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jeudi 11 décembre 2014

Terror + Deez nuts + Nasty + Broken Teeth

La Dynamo - Toulouse

U-Zine

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Alors que la Dynamo de Toulouse est plus que jamais menacé de fermeture causé par une spéculation immobilière rendant incompatible une salle de concert au rez-de-chaussée d’un complexe hôtelier, les concerts continuent. Concerts de soutien d’une part, permettant de promouvoir la pétition contre la fermeture afin d’alerter les services publics, mais aussi concerts habituels de nos associations toulousaines. Noiser, habitué des lieux nous propose ce soir une affiche de hardcore particulièrement alléchante. L’an passé, l’orga de concert avait frappé fort avec un Walls Of Jericho dantesque et une foule survoltée, surchauffée à tel point que la sueur issue de la chaleur humaine s’était condensé au plafond, offrant au public une pluie divine à l’intérieur même de la salle !! Aura-t-on droit au même traitement avec Deez Nuts et Terror, c’est la question que beaucoup se posait. Quoi qu’il en soit, c’est assez rapidement que la Dynamo se rempli, et la foule est déjà fournie pour les premières parties.

BROKEN TEETH

C’est donc les anglais de Broken Teeth (à ne pas confondre avec le groupe de hardrock texan !) qui ont la lourde tâche d’ouvrir ce soir. Leur hardcore avait frappé très fort avec les EP Ain't No Rest For The Wicked et The Seeker, révélant des réelles qualités d’exécution. La base hardcore pioche cependant dans quelques structures proches du metal pour un hybride explosif. Bénéficiant d’un très bon son, malgré un set très court, c’est surtout le chanteur qui marquera les esprits par un dynamisme notable, tout le temps en mouvement, cherchant à faire rapprocher le public de la scène. En effet, au milieu de la salle, c’est un pit ouvert propice à quelques mosh, side to side et two-step. On aura même pu voir passer une vache dans le pit ! Une bonne mise en bouche malgré un set d’à peine 20 minutes.

NASTY

Nasty, c’est tout le contraire de leur pays d’origine. Les belges sont la haine distillée en musique. Tout l’inverse donc du titre de leur dernier album : Love. Arrivant tout en décontraction sur scène pour un rapide sound check, le groupe apparait calme et serein, mais à peine le premier titre débute que l’on se rend compte que Nasty, c’est tout sauf de la finesse. Extrême musicalement, leur hardcore est d’une lourdeur sans nom. Alternant entre rythmiques rapides et passages lents et saccadés, le groupe se fait un malin plaisir à torturer son public. Slaves To The Rich en sera un excellent exemple, le groupe ayant d’ailleurs publié un clip sur ce titre. Mené par le charismatique et nonchalant Matthi, le groupe donne tout ce qu’il a. Et c’est précisément Matthi qui attire l’œil, le vocaliste étant relativement allumé nous gratifie de quelques mimiques, vivant à 100% ses textes. Il nous offrira avant Zero Tolerance un message sur l’unité dans le hardcore, la fraternité. La haine, à l’état pur ! Magistral !

Setlist Nasty :
Fire On The People
Hell On Earth
Slaves To The Rich
As The Blood Runs Cold
Dirty Fingers
Lying When They Love Us
Famebitch
My Brain Went Terribly Wrong
Rockets With A Message
Look At Me
Imagine
Just Kind
Zero Tolerance

DEEZ NUTS

Changement d’ambiance, de style et de public. Exit la tartine d’ultra violence de Nasty et bienvenue aux riffs rappés de Deez Nuts. Le public se fait plus jeune, les kids s’approchant du devant de scène, les mêmes qui se feront plus en retrait lors du set de Terror, comme quoi l’affiche permet de mêler différents styles et de se faire rencontrer plusieurs publics. Leur hardcore punkisant est totalement le genre qui plait aux kids : frais, énergique, plutôt happy (à l’inverse de la noirceur d’un Nasty), avec des refrains chantés facile à scander. Les australiens se donnent pas mal de peine, mais le public est heureusement réceptif. On regrettera presque la désagréable manie qu’à JJ Peters à parler dans sa barbe entre les titres, rendant leur message parfois flou. Après une setlist proposant le meilleur de leurs trois albums, Deez Nuts conclura le set avec, naturellement, I Hustle Everyday et Band of Brothers, l’un comme l’autre ayant été diffusé comme vidéo-clip. Band of Brothers était par ailleurs forte attendue vu l’énergie déployé par le public sur ce dernier titre.

Setlist Deez Nuts :
Shot After Shot
DTD
Life You Live
Stay True
Keep On
What We Eat Don't Make YOU Shit
Your Mother Should Have Swallowed You
Fuck What You Think
If You Don't Know, Now You Know
Popular Demand
Go Fuck Yourself
True Colors
Tonight We're Gonna Party
I Hustle Everyday
Band of Brothers

TERROR

Et si le public se démenait pas mal sur Deez Nuts, c’est sans appel sur Terror que le pit se fera le plus bouillonnant. A peine le groupe sur scène, on mesure toute l’aura de Scott Vogel. Le Patron en impose et ça se ressent. Pour ne rien perdre de l’énergie accumulé par les précédents groupes, Terror choisit d’emblée de frapper très fort là où ça fait mal et commence son set avec Overcome. Scott n’aura pas besoin d’insister pour obtenir deux slams du balcon dont un magistral, en espérant que quelqu’un aura pu le filmer !

Le groupe enchaine les brulots avec des titres plus puissants les uns que les autres, à l’image de Split My Rage, Live by the Code ou encore Keepers of the Faith. Si tous les musiciens prennent du plaisir à être là et se donnent sans compter, c’est surtout Scott Vogel qui concentrera les regards. Le bougre semble accuser les années, mais n’en a cure puisqu’il développera une réelle énergie, communiquant immédiatement à son public qui le lui rend au centuple. Et alors que l’on constate une telle débauche de sueur, on se demande bien comment le groupe va tenir une heure comme ça. Et c’est précisément là que le bât blesse avec un set d’à peine 40 minutes … Un peu dommage pour des fans qui ont déboursé 20€ pour voir la tête d’affiche sur un set assez court … On était en droit de s’attendre à une heure de show minimum, malgré une énergie réelle sur le temps de jeu !

Setlist (incomplete)
Overcome
Stick Tight
Return to Strength
Spit My Rage
Live by the Code
Always the Hard Way
One With the Underdogs
Shot of Reality
Out of My Face
Keepers of the Faith
Keep Your Mouth Shut

Au final, on ressort du concert lessivé mais la Dynamo aura été loin d’atteindre les températures infernales que l’on avait connu lors de Walls Of Jericho. Merci à Noiser et à l’équipe de l’Xtreme Fest !