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mardi 5 janvier 2016

Hogmanay 2015 - Biffy Clyro

Princes Street Gardens - Edimbourg, Ecosse

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Quoi de mieux que de passer le nouvel an en musique ? Pas forcément amateur de rock anglo-saxon, me voilà pourtant au cœur d’une soirée comme les Ecossais semblent les aimer : de la bière, du froid, de l’humidité et du rock ! C’est avec une certaine excitation que je me retrouve dans l’ « enclosure » des Princes Street Gardens, au pied du château d’Edimbourg, en ce 31 décembre à la température bien basse et au vent glaçant. Au programme de ce Hogmanay 2015, une affiche 100% écossaise avec HoneybloodIdlewild et Biffy Clyro.

Honeyblood :

C'est en tout début de set d'Honeyblood que je pénètre dans les Princes Street Gardens et découvre la topographie des lieux : une scène relativement grande, arborant de part et d'autre de larges panneaux colorés à l'effige d'un panda et d'un lion, le thème de la soirée étant "Release your party animal". En face de cette scène, un espace bétonné en escaliers qualifié d' "enclosure", permettant non seulement de bien voir le concert mais également d'être au sec. Autour de cet espace bétonné, les gens s'agglutinent légèrement en contrebas, les pieds dans l'herbe froide et humide.

C'est dans ce cadre que le duo écossais d'Honeyblood, devant un public clairsemé, démarre les hostilités avec son indie rock un tantinet convenu et mielleux dont on va, à vrai dire, vite se lasser. Certes, il y a une certaine dose de fraîcheur, avec une Shona McVicar dynamique à souhait derrière les fûts, mais le tout reste assez doucereux. Pas franchement aidées par un son confinant parfois au désagréable, elles parviendront toutefois à faire bouger un peu la foule. De quoi donner le sourire à Stina Marie Claire Tweeddale, native d'Edimbourg.

Setlist :

Choker
(I'd Rather Be) Anywhere But Here
Super Rat
Love Is A Disease
Biro
No Spare Key
Fall Forever
All Dragged Up
Babes Never Die
Killer Bangs

Idlewild :

Après une vingtaine de minutes de balance, le groupe écossais Idlewild se présente sur scène ce soir devant un public acquis à sa cause, fort de huit albums studios en tout juste vingt ans d’existence. Après quelques minutes d’un son mitigé, tout devient clair et l’on peut enfin apprécier à sa juste valeur ce rock dynamique plutôt inspiré. Mené par un frontman pas forcément très charismatique dont les yeux balayent plus le sol de la scène et le vide que la foule, le groupe va cependant réchauffer un peu les corps en ce 31 décembre, avec une musique tantôt calme et mélancolique, tantôt puissante et festive.

Une prestation de qualité qui tient notamment à une activité des musiciens sur scène plutôt enthousiasmante. Rod Jones, guitariste de son état, passe le plus clair de son temps à bouger dans les tous les sens, lâchant même des mouvements à faire pâlir de jalousie des groupes en –core. Les changements réguliers d’instruments des membres (Hannah Fisher alternant le violon et la guitare ; Lucci Rossi la guitare et les claviers) participent également à une certaine dynamique, le groupe étant résolument maître de son espace.

Ensuite et surtout, le groupe a offert au public présent une setlist aux allures de best of, avec pas moins de cinq titres de l’album phare du groupe The Remote Part (A Modern Way of Letting Go, American English, In Remote Part / Scottish Fiction, Live in a Hiding Place et You Held the World in Your Arms) pour seulement deux titres du petit dernier sorti en début d’année 2015 : Everything Ever Written (Collect Yourself et Come on Ghost).

Après un LittleDiscourage qui a remporté la palme de l’applaudimètre, le final amorcé par les succès Roseability et American English vient clore un set plutôt agréable, en dépit d’un mix pas toujours des plus réussis et d’un frontman dont, décidément, je n’ai pas apprécié la présence scénique.

Setlist :

Collect Yourself
You Held the World in Your Arms
Little Discourage
Love Steals Us From Loneliness
Come on Ghost
Live in a Hiding Place
A Modern Way of Letting Go
El Capitan
Make Another World
Roseability
American English
A Film for the Future
Captain
In Remote Part / Scottish Fiction

Biffy Clyro :

Après un court passage où le “présentateur” de la soirée nous aura parlé de tout et de rien et de la nécessité de tout relayer sur les réseaux sociaux (Facebook prononcé Feïsbeuk avec un accent à couper au couteau de notre hôte du soir), Ace Of Spades résonne dans les Princes Street Gardens, en mémoire de Lemmy. Frisson garantie, et pas uniquement en raison du vent glacial.

C’est alors que Biffy Clyro entre sur scène, avec un Simon Neil torse nu (!!!), cheveux longs au vent et corps intégralement recouvert de tatouages. Et plus les minutes vont passer, plus on appréciera le décalage entre une musique - relativement - douce et mélodique, et un style tout droit sorti du sludge. Bref. Je découvrais le groupe sur scène ce soir et, le moins que l’on puisse dire, c'est que malgré leur nombre (trois sur scène) et une mobilité limitée à l’exception de Simon, le groupe parvient à captiver l’attention d’un public qui lui mange dans la main. Probablement aussi en raison d’un son plutôt bon (dans l’enclosure, en tout cas) et d’un jeu de lumière très efficace.

Après une première salve de 7 titres avec pour point d’orgue 57 où le public se sera égosillé pour oublier le froid ambiant, le groupe quitte la scène, minuit approchant. Un peu de discussion du présentateur, les vœux pour la nouvelle année présentés par le Britannique Tim Peake, actuellement dans la station spatiale internationale, puis le décompte et le feu d’artifice sur le Château d’Edimbourg.

A son retour sur scène, le groupe achève la foule qui célèbre la nouvelle année avec un trio d’enfer : Bubbles, Who's Got a Match? Et Black Chandelier. Comme à l’accoutumée, c’est le tube mélodique et dynamique Bubbles qui retourne la foule qui chante à tue-tête, emmitouflée dans bonnets et autres cagoules. Un vrai moment de communion entre le groupe et le public et un rappel de cette capacité fédératrice du rock, qui plus est anglo-saxon.

Côté setlist, le groupe aura fait ce soir la part belle à son album le plus populaire, Only Revolutions, avec pas moins de huit titres, soit la moitié du set. Seule surprise du jour, le groupe a joué On A Bang, un nouveau titre extrait du prochain album du groupe qui sortira dans le courant de cette année (avril/mai d’après les dires du groupe). De quoi là encore ravir les fans avec une setlist aux allures de compilation de Noël, pour fêter cette nouvelle année comme il se doit.

C’est après un rappel sur Many of Horror et Stingin' Belle que le groupe quitte la scène au terme d’une soirée mémorable, en termes de show comme de conditions climatiques (pour les frileux). Une nouvelle année commençant dans les meilleures conditions et qui m’aura permis de découvrir un groupe qui s’avère plutôt très agréable en live, même pour les non-initiés, et bien plus agressif que sur cd. A revoir au Download Festival à Paris, donc.

Setlist :

The Captain
That Golden Rule
Folding Stars
57
Born on a Horse
Biblical
Feu d’artifice
Bubbles
Who's Got a Match?
Black Chandelier
Booooom, Blast & Ruin
God & Satan
On a Bang
Mountains
Living Is a Problem Because Everything Dies
Sounds Like Balloons
Different People
Encore:
Many of Horror
Stingin' Belle

Crédits photos : Christophe HAMACHER pour Datrock.de