop rare sur les planches. Cependant la suite de l’histoire confirmera que j’ai fait le bon choix. King Diamond jouant Abigail (1987) entier, ça ne se rate pas, surtout lorsque les décors sont à la hauteur de l’évènement, surtout lorsque le son est à la hauteur de l’évènement, surtout lorsque l’ensemble des musiciens (Andy Larocque en tête) est à la hauteur de l’évènement, surtout lorsque le public… Ah non mince, ça ne marche pas là, et pour cause ! J’ai rarement été aussi surpris du peu de monde présent devant un concert sur une Mainstage 2 au Hellfest… Est-ce dû à l’heure tardive ? Au dimanche soir ? Aux deux autres concerts au même moment ? Au manque de popularité du King dans nos contrées ? Je ne saurais le dire, après tout cela n’a absolument rien changé à ce qui s’est directement placé comme étant le second meilleur concert du festival. Le show commence d’emblée avec un enchainement de classiques issus des autres albums phares de la discographie du danois : Welcome Home (Them), Sleepless Nights (Conspiracy), Halloween (Fatal Portrait) et Eye of the Witch (The Eye) avant d’enchainer deux des plus gros tubes de Mercyful Fate, à savoir Melissa et l’atemporel Come to the Sabbath. Ok je n’ai déjà plus de voix… Mais nous ne sommes qu’à la moitié du concert car il est désormais l’heure d’assister à l’interprétation d’Abigail dans son intégralité. Je ne vais pas revenir sur la totalité du show, mais sachez qu’entre la prestation vocale hallucinante (60 ans, 60 ans !), l’enchainement de tubes et la mise en scène parfaite (chœurs, poupée égorgée, cercueil, actrice, escaliers, bougies, tout y est), ce concert fut une réussite en tous points. L’ovation à la fin du set fut totalement méritée et je dois avouer avoir été touché par le temps que le King prit pour saluer tout le monde. Humble, sincère, la grande classe. Je dois avouer avoir mis un certain temps avant de rentrer dans son univers et à me faire à la voix, mais c’est maintenant chose faite, et bien plus encore. Incroyable, vraiment !

Di Sab : Après avoir été mis à terre par Black Sabbath, je donne mes dernières forces à une autre de mes plus grosses attentes du Hellfest 2016, King Diamond. Je ne pensais pas être en état de recevoir une claque après celle infligée par le Sabb, mais c’était sans compter sur l’ex leader de Mercyful Fate. Ce soir, le show est divisé en deux parties distinctes : pendant les 20-30 premières minutes, c’est best-of avec un enchainement monstrueux de titres tous plus fous les uns que les autres (Welcome Home d’entrée, ça devrait être illégal) avec un climax sur la grosse doublette  Come to the Sabbath/Mélissa. Puis, comme convenu, King interprète Abigail dans son intégralité et dans l’ordre. Je trouve que la pression redescends un petit peu après The Family Ghost et jusqu’à The Possession, tout simplement car  je suis moins fan de la partie centrale d’Abigail que du début et que la fin.  La précision des musiciens est impressionnante, la justesse de King l’est encore plus. En ce qui concerne la scène, c’est bien simple, c’est encore mieux qu’Alice Cooper. King joue réellement les morceaux qu’il a écrit (dialogue avec la grand-mère en fauteuil roulant  pendant Welcome Home/un prêtre sort de nulle part lorsque King prononce « I’ll get a priest » durant Abigail). D’ailleurs, il joue tellement ces morceaux qu’au final, on a rien compris de l’histoire que raconte Abigail : Au début, il y a un cercueil avec une poupée morte, puis l’actrice (qui se fait baltringuer pendant une heure par King) meurt environ 4 fois pendant le show, ou bien elle avorte, ou alors le landau crame, enfin bref, c’est un bordel sans nom mais c’est hyper drôle. Au terme de leur set qui se conclue logiquement par Black Horsemen, King et sa troupe restent bien longtemps sur scène, visiblement ravi de l’accueil que lui a fourni le public, ma foi bien trop clairsemé, de la Mainstage 2. Merci à lui surtout, d’avoir conclu cette cuvée de la meilleure des façons. Une édition mortelle sur le plan artistique, douteuse sur le plan humain. A l’année prochaine, peut être, mais pas sur.   

Sleap : Et c’est sur Arrival que j’arrive justement en courant. La Main Stage 1 étant déserte, et au vu du peu de monde devant King Diamond ce soir (honte à eux), j’arrive à me frayer un chemin jusqu’au milieu de la fosse sans aucun souci. Le son est excellent, le magnifique décor est planté, et le King est en voix !

