Live reports Retour
jeudi 7 juillet 2016

Municipal Waste + Insanity Alert @Paris

Divan du Monde - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Après avoir vu Municipal Waste au Hellfest terminer son show de manière prématurée, on avait hâte de retrouver nos Américains délurés retournez une salle parisienne en bonne et due forme. Accompagnés pour l'occasion par les Autrichiens d'Insanity Alert, le public qui a massivement répondu présent a pu s'en donner à coeur joie dans un Divan du Monde transformé en hammam. Retour en texte et en images sur la soirée.

Insanity Alert : 

Insanity Alert c'est un mélange de thrash/crossover ultra efficace, porté par un chanteur sous acides. Je ne pense pas pouvoir mieux décrire le groupe. Des mimiques, des mouvements bizarres sur scène, une arrivée en camisole de force, des lunettes avec de faux yeux qui tombent, des panneaux en polystyrène avec des messages comme "MOSH!" ou encore une flèche avec "THIS DUDE!" qu'il tend vers son guitariste lorsque celui-ci faut un solo : voilà l'état d'esprit du groupe. Sur scène, c'est ultra énergique, ça bouge dans tous les sens, le bassiste lâche des petits regards enervés un peu partout, entremêlés de sourires puis tape une micro cabriole en headbangant. C'est fou, c'est frais et la musique est... bah c'est du thrash/crossover quoi. Chaque titre dure une minute 30, ca te passe sur le râble comme un bulldozer et t'es content. Ni plus, ni moins.

Heavy Kevy, le chanteur, parle assez bien français, et nous délivrera tout le long du show des messages complètement alambiqués du genre : "Fuck Global Warming" mais "Smoke Marijuana", ou nous invitera à détester le batteur du groupe qui est Allemand, en faisant référence à la demi-finale de la coupe d'Europe. Et ça c'est sans vous évoquer la chanson Confessions of a Crabman chantée avec des gants en forme de pinces de crabe. Bref, Insanity Alert c'est tout ce qu'on aime dans une première partie du genre : du fun, du mouvement, des riffs bien thrashy et une ambiance qui monte déjà en flêche. Il suffit de voir à quel point la fosse s'est remplie pendant la prestation du groupe pour comprendre le bordel !

Et ce n'est certainement pas le final complètement taré sur Run to the pit / Mosh for your life (cover folle de Run to The Hills de la Dame de Fer) qui nous fera dire le contraire. Le débilomètre est au M.A.X., mais on a aimé ça de bout en bout.

Setlist :
Glorious Thrash
Twist-off Betrayal
Pact with Satan
Crucified By Zombies
Zongo Vs. Eyeball
Alcohol (Gang Green cover)
The Claw (Of All That Is Evil)
F.U.N.
Weedgrinder
Blunt In Blunt Out
Confessions Of A Crabman
Desinfektor
Macaroni Maniac
Arac Attack
Run To The Pit

 

Municipal Waste : 

Après avoir longuement préparé la scène, Municipal Waste entre sur scène sous un tonnerre d'applaudissements. Et dès les premières notes de la ravageuse Unleash The Bastards, la fosse se déchaîne comme jamais. Ca slam déjà dans tous les sens, concours de lever de genoux et autres coudes en l'air. Les premiers rangs sont déjà en sueurs, compactés contre la scène, les hanches en feu. Municipal Waste c'est la garantie de voir un public devenir complètement débile en quelques minutes. Et c'est même pour ça qu'on aime les voir et qu'on en redemande. On aura eu le droit ce soir au slammeur normal, à celui qui se jette en arrière, mais également au salto avant et, prouesse du jour, au demi salto arrière qui fout une commotion à douze personnes en retombant. Les jeux Olympiques c'était ce soir au Divan du Monde.

Mais revenons en à la musique ! Fidèle à sa tradition, le groupe enchaine les titres à vitesse Grand V en ne parlant pas forcément beaucoup avec le public, si ce n'est pour haranguer ce dernier et lui demander d'en faire toujours plus. You're Cut off et Beer Pressure s'avèrant être les titres les plus efficaces de ce début de set, avec le premier circle pit et la température du Divan du Monde qui grimpe de 1.000 degrés (approximativement).

Tony Foresta n'est bizarrement pas si showman que ça. Il n'en fait pas trop et nous offre comme toujours une prestation honnête et efficace. Même s'il se permet de placer (et de faire) quelques conneries, pour renforcer le côté grande fiesta du thrash metal qu'ils aiment promouvoir. Tu as le malheur de t'asseoir sur un retour de son pour reprendre ton souffle avant de slammer ? Tony te tire le calbut' jusqu'aux épaules et jete ta casquette dans la fosse avec le sourire d'un collégien. Un instant Kodak comme on les aime. Car après tout, tout le monde est venu ce soir pour se faire plaisir, bouger dans tous les sens, au rythme d'une musique rapide, fun et sans concession. Sans toutefois oublier une once de contestation : le titre I Want to Kill the President originalement destinée à Georges Bush étant jouée, puis lui succède un I Want to Kill Donald Trump du nom du futur président des Etats-Unis (!). 

Alors que Terror Shark (en l'honneur des Australiens, apparemment!) résonne, une première personne fait un malaise dans la salle à cause de la chaleur. Mais le public reste taré, les litres de sueurs coulent à flots et on est reparti pour un final dantesque Headbanger Face RipSadistic MagicianBorn to Party qui va rendre inviable le Divan du Monde pour au moins trois semaines. Le son est excellent (pas trop fort et bien balancé), de quoi apprécier un jeu tout en rapidité porté par des musiciens souriants, engagés et qui font montre d'une joie d'être là exceptionnelle.

Le groupe revient après un bref rappel aux douces sonorités de "Municipal Waste is gonna fuck you up!" pour nous intrpréter deux titres et non un titre (comme à l'accoutumée), car le groupe nous dit qu'il nous aime bien et que c'est leur meilleur show à Paris. Dont acte. L'occasion alors d'entendre la plus rare Chemically Altered à laquelle succédera The Art of Partying pour laquelle le public parisien jetera ses dernièrs forces dans la bataille.

On ressort du Divan du Monde épuisé, en sueur, mais ravi d'avoir passé un excellent moment en compagnie d'un groupe qui donne tout sur scène pour le fun et le thrash. C'est à prendre au second degré, ce n'est pas révolutionnaire, mais que c'est bon !

Setlist :
Intro
Unleash the Bastards
Mind Eraser
You're Cut Off
Blood Drive
Accelerated Vision
The Thrashin' of the Christ
Beer Pressure
Thrashing's My Business... And Business Is Good
The Inebriator
Toxic Revolution
Black Ice
I Want to Kill the President
I Want to Kill Donald Trump
Wrong Answer
Terror Shark
Bangover
Slime & Punishment
Substitute Creature (Decicated to Brandon Ferrell)
Headbanger Face Rip
Sadistic Magician
Born to Party
Encore:
Chemically Altered
The Art of Partying

 

Photos