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jeudi 11 décembre 2014

Yob + Pallbearer

La Dynamo - Toulouse

U-Zine

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Décidément, Noiser nous régale. Après le massif concert de Conan, l’orga toulousaine remet le couvert du doom pour une seconde ration. Au menu ce soir : ni plus ni moins que les maîtres du stoner/doom alambiqué : YOB. Les américains seront accompagnés de leurs compatriotes de Pallbearer. Curieusement, aucun groupe local présent à l’affiche, une rareté chez Noiser.

PALLBEARER

Si l’on pourrait classer Pallbearer à la va-vite dans le doom, la réalité est bien plus complexe et fine. Sans rentrer dans les débats de puristes et de guerres de chapelles, Pallbearer a apporté à sa musique lourde typiquement doom une légèreté, une finesse atmosphérique que l’on a peu l’habitude d’entendre. On est donc loin d’un Conan, misant tout sur la lourdeur et la rudesse du son. Pallbearer soutient ce soir son nouvel album Foundations of Burden, sorti en aout dernier et dont la réception a été clairement plus mitigée que sur leur premier opus Sorrow and Extinction.

Qu’importe, sur les planches de la Dynamo, Pallbearer va nous prouver qu’il arrive à faire voyager. Insufflant son doom aérien, à la limite même du funeral doom (quelques passages rappelant la nostalgie d’un Ahab), la formation américaine prouve au public toulousain qu’il sait se faire planant autant qu’abyssal. Le chant clair navigue quelque part au dessus du public, tel un oiseau perdu dans la salle, aidé par les effets de delay et de reverb.

Cette musique faite de dualité et de subtilité sera singulière par des mesures parfois très marquées, par la structure rythmique basse/batterie et nuancée par les aspects atmosphériques apportés par la guitare. Les membres, vivant pleinement leur trip auditif sembleront en lévitation devant un public nettement plus mesuré, plus attentif qu’actif. Pallbearer nous offrira ce soir trois titres du nouvel album dont Worlds Apart (rien à voir avec le boysband), qui propose une véritable plongée dans les limbes abyssales. Sobre et humble.

The Ghost I Used to Be
Devoid of Redemption
Worlds Apart
Foundations
Foreigner

YOB

Après un petit tour au bar, retour devant la scène pour ne rien louper de la prestation de YOB. Le groupe de l’Oregon est, depuis bien des années, une référence absolue en terme de stoner/doom alambiqué. Sa musique, plus progressive et expérimentale qu’un Dopethrone tout gras se rapproche même parfois des expérimentations d’un Kylesa des beaux jours. Et loin de se reposer sur ses lauriers, YOB nous a gratifié ces dernières années de deux lives (les deux au Roadburn, comme quoi !) et plus dernièrement d’un 7ème album studio : Clearing the Path to Ascend.

YOB, qui écume la scène depuis 1996 et dont l’unique membre fondateur restant, Mike Scheidt, nous rappellera un certain John Lennon, va ce soir nous ouvrir la porte de son univers. Le tempo lent et la voix cotonneuse du larron vont bercer le public pour les emmener dans un monde où ne règnent que la mélancolie et l’ésotérisme.

Le groupe dénotera de par son placement sur scène, Mike Scheidt à gauche, et Aaron Reiseberg à droite, les deux musiciens étant séparés par retours et multiples pédales d’effet. Cette séparation sera à l’image de la complémentarité de sa musique (sombre mais belle, lourde mais planante, …). Malgré sa discrétion et sa communication très faible avec son public, le vocaliste frappera les esprits par son charisme et son calme, offrant tout de même ici et là quelques headbangs. De même à l’opposé de la scène avec une basse grondante. Seul Travis Foster derrière ses fûts semble en être méditation, au diapason de la musique de YOB.

YOB nous proposera une setlist de 5 morceaux, dont 3 extrait du dernier album, mais à raison de titres de 18 minutes (notamment Marrow, titre de cloture de leur set, véritable fresque aérienne), la durée du totale du set est au final bien raisonnable. Lorsque les dernières notes s’évanouissent, le public se réveille, un peu hagard, et sort de sa méditation. Le concert est déjà fini, les minutes sont passées comme des secondes. Puissant.

Ball of Molten Lead
In Our Blood
Nothing To Win
The Lie that is Sin
Marrow

Merci à Niko et Noiser pour la date. On retrouve l’asso avec Year Of No Light / Mars Red Sky au Connexion le 22 novembre suivi 3 jours plus tard de Dying Fetus à la Dynamo.