Avec Alice Cooper, King Diamond est de très loin le meilleur groupe scénique de la scène Hard Rock / Metal. On ne vient pas voir un concert mais un véritable spectacle. Cependant, la scénographie pour ce set spécial Abigail n’est évidemment pas aussi fournie que lors d’un show habituel. Quelques « sketchs » et événements scéniques sont donc absents ce soir. Mais qu’importe, quel plaisir d’entendre en live des raretés telles que Omens ou 7th Day of July ! De plus, les festivaliers encore présents sont pour la plupart de vrais fans du King et chantent donc toutes les paroles avec leur plus « beau » falsetto. Bien qu’ils ne valent pas la paire Denner / Shermann, le couple de guitaristes LaRocque / Wead sont également en grande forme et nous interprètent des soli tous plus géniaux les uns que les autres (en plus de leur magnifique riffing aux relents orientaux). Les animations scéniques complètement kitsch accompagnées d’un jeu de lumière adéquat font encore de ce concert l’un des meilleurs moments du Hellfest. En plus d’interpréter mon album favori du groupe en entier, un show de King Diamond reste assurément un moment inoubliable. Une véritable comédie musicale !

Setlist King Diamond :
Out from the Asylum
Welcome Home
Sleepless Nights
Halloween
Eye of the Witch
Melissa (Mercyful Fate cover)
Come to the Sabbath (Mercyful Fate cover)
Funeral
Arrival
A Mansion in Darkness
The Family Ghost
The 7th Day of July 1777
Omens
The Possession
Abigail
Black Horsemen
Insanity

 

Deicide
Temple
00:45 > 01:45

Schifeul : Pour conclure ce cru 2016 du Hellfest, C’est Deicide qui vient achever la Temple ! Enfin putain ! Enfin, “Finaly” même comme le dit ce bon Glen Benton, car après plus de 10 ans et plusieurs annulations, Deicide arrive enfin à honorer son concert à Clisson, ce qui met en joie le Glenou, car il l’air vraiment content d’être là, ce qui reste la véritable grosse surprise du fes t! Tellement d’ailleurs qu’il commence une distribution de plectre avant même le concert. Mais surtout enfin, enfin, je les vois ! Alors que j’ai commencé le death metal via ce groupe, ce n’est que maintenant que je peux assister à un de leur show!

Pour être honnête, même si j’étais très content de voir Deicide, je ne m'attendais pas non plus à un truc folichon, et ce n'est pas le bide du chanteur ou la tête de papi de Jack Owen qui va commencer à me vendre du rêve. Et pourtant, Deicide va nous décrocher dans la gueule un des meilleurs sets du fest et balance d’entrée un enchaînement des enfers avec Homage for Satan / Dead by Dawn / Once Upon the Cross / Scars of the Crucifix. Il n’en faut pas plus pour que le public devienne complétement débile, moi le premier, et commence à se taper dans le pit ou gueuler les paroles en faisant des grimaces. Grimaces reprisent par un Glen Benton très cabotin qui gère tout autant que ses vocaux, tandis que derrière Steve Asheim balance ses rythmiques implacables.

La set list se concentre sur les classiques du groupe (When Satan Rules His World, Serpents of the Light) tout en faisant la part belle au premier album du groupe avec 5 titres. Les albums “vite, cassos de Roadrunner” (Insineratehymn, In Torment in Hell) sont évincés de la set list, ainsi que la période plus récente du groupe, représentée par uniquement deux titres d’In the Minds of Evil, dernier album en date du groupe. Dommage, j’aurais bien vu un Biboubacha pour rigoler !

Un dernier Lunatic of God's Creation et Deicide quitte la scène non sans que le guitariste montre son skill en faisait des avions en papier avec les set list. Putain ça valait vraiment toute cette attente, les Floridiens se place oklm dans le top 3 des concerts du fest.

Sleap : C’est après le plus grand moment du festival que vient l’heure du choix décisif. Le dernier clash de cette édition 2016 oppose en effet 2 de mes plus grosses attentes du week-end : Deicide et King Diamond. Après une hésitation de plusieurs semaines, je décide finalement de faire moitié-moitié. Impossible de rater un de mes groupes préférés encore jamais vu en live (et bien trop rare), mais également impossible de louper le King qui interprète son meilleur album en entier.

