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jeudi 11 décembre 2014

Bolt Thrower + Malevolent Creation + Nightrage + Necrophagist

La Locomotive - Paris

U-Zine

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Cela peut paraître étrange que la motivation première pour venir à un concert soit le fait de voir le première groupe des premières parties. Pourtant en ce 30 janvier 2005, c’était bien mon cas ! En effet, depuis que je me suis procuré un album de Necrophagist en 2004, je suis à la fois admiratif et respectueux envers tout ce que fait le groupe. Il était donc évident que, quand ils passent en France accompagné par les mythiques Bolt Thrower et les non moins cultes Malevolent Creation, je ne pouvais en aucun cas louper une occasion pareille.

Mais j’ai très vite compris que j’étais loin d’être le seul dans ce cas... Néanmoins, combien de groupes connaissent le lourd fardeau d’être le premier groupe à jouer ? En effet, ce n’est jamais facile de jouer d’une part devant une fosse totalement froide et d’autre part, de jouer devant un public qui n’est (soyons franc) pas venu pour vous.
Bref, vous aurez compris que Necrophagist aura reçu un accueil complètement opposé ! Dès le premier titre, le pit ne se fait pas prier et le ménage commence déjà à se faire. Mohammed Suicmez, frontman / guitariste / chanteur du groupe, était aussi en forme que son public. Même si la taille n’est pas son point fort, quand il s’agit de technicité, on sent qu’il est bien là ! S’attardant plus sur son dernier album en date (Epipath), le groupe exécute des titres tels que "Stabwound", "Epitaph", "Seven", "Diminished To B". Le set fut excellent excepté des lights médiocres alternant le vert et le rouge de façon exécrable.

Malheureusement pour tous les présents, Tomas Lindberg (ex-AtThe Gates et actuellement dans 200 side-projects) avait quitté Nightrage quelques mois avant ce concert français. Même si l’attrait du groupe baisse un peu, toujours est-il que le groupe pratique un death mélodique sympathique et possède toujours en son sein un guitariste demi-dieu, Mario (ex-SepticFlesh). C’est donc sans réel à priori pour ma part que commence ce set. Malheureusement, le pire était à venir... Le nouveau chanteur, censé avoir plus ou moins le même timbre de voix que Tomas, nous a littéralement cassé les oreilles. De plus, quand on passe après Necrophagist, on paraît bien ridicule au niveau de la technicité, ce qui a ici été évidemment le cas.
J’ai été bien déçu par ce show (apparemment, je n’étais pas le seul vu l’intensité de la fosse), par le côté brouillon des morceaux et par le nouveau chanteur, peu adapté aux anciennes compositions du groupe.

Le retour exceptionnel et périodique de Brett Hoffman dans Malevolent Creation valait le déplacement. Avec une prestation « à l’arrache », le groupe a su en mettre plein la vue aux fans de brutalité. A peine le temps de voir des titres cultes comme "Blood Brothers", "Living In Fear" ou "Maniac Demise", le devoir d’une interview m’appela. Accompagné de mon compère Tony, nous avons du nous éclipser en backstages pour effectuer notre entretien avec Necrophagist.
Voir (quelques minutes) Malevolent avec Brett Hoffman au chant fut une expérience à faire et que je ne regrette pas. Cependant, même si la prestation vocale du monsieur est respectable, je m’attendais à un chant plus proche du studio, entre autre sur le titre "Living In Fear".

Le temps passe tellement vite que nous voici déjà arrivés à la tête d’affiche, Bolt Thrower. Les anglais, présent sur la scène death métal depuis plus de 15 ans, reviennent enfin en France. N’étant pour revenu depuis bien longtemps, l’accueil se fera de façon exceptionnelle dans les deux camps ; le groupe et le public.
Commençons par le set de Bolt Thrower. Tout d’abord, Karl Willets, de nouveau au chant, semblait l’homme le plus heureux du monde quant il est monté sur scène. Même Stéphane Buriez (Loudblast) passerait pour un petit joueur à côté de Karl, et Dieu sait que Stéphane en live, ce n’est que du bonheur… Pour sa prestation artistique, elle fut tout simplement bluffante ! En effet, voir un mec qui pourrait presque être mon père poussait des growls surpuissants, ça a de quoi mettre une claque. Du côté des guitaristes, on voit que la fouge d’antan n’est plus la même et qu’ils ont opté pour un set un peu statique, mais avec une exécution des morceaux parfaites.
Bénéficiant d’un bon son, Bolt Thrower aura mis l’accent sur les titres du dernier album. Ainsi, on entend défiler "Entrenched", "The Killchain", "Those Once Loyal", mais n’oubliera pas pour autant les anciens morceaux.
Quant à la fosse, j’en avais rarement vu d’aussi agitée. Plus des deux tiers du pit (ce n’est pas rien !) sautaient joyeusement, bougeant énergiquement touffes de cheveux et popotin. Le son bien groovy du groupe donna aux spectateurs présents un sourire jusqu’aux oreilles (moi le premier). Comme quoi, il suffit qu’un groupe montre qu’il soit content de jouer pour que toutes les personnes présentes se lâchent à leur tour…

Les grands gagnants de ce soir auront été Necrophagist pour certains – ceux pour qui la technicité n’est pas synonyme de branlage de manche et d’inefficacité -, pour les autres ce sera Bolt Thrower – pour leur prestation exemplaire –…