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Album

13 mars 2015 - S.A.D.E

Ufomammut

Ecate

LabelNeurot Records
styleDoom psychédélique
formatAlbum
paysItalie
sortiemars 2015
La note de
S.A.D.E
8.5/10


S.A.D.E

Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse

Après avoir bossé sur des albums se jouant des structures habituelles avec Eve et sa piste unique et le dyptique ORO agencé comme une série de mouvement, Ufomammut retourne dans des formats de morceau plus classiques avec son nouvel album Ecate.

C'est sous l'ombre de la déesse grecque de la lune (Hécate) que les Italiens ont décidé de placer ce septième opus dont la pochette est une nouvelle fois superbe, enchevêtrement complexe de formes géométriques emplies de symboliques fleurant bon l'occulte psyché. Parce que oui, même si les méga-tonnes de chacun des riffs du groupe marquent n'importe qui lors d'un premier contact, Ufomammut reste un groupe hautement psychédélique et progressif. L'intro de Somnium ne laisse aucun doute à ce sujet, se parant de nappes de synthés épaisses qui gonfle lentement sur plus de trois minutes durant lesquelles l'atmosphère devient toujours plus dense. Et quand les cordes lâchent enfin leur puissance, plus rien ne ne tient debout. Le son est toujours aussi monstrueux, le trio reste parmi les maîtres de la lourdeur de notre temps, sur ce point là pas de discussion possible.

Comme je le disais plus haut, Ufomammut retourne au format morceau classique, sans continuité totale contrairement aux prédécesseurs de Ecate. Les morceaux s'en retrouvent mieux marqués, chacun avec son ambiance particulière mais où l'ensemble garde une cohérence interne. Plouton marque l'album avec son énergie bien rugueuse, un chant bien plus appuyé qu'à l'accoutumée et ce riff central puissant et entêtant qui se déconstruit dans un final bordélique, le tout en à peine trois minute. Mais la concision et l'impact direct ne deviennent pas maîtres mots de la composition, Ufomammut garde ce talent pour plonger l'auditeur dans des sphères contemplatives bien haut perchées. La première moitié rampante réhaussée d'une ambiance fantômatique de Chaosecret offre un long moment de voyage dans un monde peuplé d'esprits chagrinés où le chant clair de Urlo ne serait pas complétement déplacé sur un des premiers Floyd. Dans le même ton, l'instrumentale Revelation vous enverra dans des espaces lointains avec ses nappes ésotériques au possible.

Mais le penchant halluciné du groupe ne transparaît pas uniquement dans les moments plus légers, certains des riffs les plus massifs de l'album se voient augmentés d'une couche d'effets divers. L'entrée de Temple faite d'un riff avec un accord surpuissant sur le premier temps (écoute au casque recommandée pour en profiter au mieux) qui est renforcé par une sorte de grésillement lourd en arrière plan, prévision de mur de son en live sur ce passage. Ce genre d'effets se retrouvent au final un peu partout sur l'album qui dévoile au fil des écoutes une richesse pas forcément perceptible au premier abord. Sous ses allures de rouleau compresseur prêt à échauffer les nuques, Ecate se révèle subtil dans les détails.

De la première montée de Somnium à l'ultime note de la lente sortie clôturant Daemons, Ufomammut n'a de cesse de vous mettre face à sa toute puissance. Ecate renoue avec les morceaux plus immédiats tout gardant des strutures et des constructions complexes et originales, voici l'équilibre assez parfait qu'Ufomammut nous propose. A écouter.

Tracklist d'Ecate :

1. Somnium
2. Plouton
3. Chaosecret
4. Temple
5. Revelation
6. Daemons

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