C’est à mon arrivée sous l’Altar que je percute enfin que Deicide joue en fait sous le Temple. Et après m’être frayé un chemin jusqu’au second rang, le quatuor floridien arrive sur scène sous les projecteurs rouges en forme de croix inversées. « Glad to be in Hellfest… Finally » s’exclame Glen Benton. Et la descente aux enfers débute sur une quadruplette Homage for Satan / Dead by Dawn / Once upon the Cross / Scars of the Crucifix. C’est bien simple, je n’ai jamais vu un groupe interpréter un enchainement de titres aussi intense de toute ma vie. Il n’y a absolument aucune pause entre les morceaux, et ce pendant près d’un quart d’heure ! Même en les connaissant par cœur, je mets quelques secondes à percuter que le groupe a déjà enchainé sur un autre titre (et ce n’est même pas un medley) ! Quelle violence !!! Avec cette rapidité d’exécution, les Floridiens ont le temps de nous interpréter un nombre incalculable de tueries issues des meilleurs albums de leur discographie (les 3 premiers en tête). Deicide, Oblivious to Evil, Dead but Dreaming, Trifixion, When Satan rules his World, Children of the Underworld… Argh !!! Bien que le son du Temple ne soit toujours pas au beau fixe, on discerne aisément tous les instruments. Le seul point noir est évidemment l’interprétation de certains soli. Quirion est très loin d’avoir la rapidité et la dextérité de Santolla. C’est par contre un plaisir de voir enfin Jack Owen à l’œuvre.

Malheureusement, je quitte à contrecœur ce set de fou furieux pour me diriger vers la Main Stage 2. J’ai la larme à l’œil de ne pas pouvoir assister à la doublette finale Sacrificial Suicide et Lunatic of God’s Creation, mais il est l’heure d’aller voir le King… Vivement un retour de Deicide en Europe pour que je puisse enfin vivre un de leurs concerts dans sa totalité !

Setlist Deicide :
Homage for Satan
Dead by Dawn
Once Upon the Cross
Scars of the Crucifix
Oblivious to Evil
Deicide
When Satan Rules His World
Serpents of the Light
In the Minds of Evil
They Are the Children of the Underworld
Dead but Dreaming
Trifixion
End the Wrath of God
Blame It on God
Sacrificial Suicide
Lunatic of God's Creation

 

Merci à tous d'avoir lu notre live report de l'édition 2016 du HELLFEST  !

Retour à la journée du Vendredi ou du Samedi.

 

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Bilan (Michaël) : Il est toujours difficile de faire le bilan d'un tel festival tant il y a de choses à dire. Surtout que nous avons déjà évoqué la plupart des points dans notre report du premier jour. Ce qui est certain, c'est qu'avec une programmation encore très solide et pour tous les goûts, mais également des concerts en guise d'adieux à la France (Twisted SisterBlack Sabbath), l'édition 2016 du Hellfest s'est encore avérée être un grand cru. Ajoutez cela à une organisation toujours plus efficace, pointue et répondant aux moindres attentes des festivaliers, et l'on obtient un résultat qui, sur le papier, est parfait.

Reste néanmoins que pour la première fois, j'ai été déçu de ce Hellfest. Une jauge de visiteurs un peu trop revue à la hausse et des festivaliers de moins en moins fervents connaisseurs mais qui viennent simplement pour découvrir l'univers "Metal" lors d'un weekend ont un impact sérieux sur l'ambiance globale du festival et celles de certains concerts plus underground, où la réactivité du public était néante. Certainement la rançon de la gloire d'un festival toujours plus grand, toujours plus fort, qui fait parler de lui dans les médias généralistes. Et l'on touche là au coeur même de l'ambiguité de nombreux "metalleux" : se plaindre sans cesse du manque de visibilité du metal, de l'indifférence générale des grands médias pour ce genre musical, mais constater avec effroi que plus un festival est populaire, moins il correspond à leurs attentes.

Nous verrons bien ce que l'organisation du Hellfest va nous proposer l'an prochain. Mais les kilomètres de marche par jour entre les scènes, à bouculer tout le monde, à beaucoup attendre, le tout pour voir des groupes dont la présence au Hellfest n'est confirmée qu'après avoir payé 200 euros risquera de peser dans la balance de beaucoup.

Mais ne ternissons pas trop le tableau, il est incontestable que le Hellfest demeure l'un des modèles du genre, et que ce Hellfest 2016 fut un bon moment.

 

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Crédits :

Textes par l'équipe Horns Up.

Photos d'ambiance et des autres groupes par Michaël et Shawn, équipe Horns Up.

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