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jeudi 11 décembre 2014

Hypocrisy + Hatesphere

Le Saint des Seins - Toulouse

U-Zine

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Quand SPM a annoncé la date d’Hypocrisy, ce fût l’effet d’une bombe. La raison de cet engouement : le lieu du concert. En effet, il y a deux ans, Pain, l’autre groupe de Peter Tägtgren avait joué au Phare, salle d’une contenance de 2000 personnes. Or cette fois ci, Hypocrisy se produira au Saint des Seins, salle bien connue des amateurs de punk, hardcore et metal du centre-ville toulousain, réputée pour sa jauge de 250 personnes et son ambiance de proximité entre les groupes et le public. Avoir une légende comme Peter Tägtgren à quelques mètres de soi, sans aucune crash-barrière et dans un lieu intimiste, voilà qui a du réjouir pas mal de fans de death mélo.

HATESPHERE

Pour accompagner les suédois, rien de moins que HateSphere, groupe danois accompli et réputé depuis maintenant une dizaine d’année et qui vient de sortir son très bon 8ème album il y a quelques jours. Pas de première partie locale, c’est donc deux groupes de carrure internationale qui nous attendent ce soir. En ce qui concerne HateSphere, la formation a depuis 2007 connu un remaniement de line up quasi-total offrant au groupe un nouveau visage qui lui sied à la perfection en partie grâce à leur chanteur Esse (ex-vocaliste du groupe de metalcore As We Fight), le sourire aux lèvres et la voix plus agressive que son prédécesseur Dr J.

La setlist est une première surprise en soi. Alors que je m’attendais à avoir pas mal de titres du nouvel album, en guise de promo, un seul titre sera joué, l’éponyme Murderlust, qui passe avec brio l’épreuve du live. La formation, un peu à l’étroit sur scène à cause de la place prise par l'imposant set de batterie d’Hypocrisy s’en sort formidablement bien, envoyant ses titres comme un bûcheron enverrait ses coup de haches valser sur les troncs. Leur thrash moderne alterne des riff mid-tempo propices aux headbangs et des lignes plus rapides, qui sied parfaitement aux circle pits. Le public est chauffé à blanc : grosse ambiance dans le pit, renforcé par l’étroitesse de la salle. Le set des danois de terminera en beauté avec Sickness Within, et le circle pit qui l’accompagnera. La formation se retire sous les applaudissements, après un set sans faille, interprété avec le sourire, nous n’en demandions pas moins !

Setlist
Lies and Deceit
500 Dead People
Floating
Ressurect With a Vengeance
Heaven Is Ready to Fall
Murderous Intent
To The Nines
Murderlust
Roxette
Hate
Drinking With the King of the Dead
Forever War
Disbeliever
Sickness Within
 

HYPOCRISY

Au risque de m’attirer les foudres de l’intégralité des personnes présentes à ce concert, au risque de me faire passer à tabac la prochaine fois et repartir la gueule en sang, je préfère être franc, honnête et annoncer la couleur direct : je n’ai jamais pu aimer Hypocrisy !! Voilà, c’est dit !! Je respecte néanmoins Peter Tägtgren essentiellement pour son travail de producteur, et pour avoir forcement participé à la création du son typique du death mélo « à la suédoise », mais effectivement ni Pain, ni Hypocrisy ne m’ont fait vibrer (que voulez-vous pour moi la Suède c’est avant tout Dissection, on ne se refait pas !).

Quand Hypocrisy a débarqué au Saint des Seins en plein milieu d’après-midi, et a découvert l’exiguïté du lieu, certains ont semble-t-il fait la gueule, à commencer par le tour-manager et l’ingé son (le même ingé-son que Nightwish pour l’anecdote). Ce dernier, déclarant que le système sonore actuel de la salle n’est pas satisfaisant, se lance, décibelmètre à la main, dans la reconfiguration totale de la sono de la salle. Et effectivement, l’effet final déjà constaté pour HateSphère est flagrant : le son est excellent, à la fois clair et profond. Un effet qui ressort encore plus lorsqu’Hypocrisy entre en scène.

Force est de constater que les suédois sont attendus de pied ferme, la foule est massive, plus encore devant Peter Tägtgren et la sécurité de l’asso à toutes les peines du monde à absorber la puissance de la masse provenant du public. Devant la scène, ça headbang à tout va tandis que derrière le pit va bon train. Cependant, sur scène, et c’est probablement ce qui me gênera le plus, le sacro-saint Peter ne semble pas à son aise, regardant la foule avec un fond de méfiance, comme cette proximité forcée lui était désagréable. Ce dernier communique d’ailleurs très peu entre les titres, à l’inverse du leader de leurs prédécesseurs danois. Si ce type d’attitude un poil distante passe très bien dans une salle comme le Bikini, au Saint des Seins, la proximité la loi … Le seul titre qui me fera véritablement vibrer sera Eraser, arrivant malheureusement bien loin sur la setlist.

Bref, loin de moi l’envie de dire du mal d’Hypocrisy, mais la formation n’a semble-t-il pas su s’adapter au format de la salle, à l’inverse par exemple d’un Orange Goblin il y a quelques mois qui a donné un concert véritablement dantesque, dans une ambiance détendue et proche du public. Dommage !

Setlist :
End of Disclosure
Tales of Thy Spineless
Fractured Millennium
Left to Rot
The Eye
The Abyss
Valley of the Damned
Fire in the Sky
Necronomicon
Buried
Elastic Inverted Visions
War-Path
Roswell 47 (renommé sur la setlist Merde 47)
Adjusting the Sun
Eraser
The Final Chapter
 

Merci à SPM pour la soirée et mes respects à leurs bénévoles chargés de la sécurité de la scène !