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jeudi 11 décembre 2014

Psykup + Kruger + Klone

La Locomotive - Paris

U-Zine

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« en Mai, fais ce qu’il te plaît »…

En ce 8 mai 2005, mon souhait était de voir Psykup. Direction la Locomotive donc (salle que je commence à connaître de fond en comble maintenant) pour admirer leur rendu en live, à l‘occasion de la promotion de leur tout nouveau album L’Ombre et la Proie. Klone et Krueger font office d’hors d’œuvre en première partie.

Au moins une heure après l’horaire prévue, dans une loco loin d’être remplie, et constituée d’un public assez hétéroclite au niveau de l’âge, Klone fait son apparition. Globalement, c’est quand même assez mélodique, je rajouterai même hypnotique dans les sonoritées parfois, avec des passages lourd limite thrash. J’ai ressenti des influences lorgnant vers Opeth, voir Neurosis entre autre. Seul une voire deux chansons plus rentre dedans m’ont emballées, le reste sonnait à mes oreilles trop pop rock sur les bords, même si il est bien difficile de ranger le groupe dans un genre en particulier.

Les suisses de Kruger(avec lesquels Psykup s’entend à merveille) font suite à Klone. Pas grand chose à dire sur la prestation, qui ne m’a pas énormément emballé. Des passages plus lourd comme dans Klone, de la musique atmosphérique (une longue chanson atmosphérique d‘ailleurs, sur laquelle le chanteur assis sur la scène semblait être dans une longue séance de méditation). Ce chanteur justement (au timbre de voix me rappelant parfois Wayne Static, chanteur de Static-x, et vêtu d'un beau t-shirt MASTODON) prenait de jolies poses sur scène, un peu convenues au bout d’un moment.

Petite remarque pendant le set de ces deux groupes, le public a été complètement inactif dans la fosse, ultra statique (d’ailleurs, seul les photographes étaient au premier rang dans le pit. Toute les autres personnes étaient seulement à cinq mètres de la scène environ). Une ou deux personnes ont bien tentés de lancer un pogo, sans succès, non seulement parce que la musique ne s’y prêtait pas toujours, mais certainement dû au fait également que quasi personne ne les connaissaient.

Psykup entre enfin en scène quelques minutes après la sortie de Kruger, et là tout change : le public se rapproche nettement de l’avant de la scène d’une part, et commence à donner de la voix plus sensiblement d'autre part. Les gens sont venu voir Psykup, rien d‘autre, j‘ai compris ça assez rapidement. La setlist de la soirée est un mélange équilibré entre des chansons du premier album Le temps de la réflexion, et des morceaux du tout nouveau L’ombre et la Proie. C’est par un « Do it yourself » très énergique, lourd, et surtout bien barré que le groupe démarre leur set. Le public n’attend pas cinq minutes pour se jetter dans le pogo. Les prestations de Brice à la batterie (j‘ai grandement apprécié son jeu sur « Love Is Dead » entre autre), Vidda à la guitare et Pelo à la basse ont été parfaites, mais c’est bien les deux criards du groupe Julien (en chemise blanche) et Milka (portant un t-shirt noir "don't trust me") qui sont les plus charismatique, qui se font les plus voir. Tandis que Milka aime lancer des coups de pied vers l’avant de temps à autre, Julien bouge énormément, faisant balancer énergiquement entre autre sa guitare de gauche à droite en rythme avec les cymbales sur la fin de «…Or not to be ».

Psykup n’est certainement pas un groupe de poseur, et le prouve de façon comique sur le speech de Milka et Julien juste avant la chanson « Rock'n Roll assistance ». En effet, nos deux compères nous proposent de faire comme eux : faire des poses de pseudo groupe commercial. Un bon ptit moment de rigolade original.

Lorsque Julien annonce que la fin du concert approche, on a l’impression que celui ci a duré trop peu de temps. Hé bien tout faux, puisque avant « l’Autruche » (chanson durant quasi quinze minutes) qui est la chanson-rappel bien entendu, la paire « To be (Tray)… » (intro) et « ... Or not to be » sont longue de bien dix minutes à eux seules. Deux morceaux en un en fait, qui commencent de façon très atmosphérique (les claviers intensifient un peu plus la beauté de cette longue intro) et se finie sur une ambiance sonore très psychédélique. Entre, c'est un morceau qui envoie sévère, notamment par la voix criarde aiguë de Julien. Une longue plage efficace, qui fait partie des meilleures compos de la team, et qui donne toute sa puissance en live.

Finalement, Tout le monde est en ivresse lorsque retenti donc en rappel les premières notes de la grandissime chanson « L’Autruche », qui a donné nom au genre du groupe : L'‘Autruche-core. Cris divers, sons distordus, changement incessant de rythme, ce morceau est en tout point le plus barré de la discographie de Psykup, c’est aussi le plus intéressant musicalement parlant. Le groupe nous gratifie d’un "bonus" visuel sur scène : en plein milieu de la chanson, Julien passe sa guitare à Milka, ce dernier s’essayant à celle-ci de façon comique, tandis que Julien rejoint la batterie afin de la matraquer, et Brice le clavier. Le final est magique, et le groupe nous sort scéniquement parlant un énorme tripe visuel. Le morceau dure une dizaine de minutes, et pourtant on ne s’ennuie pas un seul moment. Du grand art !

Si les groupes de première partie ne m’auront pas laissé au final un souvenir impérissable (je pense que c‘est un avis assez unanime), Psykup a confirmé tout le bien que je pensais déjà d'eux aprés avoir entendu leur deux skeuds, a été à la hauteur de l'événement, aussi bien sur le point de vue de la justesse des chansons que sur la fougue dégagée sur scène. Julien, Milka et ses potes prennent plaisir à jouer en live, aime son public, et ça se voit. Je ne peux que vous recommander d’aller les voir si ce n’est point encore fait, vous prendrez votre pied comme jamais (et c'est une doux euphémisme). Merci pour ce show, et à bientôt !